Then live the rest of our life, but not together
— Lesplussesbeaux

J'avais mal, j'arrivais pu à respirer près de Wade, il m'étouffait, il emprisonnait ma poitrine dans un étau qui m'empêchait de pouvoir accéder à mon oxygène si indispensable. Pourquoi est-ce que je m'étais laissée aller avec lui ? Pourquoi est-ce que j'avais décidé de lui faire confiance alors que finalement, il allait me faire autant de mal, si ce n'est plus que mes autres ex et de toutes les autres personnes qui m'ont abandonné ? La trahison était tellement dure à accepter, c'était horrible et déchirant. Je pensais pas que Wade ferait ça, je le pensais pas capable de faire ça. C'est pas que j'l'avais pris pour acquis, mais je pensais que je le rendais suffisamment heureux pour que.. je sais pas. Pour qu'il arrête de s'auto-détruire, pour qu'il accepte d'être heureux, pour qu'il comprenne qu'il avait une famille désormais sur qui il pouvait compter, qu'il avait le droit à tout ça, que voilà. Putain, ça te prend au coeur, puis ça descend aux tripes avec les envies de vomir qui arrivent en même temps. J'étais déroutée par l'empan de sentiments que je ressentais. Ca allait de la colère à la peine en passant par la déception. Un peu de tout. J'avais la sensation de perdre pied dans une mer d'émotions avec ses vagues violentes qui me frappaient à intervalles réguliers histoire de tester jusqu'à quand je pourrais rester debout. Pas longtemps. J'avais beau commencer à m'énerver en comprenant où Wade voulait en venir, j'étais en train de défaillir petit à petit. Ma tête tournait, je tremblais, j'avais des sueurs froides. Peut-être C'était pas ça que je voulais entendre. C'était vraiment pas ça Wade, vasy t'as le droit à un deuxième essai, je te laisse reprendre les choses en main, me dire que t'as fumé et que t'es pu conscient de ce que tu es en train de me déballer, que ta décision n'est pas encore prise. Mais rien ne venait. Le silence était pesant. Le pire vous savez c'était quoi ? C'était d'entendre Juliet gazouiller à quelques mètres de nous. Vous savez c'était qui Juliet ? C'était tout simplement le résultat de l'amour qu'on se portait Wade et moi. Un amour perdu, éphémère il fallait croire, furtif peut-être même. Juliet ? Ce n'était pu personne maintenant. Elle était une orpheline de l'amour, elle n'était que l'enfant de deux personnes qui avaient fait une erreur il fallait croire. Je me dégageais de là où j'étais pour être loin de Wade. Je voulais pas de cette proximité avec lui alors qu'il était en train de me faire comprendre qu'il voulait pu de moi. T'as pu quinze ans Wade. Va falloir que tu grandisses. Les mathers, leurs délires, leur façon de vivre, c'est bien pour Harvard, mais va falloir grandir. T'es pu un ado qui fait ce qu'il veut pour s'auto-détruire car c'est son délire. Désormais y a quelqu'un qui compte sur toi et tu peux pu faire ce que tu veux j'suis désolée. Au fond, c'était ça le problème. Il était coincé avec nous. Pourtant, Juliet, elle comptait sur son père et il le savait ça, il savait que ce petit bout de chou, sans nous, il pourrait pas survivre. Consommer de l'héro, ça te retire la garde de Juliet Wade.. Tu t'rends compte de ça ? Comment tu veux que j'te fasse confiance si tu retournes vers ces merdes putain. Je recommençais à m'énerver. Je pourrais lui dire que si jamais j'apprenais qu'il avait consommé de nouveau, j'lui enlèverai la garde de Juliet, mais là, on aurait direct pu de discussion constructive car il serait sur ses gardes. Dis le qu'on te rend pu heureux, dis que tu te sens oppressé, dis le que tu veux te barrer, que tu veux pu de moi. Dis le clairement, dis le moi dans les yeux Wade. dis-je après un nouveau long silence.

