Je suis actuellement chez les Hopkins, une balle dans l'épaule, inquiet pour la sécurité de Paris. Des tueurs à nos trousses. Je n'avais pas le choix. Lily m'avait dit que cette puce était intraçable. Comme la mienne avant que mon portable ne se prenne une rafale.

Je connais Clay depuis cette histoire de démantelement de drogues à la faculté, il sait aujourd'hui que je n'en fais plus partie. Pour autant, nous avons été collègues, amis. Je sais que c'est un risque que je lui fais prendre, mais je n'ai pas le choix, je ne connais pas grand monde dans cette ville. Bonsoir, c'est Lawrie. Mon portable est hs, c'est sur celui d'une amie que je t'appelle. Ecoute, je suis désolé de te déranger si tard Il était en effet près de minuit. Je peux pas encore tout t'expliquer, mais j'aurai besoin de ton aide... Acceptera t-il avec si peu de détails ?

@Clay Fitz. Cooper

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ft. LAWRENCE & CLAY

Par le biais des persiennes entrouvertes zèbre sur nos draps, depuis deux bonnes heures déjà, l'éclat nocturne des réverbères. Je n'ai toujours pas trouvé le sommeil, pourtant éreinté de ma journée, parce que quelques unes de ses affaires trainent encore ici et là, manquant de place pour correctement les ranger, ce qui a le don de m'agacer fortement moi le perfectionniste et maniaque de la propreté. Elle? Cela fait une bonne heure qu'elle s'est assoupie sous mes caresses. Elle vient tout juste de s'installer ici et nous avons passé la soirée à transférer d'un appartement à l'autre toutes les affaires que son père a daigné lui laisser: quelques cartons en tout et pour tout.  

Et pendant que je rumine face à ses robes moulantes qui trainent sur le dossier de la chaise, derniers apparats de sa noblesse déchue que le vieux lui a laissés pour lui rappeler tout ce qu'elle a perdu, c'est mon téléphone sur la table de chevet qui s'illumine au gré des vibrations. A cette heure, il s'agit forcément d'une urgence mais un coup d'oeil sur l'écran m'en dissuade. Numéro inconnu, tu peux toujours te gratter l'cul. Hors de question d'y répondre et pourtant l'appelant se fait insistant. je me lève discrètement, empoignant l'objet rutilant et décroche une fois dans le salon." Lawrence.... " Cela fait longtemps. Mais m'appeler si tard dans la nuit sur mon numéro privé et d'un smartphone inconnu, c'est une prise de risque qui n'est pas dans ses habitudes. Je peux pas encore tout t'expliquer, mais j'aurai besoin de ton aide...  Une requête qu'il va m'être difficile de lui accorder quoique Anna est toujours endormie de l'autre coté. Et bien qu'à présent je dois répondre de mes responsabilités auprès d'elle, j'avoue que cet imprévu tombe à point nommé, incapable de trouver le sommeil et bien réveillé. " De quel ordre l'aide....? " Parce que j'espère qu'il ne me dérange pas juste pour aller se cuiter.

Il finit par répondre. Vu l'heure tardive, et malgré l'urgence de la situation, ma voix reste calme, presque impassible. Je ne peux pas lui en vouloir, il devait sans doute être dans les bras de Morphée. Une surveillance constante et maximale de toute une famille. Je sais que ce n'est pas dans ses habitudes, ni même dans ses attributions, puisqu'il travaille à la DEA. Sauf que je suis persuadé que des flics corrompus ont envahi le service de la police local s'occupant généralement de ce type de situations, et que je ne peux absolument pas me permettre de prendre ce risque, ni de LEUR faire prendre ce risque. C'est urgent et très important. Je ne te le demanderai pas si ce n'était pas le cas, et dans cette ville, je ne fais confiance à personne, surtout pas à la police locale. J'avais au moins le mérite d'être parfaitement clair, même si Clay avait également tous les droits de se sentir vexé par ma franchise ou mes insinuations.

