J'ignore encore aujourd'hui si j'ai pris la bonne décision... Ca ne faisait que quelques jours que j'avais à nouveau déposé mes bagages sur ces terres et un sentiment d'hésitation me prenait encore. J'étais comme tiraillée, mon coeur balançant vers la joie de retrouver certaines personnes et vers la peur de devoir affronter certaines réalités. J'étais partie comme une voleuse, dans la discrétion la plus complète et je savais que j'en avais blessé plus d'un. Mais j'avais changée... Mon départ loin d'ici durant tous ces mois m'a permis de prendre du recule sur moi-même et de faire le point sur certaines choses. J'avais décidé de combattre mes vieux démons pour faire place à une femme complètement différente et plus sûre d'elle. Mais ce qui me turlupinait sans cesse en tête ne tournait autour d'une seule et même personne : Alejandro. Notre relation a été tout ce qu'il y a plus compliqué mais aussi tout ce qu'il y a de plus vivant. J'avais ce goût amer d'inachevé entre nous, ce goût qui me grattera la gorge jusqu'à ce que je prenne mon courage à deux mains pour l'affronter. Oh, j'étais bien consciente qu'en plusieurs mois il avait du faire une croix définitive sur moi et passer à tout autre chose. Je savais comment il était, qu'il n'avait pas de temps à perdre et encore moins pour les regrets. Mais voilà, malgré cette distance et ce silence radio, je ne l'avais pas oublié. Plusieurs fois il m'avait manqué, plusieurs fois j'avais pensé à lui. C'est pourquoi je me devais d'aller le voir, de lui faire savoir que j'étais de retour. Je voulais y aller dans aucune optique, aucune attente, même pas celle de le récupérer puisque les chances devaient sans doute s'être noyées depuis tout ce temps... Mais peu importe, j'avais besoin de le voir, de lui parler, de prendre de ses nouvelles. Je décidais donc de lui faire la surprise de débarquer à l'improviste chez lui, priant pour qu'il soit à son domicile. Lorsque je me retrouvais devant sa porte d'entrée, je pris une grand expiration et frappa d'une mélodie habituelle contre sa porte. Mon coeur se serrait dans ma poitrine, d'autant plus lorsque je vis la poignée de la porte se mouver. J'avais peur, peur de quelque chose que je ne pouvais expliquer mais qui me kidnappait en cet instant.

Alejandro était crevé et il en faut beaucoup pour venir à bout de l'énergie de l'Espagnol. Au cours des derniers jours, il était passé à travers tout un lot d'émotions. Avec l'accident cérébral de son grand-père, l'Espagnol avait passé la semaine en Espagne et avait lutté contre certains membres de sa famille pour des chicanes de succession et de pouvoir. Heureusement, son grand-père était sorti du coma et avait vite repris les choses en main. Rentré aux USA seulement hier, il comptait bien se reposer tranquille chez lui et ne comprenait pas où Hazel trouvait l'énergie d'aller faire du shopping et prendre un verre avec des amis de la Quincy. Faut dire que ses histoires de famille ne l'avait pas concerné directement.

Installé au soleil sur son balcon dehors, lunettes de soleil sur le visage, casquette sur la tête, Alejandro profitait du soleil, prenait une bière tranquille et s'était mis un peu de musique qu'il entendait vaguement depuis où il se trouvait. C'est dans ce contexte que le gardien de sa tour appela. Une certaine Orlane demandait la permission de prendre l'ascenseur et de venir le voir. Au téléphone, Alejandro était plus qu'étonné. Cela faisait un bail. Il autorisa quand même, du reste, il n'était pas vraiment en mauvais termes avec la Brésilienne non plus. Celle-ci ne tarda pas à cogner à sa porte et il ouvrit presque immédiatement, esquissant un sourire chaleureux à ex-amante.

-Orlane? Quelle surprise. Entres, entres je t'en pris.

Alejandro n'arrivait pas à le croire, c'était belle et bien elle, bien que la jeune femme avait changé, il ne saurait dire comment, faudra qu'il la regarde plus attentivement. En tout cas, il la prit brièvement dans ses bras, fit une petite bise, puis s'écarta pour la laisser entrer et fermer la porte derrière elle. Le beau brun de son côté ne devait pas donner l'impression d'avoir changé le moins du monde.

