Le cinéma, c'est vraiment magique, ça ne se consomme pas n'importe comment

Shaïna ne s'attendait vraiment pas à croiser son pote dans la salle d'attente de ce cinéma. Pour une fois qu'elle décidait de sortir seule, il fallait qu'elle trouve quelqu'un à qui parler. Cette fille était incroyable, elle parlait à n'importe qui et s’intéressait facilement aux autres. Evidemment, lorsqu'elle croisa le regard de l'un de ses anciens amis, elle ne mit pas longtemps à l'inviter à le rejoindre dans la fille d'attente pour patienter avec lui. Un nouveau film venait de sortir et il y avait du monde au guichet. Heureusement pour elle, la blondinette n'allait pas voir ça. Non, avec les récents événements, elle voulait se voir un bon film romantique où l'amour triomphe toujours. Comme un besoin de s'évader et d’échapper à son quotidien, elle voulait un peu de rêve. Et puis, ne pas penser à Gauthier pendant plus de deux heures, semblait être une bonne alternative. Leur tour à la caisse arriva rapidement et Shaïna prit un billet simple pour son film à l'eau de rose. Ils s’écartèrent de la file pour pouvoir mieux parler. La Cabot avança jusqu'à sa salle avant de s'arrêter. « Bon film Aaron. » dit-elle avant de déposer un chaste baiser sur sa joue et de lui afficher un large sourire. « Ca m'a fait plaisir de te croiser. A bientôt. » conclut-elle en poussant la porte de sa salle. Elle y entra, pleine de légèreté. Elle allait savourer son film et ne plus penser à rien. Il n'y avait presque personne dans la salle, à peine une dizaine. Shaïna leva la tête et eut l'agréable surprise de voir que le dernier rang était vide. Comme une gamine, elle se précipita en haut pour venir occuper l'un des sièges, contre le mur. Se sentant d'humeur un peu rebelle, elle posa ses pieds en hauteur, sur le fauteuil juste devant elle. De toute façon, il n'y avait personne donc elle pouvait prendre ses aises. Rapidement, la lumière vient se fermer et les premières bandes annonces firent leurs apparitions.

Le cinéma, c'est vraiment magique, ça ne se consomme pas n'importe comment

Mon corps se traînait depuis 8 ce soir dans les rues de Boston. Difficile de trouver quelques choses à faire, j’avais besoin d’air. Besoin de marcher sans pour autant avoir un but ultime au pire des cas, j’irais rejoindre quelques pote dans le vieux bar miteux de la ville. S’était une des traditions chez nous. Le dimanche soir se passait en règle générale avec les potes et autour d’un verre. Seulement ce soir, je n’avais pas envie de sa. Le summer camp m’avait épuisé et la dernière soirée n’avait rien arrangé non plus. J’étais crevé et les cernes qui se lisaient sous mes yeux pouvaient en témoigner. Je passais devant le cinéma et rapidement sa voix se fit entendre. Je fronçais les sourcils et releva comme persuadé d’avoir devant moi la fille. Cette fille. Encore et toujours. Elle était là, accompagné d’un abruti. Relativement proche, je m’étais arrêté net pour l’observer. Mes sourcils se froncèrent et ma tête se tourna comme pour m’empêcher de regarder. En parfait couillon, je me mis derrière la file. Observant la blonde de loin, les mains de l’autre abruti se posèrent sur son épaule. Putain, il avait de la chance d’être aussi loin. Ma main me démangeait et ma mâchoire s’était resserrée. J’étais silencieux avant d’arriver devant le guichet. Shaïna était rentré avec cette abruti et je fis à vendeuse. « Je veux le même film que la belle blonde qui est passé là y a 10 secondes » elle fronça les yeux et finit par lâcher un de ces vieux film merdique ou l’amour était le sujet principale. Non mais elle était sérieuse ? putain. Je me mis à grogner avant de payer mon billet. Je me dirigeais vers la salle de cinéma et prit passant un paquet de bonbon. Cette fille me rendait dingue et m’empêchait de réfléchir correctement. J’ouvris la porte et la lumière s’était déjà éteinte. Je marchais difficilement avant de me retourner pour voir ou elle était et ou était cette abruti. A ma grande surprise, elle assise tout en haut et elle était seule. Mes sourcils se froncèrent et un sourire se dessina sur mes lèvres. Rassurée de ne pas la voir au bras de ce parfait connard, j’avançais doucement pour finalement approcher d’elle et m’asseoir juste à côté d’elle sans rien dire. Elle me regardait et un sourire s’afficha avant que je ne lui tende mon paquet de bonbon. « Qu’est-ce que tu fiches toute seule et en plus devant cette merde ?» dis-je assez fort pour ensuite entendre des chuuuuut raisonner dans la pièce. Merde, j’en avais presque oublier que j’étais dans une salle de cinéma.