@Clay Fitz. Cooper

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Au rythme de ses mains, de ses doigts, j'ai laissé Morphée m'envelopper de ses bras. Epuisée par la journée, par ces affaires qu'ensemble nous avons déplacées. Vestiges d'un règne que je n'ai jamais pu commencer. Et perdue dans mes songes inconstants, je m'égare un peu plus au milieu d'un tunnel qui n'a rien de réel. Torturée dans une noirceur que je ne reconnais pas. Je cours vers une chose dont j'ignore l'identité, j'en suis à presque m’époumoner. Et lorsque mon souffle s'arrête, se sont mes paupières qui s'entre-ouvrent, accusant de manière féroce de violents mots de tête.

Dans un automatisme presque trop naturel, ma main s'en va glisser sur les draps, puisque j'ai la sensation qu'il ne partage plus présentement son lit avec moi. Besoin de constater son absence, quand je comprends que c'est sûrement le fait qu'il se soit relevé, qui m'a faite difficilement émerger. Alors ma paume s'écrase finalement sur la table de chevet, afin d'appuyer sur l'écran de mon portable, définissant l'heure qu'il est.

Il est bien trop tard, à la vérité. Et plus loin de moi, j'entends quelques feulements, voix a demi éteintes. Soucieuse, je me redresse, et sors du lit afin d'aller à sa rencontre, histoire de le ramener à mes côtés, et peut-être qui sait, gagner une vague de caresses et baisers. Mes pas me traînent jusqu'au salon, là où je ne trouve pas – comme je le pensais – l'écran de télévision allumé, mais bien mon compagnon en train de téléphoner. « On peut savoir ce que tu fais ? » Agressive. Bien trop habituée à ce qu'il découche pour aller sauver, je ne sais qui, personne étant toujours, étrangement, féminine. Peu certaine de pouvoir supporter, le fait qu'il parte une nouvelle fois, jouer les preux chevaliers.

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Une surveillance constante et maximale de toute une famille. Ma paume s'écrase sur ma nuque encore ankylosée. Il est gentil lui, mais j'en ai une aussi qui mérite toute mon attention dorénavant alors sa petite demande, il peut se la foutre bien profond où je pense. Pourtant machinalement mes pas m'ont conduit vers le buffet où sommeille toute la verroterie qu'elle a pu sauver, mais pas seulement... C'est urgent et très important. Prends-moi par les sentiments... Je ne te le demanderai pas si ce n'était pas le cas, et dans cette ville, je ne fais confiance à personne, surtout pas à la police locale. Il n'a pas tort sur ce point, les flics du coin ne sont que des bons à rien et c'est même à se demander s'ils ne le font pas exprès. Difficile de croire que Jimenez soit assez con pour envoyer le frère d'Oliver se faire dézinguer si ce n'était voulu et recherché. Mais je ne m'en suis jamais préoccupé jusqu'à présent, indifférent à toute affaire ne me concernant pas, trop fier de ma condition pour me lier à leur service qui périclite depuis des années.

Lawrence et son sens de la tragédie, pas britannique pour rien... " Je les connais ? " Les pauvres cons qui se sont foutus dans la merde... Et tandis que mes doigts s'écorchent  le long du buffet, c'est une arme non enregistrée qui trouve refuge dans ma main. A la faible clarté, les cannelures du silencieux sont examinées, m'assurant d'avoir soigneusement ôté toutes les particules de poussière pouvant s'y être amoncelées. Cela fait bien longtemps que je n'y ai eu recours, les occasions beaucoup plus rares qu'il y a quelques années. « On peut savoir ce que tu fais ? » L'arme de poing est subitement abaissée pour être glissée dans mon dos, à même l'élastique du caleçon lorsque je me retourne vers elle. " Anna...." Annalynne est debout et contrairement à tout ce que j'aurais pu penser, je ne trouve les mots pour me justifier, laissant s'installer un silence pesant avant d'apposer ma paume sur le micro. " Tu devrais être couchée. "

Non. Je ne pense pas. Paris Maconaghey, ça te dit quelque chose ? lui demandais-je toutefois en songeant que ce ne serait peut-être pas plus mal que Clay le connaisse. Ainsi, s'ils sont plus ou moins proches se serait-il plus investi dans sa tâche. Attendant sa réponse, je perçois bientôt une ombre se frayer un chemin entre nous. Sa main bloquant le conduit du téléphone, je patiente, comprenant aussitôt qu'il n'est pas seul, et que vu l'heure tardive, il s'agit forcément d'une femme. Combien de fois Catherine m'avait-elle surprise à répondre à mon portable en pleine nuit ? Je pressens, comme moi à l'époque, la crise qui s'annonçait au sein du couple. Et sans nul doute aurais-je culpabilisé si je n'avais pas autant à perdre.

