Un léger soupir s’échappe de mes lèvres, tandis que d’une main, je repousse une mèche de mes cheveux à l’arrière de mon crâne. Le nez plongé dans un bouquin, des feuilles de cours étalées à mes côtés, mes yeux faisant des allers-retours entre ces deux derniers . Bordel la théorie à quoi ça sert en stylisme sérieusement . Encore la colorimétrie je veux bien comprendre que c’est utile pour être stylisme… mais l’histoire de la mode dans l’Egypte antique . Il y a des choses que je ne comprends vraiment pas l’intérêt. Je relève les yeux en entendant des bruits dans le couloir, voyant quelques visages près de la porte d’entrée. Un nouveau soupir s’échappe de mes lèvres. La salle dans laquelle je révise doit certainement abriter un cours dans quelques minutes vues l’impatience et le regard que me lancent certaines personnes. Je ramasse rapidement mes affaires, les mettant en pêle-mêle dans mon trieur. Mon sac dans une main, dans l’autre mes affaires, je sors rapidement de la salle, me mordillant légèrement la lèvre inférieure tandis que je pars à la recherche d’une nouvelle salle vide pour réviser . Le plus simple serait la bibliothèque, mais je m’y refuse. Il doit y avoir une malédiction au-dessus de ma tête à chaque fois que je m’y rends, je suis trop superstitieuse pour risquer le coup. Finalement c’est sur un rebord de fenêtre que je dresse mes quartiers pour la demi-heure à venir . Je remonte mes jambes les calant, et posant mon livre sur mes genoux… et mon téléphone juste au-dessus.

Installer sur le rebord de la fenêtre, suffisamment large pour me permettre de m’asseoir et de poser mes deux pieds sur le côté, je m’attèle à la tâche de réviser mes cours d’histoire de la mode, dans un long soupir. Mon téléphone posé sur le livre, me permet de m’évade un peu des études, un léger sourire aux lèvres je réponds aux textos de mon petit ami, se trouvant quant à lui en cours de criminologie je ne sais pas ce qu’il y a de passionnant à étudier un crime mais bon,, si c’est ce qu’il aime. La photo me fait doucement grimacer, me rappelant que l’histoire de la mode…ce n’est pas si mal que ça finalement. Un nouveau voyant s’affiche sur l’écran d'accueil de mon smartphone, m’informant d’un nouveau message, que je lis assez rapidement, répondant tout aussi vite « bonjour...ce serait avec plaisir, quand pouvez-vous être disponible ? » envoyai-je, un sourire aux lèvres. SI ce n’est pas une connerie, que ce monsieur S'est bien réel et intéressé par mes créations, cela pourrait bien être ma première commande. Bon le seul problème est que je n’ai jamais fait de costume de ma vie…mais il faut une première à tout, et cela pourrait m’inspirer pour faire par la suite une collection pour Hommes peut-être. Je me mordille légèrement la lèvre, refermant rapidement mon livre, emprunté à une amie, le rangeant dans mon sac à main , me servant de bazzart pour les cours, en sortant plutôt à la place mon calepin à dessin et un crayon de bois, commençant quelques esquisses de costume. J’ignore tout de cette personne, que ce soit son âge, son style etc., de ce fait je vais faire quelques dessins différents, avant de finalement ressortir mon téléphone portable au cas où la personne me répondrait rapidement.

Un costume, ce n’est pas qu’un seul vêtement, mais un ensemble de pièces, se portant l’une sur l’autre, qui doivent être fait en fonction des mensurations de la porte si on souhaite que ce dernier soit bien porté. Un costume ample même sur une personne corpulente ne rend pas forcément élégant. Je souffle doucement, laissant mon crayon de bois passé sur le papier blanc, traçant plusieurs lignes venant tout droit de mon imagination, formant rapidement ce qui ressemble à une veste, encore au stade brouillon pour le moment, mais cela ne tardera pas à devenir un vrai croquis de styliste. Mon téléphone sonne de nouveau , m’annonçant l’arrivée d’un nouveau SMS. Je pose mon téléphone sur mon carnet à dessin, lisant rapidement le message avant d’y répondre. « non c’est bon, j’arrive dans 5 minutes. » répondis-je avant de ranger mon téléphone ainsi que toutes mes affaires dans mon sac à main, que je pourrai presque qualifier d’extensible tellement je peux mettre de choses dedans avant de finalement me lever de mon petit rebord de fenêtre pour me diriger vers le gymnase et le stade . le trajet me prend quelques minutes, le temps de traverser les différents bâtiments d’Harvard. Le simple fait de faire ce trajet est déjà une séance de sport en soi. Je repère finalement une personne un peu plus loin sur le stade. « Salut... » criai-je en m’approchant doucement, remontant la lanière de mon sac sur mon épaule. « vous êtes M. Suède ? » demandai-je ne voyant personne à part lui sur ce stade.

Une première commande, c’est un nouveau pas dans la vie d’adulte, dans le monde professionnel. Ce site que j’ai créé est l’occasion idéale pour passer doucement du statut d’étudiante à styliste. Même si je pense, que je ne commencerai certainement pas à l’échelon de styliste, mais peut-être plutôt au stade d’assistante. Même en sortant d’Harvard il est difficile d’arriver en haut de la pyramide sans faire aucun effort. J’avance sur le terrain de basket, cherchant la présence d’un homme, plus précisément l’auteur des messages. Ce n’est peut-être pas prudent de venir toute seule, mais en pleine journée, avec quelques étudiants trainant un peu plus loin, si quelqu’un veut m’agresser, il a plus de chances d’y arriver un soir où je fais la fermeture du bar. Je repère finalement un jeune homme vers qui je m’approche lui demandant s’il est bien l’auteur des texto. « c’est ça » dis-je avec un petit sourire, en lui serrant la main. Bon aller, essaye d’avoir l’air professionnel en m’installant à ses côtés sur le bas. « Oui bien sûr. Quand est votre soirée ? » demandai-je en hochant doucement la tête. Un costume cela prend du temps, il ne faut pas que ça soirée soit dans une semaine… Je suis seule pour tout faire pour le moment.