Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibilityTu les vois ? Les fantômes du passé... - Noanda
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    Tu les vois ? Les fantômes du passé... - Noanda
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    Lien du postMer 7 Sep 2016 - 22:59
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    Il était tard le soir lorsque je reçus un texto de Noah. Ce dernier était très implicite et avais provoqué en moi une sorte de stress inexpliqué ; le message m’évoquait la détresse. « J’ai besoin de toi. » M’avait-il dit et je n’avais pas su comment le prendre au début. Etait-ce une sorte de rédemption, une déclaration ou quelque chose d’autre y ressemblant ? Je n’en savais rien mais le fait était que je devais clarifier la situation. Connaissant mon ex-petit-ami par cœur, il était évident qu’il était actuellement en train de déserter quelque part, se rongeant avec ses propres remords ou bien les remords des autres, au choix.

    Noah était un garçon torturé, c’était toujours ainsi que je l’avais perçus. Il avait quelque chose en lui de très séduisant en rapport avec ce trait de caractère. C’était un véritable bad boy, et si je m’en fiait à mes cours de psychologie, son enfance avait dû être bien difficile pour qu’il devienne un homme aussi déraisonnable. Et le mot était léger, Noah n’était pas déraisonnable. Il était malpoli, adorait se battre, fumait et buvait. Ça, je ne le savais pas au début de notre relation mais au fur et à mesure que le temps passait à ses côtés, j’avais vu clair dans son jeu. Jeu, enfin, plutôt dans sa personnalité. Tout chez lui était implicite, de son amour propre à l’amitié qu’il pouvait éprouver, aux sentiments qui naissaient souvent trop en lui mais également la peine qu’il détenait à l’intérieur de sa cage thoracique. Il avait un cœur énorme, je le savais, je l’avais su dès le premier soir mais à côté de cela, son esprit avait été bien trop martelé pour qu’il agisse normalement. Clivage était certainement le mot qui le définissait le plus. C’était toujours tout noir ou toujours tout blanc avec lui mais malgré tout ça, ces défauts et ces petites choses qui faisaient qu’il était différent, je l’avais sincèrement aimé et je gardais de notre relation un très bon souvenir.

    Il était évident que jamais je ne l’aurais laissé tomber, même si son message m’était arrivé en plein milieu de la nuit, j’aurais volé à son secours. Certes, nous n’avions plus de sentiments amoureux l’un envers l’autre, c’était palpable, mais je lui avais fait une promesse et je n’avais pas l’intention de la briser.
    Alors, je m’étais habillée rapidement avec ce que j’avais trouvé sous ma main, les vêtements de la veille, et avais pris ma voiture pour me diriger tout droit vers le port. J’avais roulé vite et prié pour que je n’écrase ni chat, ni personne. Les flics, je m’en fichais pas mal, la situation était urgente, selon moi.
    J’arrivais après un quart d’heure de route et demandais au vieil homme s’il pouvait me prêter sa barque. Je n’étais pas du tout confiante, je détestais ce genre d’embarcation précaire mais pour Noah, j’allais ramer aussi fort que je le pouvais. Je n’avais qu’un seul objectif, arriver le plus rapidement possible et aider Noah, peu importait la situation dans laquelle il était, j’allais l’épauler et le soutenir. Mon esprit était complètement imperméable aux peurs que j’aurais pu avoir en temps normal. L’eau, le noir, la barque qui n’était plus toute jeune… J’avais pris mon courage à deux mains et j’y avais foncé.

    Au bout de cinq minutes, j’arrivais au bord du phare. J’avais eu du mal à sortir de mon bateau de galère mais j’y étais, j’étais enfin arrivée. J’ouvris la porte en fer qui refermait la bâtisse et grimpait les marches deux par deux et si j’avais pu y arriver, je l’aurais fait quatre par quatre. « Noah je suis là ! » M’écriai-je, la voix bercée par toute l’inquiétude qui m’habitait depuis la réception du sms. Mes mains tremblaient sans raison particulière et ma gorge était indéniablement nouée. J’avais du mal à respirer, après cet effort, encore plus. J’avais enfin gravis la totalité des marches et me retrouvais désormais dans la « suite » qui nous avait accueillie presque un an plus tôt. Je jetais un rapide coup d’œil tout autour de moi avant de me rendre compte que le garçon se tenait assis, recroquevillé sur lui-même sur le lit où nous avions fait l’amour ensemble. Un frisson courra sur mes vertèbres et le souffle coupé, je me hâtai vers le garçon. Une drôle d’impression émanait de cette pièce et des souvenirs que j’en avais. J’avais mal au cœur en fait, tellement que les larmes me montèrent aux yeux. Une main posée sur le genou de Noah, je le regardai, maigre comme il était, triste comme il se montrait… « Noah, je… Je suis là. » Répétai-je, n’osant bouger d’un seul poil, ma salive dévalant ma trachée avec difficulté. Je me tenais là, désespérément là, attendant qu’il me donne un signe de vie, ou du moins, quoi que ce soit qui pouvait me rassurer.




    ©TOWNTROTTER.


    @Noah Arjen d'Aremberg
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    Lien du postVen 9 Sep 2016 - 15:28
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    Il n'y a pas d'amour heureux.



    Je lui ai pété la gueule. Je l’ai défoncé. J’aurais pu le tuer, et j’recommencerais mille fois si l’opportunité se présentait encore. Ce connard, ce fils de pute, ce mioche d’inceste, cette raclure, fioriture, concentré de la merde humaine. Lui qu’a osé poser les mains sur Sage, lui qu’a osé abuser d’elle. Je l’ai frappé comme on frappe des murs, la même rage, la même haine, je voulais le faire crever autant que moi j’me suis senti crever tout l’été. Et sans arrêt y a ce visage, putain de visage, Sage dans ma gueule comme un coup de parpaing,   qu’arrête pas de faire sa vie, ses allées venues dans ma tête fatiguée. J’ai appris. J’ai appris qu’avant le viol elle portait notre bébé. Avant, tout allait bien, elle ne m’a rien dit, elle me l’a caché. Même si j’suis le premier à blâmer les enfants illégitimes, Sage est l’amour de ma vie, et dans son ventre, il y avait peut-être ma fille. Alors, j’ai mal, alors, je me tords, alors j’sais plus où me mettre, on m’a enlevé la chose la plus précieuse au monde, celle que j’ai toujours attendu. Et Sage ne m’a rien dit. Je lui en veux à mort. Pour ça, et pour ses silences. Elle ne m’aime plus ? D’accord. Alors, c’est qu’elle a mentis. Sur ses sentiments, notre relation, sur tout. Moi, sans cesse j’essaye de la voir, sans cesse j’essaye de lui écrire, de l’interpeller, lui montrer que j’existe toujours, et qu’elle, elle existe encore pour moi. Elle, elle ne fait pas ça. Elle, elle est indifférente, elle ne me regarde pas, elle ne me parle pas, c’est à peine si elle se souvient de moi, j’en suis certain. J’voulais courir. J’aurais couru un milliard de kilomètres s’il s’agissait de courir derrière elle, s’il s’agissait de l’attraper elle. Mais là, j’me sens con, j’ai l’impression qu’elle me ment, qu’elle m’a fait des promesses dans le vent. J’cours après du vent, et j’suis coincé là, avec toutes ces images dans la tête, la colère, la rage, la haine, la peine. J’voudrais qu’elle me prenne dans ses bras, qu’elle me dise que ça va aller. Mais elle n’est pas là, et j’crois qu’il faut que j’finisse enfin par me l’enfoncer dans le crâne. Elle n’est pas là, elle ne veut plus de moi, pourquoi je m’accroche ? J’ferais mieux de mourir.