@Clay Fitz. Cooper @Annalynne Malcolm

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A l'entente de mon prénom, il se retourne vers moi, avec sur son visage cette étrange expression. Entre la surprise et la culpabilité. Évidemment qu'il ne me pensait pas éveillée. " Anna...." Suspicieuse, j'attends en silence qu'il trouve de quoi se justifier. Il sait à quel point j'ai horreur de ses escapades nocturnes qui tendent le plus souvent à aller secourir de demoiselles en détresse qui ont le don de me donner le bourdon. Et après ma récente hospitalisation, j'avoue que j'aime à le penser en permanence à mes côtés. Pour cela, d'ailleurs, il a fait des efforts que je ne peux nier, mais là, tout de suite, j'ai comme une impression que ce n'est pas ce que je veux qui va se dérouler. " Tu devrais être couchée. " Soudaine envie de le baffer. Sa phrase, mes sensations, elle ne fait que les décupler, mes bordéliques émotions torturées. Comme ses gestes, puisqu'il a caché son téléphone afin de parler. C'est étrange, de se dire qu'il peut me cacher. Que nous en sommes comme au départ de notre histoire. Dois-je seulement lui rappeler que c'est à la gueule de mon monde entier que j'ai balancé notre relation ? Balayé mon père et ses expectations. Et malgré ma fatigue pesant sur mes épaules endoloris, je reste là, sans trop savoir comment lui exprimer que je pense qu'il est en train de se foutre royalement de moi. De tout ce qu'il aurait pu me dire, il a choisit d'essayer de m'envoyer dormir. « C'est qui ? » Voilà tout ce que j'arrive à cracher, parce que le serpent pernicieux de la jalousie est en train de faire son effet. Plantée sur mes pieds et bien décidée à ne pas bouger. Hors de question que j'en devienne un pantin, de ceux qu'il pense pouvoir contrôler de ses mains. Je ne suis pas de ces femmes à qui l'on dit d'être belle et de se taire. « Sois sincère. » Autoritaire. M'oblige pas à déchaîner les enfers.

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Non. Je ne pense pas. Paris Maconaghey, ça te dit quelque chose ? Maconaghey... Non, ce nom n'éveille strictement rien en moi mais à cette heure tardive, comment pourrais-je en jurer... Cela dit, je n'aurais pas le temps de lui répondre puisqu'elle me prend pas surprise. Alors même si je l'envoie gentiment, le plus aimablement possible, se recoucher malgré la situation qui pourrait certes porter à confusion, elle insiste de son coté:   « C'est qui ? » Si ça n'avait été elle, ma réponse aurait été crachée à la seconde même, d'un ça ne te regarde pas balancé sachant que ma compagne m'aurait avec du temps très certainement pardonné. Mais Plus de secret m'incite à la franchise. Alors lorsqu'elle surenchérit justement sur cet aspect de notre relation,  « Sois sincère », réplique inutile d'ailleurs, je reste cependant muet. Je n'ai strictement rien à ne me reprocher pour une fois mais c'est son ton que je ne supporte pas. Elle m'avait bien caché sa cérémonie jusqu'au dernier moment alors me tenir rigueur pour un vulgaire coup de fil hors de mes heures...

Ma paume quitte le micro puisque j'abaisse les mains machinalement, décolle le téléphone de mon tympan. " Un collègue" Ce qui n'est pas entièrement faux ni entièrement vrai. Lawrence n'est pas de la brigade, ne travaille que temporairement avec bibi et ne donne qu'en de rares occasions de ses nouvelles surtout depuis la fin de l'année universitaire. Il bosse en freelance de son coté, ce qui m'arrange aussi je dois l'avouer. Chacun ses problèmes même si de temps à autres j'apprécie l'épauler, histoire de s'entraider sans pour autant m'attirer de complications. Ma repartie ne trouve pourtant pas son approbation mais qu'importe, le smartphone à nouveau à l'oreille c'est à Lawrence que je demande: " Ce soir, vraiment ? "