Juliet était de retour parmi nous et la voir toute calme avec sa tétine en bouche, ça me faisait quelque chose. J'avais encore un peu de tension dans tout mon corps mais je sentais également que j'étais en train de petit à petit me relâcher en observant mon bébé être en bonne santé, même si elle toussait de temps en temps. J'espérais que rien de grave n'allait lui arriver et que le fameux kiné allait réellement lui faire du bien, la soulager. Je supporterais pas de la voir comme ça, aussi mal plus longtemps.  Tu viens me voir ma puce ? Je regardais Wade prendre sa fille dans ses bras et je souriais sans m'en rendre compte en les voyant tous les deux. Ils étaient si beaux que ça me faisait mal au coeur. C'était une vision si.. douce, si tendre. C'était notre famille. Tous mes sentiments me venaient dans la tronche et c'était douloureux ouai.. Je cherchais néanmoins à ne voir que le positif, à me dire que Juliet avait ses deux parents autour d'elle, que rien ne changerait l'amour qu'on lui portait. Jamais. Je.. t'en fais pas Je baissais les yeux, ne sachant pas quoi dire en plus. Je fais pas toujours les choses bien non plus.. Je soupirais parallèlement à mon ex petit ami, ne sachant pas quoi lui dire de plus. On était des... on était des gamins par moment, à ne pas savoir communiquer et aller de l'avant tous les deux. Pourtant, ça faisait quand même un petit moment non qu'on avait rompus, on devrait réussir ? Je sais pas, je l'ignorais. Tu veux venir avec nous ce soir à l'appart ? Je relevais la tête pour plonger mon regard dans celui de Wade. Et putain ça me perturbait ouai. Parce qu'on était proches et que pour une fois... fin y avait pas de colère, y avait carrément moins d'angoisse, y avait pas de jalousie, y avait juste nous et ça me manquait tellement de me retrouver comme ça avec le mather, sans qu'on cherche à envenimer la situation ou à provoquer quelque chose. Juste être nous, comme au bon vieux temps, quand on se draguait, quand on était encore immatures, quand on était pas encore parents en fait. Finalement, Juliet aura ptete fait accélérer les choses entre nous. Je finis par acquiescer.

Quelques heures plus tard, de retour dans l'appartement de Wade, Juliet couchée, je me retrouvais avec le mather face à moi dans la même pièce. Notre bébé était en train de s'endormir et si on avait eu du mal à la laisser seule dans sa chambre après tout ce qui s'était passé et surtout ses sanglots, les berceuses avaient fait leur job. Je.. Ouai, maintenant je fais quoi. J'aurai été juste moi j'serai allée prendre une bière dans le frigo, je me serai mise dans le canapé et j'l'aurai taquiné sur je ne sais quoi. On aurait rigolé, on se serait regardés tendrement sans le vouloir, jusqu'à se rechercher une fois de plus, créer un contact physique par des chatouilles ou que sais-je jusqu'au moment fatidique du baiser. Mais au delà du fait qu'oui j'avais envie de ça, je m'en sentais pas capable. T'as bien fêté ton anniversaire au moins ? Je t'a pas demandé. Je restais debout. J'étais pas la bienvenue ici je savais et j'pense que je n'allais pas tarder.

Briony avait fini par accepter ma proposition, et après ce qui me paru une éternité, ont pu enfin rentrer à l'appart. Les minutes qui avaient suivies avaient entièrement été consacrées à Juliet, sans qu'on ait réellement besoin de se concerter et.. c'en avait été presque déroutant de voir à quel point ça marchait bien, elle et moi à fournir les efforts pour endormir notre fille et l'apaiser. Et même si j'essayais de ne pas y penser, de refouler tout ça.. ça faisait mal aussi. Putain, pourquoi fallait-il que les choses soient toujours compliquées hein ? Juliet dormait enfin, et après s'être doucement éclipsés de sa chambre, on se retrouvait tous les deux dans la pièce à vivre, seul. Et c'tait tellement bizarre putain quand on savait tous les souvenirs qu'on pouvait avoir ensemble ici. Au fond, j'aurais peut-être pas dû reprendre cet appart en fait. Ouais, ouais c'tait cool dis-je en me passant la main sur le crâne, pour la laisser descendre jusqu'à ma nuque. On était sortis en ville avec plusieurs mather qui avaient mis un point d'honneur à me mettre déchet, évidemment. J'avais vomi ma vie putain. Mais qu'est-ce qu'on s'était marrés. Tu veux boire un truc ? demandai-je en ouvrant le frigo, me rendant compte que j'avais vraiment besoin d'une bière là en fait. Et en même temps quand on ouvrait le frigo, on se rendait compte qu'il n'y avait pas grand chose d'autre à part à niveau boisson. Erm. Bière ou.. de l'eau minérale ? demandai-je en voyant les bouteilles que j'achetais pour préparer les biberons de Juliet. Tout en attendant sa réponse, je me sortais déjà une clope de mon paquet, me préparant à aller fumer. Il me tardait que ça depuis que j'avais mis le pieds aux urgences.