    J’suis au phare. Celui où j’avais emmené Amanda. Là, où j’viens me recueillir, me poser, loin de tous et de tout le monde. J’ai pris les clefs à mon pote de la cabane, j’ai pagayé sur son canoë et j’me suis posté là, aux pieds de la bâtisse, face à un océan calme. Mes jambes repliées, j’suis en costard dans le sable, mes bras autour du genou. Je fais tourner et retourner la bague de Sage sur mon annulaire. J’regarde l’inscription, son je t’aime permanent, ses silences de pacotilles. J’veux qu’elle revienne, mais j’en ai assez de m’accrocher à un espoir mort-né. J’voudrais retrouver ma liberté, être tranquille, cesser de souffrir comme je le fais parce que … je n’en peux plus de tout ça. Et dans un vif excès de rage envers moi-même, j’arrache la bague de mon doigt. Peut-être que c’est ça, elle n’ose pas me le dire. Que c’est terminé, qu’elle ne reviendra pas. Ouai notre bébé et mort, et peut-être que nous on est mort aussi. Je lui en veux. Je lui en veux tellement. De ne pas me l’avoir dit, de ne pas avoir été là. C’est la première fois que je cesse de culpabiliser et m’autorise à penser à ma gueule. Ma mère est morte, et Sage n’était pas là. J’étais moi-même à moitié mort, et Sage n’était pas là. J’ai perdu mon bébé moi aussi, et Sage n’était pas là. Quant à elle, elle ne m’a jamais laissé être là pour elle, elle a préféré ses gigolos, ses Harlow, ce mec que j’ai vu plusieurs fois monter à sa chambre. J’vaux mieux que ça, j’mérite pas ça. J’suis peut-être un connard, mais moi aussi j’ai le droit de pleurer. Et j’en ai marre de me flageller parce que, putain, j’en ai bavé. Et j’en bave encore. Ça tout le monde s’en branle, à commencer par elle. J’la trouve plus cruelle que belle tout à coup, j’ai envie de m’éclater le crâne. Et par instinct, j’écris à Amanda, parce que c’est la seule à qui je n’aurais pas peur de parler, c’est la seule en qui j’ai vraiment confiance. Et puis, j’suis là, au même endroit où on s’est rencontré, alors j’pense à elle. J’range la bague dans la poche de ma veste, et traine des pieds jusqu’à l’intérieur du phare. J’grimpe les marches, atterrit dans la pièce du haut et vais m’asseoir sur le lit. Recroquevillé sur moi. J’ai envie de pleurer, j’en peux plus. De tout ça, j’en peux vraiment plus. J’ai trop mal. Trop, beaucoup trop mal. Noah, je suis là. Je ne bouge pas. Je n’y arrive pas. Amanda s’approche de moi, j’entends sa voix plus douce, je la reconnais, elle me réconforte. Et sans réfléchir, je laisse ma tête tomber sur son buste, comme je suis assis et elle debout, et me met à soupirer là, comme un enfant triste : « Prends moi dans tes bras, dis moi que ça ira … », je murmure. Ouai, Noah, Noah d’Aremberg. C’est lui qui quémande de la chaleur humaine là.
     

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    Lien du postDim 11 Sep 2016 - 18:05
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    Je l’avais fait sans réfléchir. Je l’avais fait pour lui, pour ce que nous avions créé ensemble, pour tout ce que nous représentions et pour les deux petites étoiles qui continuaient de briller dans le ciel le soir. Je n’arrivais pas bien à définir ce que Noah représentais pour moi, il n’était pas juste un ex parmi les autres, il avait été un tout pour moi et je ne m’en rappelais que parfaitement. J’avais une infinie sympathie pour lui et une tendresse incroyable. Certes, il m’avait fait beaucoup de mal mais j’avais, au fur et à mesure que le temps était passé, compris qu’Echo avait été la source de tout cet acharnement et cette méchanceté avec laquelle il m’avait traité en dernier. Alors, j’avais passé l’éponge sur tout ça, sur tout ce qui m’avait blessée et sur tout le reste. Il restant néanmoins un garçon que j’appréciais et depuis nos réconciliations, je le voyais comme une personne que je devais protéger. Je ne savais pas si c’était mes quelques mois en plus que lui ou mon instinct maternel qui voulait cela mais je l’appréciais réellement ainsi.