-Je ne savais pas que tu étais rentrée aux États-Unis.

Lançait-il d'emblée mais peut-être était-elle seulement de passage. Avec Orlane, on ne sait jamais.

J'ignorais comment allait réagir l'espagnol en me revoyant si subitement. Je n'avais pas encore pris la peine de le prévenir de mon retour, d'où la raison où je décidais de directement me déplacer. Certes, nous étions restés en bon terme malgré toutes ces complications qui nous avaient liés, mais je gardais une certaine appréhension. Tant de choses ont pu se passer pendant ces mois d'absence que n'importe aucun réaction n'était à écarter. Quoi qu'il en soit, il avait accepté ma venue puisque le garde de l'immeuble m'avait laissé pénétrer dans l'ascenseur pour atteindre son appartement. Je n'avais rien oublié de l'endroit. J'y étais si souvent venue à l'époque que je connaissais les étapes par coeur. Si j'avais hésité longuement avant de frapper à sa porte, je ne pouvais être plus soulagée de le voir ouvrir la porte. Il était là, se tenant devant moi tant dis que la surprise le prenait. Je devais sans doute être la dernière personne à laquelle il s'attendait à me voir devant son pallier, et pourtant je me tenais bien devant lui. Il n'avait pas changé et semblait avoir bonne mine. Il me tardait de prendre de ses nouvelles. J'étais partie du jour au lendemain, ne laissant derrière moi qu'un texto d'adieu. Alors c'était la moindres des choses de venir le voir, au lieu qu'il apprenne par x ou y que j'étais de retour en ville. Avant de me laisser entrer chez lui, il me prit dans son étreinte, communiquant sa joie de me revoir on dirait -ce qui était déjà pas mal. "Ca ne fait quelques jours que je suis en ville. Il faut croire qu'Harvard me manquait." affirmais-je en haussant les épaules. A vrai dire j'ignorais encore le raison de mon retour ici... J'avais été comme poussée par un souffle soudain dont je n'avais laissé aucun doute. Lorsque je regardais autour de moi, certaines choses en sein de chez lui avaient changés. Comme si l'endroit était plus vivant, qu'il n'était plus le seul à y vivre, mais je n'y prenais pas plus attention pour l'instant. "J'espère que je te ne dérange pas, j'ai trouvé juste de venir te voir." Autant s'assurer que son emploi du temps actuel était libre et que je n'allais pas faire obstacle à ses intentions.

Alejandro ignorait qu'il était pratiquement la première personne qu'Orlane soit allée voir depuis qu'elle était arrivée aux États-Unis, mais en tout les cas, il était heureux de la voir. Ils ont toujours été proches, d'une façon ou d'une autre et puis ils ne se sont pas laissés en mauvais termes. Au contraire, obligée de retourner au Brésil, la jeune femme lui avait laissé un message d'amour sur son cellulaire, message qu'Alejandro n'a pas oublié. Elle était donc en ville depuis peu.

-Hey bien, content que tu sois de retour. Les choses se sont placées au Brésil?

Il n'a jamais trop su pourquoi elle est partie, sinon que c'était pour une raison vraiment importante. Le beau brun n'a jamais cru qu'elle avait fui ou quoique ce soit. Quand Orlane demande si elle dérange, Alejandro eut un sourire amusé et rassura rapidement son invitée surprise.

-Non, tu ne me déranges pas. Je me reposais, j'ai eu une semaine chargée. J'ai dû aller en Espagne pour des affaires de famille. Heureusement, tout est rapidement rentré dans l'ordre... Tu veux une bière, du vin?

Ou sinon de l'eau, il n'en manque pas. Après quoi, Alejandro invitait Orlane à s'installer au balcon où il venait la rejoindre avec ce qu'elle préférait boire. Si elle a tout décliné, alors il y allait avec elle directement et s'installait ensuite sur une chaise et reprenait son verre de vin. Le jeune homme laissait la musique jouer aussi et s'excusait à propos d'un petit détail.

-Désolé si je ne te parle pas en portugais, je crois qu'il est un peu trop rouillé.

Espérons qu'elle ne lui en veut pas trop! Puis, après une petite gorgée de vin, il demandait, non pas sur un ton inquisiteur, mais un brin curieux quand même.

