je suppose qu'on ne peut pas changer sa nature.

C’était un jour comme un autre pour toi. Tu avais déposé les jumeaux à la maternelle ce matin. Tu avais toujours du mal à croire que le temps passaient si vite, et que dans environ trois ans, ils allaient rentrer en première année de primaire. Ce n’était pas plus mal. Tu aurais fini ton doctorat ainsi, tu auras trouvé un travail surement plus stable, et tu pourrais donc t’occuper pleinement de ta petite famille. Mais avant cela, il faudrait que tu travailles ardemment au sein du MIT, et de ton projet, que tu t’occupes aussi de tes enfants. Aujourd’hui, tu pouvais travailler de la maison. Ce que tu aimais avec ton projet était qu’il ne te demandait pas d’être tous les jours au travail, et puis ils étaient assez laxistes aussi. Tu garais la voiture devant l’immeuble de ton appartement, y sortant rapidement. Tu remarquais quelqu’un au loin qui t’observait de sa voiture. Tu n’étais pas totalement sûre si c’était le cas, mais tu ne te souvenais pas d’avoir des services à tes pieds. Ta relation avec le père des enfants s’était tellement dégradée que tu n’étais même plus sûre ce qui allait se passer avec les enfants une fois qu’ils seraient plus grands. Peut-être qu’Elios avait tout de même décidé de mettre quelqu’un à tes trousses pour t’observer, faire en sorte que tu ne fasses pas de conneries. Une possibilité après tout? Tu fis alors demi-tour, marchant dans la direction opposée de ton appartement, avant de passer à côté de la voiture et de toquer à la fenêtre de cette voiture. Tu ne savais même pas ce qui t’attendait vraiment à ce moment-là.

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Je savais que Declan ne pouvait pas simplement entrer dans mon immeuble comme cela. Depuis qu’il avait pris ce travail, je ne voyais mon frère que très rarement, et bien souvent en saccadé. C’était important pour lui, bien que j’étais assez fâchée avec lui de nous laisser dans le noir aussi longtemps. Nous avions tous nos priorités dans nos vies, et si la mienne était le bien être de mes enfants, celle de Declan était son travail. Je soupirais quand je m’approchais de la voiture qui m’avait suivi. Depuis l’incident avec les paparazzi qui avait mis à jour ma relation avec le Prince Italien, je restais sur mes gardes. Je ne pourrais jamais oublier l’horrible nouvelle quand finalement les parents d’Elios avaient appris pour nous. J’avais une certaine appréhension pour ce genre de comportant, cette insertion dans la vie privée d’autrui. Je m’étais donc assez vite braquée quand j’ai eu cette sensation d’observation. Je fus surprise de voir que la personne qui se cachait derrière cette vitre teintée n’était nulle autre que mon frère. Nous n’avions pas vraiment de liens de sang, en fait nous n’en avions aucuns. Il était juste le fils adoptif de la personne qui avait enfanté ma mère. La situation était tout de même assez ironique sachant que j’avais plus de lien avec une personne totalement étrangère à ma propre personne, qu’à celle dont son sang circulait dans mes propres veines. La vitre s’abaissait doucement laissant entre voir le visage de Declan. « Bonjour Darren! » Je soulignais bien sûre le Darren, son nouveau prénom, sa nouvelle identité. « Ils vont bien. Merci de t’en soucier. Et toi, ça va bien? Tu veux peut-être rentrer à l’intérieur, prendre un café ou quoi? »

je suppose qu'on ne peut pas changer sa nature.

Je ne m’étais pas vraiment attendue à voir Declan ici dans sa voiture devant mon immeuble, comme si il m’observait au loin, s’assurant que j’allais bien. Il aurait pu prévenir, mais non il ne pouvait pas. Tout était bien plus dangereux à présent, et le contact avec la famille pour mon frère devait rester minime. J’aurai aimé qu’il soit là plus pour moi, qu’il puisse être plus actif dans la vie de mes enfants, mais Declan avait fait son choix au sein de la police. Son travail passait avant tout. « Ouais, c’est vrai. Ils grandissent trop vite. J’ai du mal à croire qu’ils ont déjà trois ans. » Et qu’ils étaient à présent au kindergarden, et que dans 3 ans, ils seraient en première année de primaire. Si on voyait bien une chose, c’est le temps qui passait avec les enfants. « Moi la vieille? Non, mais comment tu oses dire cela? » Fis-je sur un faux ton offusqué. On ne disait pas cela à une femme de toute façon. Declan m’avouait ne pas pouvoir monter. Je devrais m’en douter, qu’il ne pouvait être vu entrer dans l’appartement d’une jeune femme comme cela. On pourrait facilement le retracer à sa véritable identité, et cela on voulait à tout pris l’éviter. « Je travaille de la maison aujourd’hui. Je peux t’offrir environ une heure de mon temps si cela te va? » Et après je devrais travailler sur mon projet, et faire d’autres taches assez importantes dans la vie d’une jeune maman célibataire.

