Nerveux ? Pas qu'un peu. Honnêtement, il en avait cherché et emmené des filles à des rendez-vous Eliot, et sans doute plus ce qu'il l'avouerait, mais jamais avec une fille dont il avait clairement avoué ses sentiments, aussi confuses qu'ils soient encore à ce stade-là. Enfin, évidemment, il y avait eu Orysia, il était sorti de nombreuses fois avec elle, mais inutile de préciser qu'aucune de ces sorties n'a été qualifié de rendez-vous officiel, du moins pour elle. Du coup, non, jamais, il n'avait fait ce truc. Et bordel qu'il était totalement nerveux. Il se tenait devant la porte de Margot, hésitant à chaque seconde pour frapper ou non. Il lui avait dit 20h et il était 19h59 exactement. Et il était planté devant la porte depuis 19h42. A tout faire sauf toquer. Parce qu'il ne voulait pas paraître pour le mec impatient qui poireaute devant en regardant sa montre chaque seconde pour ne pas louper 20h et être en retard. Même s'il l'était totalement, ce mec, là, à l'instant. Encore une minute. Il était habillé d'une simple chemise rentrée dans son pantalon et une veste en cuir, ni trop chic ni trop décontracté, parfait pour la soirée de ce soir et lui avait emmené, comme un bon gentleman, un petit bouquet Lys, qui étaient ses fleurs préférées, d'après ses souvenirs. Quoi ? Il en faisait un peu trop ? Tant pis. 20h00. Oh. Il toqua, et patienta, le cœur battant jusqu'à ce qu'elle ouvre. Le visage d'Eliot s'illumina automatiquement, rien qu'à la vue de son visage et il n'avait même pas encore étudié sa tenue. Attendez, merde, comment il était censé la saluer aussi ? « Prête à vivre le meilleur rendez-vous de ta vie ? » Lui lança-t-il, avec un petit sourire, en guise de bonsoir, au final. Un petit sourire, ça le faisait, non ? Elle ignorait encore où il l'emmenait, et il ignorait si elle allait apprécier ou non, mais tant pis, tout était fait. Respire Eliot, respire. « Et je suis désolé, les fleurs c'est clairement trop cliché, mais.. j'ai pensé à toi quand je les ai vus. » Encore un autre petit sourire et il lui tendit le bouquet, toujours avec anxiété. Décidément. « On y va ? » Renchérit-il ensuite d'un petit mouvement tout lui tendant son bras. Ok, zen mon gars, zen.

Robe, pas robe? Sexy ou pas sexy ? Mignonne, simple, casual, soirée ? On s'habille comment pour un premier rendez vous, bordel ? Je tourne en rond dans ma chambre, j'ai retourné mon armoire, et une dizaine de tenues différentes s'étalent devant moi, sans que je ne sache laquelle choisir. Dilemme. Et le désespoir de ma vie, c'est de ne même pas pouvoir appeler Lara pour lui demander son avis. Je chasse cette pensée de mon esprit pour ne pas penser à un certain brun, et je finis par réduire le champ à ma robe rouge. Pas trop décolletée, et assez habillée pour un rendez vous, ça devrait le faire... Non ? Putain, cheveux lâchés ou attachés? Trop de questions, et je finis par la jouer simple, lâchant mes mèches rousses le long de mes épaules en les bouclant juste un peu. Je jetais sans arrêt des regards à l'heure. Encore vingt minutes, 19h42. Je me maquille rapidement, juste de quoi faire ressortir mes yeux verts, parce que je sais qu'il aime bien quand je fais ça. Je sais aussi qu'il m'a déjà vue sans maquillage, qu'il m'a déjà vue.. Bref. Ayé, j'ai les joues rouges, pas besoin de blush. Je file dans l'entrée en enfilant un gilet noir simple, et des talons, histoire de ne pas être naine à côté de lui. Quoique, même avec des talons, je suis naine à côté de lui. Et bam, vingt heures, ça sonne. Je cours presque pour ouvrir. Et bon sang, qu'il est beau. « Prête à vivre le meilleur rendez-vous de ta vie ? » J'en ai presque oublié de respirer tant je m'étais perdue dans ses grands yeux bleus et ce petit sourire en coin qu'il me fait là. Je hoche doucement la tête, lèvre pincée, stressée comme par permis alors que... C'est Eliot, calm down. « Et je suis désolé, les fleurs c'est clairement trop cliché, mais.. j'ai pensé à toi quand je les ai vus. » C'est seulement là que je capte qu'il me tend un bouquet de lys. Je fonds. « Oh mon d.. ils sont sublimes, Eliot, t'aurais pas du.. fin j'veux dire si, mais.. » Tg Margot. J'attrape les fleurs avec un sourire enfantin, avant de relever les yeux en le voyant me tendre son bras. « On y va ? » Nouveau sourire, je hoche la tête, et viens doucement passer mon bras autour du sien. « Où est-ce que tu m'emmène alors ? » Pitié, pas bowling ou lasergame, sinon faut que j'aille chercher un pantalooon. « Ça te va vraiment bien, la chemise comme ça. » Finis-je par avouer spontanément, pinçant à nouveau les lèvres timidement en resserrant ma prise autour de son bras. Allez, souffle, Margot, ça va bien se passer.