-Tu as dit que c'était "juste" de venir me voir. Pourquoi? Parce que tu es partie sans me dire au revoir?

Depuis mon retour en ville, je n'avais pas encore pris le temps de le faire savoir aux intéressés. Je savais qu'il s'ébruitera de lui-même, circulant par le bouche à oreille en m'évitant le moindre effort. C'est bien pour ça que j'avais décidé d'aller voir Alejandro de moi-même, histoire de garder l'effet de surprise. J'étais assez heureuse de le voir, bien que je ressentais un petit pincement au coeur au vu de notre passé commun. "Hum oui, on peut dire ça comme ça. En tout cas la situation s'est suffisamment calmée pour que je sois de retour." Si j'étais partie du jour au lendemain, c'était pour plusieurs raisons, dont la santé critique de l'un de mes parents. Mais peu importe, les choses étaient désormais rentrées dans l'ordre et il y avait eu plus de peur que de mal. Lorsque l'espagnol m'assurait que je ne le dérangeais pas, ce fut un certain soulagement. Je ne voulais en aucun cas perturber son emploi du temps de la journée. "Je vois, j'espère qu'il ne s'est rien passé de grave avec ta famille ? De l'eau m'ira très bien, je me suis calmée sur tout ça." Tout ça désignait la bière ou le vin qu'il me proposait si gentiment. Mon absence avait eu beaucoup d'impact sur mon comportement, donc mon acharnement compulsif sur l'alcool, ce qui allait sans doute étonner le jeune homme. Lorsqu'il m'invita à aller sur son balcon, je m'exécutais aussi tôt, profitant de ces dernières chaleurs avant l'hiver. "Pas de problème, je ne t'en veux pas." affirmais-je en rigolant légèrement. Il est vrai que nous avions l'habitude d'échanger en portugais tous les deux, surtout lorsque nous voulions être les seuls à se comprendre. Sur ces paroles, je prenais une gorgée de mon verre d'eau, jetant un oeil vers l'espagnol lorsqu'il souleva un certain sujet. "Oui, en quelques sortes..." Je m'en voulais d'être partie comme une voleuse dans la discrétion la plus totale. C'est d'ailleurs l'une des raisons de ma venue ici, pour me faire pardonner d'une façon comme une autre. "Je sais que je n'aurais pas du partir comme ça, mais je n'avais pas le choix." Enfin, c'était plutôt une excuse que la réalité, parce qu'on a toujours le choix dans la vie. "Je suppose que les choses ont changés depuis mon départ et que tu as du passé au dessus de tout ça, mais je tenais à m'excuser." Oh, je ne m'attendais pas à ce qu'il me tombe à nouveau dans les bras ou que l'on clarifie notre relation, puisque je n'étais plus certaine qu'il y avait encore un nous à l'heure actuelle.

Si Orlane était de retour, Alejandro espérait que tout était rentré dans l'ordre au Brésil, ou presque en tout cas. La jeune femme resta aussi vague sur le sujet qu'elle avait pu l'être dans le passé et Alejandro ne se montrait pas plus curieux aujourd'hui qu'hier. Un petit hochement de tête et il s'excusait plutôt de ne pas parler portugais avec elle.

Naturellement, cette discrétion n'était pas tout à fait partagé par Orlane, qui était curieuse et soucieuse de savoir ce qui était arrivé pour qu'Alejandro aille en Espagne en pleine semaine et session universitaire. Le jeune homme acquiesça, mais se montra de suite rassurant.

-Mon grand-père a fait un avc, il est passé bien près d'y rester, mais maintenant, il va mieux et il se remet.

L'homme que le beau brun admire le plus au monde était passé près de la mort. Après, ce n'était pas le seul choc qu'il avait eu cette semaine, mais il n'avait pas envie de s'étaler sur la question. Bien sûr, l'Espagnol remarque la Brésilienne décline tout alcool, ce qui ne lui ressemblait pas, mais là aussi, il n'émit aucun commentaire.

Une fois au balcon, Alejandro abordait quand même un peu plus le sujet de la venue d'Orlane de front. La jeune femme avouait qu'il n'avait pas tord, puis tenta de se justifier. Le beau brun prit une petite gorgée de vin, puis posa son verre et jeta un coup d’œil à l'horizon, avant de reporter son attention sur Orlane.