    Je me retrouvais dans ce phare, une seconde fois, presque un an après notre rencontre, beaucoup moins à l’aise qu’à la première fois. Mes pas étaient lourds et j’avais le cœur qui battait la chamade tant j’avais peur de ce qui m’attendais derrière la porte qui était au sommet. J’imaginais tout et n’importe quoi, il était tellement prêt à tout, il n’avait jamais froid aux yeux et c’était certainement cela qui me faisait le plus peur, son absence de crainte. C’était certainement ça qui le rendait si fort, si prestant, si grand… Et pourtant dans son message, il l’était moins, il semblait plutôt affolé qu’autre chose, un sentiment que je ne lui connaissais pas. Alors, grimpant les marches deux par deux, j’arrivais à la porte, un instant d’hésitation et le crissement du sol se fit entendre. Je pénétrais dans la pièce, la fameuse suite où nous avions laissé notre amour. Là où nous nous étions aimés. Il était là, recroquevillé, encore plus fragile que ce que j’avais pu imaginer, la pénombre me rendant moins observatrice qu’à l’accoutumée. Sans réfléchir je m’avançai vers les démons qu’il entreposait devant moi. C’était la seule chose que je voyais, le doute, la tristesse, la déception, tout ce qui émanait de lui, le visage enfoui dans ses genoux comme un enfant paumé. L’ombre qui se projetait sur le mur était la seule chose que je m’autorisais à regarder, là, en face de lui, en face de ses tibias entrelacés de ses propres bras. Je suis là. Définitivement, j’étais là. Il l’avait bien vu et bien entendu. Un frisson traversa mon corps entier, j’en tremblai. Et je sus immédiatement après ses paroles que plus rien n’allait. Plus rien ne serait jamais plus comme avant. La fragilité dans sa voix me donnait l’impression de découvrir quelqu’un d’autre, l’autre Noah qu’il n’avait jamais daigné me montrer. Je m’exécutai et passa mes bras autour de son corps, un autour de son cou, l’autre en dessous de ses épaules. Notre position faisait que son visage se trouvait au niveau de mon estomac et je me mis machinalement à caresser ses cheveux, comme une mère l’aurait fait avec son enfant. Je déglutis, difficilement, je savais que ma voix allait trembler, j’étais troublée, d’habitude c’était moi que l’on réconfortait, cette fois c’était à moi le plus mauvais rôle. Je savais que j’allais devoir ramasser des pots cassés et merde, j’étais nulle pour ça… Je pris une longue inspiration que je retins à l’intérieur de mes poumons et après les avoir relâchés, je pris la parole, doucement, tendrement et avec la voix la plus douce et la plus basse avec laquelle je pouvais parler. « Ça va aller, je te jure. »

    Et là, je me tus, comme je le faisais quand je n’étais pas à l’aise, sauf que là, c’était pire, je n’avais aucune idée de ce que je devais dire, alors il était clair que le silence était certainement le plus adapté dans cette situation. Mes bras restèrent autour de lui un long moment et mes doigts passaient et repassaient dans ses cheveux tandis que je regardais ailleurs, respirant lentement, essayant de lui renvoyer du réconfort, même ainsi, sans parler. Puis je sentais que ça n’allait pas, que ça ne pouvait pas aller ainsi, alors, je défis mes bras de lui et vins m’installer à ses côtés, l’obligeant à se réfugier contre moi, retrouvant la même étreinte désormais. Je pris une nouvelle inspiration et avalai ma salive, prenant tout à coup peur de ce qui allait arriver maintenant. « Parle-moi Noah… Qu’est-ce qu’il se passe ? » Demandai-je, terrifiée à l’idée d’apprendre ce qu’il se passait dans sa vie tumultueuse.





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    Lien du postMar 13 Sep 2016 - 11:26
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    Il n'y a pas d'amour heureux.



    J’ai mal, mon dieu, j’ai tellement mal, ça ne veut pas s’arrêter. Toute cette colère, et cette rage, et cette haine métastasée dans mon ventre. J’ai l’impression que tout explose, que tout part dans tous les sens et pourtant quand dans ma tête j’arpente le contre-sens, je le vois le point alpha. Là où tout commence, le nœud de mon drame. Sage, c’est Sage, ça sera toujours Sage. J’veux qu’elle revienne putain, j’veux qu’elle soit là. J’veux qu’elle me prenne dans ses bras, qu’elle me dise que ça ira. Que tout ça là, que tout ce putain de mois pourris, ce n’était qu’un cauchemar, qu’on a le droit de ne plus y penser, que tout les deux, on s’en sortira ensemble. Putain mais je ne savais même pas qu’il était possible d’aimer quelqu’un à ce point, d’être autant meurtris, autant perdu, autant en manque d’une bouche, d’une paire d’yeux, d’une aura, de tout ce qui fait qu’elle est elle et que les autres ne le sont pas. J’ai peur, tellement peur de ne jamais m’en remettre, de ne jamais l’oublier, de perdre l’espoir qu’elle revienne un jour. J’peux pas, j’peux pas perdre espoir, j’peux pas me résigner à l’idée de laisser filer notre histoire parce que … parce qu’on s’est fait une promesse, parce que là, tout au fond de moi, malgré la détresse et tout le reste, je le sais que c’est elle, je l’ai su dès le début. Je l’aime bordel, vous m’avez déjà entendu dire ça à part pour jouer ? Non, j’crois pas. Pourtant à Sage j’le dis, que je l’aime, que malgré tout ce qui nous sépare, c’est elle que je veux, que j’voudrais toujours, que je ne pourrais jamais vraiment baisser les bras ni me laisser aller à d’autre qu’elle. Parce qu’elle c’est moi, moi c’est elle, elle est à moi et j’suis à elle. Voilà l’alpha, voilà le centre névralgique de toute ma tension. Et autour s’agence tout ce qui éclate à mesure que mes sentiments se font piétiner par son absence. Ce mec dégueulasse que j’ai laminé, et le deuil e ma mère que je n’arrive pas à faire complètement. J’suis pas en paix, comment voulez-vous que j’me relève ? J’ai l’impression d’être le cul entre deux chaises, la tête entre deux temps, en stand by, dans un coma éveillé à attendre qu’on vienne me pincer pour me lever de ce mauvais rêve. J’vous jure, j’me suis arrêté. De vivre, de respirer, d’apprécier, de rire, de découvrir, de regarder. Y a rien qu’existe en dehors de ce que je ressens, en dehors de ce putain d’espoir de la voir revenir et juste … me prendre dans ses bras. Un signe n’importe quoi. Putain de fantôme, tu mériterais de crever. La voix d’Amanda là dans l’escalier, et moi recroquevillé sur le lit de notre première fois. Je n’y pense pas. De ma bouche jaillit le plus étrange des suppliques, moi Noah, je demande du réconfort. J’ai besoin qu’on me sert fort. Je laisse ma tête tomber sur l’estomac d’Amanda, ferme les yeux aussi fort que possible. Et sans que je ne puisse les maîtriser, quelques larmes se mettent à couler. Doucement, tout doucement, comme si mon cerveau était trop engorgé, qu’il fallait forcer un peu pour y parvenir vraiment. Je le sens qu’elle n’est pas tout à fait à l’aise, pourtant elle fait de son mieux. Je ne gémis pas, je ne fais pas de bruit. Que des reniflements, gage de ma tristesse vécue. Et quand elle finit après quelques longues minutes par venir s’asseoir à côté de moi, je déplie mes jambes, me laisse prendre dans un de ses bras. Le regard dans le vide, le regarde vers le bas. Qu’est ce qu’il se passe ? Comment répondre à ça ? Par où commencer ? Je n’ai jamais su parler moi, alors comment on fait ? Et plus je m’interroge, plus j’ai envie de chialer. D’une main j’essuie mes joues, souffle un petit coup, et tente de reprendre, toujours sans la regarder : « J’ai … je ne sais pas par où commencer … ». J’esquisse un léger sourire dans l’autodérision et la mélancolie, comme pour me moquer de mon propre sort : « Ma … mère est … partie (je n’arrive toujours pas à le dire) il y a un peu plus d’un mois. Et … je suis tombée amoureux d’une fille … C’est … je ne sais pas (haussement d’épaule). Elle me rend dingue et j’suis incapable de m’en passer … J’ai fais le con, elle ne veut plus me parler. Et … (renifle de nouveau, je lève les yeux au plafond pour retenir mes larmes tentant de prendre une voix un peu plus assurée) j’ai appris que le soir de notre rupture elle a été … violée. Qu’elle était enceinte, qu’elle a perdu le bébé … ». Je viens de dire ça à haute voix ? Et quand j’réalise la gravité de tous ces évènements, quand enfin ils sortent de ma tête pour trouver les oreilles d’autres, je suis pris par une immense vague de d’angoisse : « Je ne sais plus du tout quoi faire Amanda, j’suis complètement paumé … ». Dis-je tandis que je me mettais à pleurer franchement laissant ma tête tomber sur son épaule.
     