Il ne devrait pas stresser autant, parce qu'après, c'était Margot. Il a littéralement tout vu d'elle, aussi peu glamour que cette confession soit, c'était vrai et c'était censé être une raison pour ne pas paniquer autant. Ou alors, une raison de plus pour paniquer encore plus, justement ? Bref, la ferme, idiot, arrête de réfléchir, et ... profite ? Profite, et regarde Margot. Oui, il l'avait regardé. Un peu trop bien, et putain, il en eu le souffle coupé pendant une demi-seconde. Il s'était retenu de faire un commentaire sur sa tenue de peur d'être trop entreprenant ou - non, en fait, il avait juste peur que sa bouche ne forme qu'un simple 'o' béat et idiot s'il laissait échapper le compliment qui lui passait par la tête. Alors, il souriait. Aussi bêtement, certes. Mais merde. Donne les fleurs, ça passera mieux. « Oh mon d.. ils sont sublimes, Eliot, t'aurais pas du.. fin j'veux dire si, mais.. » Un petit soupir de soulagement lui échappa, et il respira un peu mieux. Oh mon dieu, mec, t'es pathétique, arrête.  « Ok, je suis rassuré de voir que clairement, je ne suis pas le seul stressé par cette situation. » Lança-t-il, avec un petit rire, décidant de sortir un autre jeu et jouer la carte de l'honnêteté. Peut-être qu'alléger l'ambiance irait mieux pour les deux. « Où est-ce que tu m'emmène alors ? » En tout cas, parler d'autre chose allégeait l'atmosphère, Eliot lâcha en deuxième soupir de stress lorsqu'elle lui posa une question à laquelle il s'était préparé. « Est-ce que tu savais que j'adorais chanter ? » Réponse énigmatique qu'il lança avec un sourire tout ce qu'il y a de plus grand et sincère. Margot à ses bras, en direction de sa voiture, il se sentait vraiment ... bien ? « Ça te va vraiment bien, la chemise comme ça. » Qu'elle lança en plus, une fois accrochée à lui. Et sans qu'il puisse s'y retenir, Eliot tourna vivement la tête vers elle, surpris et la vit se mordre les lèvres, et inconsciemment, il fit de même tout en lui adressant un énième sourire. Ok, le mec un peu trop souriant que ça en devient flippant. « Tu veux vraiment qu'on passe par la case "compliments" ? Parce que je t'assure que si je commence par ça, on ne quitte même pas cet immeuble, on retourne direct chez toi. » Rétorqua-t-il sans la quitter des yeux, pointant même du regard sa robe rouge écarlate, bien trop à son goût. Ok, well. « Viens, on y va. » Vite avant qu'il ne décide de faire demi-tour. Et sans plus attendre, il l'embarqua dans sa voiture, et ils arrivèrent 10min après au bar. Et en bon gentleman, il lui tendit la main pour la faire sortir du véhicule, et alors qu'ils atterrissaient pile devant le bar, il se tourna vers elle, jugeant sa réaction. « Tu connais ? »

Qu'est ce que vous voulez que je dise? Je ne tiens plus en place depuis une heure déjà, et voilà qu'il est là, beau comme un dieu, un bouquet de mes fleurs préférées dans les mains. On se croirait presque dans un film, et d'un coup, l'atmosphère est tellement différente de toutes nos entrevues à Séoul. Même avant de finir dans ses draps, on avait discuté dans le cadre de son voyage, on avait sympathisé... Comme de bons copains, quoi, certes, avec l'attirance qui va avec, mais on était passés de la case "copains" à la case "copains sans vêtements", pas d'entre deux. Devant mes balbutiements devant son bouquet, Eliot émit un rire, et je rougis. « Ok, je suis rassuré de voir que clairement, je ne suis pas le seul stressé par cette situation. » A mon tour, je ris plus franchement en hochant la tête. Guilty. « Ça se voit tant que ça? » Question rhétorique, je sais déjà que ça crève les yeux. Je souris alors simplement, me décidant à lui demander où est-ce qu'il me traîne pour