Then live the rest of our life, but not together
— Lesplussesbeaux

Je sentais cette faiblesse dans la voix de Briony, cette faille derrière son regard assuré et.. je savais que j'étais en train de lui faire du mal. Et c'était tout ce que je ne voulais pas. Je tenais bien trop à elle pour vouloir la blesser, mais comment faire autrement ? Quoi que je dise, que je fasse, j'allais forcément briser quelque chose. Ou alors il fallait que je reste à ses côtés. Sauf que je ne pouvais tout simplement pas rester comme ça. Je n'arrivais plus à trouver mon équilibre, à faire en sorte d'aller de l'avant. Je me posais tellement de questions sur notre couple, sur tout ce qu'il s'était passés depuis que nous étions ensemble que.. je ne savais plus où j'en étais. Je ne savais même plus ce que je voulais. Briony me balançait ces mots durs, et je ne répondais rien, comprenant parfaitement ce qu'elle ressentait là, maintenant. Non, je n'avais pas envie de faire n'importe quoi. Au contraire, je voulais être quelqu'un de bien pour ma fille, sauf que malgré mes efforts.. j'y arrivais pas putain. Suffisait de voir comment j'avais pu tout envoyer valser en une soirée. J'tais pas normal, quelque chose ne tournait pas rond chez moi. Et la présence de Briony n'arrivait plus à m'aider à garder la route. J'arrivais plus à donner la place qu'elle méritait à notre couple. T'as pu quinze ans Wade. Va falloir que tu grandisses. Les mathers, leurs délires, leur façon de vivre, c'est bien pour Harvard, mais va falloir grandir. T'es pu un ado qui fait ce qu'il veut pour s'auto-détruire car c'est son délire. Désormais y a quelqu'un qui compte sur toi et tu peux pu faire ce que tu veux j'suis désolée. Ça me faisait quelque chose au fond de voir qu'elle me traitait comme un gamin, de voir qu'elle semblait convaincue que j'étais toujours le même qu'il y a deux ans ou plus. Beaucoup de choses avaient changées depuis, moi aussi.. C'était ça alors ? C'était ça qui me bloquait autant ? Crois pas que j'pense pas à Juliet dis-je d'une voix fermée. Au contraire. Elle était devenue ma priorité et à chaque minutes qui passaient, j'me demandais ce qui serait le mieux pour elle. Consommer de l'héro, ça te retire la garde de Juliet Wade.. Tu t'rends compte de ça ? Comment tu veux que j'te fasse confiance si tu retournes vers ces merdes putain. Je soupirais, me passant la main sur le visage, comme si jpouvais effacer tout ça. Comme si jpouvais effacer cette soirée où j'avais complètement relâché la pression, effaçant tout ce que je m'étais évertué à construire depuis des mois. Je m'en voulais d'avoir rechuté, même si ça n'était pas arrivé une seule fois depuis que j'avais arrêté et que c'était déjà énorme. Mais je m'en voulais. Je m'en voulais plus que de raison. Je sais tout ça.. je regrette.. dis-je en soupirant à nouveau, sentant mes entrailles se tordre. Parce que cette simple idée me rendait malade. Je ne supporterais pas qu'on m'enlève ma fille, de quelconque façon. Un silence pesant s'installait entre nous, alors que je voyais très bien qu'on ne se comprenait pas. Et qu'on ne pourrait pas se comprendre. Ça faisait des semaines que je pensais à tout ça, et ma décision était prise. Même si je savais pertinemment qu'un mot de Briony pourrait me faire changer d'avis d'un instant à l'autre. Dis le qu'on te rend pu heureux, dis que tu te sens oppressé, dis le que tu veux te barrer, que tu veux pu de moi. Dis le clairement, dis le moi dans les yeux Wade. Je sentais ma gorge se nouer à ses mots, comme si mon corps lui-même se liguait contre moi pour m'empêcher de parler. Puis je me forçai à la regarder. Mes yeux rencontraient les siens et.. bordel, combien de fois je m'y étais perdu ? Je ne disais rien pendant quelques secondes, cherchant peut-être les réponses que je n'avais pas.. Je ne sais plus où j'en suis avec toi Bri. Je préfère.. qu'on arrête là. Pourquoi est-ce que ça me faisait autant de mal de le lui dire hein ? Pourquoi est-ce que j'avais l'impression de briser quelque chose en moi ? Ma voix devenait rauque, éraillée par l'émotion. Je vais prendre mes affaires et aller à la Mather House en attendant de me trouver un appart pour accueillir Juliet dis-je comme pour me donner un peu de contenance sauf que rien n'y faisait. Je me sentais brisé.

Then live the rest of our life, but not together
— Lesplussesbeaux

J'avais peur qu'il confirme tout ce que je disais. Que je ne le rendais pu heureux, qu'il ne se sentait pu bien avec nous, qu'il était.. je sais pas moi, qu'il se sentait beaucoup trop mal dans son rôle de père et de compagnon auprès de nous. Bordel que j'avais mal. Je me fissurais de l'intérieur et j'essayais de rien montrer, pour ne pas lui faire ce plaisir là, celui de me voir me décomposer au fur et à mesure de ces paroles. Mais c'était tout le contraire. Plus les secondes avançaient, plus je me rendais compte du réel de la situation dans lequel nous étions. Je restais dans le déni, mais une part de moi avait déjà compris que Wade allait partir dans les minutes qui allaient suivre, qu'il allait se casser pour toujours. Le jeune homme n'osait pas me regarder et ça me foutait encore plus mal. Puis quand vint le moment où il relevait finalement son regard vers moi, nouant alors ma gorge. Bordel, il allait me le dire. Putain de merde il allait vraiment me dire tous ces mots, droit dans les yeux, après tout ce qu'on avait passé. J'avais envie de vomir. J'arrivais même pu à m'accrocher à la lueur de vie qu'il y avait chez lui, car elle était absente dans tous les cas. Où était donc passé Wade ? Mon Wade putain. Je ne sais plus où j'en suis avec toi Bri. Je préfère.. qu'on arrête là. J'arrivais pas à baisser la tête ou regarder autre part que lui. J'entendais les émotions dans sa voix, je sentais qu'il était mal.. mais rien n'y faisait. J'lui en voulais. J'lui en voulais comme jamais de me laisser tomber. De partir. De m'avoir dit qu'il m'aimait pour finalement partir dès que ça commençait à se compliquer. Je le détestais. Je vais prendre mes affaires et aller à la Mather House en attendant de me trouver un appart pour accueillir Juliet Je refusais que les larmes coulent, c'était hors de question. Alors je prononçais aucun mot. J'le laissais se démerder. J'finis par dévier totalement mon attention pour retourner près de ma fille et la prendre dans mes bras pour laisser Wade seul, je ne voulais pu avoir affaire avec lui, c'était fini. Si je ne le rendais pas heureux, alors il fallait qu'il s'en aille. C'était tout, c'était comme ça. C'était la fin du nous.