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    Lien du postMar 13 Sep 2016 - 18:39
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    Je m’assis à ses côtés, le forçant à se perdre dans mes bras et de là, j’avais eu l’occasion, par mégarde, de toucher sa peau blême et instantanément un frisson parcourut mon corps entier. Son épiderme était aussi froid que l’hiver lui-même et ce contact me glaça immédiatement le sang. J’étais troublée et ce sentiment s’accroitra dès lors que j’aperçus des larmes dévaler le long de ses joues blafardes. Noah était là, devant moi, et pourtant, je ne le reconnaissais pas. Je ne le reconnaissais plus, quelque chose avait changé en lui. Cette constance que je lui connaissais n’existait plus et c’est à ce moment précis que mon cœur se serra, bien plus que ce qu’il n’était juste avant. La gorge nouée, je regardai ailleurs, essayant de ne pas laisser couler les larmes qui se préparaient au creux de mes paupières. Il était compliqué pour moi de définir exactement pourquoi je me sentais aussi mal mais le fait de voir Noah dans cet état me rendait complètement fébrile. J’osais à peine le toucher, pourtant, l’idée d’essuyer ses larmes m’étais arrivée à l’esprit mais mes mains ne daignaient pas bouger. J’avalais ma salive, plusieurs fois, ravalant les gouttes d’eau salées de mes yeux à chaque fois dans le même temps. D’ailleurs, ils se posaient de temps à autres sur mon ami et je remarquai immédiatement qu’il évitait mon regard, préférant observer le sol qui se tenait devant nous.

    Le temps s’était suspendu et plus rien autour de nous n’existait, excepté l’entité que nous représentions. Le phare était sombre, l’endroit miteux et cette suite complètement pourrie. Pourtant, elle me rappelait quelque chose de bon et de doux malgré la vétusté du lieu. Ma main était posée sur le bras de Noah, à l’opposé, et mon pouce ne cessait d’aller et venir sur sa peau. Il ne savait pas par où commencer, cela ne paraissait pas anormal, je lui laissai simplement le temps de réfléchir et de se remettre à l’esprit les événements qui le brisaient tant. Au bout de quelques secondes, il prit la parole et je me mis à l’écouter attentivement, sentant mon cœur rater quelques battements. Plus que jamais je le comprenais, cette fois-ci il ne me paraissait pas complètement fou, complètement atypique. Il réagissait comme je l’avais fait. Et là mes tripes se mirent à se serrer, encore plus intensément que le myocarde siégeant ma cage thoracique. Je laissai échapper une goutte d’eau salée, parce qu’il me renvoyait mon propre vécu et mon empathie habituelle m’obligeait à ressentir la peine qui s’entreposait devant moi. Sauf que je n’étais pas censée me laisser aller et je n’étais pas non plus censée être plus triste qu’il n’était. Alors, je reniflais un petit coup en attendant qu’il termine ses explications, avec la plus grande difficulté du monde… C’était très dur à entendre, et je prenais sur moi pour éviter d’éclater en sanglot. C’était terrible, prenant et là, je ne savais pas quoi dire. J’étais comme bouche-bée, hébétée par ce qui lui était tombé dessus. Un long moment passa avant que je ne trouve quelque chose à dire et je profitais justement de cet instant pour resserrer mon étreinte, gage de la peine que je partageais avec lui. Sa tête était retombée sur mon épaule et je me battais pour ne pas sangloter de concert avec lui. Ma main libre vint attraper l’une des siennes pour la serrer du plus que je pouvais. Je laissais glisser mes yeux sur toute la pièce, les lèvres entrouvertes, complètement perdues. Je pouvais étudier tout ce que nous voulions, face à ce genre de situation, avec les personnes que j’aimais, il m’était impossible de trouver les mots les plus rassurants, les plus efficaces. J’étais nue, complètement nue face à lui et je n’arrivais pas à dénouer la douleur qui commençait à s’installer petit à petit à l’intérieur de mon thorax, à moi aussi. « Calme-toi Noah… Je t’en prie… » Savais-je simplement dire. Ma voix tremblait et manquait indéniablement d’assurance. Malgré cela, il fallait que je fasse quelque chose, il fallait que je le rassure. « Je suis… » Non, c’était le plus mauvais choix que je pouvais faire, je ne devais pas lui dire que j’étais désolée, même si je le pensais. « Je suis sûre ça va aller… » Il était là, le plus mauvais choix. Je savais que ça n’irait pas, j’avais vécu la perte de ma mère et de mon père, dans les deux cas, ça n’avait pas été. Alors, au vue de ce qu’il était en train de vivre, ça ne pouvait pas aller. Mes mots l’enfermaient juste dans ce qu’il pensait sans trouver le réconfort qu’il cherchait. « Ecoute moi, je sais ce que tu ressens et c’est la douleur la plus horrible que l’on peut éprouver… » Je levais les yeux au ciel, me trouvant vraiment idiote de me retrouver si démunie face à autant de détresse de la part de mon ami. « Tout le monde est capable de pardonner et la fille dont tu es tombé amoureux te pardonnera j’en suis sûre… C’est terrible ce qu’il lui est arrivé, alors, laisse lui juste un peu de temps, d’accord ? » Demandai-je, comme si je parlais à un enfant, comme si Noah était la personne que je devais à tout prix protéger. « Respire un bon coup, s’il te plait… Et arrête de pleurer, t’es pas beau quand tu pleures… » Dérisions, j’avais besoin de ça, là, tout de suite pour éviter la tachypnée. Certes, j’étais complètement dévastée, moins que lui, c’était évident, mais je me voyais mal continuer de parler de ce qui lui était arrivé. « Ok ? » Ajoutai-je, prenant entre mes doigts son menton que je remontais vers mon visage, petit sourire au coin des lèvres, l’air désolé. Je profitais de ce moment pour essuyer ses larmes, prenant sur moi pour éviter de lui montrer la tristesse que je partageais avec lui. J’approchai mon visage et embrassai sa joue délicatement que je redéposai sur mon épaule avant de caresser incessamment ses cheveux. « Je suis là… » Répétai-je, comme une mère réconfortant son enfant après un mauvais rêve, comme si ma présence pouvait compenser toutes les absences dont il était la victime…