ce soir, parce que là, je pars vers l'inconnu total. « Est-ce que tu savais que j'adorais chanter ? » Je tourne la tête vers lui, surprise. Genre, il dit ça sérieusement ou bien c'est pour jauger ma réaction. « Non, tu me l'avais jamais dit à vraie dire. » Faut dire que c'est pas le genre de sujet qu'on aborde aussi simplement, me semble pas lui avoir dit que je suis Lowell parce que j'aime chanter depuis l'âge de .. Trois ans ? Facile. Puis bon, je complimente sa chemise, et m'attire la réaction immédiate, sa tête tournée si vite vers moi que j'en rougis. « Tu veux vraiment qu'on passe par la case "compliments" ? Parce que je t'assure que si je commence par ça, on ne quitte même pas cet immeuble, on retourne direct chez toi. » Je hausse les sourcils, je lève une main innocente, les joues probablement aussi rouges que ma robe. « Guilty, on oublie les compliments, j'ai compris! » Même si merde, t'es beau Eliot. « Viens, on y va. » Je le suis en voiture jusqu'à sortir, attrapant sa main pour lever les yeux.. Sur le Do Ré Mi ? Je reste un moment bouche bée. « Tu connais ? » Je tourne les yeux vers Eliot avec un sourire béat, idiot, enfantin, tout ce que vous voulez. « On m'en a beaucoup parlé mais je n'ai pas pu y aller depuis mon retour. C'est.. C'est une idée géniale! » Emportée dans mon élan, je lui saute presque dans les bras avant de me reprendre, d'entrer dans le bar avec lui. Je me décide alors à lui avouer: « Tu sais que si je suis Lowell, c'est par rapport au chant ? » Je sais plus si je lui avais déjà dit ça, à vraie dire. Installés à une table, je passe subtilement mes doigts sur son avant bras tout en parlant, ma façon à moi de garder un contact même si je ne tenais plus son bras. T'en en rencard Margot, merde. Je finis par me redresser timidement pour mieux m'asseoir et laisser son avant bras en paix.

« Ça se voit tant que ça? » Eliot eut un sourire amusé, le premier de la soirée à vrai dire et que ça faisait du bien. Voir Margot aussi stressée que lui l'apaisait un peu dans son propre stress, quant bien même c'était glorieux ni pour elle ni pour elle d'être dans cet état. Il n'y avait aucune raison de stresser bordel, non ?  « Tu me rassures juste un peu. Beaucoup. » Répondit-il taquin, avant d'enchaîner sur un autre sujet plus stable : leur lieu de rendez-vous, encore inconnu aux yeux de Margot à cette heure-ci. Et Monsieur n'avait pas l'intention de le lui dévoiler avant l'heure H, la minute M, la seconde S, et répondit en devinettes à ses questions, lui avouant que le chant s'avérait être une de ses cordes à son arc. « Non, tu me l'avais jamais dit à vraie dire.  » Chose qu'il ne lui avait jamais dévoilé, chose qu'il n'avait dévoilé qu'à très peu de monde à vrai dire, c'était un secret bien gardé entre lui et sa paume de douche, m'voyez. « Il me semble qu'il y a pas mal de trucs que je ne t'ai jamais dit. Comme le fait que ma sœur soit la Présidente de la Cabot House, par exemple. » Balança-t-il sur un ton tout ce qu'il y a de plus anodin comme s'il venait d'annoncer le temps en Mister météo, alors qu'elle ne devait même pas savoir qu'il avait une sœur à la base. Well. « Eeeet, il y a beaucoup de choses que tu ne m'as jamais dites non plus. Mais le but de cette soirée, c'est de se connaître, pas vrai ? » Continua-t-il ensuite, toujours dans un ton doux, avant de l'entraîner vers le fameux lieu, beaucoup moins stressé et hésitant comme deux minutes auparavant. Il eut un petit sourire lorsqu'elle fut sur la même longueur d'ondes que lui sur la partie 'compliments' des rendez-vous, et souffla, encore. Au final, vraiment, pourquoi il s'inquiétait ? La présence de Margot avait le don de toujours l'apaiser.

