cause you thinking about me — L’air distrait, je voguais sur internet à l’aide de mon mac plutôt que suivre ce qui pouvait se passer en cours ce qui en soit était une habitude depuis que j’étais revenu. L’assiduité ne faisait plus réellement partie de mes objectifs de toute façon. J’avais des tas de chose à faire, des tas de chose à changer chez moi et disons qu’obtenir mon diplôme n’était plus vraiment dans l’ordre de mes priorités. Retourner à Harvard, c’était plus un caprice de mes parents que mon propre choix alors au final, faire le strict minimum serait largement suffisant. Et puis comme bien souvent, je me perdais dans les ventes en ligne achetant tout et n’importe quoi sans me soucier des prix ou bien même de l’utilité. C’était nouveau, ça pouvait devenir à la mode et si je pouvais être dans la première à le posséder, ça serait le top. Ouais, je me complaisais dans cette superficialité toute nouvelle renvoyant aux autres l’image de cette fille froide et cynique qui pourtant de base ne me ressemblait pas. Le but, faire oublier à tous ceux qui me connaissait que j’avais pu être Quincy autrefois. Faire oublier la gentille et innocente Agathe pour laisser place à mon tout nouveau règne. Agathe, la reine des glaces. Et je ne pouvais m’empêcher de sourire en pensant à ce surnom que les gens s’étaient amusés à me donner. Preuve que je faisais bien ma place depuis mon retour et je n’allais clairement pas m’en plaindre. Fermant le clapet de mon ordi, je me perdais dans la contemplation de mes ongles hésitant à envoyer un message à l’esthéticienne pour une toute nouvelle manucure et rien que le choix de la couleur suffisait à m’occuper jusqu’à la libération. Rangeant ce que j’avais laissé traîner dans mon sac, je quittais l’amphithéâtre d’un air supérieur dégageant même de la main une lamba en travers de mon chemin. Ouais, la nouvelle femme que j’étais était le reflet de la mean girl en puissance et clairement, ce n’était pas pour me déplaire. C’était une fois à l’extérieur que j’apercevais Seraphin me rappelant soudainement que je lui avais promis de passer ma pause avec lui. Et merde. Léger sourire au coin des lèvres et j’avançais vers lui l’air de rien. « De même, t’es la seule raison qui m’a poussé à aller en cours aujourd’hui. » Pur mensonge mais comme souvent, il n’est pas obligée de le savoir. « On va se prendre un café ? »

cause you thinking about me — Il va sans dire que je passais mon temps à jurer par la caféïne. J’crois même qu’il valait mieux éviter de comptabiliser le nombre de ce breuvage que je pouvais absorber dans la journée. Probablement que mon sang allait finir par devenir aussi noir que la boisson à force d’en ingurgiter par dizaine. Mais j’y pouvais rien, c’était une addiction comme une autre et d’un point de vue objectif, je préférais être accro à ce liquide amer plutôt qu’à une drogue. Alors au fond, personne n’allait me reprocher quoi que ce soit. C’était donc tout naturellement que je proposais d’aller en chercher un puisque j’en rêvais depuis que j’avais posé mon postérieur dans l’amphithéâtre et que la pause bien méritait me permettait d’aller me détendre un peu. En biais, j’regardais légèrement Raph me posant des tas de question. Genre.. Pourquoi est-ce que j’étais là avec lui dans un premier lieu. Et puis pourquoi est-ce que je me montrais sympa avec sa personne dans le même schéma. Parfois, il me rappelait ce que j’avais pu être mais que je n’étais définitivement plus et.. J’sais pas. J’avais juste l’impression qu’on sortait de deux mondes complètement différents. « Ouh attention, on est à deux pas du rencard là. » De base, c’était juste une plaisanterie comme une autre. Forcément que j’étais loin de considérer ça comme un date, c’était même tout l’inverse mais parfois, j’trouvais ça amusant de voir ses joues virer au rouge intensif. Disons que j’avais l’air de lui faire pas mal d’effet en fait et ouais, c’était mesquin mais je m’en amusais. « Ennuyante à mourir. La tienne ? » que je demandais comme réellement concernée continuant à lui emboîter le pas jusqu’au food truck servant des cafés. « Il me tarde le spring break, rien d’autre que faire la fête, bronzer.. » Ouais, ça c’était la belle vie. Et j’avais toujours autant de mal à m’habituer au rythme d’Harvard pour le moment.