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    Lien du postLun 19 Sep 2016 - 17:01
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    Il n'y a pas d'amour heureux.



    Je ne saurais pas expliqué le lien spécial qui m’unit à Amanda. Je lui ai fais du mal, trop de mal, je le sais. Et je m’en suis voulu, et j’ai voulu me faire pardonner. J’aurais pu faire comme d’habitude, ignorer, comme j’ai toujours ignoré les personnes que j’ai déçu, tracer ma route, ne plus y penser, ne plus la revoir. Seulement voilà, Amanda avait était quelqu’un de spécial pour moi. Elle est toujours quelqu’un de spécial pour moi. Vous savez, il n’y a pas beaucoup de personne au monde devant lesquelles j’ose baisser les armes. Très peu à vrai dire. J’ai toujours peur du retour de flamme, d’être rejeté, moqué, ou méprisé. Toujours peur qu’une fois que je laisse parler mon humanité, les gens me prennent pour un faible ou un fragile. Alors, toujours je me durcis, toujours je fais le fort, quitte à laisser gangréner dans mon ventre une frustration immonde. Avec Amanda, ce n’est pas ça. Je ne saurais dire pour quoi, mais dès la première fois qu’on s’est vu, j’ai toujours su qu’elle était différente. Qu’avec elle, j’pouvais me laisser aller, j’pouvais être mignon, j’pouvais me montrer blessé. Parce qu’elle ne me juge pas. Elle ne m’a jamais jugé, même quand j’ai fais le pire, elle ne m’a pas jugé, et elle a toujours tenu sa promesse. Elle n’est pas partie. Je ne lui écris pas souvent, je ne la vois pas souvent. Parfois même j’ai peur qu’elle pense que je me sers d’elle, parce que ce n’est pas le cas. C’est juste que je la vois comme une étoile de mon système, on ne la regarde pas toujours, on sait qu’elle est là, et quand tout le reste s’écroule, y a que vers elle qu’on arrive à courir. A tendre les bras. On est assis sur ce matelas qu’a vu passer notre première nuit d’amour. Même après tout ce temps, ce phare reste habité par notre souvenir, comme notre lien s’était incrusté dans ces murs de pierre, et qu’à ce titre, il ne pouvait jamais vraiment mourir. J’évite son regard, scrute le vide. Et enfin, j’arrive à parler. A mettre des mots sur toutes ces merdes qui me sont arrivés. A prendre conscience du fait que j’ai le droit d’être dans cet état, que je ne suis pas fou. Que tout ce dont j’ai besoin, c’est que quelqu’un m’écoute, me dise que tout ira bien. Ma tête tombait sur son épaule, comme si tout à coup elle devenait trop lourde à supporter pour moi. Je laissais s’échapper des sanglots sans pudeur, et je m’en voulais presque d’infliger ça à Amanda, de l’obliger à souffrir avec moi. Ses mains qui se resserrent sur moi me rassure, pendant quelques secondes, je n’ai pas besoin de mots. Je sais qu’il n’y a rien à dire, que voulez-vous dire ? Les choses sont tel quelles sont, et quand vous devenez aussi froid et insupportable à vous-même, la seule chose que vous quémandez au ciel c’est un peu de chaleur humaine. Elle me l’apporte, et j’escorte ma peine hors de mes yeux. Ma respiration finit par se calmer quand elle me demande de le faire, je pleure comme un enfant, la peine à l’état pur, ce qui l’a rend plus difficile à entendre. Elle me pardonnera ? C’est vrai, Sage me pardonnera ? Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai envie de croire Amanda. Parce que l’espoir, c’est le seul truc qu’il me reste pour ne pas me retrouver complètement nu et défait. Je ne dis rien quand elle parle, me concentrant à calmer mes pleurs. Je ris même entre deux suffocations lorsqu’elle me dit que je ne suis pas beau. Je reste là, un instant, ferme les yeux, parce que c’est … rassurant. Amanda a la douceur d’une mère, j’crois qu’elle me rappelle ma mère, la manière qu’elle avait de faire disparaitre mes chagrins. Elle remonte mon visage par le menton et j’plante mes yeux dans les siens, avec cette mélancolie assez insoutenable et ce sourire navré sur les lèvres. Elle essuie mes larmes, m’arrache un baiser au joue, et je tourne de nouveau le visage vers le sol en reniflant doucement. Quand elle me dit qu’elle est là, ma main sur sa cuisse se sert, comme si elle voulait matérialiser cette promesse. Et j’sais pas pourquoi, sans réfléchir, sans penser, j’me mets à parler. Pt-être que j’ai besoin de ça, que ça sorte de moi : « Elle s’appelle Sage. Elle est … différente. Jamais je n’aurais cru m’éprandre d’une fille comme elle, tu l’as verrais, elle est à l’exact opposé de moi. Mais … j’sais pas. J’suis dingue de son sourire et quand j’la vois … je ne réponds plus de moi. Je n’arrive pas à vivre quand elle n’est pas là … ». Réalisant que je parle à mon ex petite amie de tout ça, je relève les yeux vers elle : « Tu crois que j’arriverais à être aussi heureux que toi un jour ? Ou est-ce que j'ai fais trop de mal pour le mériter ? ». J'laissais de nouveau tomber ma tête, mes yeux dans le vide : "Si tu savais comme je regrette ...".