« Tu connais ? » Eliot attendait sa réaction avec impatience lorsqu'ils arrivèrent devant le Do Ré Mi, et s'il fut surpris qu'elle en soit bouche-bée, il tenta de ne pas le faire paraître, ce qui était facile parce qu'il souriait jusqu'aux oreilles en voyant sa réaction plus que positive. Parce qu'il avait peur d'avoir fait trop original, parce qu'il avait peur sur tout en fait ce soir, Eliot. « On m'en a beaucoup parlé mais je n'ai pas pu y aller depuis mon retour. C'est.. C'est une idée géniale! » Et sans qu'il s'y attende, elle lui sauta immédiatement dans les bras, et il aurait voulu l'attraper mais le temps qu'il prenne conscience de ce qui se déroulait et qu'il réagisse, elle s'était déjà retirée et rentrer dans le bar, pendant qu'Eliot mit quelques secondes encore à se réveiller pleinement. Ok, tout commence bien, zen. Une fois dans le bar, ils s'installèrent à une table. « Tu sais que si je suis Lowell, c'est par rapport au chant ? » Malgré lui, Eliot afficha un sourire tendre et assez .. niais sur les lèvres, parce qu'il était niais et qu'il pouvait pas s'en empêcher, en imaginant Margot chanter. « Non, tu me l'avais jamais dit, à vrai dire. » Répliqua-t-il en faisant exprès de citer la jeune femme elle-même dix minutes plutôt à l'appart, essayant totalement d'ignorer les doigts de Margot se balader sur son avant-bras  quant bien même ça lui produisait des frissons pas possibles. « Quand je te disais qu'il y a plein de choses qu'on ne s'est jamais dit. A croire qu'on a tout fait sauf parler. » Tout. Tu peux le dire, mon grand. A ce moment-là, elle redressa et retira ses doigts de son avant-bras, à son plus grand malheur, et il sentit qu'elle était encore gênée, ce qui le fit rire, malgré lui. « Faudrait qu'on arrête d'agir comme des ado pré-pubères à leur premier rendez-vous romantique au collège, on est tellement risible. » A qui l'dis-tu. « Tu veux boire quelque chose avant de nous éblouir par ton talent ? »

La soirée commence bien, tous les deux coincés, cependant Eliot réussit à m’arracher un sourire en sous entendant que je suis clairement aussi stressée que lui. Ce qui est un fait avéré, puisque je suis partagée entre l’envie fole de partir en courant et celle de prendre mon courage à deux mains et de tenter ce rendez-vous. Merde, j’ai l’impression d’être encore plus stressée qu’à mon premier rendez-vous avec Adriel. Non, non, alerte prénom banni, pense à Eliot Margot. « Tu me rassures juste un peu. Beaucoup. » Sourire automatique, je hoche la tête avec un petit rire en passant nerveusement une main dans mes cheveux. « Bon alors c’est le principal. » Parce que s’il était tendu pour le reste de la soirée, tout serait un peu compliqué, non ? Quitte à être gênés, autant l’être à deux, et finir par se calmer ensemble. Puis il m’avoue qu’il aime chanter, un paramètre qu’il ne m’avait jamais dit et qui m’étonne autant qu’il me ravit. Un homme qui chante, ça gagne dix points dans ma tête, concrètement, et Eliot, comme c’est Eliot quoi, il a gagné le double. « Il me semble qu'il y a pas mal de trucs que je ne t'ai jamais dit. Comme le fait que ma sœur soit la Présidente de la Cabot House, par exemple. » Je hausse les sourcils, notant intérieurement cette information supplémentaire. Je ne connais pas la présidente