Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibilitySHAFFAELE • “Closed in a room, my imagination becomes the universe, and the rest of the world is missing out.”
I LOVE HARVARD
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
AccueilAccueil  
  • RechercherRechercher  
  • MembresMembres  
  • S'enregistrerS'enregistrer  
  • ConnexionConnexion  
  • Le deal à ne pas rater :
    ETB Pokémon Fable Nébuleuse : où acheter le coffret dresseur ...
    Voir le deal

    SHAFFAELE • “Closed in a room, my imagination becomes the universe, and the rest of the world is missing out.”
    InvitéInvité
    feat
    Arrivée
    Multicomptes
    Crédits
    Discord
    Pseudo & pronom IRL
    Anonymous
    Informations
    participer à veritas ?les secrets à ne pas révéler
    Veritas
    Lien du postJeu 18 Aoû 2016 - 20:21
    taggercitereditionsupprimeradresse


    I'll come and make love to you at five o'clock. If I'm late start without me.
    L'eau chaude coulait sur ma peau nue. La musique à fond, prendre une douche semblait être la solution ultime à mon petit coup de blues. Le Summer Camp était un voyage extraordinaire mais tout s'enchaînait très vite, surtout ces derniers jours. Je sortais beaucoup plus que d'habitude et cela ne me ressemblait pas vraiment. J'avais besoin de calme, de me retrouver seule. Je rêvais de briser la solitude depuis des années et là, je prenais tout plein fouet. Tout allait beaucoup trop vite à mon goût, je n'en espérais pas autant. A vrai dire, j'aurais préféré prendre mon temps pour découvrir tout ça. Moi qui n'ait pas l'habitude de boire, je me laissais bercer par un verre d'alcool par jour. Cocktail, champagne, il m'arrivait même de prendre un verre de boisson un peu plus forte mais j'avais du mal à avaler la substance qui m'arrachait la gorge. Je faisais des rencontres extraordinaires et élargissait mon carnet d'adresse. Je puisais toute mon inspiration pour la collection de vêtement que j'étais en train de créer. Des couleurs, des émotions fortes, des traits abstraits. Je me laissais bercer par de nouvelles sensations. Mais ce soir, je n'avais pas le moral. Mes yeux s'ouvrirent et mon regard se posa sur mon corps. Je déglutis en repensant à la soirée avec Gauthier. Comment ais-je pu être aussi stupide ? Je me pinçais les lèvres avant d'apporter mes mains à mon visage pour le cacher. Je m'en voulais d'avoir été naïve. Il avait joué avec moi pour un simple pari. Je n'étais pas comme toutes les autres pouffiasses de ma confrérie. Même si j'essayais de m'ouvrir aux autres, je restais cette fille réservée et prude. Cela m'apprendra à avoir attirer l'attention sur moi. Un soupir sans précédent s’échappa de mes lèvres avant que ma tête ne bascule en arrière. Le bruit de l'eau semblait être ma seule compagnie ce soir. J'avais envie de voir personne, je voulais qu'on me laisse tranquille. La suite de la soirée était toute tracée. J'allais profiter de mon ressenti pour dessiner de nouveaux ensemble, de nouvelles tenues et ainsi compléter toujours un peu plus ce carnet de croquis qui ne me quittait pas. Beaucoup d'émotions me venaient à l'esprit, la honte d'avoir agit de la sorte, la culpabilité d'avoir avalé cette pilule magique, la peur de recroiser Gauthier, la tristesse d'avoir été manipulée et la rage d'être tombée bêtement dans le panneau. Les premiers traits de crayons apparaissaient déjà dans ma tête. Machinalement, je vins poser mes longs doigts fins sur le robinet pour le fermer, l'eau cessa instantanément de couler. Je sortis rapidement de la douche avant d'attraper une serviette posée là et de me l'enrouler autour de la poitrine. Quelques pas suffisent à me rapprocher du miroir plein de buée. J'avais pris une douche brûlante et une fine