Je le regardais au loin et c’était comme si tout le courage dont je pouvais disposer c’était soudainement envolé. Adriel. J’crois bien que c’était la seule personne qu’était encore foutu de me rendre totalement vulnérable et ça avait un côté frustrant. Ca faisais quoi ? Dix ? Vingt minutes ? Que je restais plantée là à ne rien faire me demandant si oui ou non j’aurais le courage d’aller lui parler. Mais pour lui dire quoi ? Pour faire quoi ? J’en savais rien. Après tout ce temps, c’était pas non plus comme si je pouvais réellement aller lui parler de la pluie et du beau temps comme si rien ne s’était passé. Comme si j’avais pas disparu du jour au lendemain foutant en l’air notre relation. Parce que clairement, là, je savais que j’étais la seule fautive dans cette histoire. Je passais mon temps à me plaindre de mes relations désastreuses mais quand j’en avais eu une qui aurait pu être magique, j’étais juste partie. Et certes, j’avais eu des circonstances atténuantes qui faisait qu’au fond, personne ne pouvait vraiment me blâmer mais j’avais pas donné la moindre explication et au final, il aurait tout les droits du monde d’être totalement réticent à l’idée de me voir face à lui. Inspire, expire. J’étais censée faire quoi hein ? J’jouais nerveusement avec une mèche de mes cheveux peu certaine de l’acte que j’allais faire et finalement, je fermais les yeux prenant mon courage à deux mains. De toute manière, j’avais rien à perdre. Le cœur battant un peu trop vite, je m’avançais jusqu’à lui me disant au dernier moment qu’il serait peut être mieux de faire demi-tour au pas de course. Trop tard. Il avait levé la tête et j’avais plus vraiment d’échappatoire pour la peine. Prenant place sur le banc à côté de lui, j’croisais mes jambes sans trop savoir par quoi commencer. Hey que je murmurais la boule au ventre. Ca fais un bail.. Technique d’approche nulle mais y avait malheureusement pas de mode d’emploi pour ce genre de chose.

L'ennuie. Je ne savais pas quoi faire aujourd'hui, alors je restais assis sur ce banc à observer toutes les applications qui se trouvaient sur mon téléphone. Autant dire que j'avais atteint un niveau assez élevé de débilité. Mais je restais là, envoyant quelques textos pour essayer de trouver une personne à voir, avec qui restait, avec qui passait le reste de la journée. Je n'avais pas envie de rentrer chez moi et de me retrouver seul, je n'en pouvais plus de ma solitude de ses derniers jours. Sauf que d'un coup, quand je relevais la tête, je tombais face à face à un fantôme. Pendant quelques secondes, je pensais que c'était Maxine, mais non. Je pourrais la reconnaître entre 1000, cette fille qui avait réussi à me redonner espoir en l'amour. Mais qui m'avait aussi brisé : Agathe. Qu'est-ce qu'elle foutait là ? Pourquoi elle était revenue ? Mais surtout, qu'est-ce qu'elle me voulait ? Je la regardais s'assoir à côté de moi et je fronçais les sourcils à ses mots. « Effectivement oui, on se demande à cause de qui. » Bon, c'était pas les plus belles paroles que je pouvais trouver pour des retrouvailles. Mais j'étais surpris, je ne comprenais pas, j'arrivais pas à croire qu'elle était réellement là. Même si je ne pouvais pas nier qu'elle était toujours aussi jolie. « Tu es de passage à Boston ? » demandais-je en détournant le regard. J'étais curieux, je voulais savoir si je risquais de la croiser souvent ou si ceci n'était qu’éphémère. La sensation de la revoir était étrange, je ne savais pas si je devais être heureux ou énervé. Est-ce que je pouvais réellement lui en vouloir ou non ? Je n'avais pas spécialement envie de me prendre la tête avec elle, mais je ne voulais pas non plus faire comme si tout allait bien. Je détestais clairement cette situation.