Cabot, mais ma sœur Milli, peut-être bien. « Au final t’en savais plus sur ma famille que moi sur la tienne » Commentais-je avec un léger sourire, lui ayant parlé des jumelles tout au long de l’été. « Eeeet, il y a beaucoup de choses que tu ne m'as jamais dites non plus. Mais le but de cette soirée, c'est de se connaître, pas vrai ? » Et mon cœur qui s’emballe, encore. Une phrase tellement simple pourtant, mais l’entendre me dire que le but c’est d’apprendre à se connaître, ça me touche. Parce que je réalise que cet homme, je veux le connaître, bien plus que je ne le connais déjà. Ma prise se resserre autour de son bras. « Exactement, et j’ai hâte d’en savoir plus. » Confiais-je sur un ton sincère et doux. Sinon, j’aurais pas accepté ce rendez vous, qui risque de me perturber d’autant plus dans ce « choix » que je suis censée faire entre lui et Adriel. NON pas d’Adriel. Je souris, efface le mather de mon esprit pour ce soir, et me dirige donc vers le karaoke avec Eliot.

Et forcément, dans ma tête c’est l’euphorie, la chanteuse cachée derrière ma petite tête de rousse fait une danse de la joie, j’en peux plus là, à tel point que je me pends dans ses bras avant de filer à l’intérieur nous trouver une table. Trop d’euphorie Margot. Je me calme, et lui avoue enfin mon plaisir coupable depuis l’enfance : Le chant. « Non, tu me l'avais jamais dit, à vrai dire. » Je fronce le nez en riant en l’entendant reprendre ma phrase, hochant doucement la tête. « Quand je te disais qu'il y a plein de choses qu'on ne s'est jamais dit. A croire qu'on a tout fait sauf parler. » Je pince les lèvres pour réprimer une remarque. Ah ça, pour avoir tout fait… Mordillant ma lèvre inférieure, je risque malgré tout un : « C’est le cas de le dire. » Avec un rire intimidé. Je compte plus les fois où il avait débarqué chez moi pour « un café », se soldant rapidement par un tête à tête dans ma chambre. J’en frissonne rien que d’y repenser, et gênée, je retire mes doigts de son avant-bras, mon comportement n’échappant pas au brun. « Faudrait qu'on arrête d'agir comme des ado pré-pubères à leur premier rendez-vous romantique au collège, on est tellement risible. » Rouge écarlate, je ris malgré tout. Il a pas tort, j’ai l’impression d’être au lycée là. « Je sais, j’ai juste… Du mal à mettre de côté certains réflexes. » Comme pour illustrer mes mots, je pose doucement à plat ma paume contre son avant-bras en lui adressant un sourire. De toutes manières, c’est pas comme s’il ignorait qu’il a son effet sur moi, hein. On a passé ce stade. « Tu veux boire quelque chose avant de nous éblouir par ton talent ? » Haussement d’épaules, je regarde distraitement la carte. « Un mojito ? J’espère qu’ils chipotent pas sur l’âge ici… » Grimace. Coucoujaivingtans. « Sinon, un jus d’abricot ça m’ira. » Coucoujesuisaussiuneenfant. Je regarde distraitement vers la scène avec un sourire idiot. « En Corée je faisais tout le temps des soirées Karaoke. On me remarquait facilement avec mes cheveux roux dans la salle. » Petite américaine perdue au milieu des asiatiques. « Mais moi je veux que tu sois le premier à m’éblouir par ton talent ! » Répliquais-je en reportant mon attention sur Eliot avec un sourire espiègle. Il me déconcentre là avec son sourire, il est trop beau. Fiou.