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Je n’avais pas toujours été très proche de Declan. Enfin, je devrais réitérer cette déclaration. Quand ta vie fut retournée à 180, il y a deux ans, Declan avait été un des policiers qui t’avait interrogé. Il était pour toi ce jeune détective, gentil et attentionné qui avait te voir au moment le plus vulnérable de ta vie. A ce moment-là, tu n’avais eu aucune idée de qui il s’agissait, un homme comme un autre avec un nom de famille qui n’avait pas fait tilt. Ce n’était que bien après que tu avais fait la connaissance de Declan, ton frère. Pourtant, vous n’aviez aucuns liens de sangs. Il n’était pas une autre progéniture de l’ordure qu’était ton père, juste le fils de la nouvelle femme de mon géniteur. Cela faisait donc de nous des frères et soeurs. Que la vie pouvait parfois nous réserver de belles surprises. Si, le contact avec Alaska avait été difficile au départ, avec Declan, cela avait été plus facile. Peut-être à cause de l’histoire qui nous reliait, et que si Alaska n’avait pas su directement pour mon viol, Declan oui. Il y avait donc ce lien étrange qui s’était formé au fil du temps. J’avais été triste quand du jour au lendemain, cette personne en qui j’avais confié mes enfants avait disparu. Cela pouvait être compréhensif. Son travail lui était très important, tout comme le tien l’était pour toi. Je regardais devant moi alors que Declan démarrait la voiture, quittant les lieux de mon appartement. « Maman? » Lui demandais-je avec un ton très offusqué. Il voulait jouer à ce jeu. « Si j’ai terminé mes études, toi, tu travailles en tant qu’étudiant. Je me demande c’est lequel de nous deux qui ont pris un coup de vieux. » Comment devait-il se sentir à être des plus vieux de sa classe? Je n’osais même pas demander. Je travaillais certes, mais mon travail faisait parti de l’obtention d’un doctorat. Je voyais la route défilée doucement devant mes yeux. Quand la voiture vit un stop, je sortis, observant l’immensité de la rivière devant moi. « Je trouve qu’il y ait quelque chose d’apaisant de se retrouver le long de cette rivière. » Lui dis-je, m’approchant un peu du bord de la rive, sortant cette saleté de cigarettes que je m’étais jurée d’arrêter. Je ne fumais jamais en présence des enfants, et pourtant, je ne pouvais pas m’empêcher de calmer mon stress avec.

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Je m’étais jurée que cette année, je serais meilleure, que je prendrais mieux soin de mes liens, de mes amitiés, et puis au final, j’étais comme toujours à la ramasse. On pouvait me considérer comme une mauvaise amie, et une mauvaise soeur, c’était clairement le cas. J’avais du mal à garder mes relations à flot, n’étant bien souvent pas assez réactive. Ce que mon frère avait fait été d’un tout autre niveau. Il était parti du jour au lendemain, comme avalé par la terre; pour revenir de manière inattendu avec une toute autre identité, celui de Darren, un étudiant au sein de l’université d’Harvard. « Ne pas fait pas genre que c’est tache difficile. Tu peux faire ce que tu veux maintenant, et être un étudiant insoucieux de l’avenir. » Car entrer dans la vie active était difficile, il fallait être toujours sur ses gardes, penser à ce que demain allait nous réserver. Il n’y avait pas cette sensation de liberté que j’avais pu avoir pendant mes années de bachelières, avant que les enfants ne soient arrivés. Une fois arrivée sur cet petit espace calme, je sortis de la voiture, m’approchant de la rive. J’observais l’horizon devant moi, tirant lentement sur ma cigarette. « J’ai essayé, mais je n’y arrive pas. » Pas quand cela faisait des années que je me salissais les poumons avec cette merde, et que cela m’aidait à gérer mon stress. Je regardais Declan faire un ricochet sur le plan d’eau, avant qu’il ne te demande si tu savais en faire. « Je ne sais pas. J’ai jamais vraiment essayé. Je ne jouais pas trop à cela quand j’étais enfant. » J’avais de toute façon toujours été quelqu’un qui passait plus son temps à l’intérieur que dehors.