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    Lien du postLun 19 Sep 2016 - 23:02
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    Et là, j’essaie de faire diversion, d’effacer ses larmes tranchantes qui le pèsent plus qu’il n’existe. Je ne suis pas douée, point barre. J’essaie de lui montrer que ça ne sert à rien de pleurer, que de toute façon la douleur n’est pas moins douloureuse en dehors de nos corps et que dans tous les cas, il n’est pas beau quand il pleure. Aucun être humain ne devrait être beau lorsque des gouttes salées tombent des poches de ses yeux. Je me contente de le caresser de mes mains fragiles, de l’enserrer de mes bras à peine musclé. Je suis aussi fébrile que lui à ce moment-là et pourtant, j’essaie de lui donner la force que j’ai, la force que j’arrive à garder à l’intérieur de moi, comme une réserve, comme si un jour il me sera utile de les avoir conservé. A l’hôpital, les infirmières demandaient tout le temps à maman de juger sa douleur entre 0 et 10, elle ne répondait jamais 10 et pourtant, dans ses yeux je savais que la morphine qu’on lui injectait n’étais plus suffisante. On ne prétend jamais être au paroxysme de la douleur mais là, psychiquement, pour Noah, je savais que c’était un 10. Je savais que si la peau de ses joues étaient si salées c’était parce que son esprit était rempli de 10 et qu’à cause de ce débordement, il pleurait. Je prenais la place d’une mère qui consolait son enfant et je savais que ça allait lui faire du bien. Pas que je voulais remplacer sa défunte mère, mais surtout parce qu’il était toujours réconfortant de se sentir dans des bras maternels… Sa main reste sur ma cuisse et il m’arrache un frisson. Il ne me regarde plus à ce moment-là, je crois que j’avais juste envie que tout ce malheur s’arrête et qu’on recommence tout à zéro, qu’Echo n’ait jamais existé et que tous nos démons restent là d’où ils viennent. Malheureusement, c’était impossible, je le savais, mais il était beau de rêver. Il me raconte qu’elle s’appelle Sage, et j’espérais profondément qu’elle soit aussi sage qu’elle ne s’appelait Sage. « C’est le coup de foudre… » Répondis-je simplement, un petit sourire aux lèvres puis je restai muette un moment, intérieurement légèrement jalouse de cette fille, sachant pertinemment que Noah était un garçon formidable malgré ce qu’il pensait de lui. Sa seconde phrase me fit perdre le souffle, un coup de poignard en plein cœur, c’était la sensation que je venais d’avoir. Aussi heureuse que moi ? Oui, certainement, il allait l’être. Mais je ne savais pas réellement pourquoi, mon cœur s’était mis à se tordre de cette manière douloureuse, c’était le souvenir de mon père et de ma mère qui me revenait à l’esprit et directement, les larmes montèrent dans mes paupières. « Tu sais… Je ne suis pas heureuse depuis très longtemps… » Dis-je pour signifier que le bonheur arrive bel et bien tôt ou tard, tard me concernant. « Mais, oui. Oui, je crois que tu seras heureux comme moi un jour. C’est pas une question de mérite… Ton passé influe sur ton présent c’est vrai, mais ça ne devrait pas influer sur ce que tu es et ce que tu veux être… Alors crois-y à ton bonheur parce que je sais que tu l’auras, tu l’auras forcément… » Continuai-je, déposant ma tête contre la sienne, cette fois-ci. « Qu’est-ce que tu regrettes exactement ? » Osai-je lui demander alors que l’ambiguïté c’était installée, je trouve. Il regrettait de m’avoir quitté ou bien il regrettait d’avoir fait du mal à Sage ? Tout s’embrouillait dans mon esprit, c’était assez étrange la sensation que je détenais au fond de moi, la jalousie était présente mais pourquoi ? Je n’avais pas à l’être, c’était plus que malsain, c’était horrible. J’étais avec Isaiha, je n’aimais plus Noah, c’était simplement un ami. Alors, étais-je en train de regretter moi aussi ?


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    Lien du postMar 27 Sep 2016 - 19:04
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    Il n'y a pas d'amour heureux.



    Amanda est la paix dans ma vie de guerrier. C’est ainsi que je l’ai vu au début, c’est ainsi que je la vois toujours. Même si mon corps tout entier empeste la douleur, il y a ce revirement subtil qui s’effectue, comme l’océan qui regagne son calme après une lourde tempête. Les bateaux sont brisés, les corps évanouis dans les flots, mais il y a cette espèce d’éclaircie là-haut qui rend le bleu immaculé. Une sorte de rosée matinale avant l’heure. Je me sens triste mais … apaisé. Ce doit être ça qu’on appelle l’ataraxie. Ou qu’on appelle mélancolie. Quand même vos peines finissent par se montrer supportable. En fait, je crois que c’est exactement ce que je perçois dans ce moment de confidence. Que j’ai mal, mais que ça ne me tue pas d’avoir fait sortir mes maux. Que cette affreuse et épuisante détresse ne m’a pas tué. Je réalise qu’a trop me sentir mort, j’en oubliais que j’étais encore en vie. Qu’à ce titre, je pouvais encore sourire. Et quand on n’a plus rien à perdre, on n’est plus encombré. On peut se délester, se laisser aller, s’allonger dans l’eau, se brûler les rétines face à l’éclaircie et pour une fois … souffler. Je souris à peine quand elle me dit que c’est le coup de foutre, comme si malgré moi, je voulais tourner ça en dérision, rendre le propos plus léger, plus facile à ravaler : « Littéralement, peut-être. Et j’en veux aux auteurs de livres et de films d’amour de nous faire croire que c’est beau. C’est vrai, quand on y réfléchit, il n’y a rien de plaisant à se prendre un coup de tonnerre dans le cœur … ». Ma main ne quitte pas sa cuisse, comme si je voulais m’ancrer dans la réalité de ce moment, comme si mon inconscient était effrayé à l’idée qu’elle s’échappe, qu’elle se dissipe. A l’idée de … se retrouver seul. Comble pour un asociale misanthrope et solitaire comme moi, voilà que toutes les épreuves que j’avais endurées m’avaient transformé en mendiant d’humanité et d’attention. Je perçois un grelottement dans la voix d’Amanda et n’ose relever les yeux vers elle. Alors c’est ça ? Même là, je suis égoïste au point de lui infliger ma peine et de la faire pleurer ? Mon ventre se tord d’un coup, je sens une crispation d’empathie et de culpabilité. Je l’écoute, sans oser reprendre ses mots. Elle n’est pas heureuse ? Mon dieu, qu’ai-je fait ? Je me souviens tout à coup de son père. Comment est-ce que je peux me permettre de parler de ma mère alors que je n’ai jamais pris la peine de la consoler ? Et j’ai de nouveau envie de pleurer. Pas parce que je n’arrive plus à supporter ma tristesse. Mais parce que je n’arrive plus à me supporter moi-même : « Si même quelqu’un comme toi n’arrive pas à être heureux, je ne sais pas comment quelqu’un comme moi peut encore espérer ».  Je sens sa tête se reposer sur la mienne, et cette fois, j’ai envie d’être celui qui console, d’être celui qui rassure. Sans la regarder, je me redresse délicatement, passant mon bras autour de son cou pour la rapprocher de moi. Je l’invite à poser sa tête sur mon épaule et repose ma tête par-dessus-la sienne. A sa question, je marque un court temps de silence. Il y a tellement de chose que je regrette. Tellement, tellement. Même si toutes se rejoignent en un point fondamental qui me bouffe depuis ma plus tendre enfance. Le sortir, c’est faire l’aveu de n’être qu’une pâle image, qu’un rôle sur joué depuis tout ce temps. Et c’est encore pire, je crois, de prendre conscience qu’on n’a jamais été vrai. Qu’on s’est toujours menti à soi-même : « Je … », j’essaye de commencer. Avant de prendre une légère inspiration et de dire à voix basse, comme si ces mots m’écorchaient les lèvres et l’âme : « Je regrette tout le mal que j’ai pu faire … toute la peine que j’ai pu causer. Ça m’habite, ça me hante. J’ai beau jouer les mecs glacials, je … j’ai toutes ces images dans ma tête, tous ces trucs dans mon ventre. Je suis rongé par la culpabilité et … je suis incapable de me supporter moi-même. Je regrette tellement tout le mal que j’ai pu faire Amanda … ». Sans pouvoir le retenir, un sanglot m’échappe, que je tente vainement d’étouffer, la serrant un peu plus contre moi : « Peut-être que j’aurais dû finir avec une personne comme toi … ». Finis-je par laisser échapper, sans pouvoir le maintenir. Regrettant d’avance les mots que je venais de prononcer.