On était... complémentaires pour Juliet, on arrivait à fonctionner sans se marcher dessus, sans se prendre la tête et sans même des fois parler. C'était déconcertant, ça me perturbait et ça me rendait malade, parce que je me disais que si on était toujours ensemble, tout serait vraiment plus simple. Ca me faisait mal au coeur. Mais en même temps ça me rassurait que Juliet ait toujours ses deux parents là pour elle, qu'ils feraient littéralement tout pour qu'elle soit heureuse et qu'ils pourraient se sacrifier sans aucun soucis. Elle était la prunelle de nos yeux, de nos quatre yeux et maintenant qu'elle était là, c'était même imaginable de penser à une vie sans elle. Juliet.. c'était notre souffle de vie, c'était.. c'était notre amour. Bordel, ça fait mal de se dire ça. Ouais, ouais c'tait cool  Je souris. C'était la première fois depuis.. 2014 que je fêtais pas son anniv avec lui, que j'faisais rien pour rattraper le coup aussi et ça m'faisait vraiment beaucoup trop bizarre. Comme lui qui sera certainement pas là pour mon anniversaire également. J'avalais difficilement ma salive, feintant un sourire malgré tout, parce que voilà, l'intention y est. Si il a passé un bon moment, c'est tout ce qui compte. Tu veux boire un truc ? J'haussias les épaules. D'un côté, j'voulais partir loin d'ici, parce que tout me rappelait dans cet appartement cette période où on était ensemble. Mais de l'autre, je voulais pas m'éloigner de Juliet après ce qui s'était passé. C'était vraiment contradictoire, ça m'rendait folle de devoir faire ce choix. Bière ou.. de l'eau minérale ? Je souris malgré moi, à ce maigre choix. C'est d'une variété. Est-ce que je restais ou pas ? Va pour une bière. Jcrois que j'en avais besoin de toute façon. Une bière, c'était souvent un bon remède. Je récupérais la bière, cherchant le décapsuleur.. là où on l'avait rangé quand on était ensemble, me prenant un coup dans le bide en le trouvant au même endroit. Ptn. Stop Briony, pense pas à ça. J'allais me mettre dans le canapé, observant Wade se mettre à la fenêtre pour cloper et si ça tenait qu'à moi j'irais le rejoindre pour m'en fumer une, mais j'avais trop peur de louper un bruit de la part de Juliet. Jresterai pas longtemps.

C'était vraiment bizarre de se retrouver tous les deux ici, sans se bouffer la gueule, sans animosité. Même si j'avais changé la place de quelques meubles ou des conneries comme ça, je pouvais pas m'empêcher de repenser aux moments qu'on avait passés ensemble ici et.. l'avoir face à moi réellement était déroutant. Je souriais légèrement en l'entendant se moquer du choix varié de mon frigo et en même temps, je pouvais pas la contredire. J'crois que c'était la vie de père célibataire qui m'avait fait oublié de charger le frigo en boissons différentes pour le coup. T'as vu ? J'peux ouvrir un bar j'crois plaisantai-je. Je me calais une clope entre les lèvres, prêt à aller la fumer, et acquiesçai en sortant deux bières du frigo. Buguant légèrement en voyant qu'elle trouvait facilement le décapsuleur. Elle s'ouvrait sa bière avant de me le tendre, et j'essayais de ne rien montrer à mon trouble en décapsulant la mienne. Elle allait s'installer dans le canapé, et moi je me dirigeais vers les portes vitrées du petit balcon pour aller fumer, restant tout de même à l'intérieur vu le froid qu'il faisait. Santé dis-je en levant légèrement ma bière, prenant une longue gorgée. Prends-en si tu veux dis-je en lançant mon paquet sur la table. Puis j'allumais ma clope, les premières taffes agissant comme une réelle délivrance. Jresterai pas longtemps. Le regard plissé vers l'extérieur, j'acquiesçai lentement. Ouais.. jcomprends dis-je en expirant la fumée de mes poumons, avant de poser mon regard sur elle. Je la trouvais belle. Et c'tait comme une déchirure chaque fois que la réflexion me venait à l'esprit.

Le canapé était ma nouvelle destination et je m'y installais, n'arrêtant pas de tendre l'oreille pour être sûre de ne pas louper un pleurs de ma petite fille. Je voulais pas qu'elle souffre et j'étais prête à retourner à l'hôpital en deux deux si jamais la situation s'aggravait, n'allez pas croire que j'en suis pas capable.  Santé Je levais également ma bouteille avant de prendre quelques gorgées. Prends-en si tu veux Je regardais le paquet de clopes et putain, oui, j'crois que j'en avais vraiment envie là. Je chopais le tout et sortais mon briquet de ma poche pour m'en allumer une, prenant un cendrier près de moi pour ne pas non plus salir le tout. Y avait pas à dire: la première bouffée était libératrice ew. C'était si bon bordel.
Ouais.. jcomprends Je lui souris quand j'le vis me regarder, mais un sourire genre de deux secondes pour le rassurer ou jsais pas trop. Ca y est, c'était bizarre comme ambiance. Je tirais sur ma clope en silence, fermant les yeux même à certains moments. J'étais si fatiguée de cette nuit, vous vous en rendez pas compte, mais c'était épuisant un séjour à l'hôpital de quelques heures. Je finis par appuyer le mégot dans le cendrier, me relevant. Je récupérais mes affaires un peu partout. J'allais vérifier la chambre de Juliet qui semblait s'être endormie dans son lit. Appelle moi si y a un truc.