-Excuse acceptée. C'est vrai que le temps a passé, mais j'ai mis un bon moment à me remettre de ton départ, de ton dernier texto. Je n'y ai pas répondu, parce que j'avais compris que je t'avais déjà perdu et je me suis demandé si c'était de ma faute, d'une façon ou d'une autre...

Il ne fallait pas croire qu'il était resté indifférent face à tout cela, au contraire, mais comme toujours, le jeune homme avait surmonté cette épreuve la tête haute et de la manière la plus digne possible.

J'avais longtemps réfléchi avant de revenir ici. Finalement j'avais pesé le pour et le contre et le choix n'avait pas été si évident que ça. C'est vrai, j'avais certes vécus beaucoup de chose à Harvard, mais j'avais aussi eu pas mal de coups durs. Je parle notamment de la perte de ma soeur, qui a été une tragédie dans ma vie et qu'il l'est encore aujourd'hui. Difficile de passer vingt fois au même endroit chaque semaine, les images de sa mort revenant sans cesse hanter mes pensées... Mais voilà, le coeur avait été plus fort que la raison et m'avait à nouveau entrainer ici. J'étais heureuse de retrouver Alejandro. Enfin, retrouver était peut-être un bien grand mot, mais rien que le fait de le revoir et de l'entendre m'apportait du baume au coeur. On avait beaucoup de temps à rattraper et donc surement beaucoup de choses à se dire. Lorsqu'il m'avoua que son grand-père avait fait un AVC, une vague d'inquiétude partagée me parcouru jusqu'à ce qu'il annonce qu'il allait bien aujourd'hui. Je savais à quel point son grand-père avait de l'importance à ses yeux. Plus d'une fois il m'avait parlé de lui, m'avait cité des anecdotes lui appartenant avec des yeux pétillants comme jamais. Je saurais brièvement à cette nouvelle, ne décidant pas de s'étaler plus sur le sujet. L'espagnol restait assez discret ses histoires de famille et je ne voulais en aucun cas m'infiltrer en zone interdite. Un verre d'eau en main, je regardais les alentours, la vue qu'offrait son balcon. Le sujet ensemble une fois abordée, je me retrouvais confronter à lui donner des excuses. Il le méritait amplement, surtout pour ma façon d'être partie si subitement sans prendre la peine de lui dire au revoir. "Oh, oui... mon dernier texto..." dis-je d'une voix légèrement embarrassée. Je n'avais pas trouvé meilleure geste que de lui faire un texto d'adieu. Un texto d'adieu, mais notamment de révélations que j'avais été incapables de lui dire en face. "Je sais que j'aurais du venir te dire tout ça en fasse et de prendre la peine de te dire au revoir, mais je n'en avais tout simplement pas le courage..." Une certaine forme de lâcheté ? Peut-être. Je n'avais jamais été bonne pour exprimer mes sentiments, et il en avait fait les frais. "Enfin peu importe, tout ça c'est du passé." Ca l'était, d'une façon comme une autre mais si une part de moi aimerait rattraper le temps perdu. Mais qui sait, sans doute était-il rapidement passer à autre chose et avait continuer d'écrire son histoire sans moi. Au final, nous n'avions jamais vraiment vécu quelque chose de concret et de véritable.

Orlane devait très bien se souvenir du dernier texto qu'elle lui avait écrite, puisque c'était des adieux, mais aussi une déclaration d'amour. Amour qui avait peut-être été partagé, mais qui ne s'était jamais concrétisé finalement. Orlane ne lui avait pas laissé le temps d'être proche, ni ne lui avait avoué ses sentiments pour lui. Enfin... elle l'avait fait trop tard.

La Brésilienne était quand même sévère envers elle-même et disait avoir manqué de courage. Ceci dit, c'était sans doute vrai. Alejandro notait tout de même qu'elle ne niait pas être parti par sa faute, ne serait-ce qu'il ait été un facteur en tout cas. C'était du passé oui et histoire que son ancienne amante soit fixée, l'Espagnol sentait que c'était le moment de lui dire que:

-Si. Je suis en couple maintenant, avec Hazel. On habite ensemble, j'ai rencontré ses parents en Afrique du Sud, elle m'a accompagné en Espagne cette semaine et elle habite ici. Je crois que c'est la relation la plus sérieuse que j'ai eu depuis que je suis aux USA.

