Je n’osais même plus compter le nombre d’heures que j’avais passé ici au chevet d’Ivy, mais ça faisait un long moment… Depuis lundi soir précisément ! Rien que de penser à notre accident de voiture, je ne pouvais pas m’empêcher de me sentir coupable de ce qui lui était arrivée… Si elle n’avait pas pris la même voiture que moi, elle serait encore toute pimpante, toute heureuse… Alors que là, elle était allongée sur un lit d’hôpital entre la vie et la mort. Jamais je ne pourrais me le pardonner si elle ne survivait pas ; de plus je n’avais même pas eu le temps de lui avouer ce que je ressentais à son égard. Combien de fois je lui avais murmuré ces mots en espérant que cela la fasse réveiller : « P’tit cœur, ne me quitte pas je t’en supplie… Restes auprès de nous ! ». Les médecins avaient fini par lâcher prise quand même, parce que j’avais du batailler à fond pour pouvoir rester presque H24 à son chevet… Je ne voulais pas la laisser et en mon sens, c’était là où se trouvait ma vraie place : auprès d’elle ! Avant de sombrer dans le sommeil, trop fatigué de veiller à ses côtés, je dépose un baiser sur ses lèvres tout en priant pour qu’elle revienne à la vie bientôt.

Pitié faites qu’elle revienne enfin à la vie ! Je ne pourrais pas survivre sans elle là ! Hein quoi ? Oui vous avez bien entendu ! La jeune femme avait pris une nouvelle place dans mon cœur, celle que je réservais généralement pour ma petite amie mais il semblerait qu’Ivy s’était frayée un chemin pour obtenir cette fameuse place. Et je ne comptais pas la laisser repartir, c’était donc pour cela que je voulais qu’elle sorte de son coma… Je voulais tout lui dire ! La voir comme ça me brisait littéralement et je n’arrivais même pas à quitter ma place, à part quand le médecin exige ma présence dans ma chambre qui jouxte celle d’Ivy… Là j’étais en train de roupiller, du moins j’essayais de retrouver un vrai cycle du sommeil, mais je me réveille en sursaut quand j’entends une voix que je reconnaîtrais entre mille. Je me redresse subitement avant de me figer en voyant qu’elle était vivante… « Ivyyyy ! » m’écris-je doucement pour ne pas la brusquer, puis je me lève pour récupérer de l’eau et je reviens auprès d’elle en lui tendant le verre. « Je vais t’aider… Ouvres doucement la bouche ».

Voir Ivy dans cet état c’était assez dur à vivre mais je me devais d’être fort pour elle. Tant que j’avais de l’espoir, elle allait pouvoir s’accrocher à la vie. J’ai confiance en elle, elle est forte et tenace. Je ne pouvais pas accepter le fait de la perdre, parce que je suis en train de tomber littéralement amoureux d’elle maintenant. Ce puissant sentiment que j’éprouve depuis quelques jours en sa compagnie, je pouvais maintenant y mettre un nom. Il fallait que je lui avoue  tout cela mais je ne pourrais pas le faire si elle ne se réveillait pas, donc oui je priais intensément pour qu’elle me revienne. Par conséquent, ma joie était immense lorsque je vis qu’elle venait d’ouvrir les yeux et qu’elle pouvait parler. Je m’étais précipité pour récupérer à boire pour elle. Après avoir légèrement bu une lampée d’eau, elle me demandait ce qu’on faisait ici tandis qu’elle tenait vainement de se redresser. « Bouges pas p’tit cœur ! » dis-je d’une voix douce tout en me rapprochant d’elle afin de lui tenir la main. Je déglutis légèrement avant de reprendre la parole d’une voix cassée : « Je suis tellement désolé… Si tu es dans cet état… On a eu un accident lundi… Je n’ai pas su te protéger comme je l’ai toujours promis » ma voix tremblait désormais…

C’était vraiment un sentiment horrible ! Perdre Ivy était une chose que je ne pouvais pas permettre parce qu’elle était beaucoup trop importante dans ma vie. Parce que la raison était simple : j’éprouve de profonds sentiments à son égard… L’amour sûrement mais c’était peut-être encore trop tôt pour se l’avouer, néanmoins je ne voulais plus vivre sans elle. Donc oui j’étais en train de craquer littéralement et je venais à m’excuser auprès d’elle… « Si c’était ma faute. Sinon tu ne serais pas ici, tu n’aurais pas été dans le coma. Pardonnes-moi p’tit cœur. J’ai tellement eu peur de te perdre… » avouai-je à demi-voix tout en serrant sa main, en évitant de trembler au maximum. « Moi, j’ai une commotion cérébrale mais rien de bien méchant. J’ai une chambre pas loin de la tienne mais j’ai tenu à rester auprès de toi, tous les jours, toutes les heures… »

Même si je n’étais pas au volant ce jour-là, j’avais vraiment l’impression que ce qui arrivait à Ivy était de ma faute et que je devais expier tous mes péchés. Je le méritais vraiment ! Je n’avais pas su protéger la femme que j’aime… J’ai failli la perdre et croyez-moi, au jour d’aujourd’hui je ne me voyais pas vivre sans elle. Alors que j’étais limite sous la crise de nerfs, la jeune femme me disait d’approcher à côté d’elle pour que je puisse m’allonger à ses côtés où elle me murmurait qu’elle n’avait rien à me pardonner, parce que je ne lui avais pas fait de mal et que surtout j’avais pris soin d’elle… « Je ne te quitterais pas Ivy… Je ne veux pas te perdre. »[/color]. J’inspire longuement avant de poser ma main sur celle de la jeune femme qui me caressait la joue.