On m’avait parlé d’une soirée un peu plus classe que celles que j’avais pris l’habitude de fréquenter jusqu’à présent, pourtant bien loin de galas. Une soirée en ville, dans un club, mais ce soir, les beaux vêtements étaient à l’honneur. J’avais pris soin de mettre une belle robe, pas trop vulgaire sans passer pour une nonne. Une robe noire m’arrivant au-dessus du genou, couvrant une partie de mon cou et la totalité de mes bras. Une tirette dorée pour ne pas sembler aller à un enterrement, et suffisamment moulante pour faire voir chacune de mes courbes. Et d’ailleurs, selon l’éclairage, on avait tendance à apercevoir ce qui se cachait dessous. Evidemment, pour moi, c’était pas le moins du monde un problème ; j’en avais l’habitude. J’avais pris soin de boucler mes longs cheveux, de bien me maquiller sans pour autant ressembler à un pot de peinture, et d’y ajouter quelques accessoires, dont de grosses créoles dorées. De quoi, je l’espérais, en faire baver plus d’un au cours de la nuit. Je m’étais rendue sur le lieu du futur crime à bord de mon 4x4 Mercedes, comme d’habitude. Et ma tenue m’avait d’ailleurs valu de ne pas faire la queue, comme le trois-quarts des gens présents ce soir. En entrant, comme à mon habitude, je m’étais directement rendue au bar en jetant un œil autour de moi pour voir, malgré tout le monde déjà présent, si je ne trouvais pas une tête familière dans le troupeau. Et à première vue, non.