Ça ne se voulait pas une remarque contre Orlane ou quoique ce soit, ils n'ont jamais été en couple alors... Il voulait juste que ce soit clair, que de son côté, c'est du passé et le passé implique d'être passé à autre chose, non? Après une bonne gorgée de vin et un regard fixé vers l'horizon, il reportait son attention sur la belle Brésilienne à ses côtés.

-Et toi? Tu sors avec un beau Brésilien?

Petite remarque humoristique après un ton plutôt sérieux, cela faisait du bien! Il espérait juste ne pas avoir fait une bourde en demandant.

Partir avec pour seul adieu un message était vraiment lâche de ma part. Vu la tournure de notre relation j'aurais sans doute mieux fait d'aller le voir en face pour lui dire au revoir. Mais voilà, les choses s'étaient passée inversement et j'assumais totalement. C'est bien l'une des raisons pour laquelle je me tenais devant lui en cet instant. Je savais que beaucoup de temps s'était écoulé entre mon départ et mon retour, mais j'avais ressenti le besoin de le voir. Des excuses étaient le minimum que je pouvais faire à l'heure actuelle. Mais comme je disais, tout ça était du passé: l'eau avait coulé sous les ponts et je savais quelque part qu'il était passé autre chose. D'ailleurs il me le confirma en m'avouant sa situation actuelle. L'espagnol était donc actuellement en couple et avait emménagé avec elle. Mon visage se crispa quelque peu à cette nouvelle tant dis que mon coeur se serrait. Je faisais face à la réalité et je ne pouvais en aucun cas lui en vouloir d'avoir continuer à faire son chemin sans moi. "Oh, je suis très heureuse pour toi... J'espère que ça continuera sur cette voie pour toi, tu le mérites." Si ces paroles étaient sincères ? Oui, elles l'étaient même si ça ne me laissait pas indifférente de le savoir posséder par une autre que moi. Je n'avais pas le droit d'être égoïste et de lui interdire d'être heureux avec une autre. C'était un peu ma faute s'il était passé à autre chose et qu'il avait refait sa vie. C'était tout simplement les conséquences de mon départ précipité qui avait fait de lui un coeur à prendre. Je ne fis même pas attention qu'il parlait de Hazel, celle que j'avais rencontrée depuis mon arrivée. Lorsqu'il me retournait la question, à savoir si j'avais moi aussi trouver chaussure à mon pied ma réponse ne se fit pas attendre. "Non, pas vraiment. Tu me connais, je suis assez difficile niveau coeur." dis-je en haussant les épaules, laissant suggérer les traits d'un sourire sur mes lèvres. Il était bien placé pour savoir que j'étais assez maladroite sur ce point, et peut-être un peu trop secrète. De tout façon 'amour n'était pas ma priorité, je savais les complications que ça entrainaient et mon petit coeur avait déjà assez souffert comme ça.

Apprendre qu'Alejandro était à nouveau en couple n'avait pas dû surprendre Orlane. Du temps où ils se sont connus, le beau brun ne restait jamais célibataire bien longtemps et cela n'avait visiblement pas changé. La Brésilienne se dit heureuse pour lui et le jeune homme acquiesça un brin, pas davantage inquiète pour Orlane.

-J'espère aussi.

Pour le moment, tout va pour le mieux et cela commence à faire un bon bout de temps qu'ils sont ensemble, alors c'est plutôt bon signe, pas vrai? Ceci dit, Alejandro se connait et il a parfois tendance à avoir le cœur changeant. La belle blonde de son côté restait toujours aussi difficile, de son propre aveu. C'est certain que si elle attend à chaque fois d'être à des milles nautiques de son amoureux pour lui avouer ses sentiments, cela risque d'être difficile, en effet.

-Être libre, ce n'est pas une mauvaise chose à Harvard. Ce ne sont pas les belles opportunités qui manquent. Je veux dire... ce campus est rempli de jeunes hommes beaux et brillants!

L'élite du monde quoi. Observant un instant le verre d'eau d'Orlane, l'Espagnol demandait à nouveau, sans se douter que l'ancienne Mather pouvait avoir pris une résolution en ce qui concernait l'alcool:

-Tu es certaine que tu ne veux pas prendre un petit verre de vin?