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    Lien du postMar 11 Oct 2016 - 1:06
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    Leur étreinte, la main sur sa cuisse et tout cela sonne presque le glas de la réconciliation définitive. L’éponge passée sur tout ce qui les avait meurtri tous les deux et surtout, elle, Amanda. Elle avait fini par accepter ce qu’il était et même la partie la plus sombre de son existence, celle qui faisait de lui, parfois, un vrai connard. Sauf que là, dans ce phare, il est redevenu Noah de septembre deux-mille quinze, celui dont elle s’est retrouvée amoureuse un an auparavant et qui lui a fait voir les étoiles, dans tous les sens du terme. Il est redevenu ce Noah-là, parce qu’il n’est pas un connard, présentement. Il paraît plus fragile qu’autre chose et instinctivement, Amanda a dû le protéger, de ses bras, de ses larmes et de cette torpeur qui embrique son cerveau. Ce n’est pas grand chose, certes, mais c’est assez pour qu’il commence enfin à se confier. Parce qu’au fond, c’est tout ce qu’elle attend, Amanda, qu’il se confie une bonne fois pour toute et qu’il se débride de ce qu’il ressent.

    Un sourire mutin apparaît sur ses lèvres fines et sèches. Elle comprend immédiatement qu’il trouve ses paroles idiotes et qu’il n’y croit pas un traître mot. “J’ai bien aimé, moi, avoir un coup de foudre avec toi.” Qu’elle dit, d’une voix basse et le sourire aux lèvres, parce qu’elle veut surtout qu’il retrouve le sien, le vrai même si ça paraît compliqué pour le moment et l’idée selon laquelle lui rappeler de bon souvenir puisse l’aider est, selon elle, la meilleure des solutions. Et sa main ne quitte pas sa cuisse dénudée, laissant apparaître sa peau laiteuse et la faisant frissonner. Pourtant, les larmes lui montent quand même aux yeux, parce qu’elle repense trop au passé, parce qu’elle a trop de souvenirs qui viennent hanter, comme ça, à n’importe quel moment, son esprit. Et l’image de ses parents la fait larmoyer, pas concrètement, ses paupières s’étant simplement humidifiées, mais c’était assez pour que le verre pilé dans son estomac la blesse autant que lorsqu’elle avait appris la mort de son père. “C’est pas une question de mérite…” Et cette phrase fait écho dans son crâne, parce qu’elle le pense vraiment et parce qu’il y a des personnes sur terre bien plus heureuse avec bien moins et c’est là toute la différence… Le bonheur arrive tôt ou tard et revient s’il s’en va. C’est comme ça, c’est une théorie et les théories sont souvent vraies.

    Puis voilà, Noah qui se met à regretter, mais surtout, à avouer qu’il regrette et Amanda, intérieurement est surprise de son comportement. Pas parce que c’est mal, mais parce que c’est inhabituel et elle comprend instantanément qu’il doit être bien désespéré pour avouer tout ça, pour ouvrir son coeur comme il le fait présentement. Les yeux féminins se fixent dans la pénombre de ceux de Noah et Amanda essaie de déchiffrer à quel point la peine qu’il a est grande et elle l’est, elle est énorme même, c’est indéniable. Elle le comprend par le reste d’humidité qui stagne au niveau de ses paupières et les rougeurs qu’elle a engendré sur ses conjonctives. Alors, la blonde prend une respiration profonde, tellement profonde qu’elle se fait entendre et elle ferme ses yeux lorsqu’elle expire. Quand elle les rouvre, il a terminé de parler. C’est calme tout d’un coup, parce qu’elle ne sait pas vraiment quoi répondre, elle réfléchit plus qu’autre chose à ce qu’elle va bien pouvoir lui sortir et l’idée de faire diversion lui passe par la tête, mais elle n’ose pas, parce que la discussion est importante et parce que ça ne se fait pas. “Si tu regrettes… Si tu es rongé par autant de culpabilité, pourquoi est-ce que tu n’essaies pas de demander pardon ? Ca a fonctionné avec moi, ça fonctionnera avec les autres si tu as les bonnes manières, j’en suis certaine.” Et elle sait de quoi elle parle. Chaque être humain est en capacité de demander pardon et chaque personne sur cette terre est capable de pardonner. Ceux qui ne connaissent pas ça sont de vrais cons. “Noah… Tu sais très bien que ça n’aurait pas marché entre nous… Je t’aurais lassé, c’est sûr.” Qu’elle répond, le sourire aux lèvres, parce que ça lui rappelle les bons souvenirs qu’elle a passé avec lui malgré toute la noirceur du tableau qui suit leur bonheur. “On aurait jamais fini ensemble, parce que tu as besoin d’autre chose… Tu crois que tu as besoin de quelqu’un comme moi parce que ça te réconforte et tu crois que ça te mènera sur un chemin plus droit, mais moi je suis persuadée que tu as juste besoin d’une fille qui te ressemble; qui a du caractère comme toi, qui sait jouer comme toi et qui te lassera pas... “ Et Amanda a comme un goût amer quand elle dit ça, parce qu’elle sait qu’elle l’a lassé et que si elle avait été un peu plus comme Echo, ça aurait surement marché. “Tu sais quoi, tu regrettes peut-être tout ça, tu penses que c’est indélébile, mais c’est pas vrai. Tu peux te repentir j’en suis sûre. Et sache juste que moi je ne regrette rien de ce qu’il s’est passé avec toi.” Qu’elle ajoute tout en inversant les rôles, étreignant son ami de ses bras lovés autour de son cou et le serrant avec vigueur contre elle. “Bon… Et si on allait faire un tour ? On a tous les deux besoin de prendre l’air, je pense.” Termine-t-elle par dire, souriante à nouveau, comme elle le fait d’habitude…


