”Mais pas sur moi !!”
Le lit de Benji doit être beaucoup plus confortable que le mien. Tellement confortable que je passe plus de temps dessus que sur le mien. Ou alors ce n’est pas le lit qui est confortable, mais les bras entre lesquels je me réveille chaque matin, et m’endors chaque soir ou presque.
Pas sur que la colocataire de Benji aime ça, même si elle n’a rien dit. Elle avait un seul coloc, maintenant elle a un petit ami de coloc qui prends des liberté sur la table de son salon, à s’y installer pour réviser.
Bon jusqu'à maintenant, je ne l’ai jamais gêné, et n’ai jamais sentit que je lui volais son espace vital, les quelques fois ou j’avais ramené mes livres, et avait pris place sur le tapis, adossé sur les jambes d’un Benji assis sur le canapé.
Je fais très attention à ne pas m’imposer. Même si j’ai envie de passer le plus de temps possible proche du brun, qui bouquine sur la mer, son élément.
Je le fixe encore un peu, avant de reporter mon attention sur mes livres, et de le voir bouger du coin de l’oeil, me proposer un Coca.
“-Oui s’il te plait.”
A son retour je tends le cou vers lui, prenant sa main libre je le ramène à ma hauteur pour lui voler un baiser. Il m’explique la suite de son programme, qu’il allait bichonner sa douce, l’autre femme de sa vie: Son camion.
“-D’accord amuse toi bien babe.”
Non je ne suis pas jaloux.
D’ordre général je ne l’ai jamais été, ni avec lui ni avec personne. Et je ne compte pas vraiment l’être d’un tas de ferraille… Même si jamais je n’avouerais, devant lui, que je l’appelle “tas de ferraille”.
Le suivant du regard, je louche sur son jean déchiré et plein de graisse. Ce pantalon aurait, facilement, pu passer pour une oeuvre d’art, vu la mode de cette année. Alors qu’en vrai, c’est le résultat de plusieurs heures de travail manuel éreintant. Je souris en laissant mes yeux s’attarder sur ses fesses, avant de les ramener sur mes cahier.
Hate qu’il revienne prendre sa douche…
Tout à ma concentration, je n’ai pas remarqué que quelque chose clochait. Pas remarqué, qu’il y a pas eu le son de fermeture de la porte, ni le bruit de pattes sur le parquet du loft, encore moins l’ombre qui se dessinait sur le sol. J’ai seulement réagi quand la bête, apparaissant dans mon champ de vision, a commencé à renifler un livre emprunté à la bibliothèque.
“-NON !”
Avais je crié.
Tout s'était passé au ralenti. Mon cri, sa mâchoire pleine de bave qui s’ouvre, mes yeux qui s’écarquillent, mon cri qui continue, et sa mâchoire qui se referme sur le volume.
Merde.
Par instinct, certainement, je me jette sur le livre, et le tire à moi. Le grognement du chien ne me fait pas vraiment peur, au contraire, je ne sais pas pourquoi, moi aussi je grogne, puis crie encore
“-NON ! LACHE CA !”
Relâchant ma prise quelques micro secondes, je veux qu’il ait l’impression d’avoir gagné, sans vraiment lâcher le livre... puis je tire de toutes mes forces. Le chien suit le mouvement.
Finalement, le bouquin n’est plus entre ses dents, il est déchiré et taché de bave, mais l’animal ne l’a plus… Ce monstre se retrouve sur moi, moi allongé sur le sol, hurlant de rire, essayant de reprendre ma respiration, en flattant le cou de cette boule de poil.
“-Benji, nous avons un invité.”
Dis je au brun qui revient dans l’appart’.