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    Lien du postMer 12 Oct 2016 - 0:53
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    Il n'y a pas d'amour heureux.



    J'agite l'amour comme l'enfant agite un foulard sanc comprendre ce dont il s'agit. Douloureux coup de foudre, je déteste ce mot. Je déteste ce que ça provoque. Mais malgré moi, je souris quand Amanda parle de celui que nous avons eu l'un envers l'autre. J'crois même que mon coeur rate un battement, et en baissant les yeux sur ma main et sa cuisse, je dis dans ma barbe : "C'est différent, avec toi je n'ai eu que la lumière de l'éclair ...". Un peu trop imagé, mais c'est ainsi que je confesse quand je ne sais pas dire clairement. Que j'aurais aimé peut-être que tous mes amours soient comme celui que j'ai eu avec Amanda, la même simplicité, le même naturel, le même bonheur, la même douceur. J'crois que c'est une question de mérite, le fait d'être heureux. C'est stupide et niais comme pensée, mais j'ai été éduqué en bon protestant, il y a quelqu'un au-dessus de moi qui m'accable de malheurs à mesure que je pêche. Et si même Amanda n'est pas complètement comblée ... Alors oui, il faut que je cesse d'espérer pour ma propre absolution. Je n'ai jamais parlé. De ces choses là, dans mon ventre, dans ma tête, tout ce marasme qui m'habite et ces abysses insondables que je n'ai jamais vraiment su appréhender. Je n'ai jamais parlé, et je me suis toujours plain d'être incompris. Peut-être que le rôle du connard irascible me satisfaisait, peut-être qu'il était plus facile pour moi d'être rejeté parce que j'étais pris pour quelqu'un de froid, que de laisser les gens approcher dangereusement de mon hypersensibilité. Je déteste ma sensibilité, déteste mon empathie, déteste ma culpabilité, tous ces trucs qui me bouffent parce que ... j'aimerais n'accorder d'importance à rien, mais tout m'importe. Tout m'importe beaucoup trop. Elle est là la vérité sur ce salaud de Noah. Je suis trop humain, et ça me débecte. Alors je deviens cruel pour l'effacer, mais chaque fois, ça me rattrape. Chaque fois je pleure de ce que je fais, je pleure de ce que je suis, de peur, de douleur, de fatigue. Pâle masque de circonstance que j'abhorre fièrement comme s'il s'agissait là de mon seul outil de survie. Et dans ce moment dramatique, figé sur Amanda, je laisse échapper de ma bouche ce qui fait que je suis Noah. Ce qui fait que je suis comme ça. J'ai peur, tellement peur. J'ai mal. De tout le mal que j'ai pu faire, j'ai mal, et ça me bouffe depuis que je suis né. Depuis que j'ai meurtris le corps de ma mère en grossissant en elle, depuis que je l'ai vu souffrir quand elle regardait mon père me battre avec une ceinture ou un martinet. Je souffre de faire souffrir, et comme je n'ai jamais pu contrôler la souffrance que je provoquais, je me suis transformé en véritable bourreau. Tout ça me saute à la gueule comme un coup de tsunami. Sous le calme, le séisme. Je m'exprime, et nous nous retrouvons plongés dans le silence du phare. Ma tête toujours appuyée contre celle d'Amanda, le cœur battant un peu trop vite. Je ferme les yeux comme si j'voulais tout faire disparaitre autour. C'est sa voix qui me sort de cette somnolence. Je redresse la tête et la regarde cette fois : "Demander pardon d'être ... moi ?". Je finis par baisser les yeux, convaincu de ce que j'avance : "Il me suffit d'exister pour blesser les gens autour de moi, et si je ne les blesse pas, ce sont eux qui me font mal ... Alors, qu'est ce que je fais ? Tout le monde n'a pas ta patience pour me pardonner ...", dis-je en un haussement d'épaule avant de décoller ma main de sa cuisse, passant mes deux mains sur mon visage, avant d'appuyer mes coudes sur mes cuisses et mon menton sur mes poings joints. Sa voix résonne de nouveau, et tout à coup je me fige. Dans ses mots, elle parle d'Echo. Je le sais, je le sens. Et ça me donne envie de gerber. Autant que lorsque je remarque cette impitoyable évidence : Sage est comme Echo. Je n'ai eu de cesse de courrir après les mauvaises filles, à tel point que je ne sais même plus si ça me plait vraiment, ou si c'est par habitude. Je me déteste d'avoir posé les yeux sur des filles comme elles, je plisse les yeux très fort parce que ce que dis Amanda me ... blesse je crois. Il faut une fille comme moi. Alors je ressemble à ces filles là ? Je me braque instantanément, la tristesse éteinte, presque en colère contre moi-même, sans pourtant ne rien laisser transparaitre. Amanda me prend dans ses bras alors que je me perds dans mes pensées. Elle me propose d'aller prendre l'air, je n'entend sa phrase qu'à moitié. Avant de réussir à me reconnecter au moment présent. Je tourne la tête vers elle : "Non, je ... préfère rester ici. Mais si tu veux prendre l'air, je peux appeler mon chauffeur ...".

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