pellicule de condensation s'était déposée sur la glace. Du revers de l'avant bras, je vins essuyer le miroir. Mon esprit fut rapidement bouleversé lorsque mon téléphone se mit à sonner dans la chambre. Sans chercher plus loin, j'ouvris la porte et me dirigea vers mon lit. Une fois le portable en main, je vis un appel de ma mère. Un nouveau soupir sur le bout de mes lèvres, je ne m'attendais pas à un appel de sa part. Je levais les yeux au ciel avant de faire glisser mon doigt sur l'écran humide. « Allo ? » dis-je d'une voix plutôt aiguë. Hors de question que ma mère ne sache que je ne vais pas bien. Je devais être convaincante dans mes paroles, elle ne devait se douter de rien. Oh non, elle serait encore capable de me faire une scène au téléphone. Entendre la voix de ma mère me faisait du mal, je sentais les larmes monter en moi. Mes paupières clignèrent rapidement pour chasser ses émotions négatives. « Oui je vais bien et toi ? » répondis-je d'un ton peu convainquant. Ma voix était fébrile, je dû me racler la gorge pour éviter d'éveiller les soupçons. « Pardon ? » rétorquais-je. Ma gorge se noua lorsqu'elle prononça ces quelques mots : j'arrive à l'aéroport dans une heure environ, Shaïna soit mignonne, vient me chercher. Je n'arrivais pas à le croire, elle avait fait le déplacement jusqu'à la Nouvelle Ecosse, juste pour me surveiller. Mes sourcils se froncèrent, l'envie de pleurer reprit de plus belle. Non, c'était pas possible, elle n'allait quand-même pas me pourrir la vie jusqu'ici. Je la savais complètement folle mais à ce point-là, c'était le bouquet. « A tout à l'heure... » répondis-je faiblement avant d'enlever mon portable de mon oreille et de raccrocher. J'étais complètement perdue, je mis un moment avant de réaliser ce qui venait de se passer. Ma mère débarquait ici pour me faire chier. Il n'y avait pas d'autres mots, elle voulait juste surveiller que tout allait bien pour moi. Elle mettait son grain de sel partout et me rendait la vie impossible. Prise de panique, j'ouvris mon répertoire et fit défiler les noms jusqu'à trouver celui que je cherchais. Mon doigt appuya sur Raffie. Plusieurs sonneries passèrent, il ne semblait pas être là. Non, non. Il était le seul à pouvoir m'aider. Mais ou diable pouvait-il bien être. Sans chercher à comprendre plus loin, je fis demi-tour et alla me préparer dans la salle de bain. Un brushing et un maquillage plus tard, me voilà enfin prête à accueillir ma mère. Je devais être impeccable, elle allait scruter de la tête aux pieds. Une fois de retour dans ma chambre, j'ouvris le dressing pour sortir une jolie robe blanche et des escarpins rouges. J'attrapais une nouvelle fois mon portable pour essayer de joindre Raffie. Non, il ne répondait pas. Putain, j'étais clairement dans la merde. J'arrangeais une dernière fois mes cheveux devant le miroir avant d'attraper mon sac et de sortir précipitamment. Mes pas se voulaient rapides. Devant l'ascenseur, j'appuyais énergiquement sur le bouton, comme si le harceler allait le faire venir plus vite. Lorsque les portes s'ouvrirent, je ne me fis pas prier pour entrer. Un grand vide vint me submerger devant le panneau. Tentais-je le coup ? Mon hésitation dura une fraction de seconde avant que je ne vienne appuyer sur le 14ème bouton. Contre toutes attentes, l'ascenseur se suréleva et m'emmena directement au 14ème étage. Perchée sur mes hauts talons, je sortis de l'ascenseur avec hâte pour me diriger vers la chambre de Raffie. « Raffaele, c'est Shaïna. » dis-je instinctivement avant de regarder à droite à gauche, dans l'espoir de le voir apparaître de nulle part. Pas de réponse. Je ne pouvais pas attendre. Je vins poser mes deux mains sur la porte avant d'y venir plaquer mon oreille droite. Le silence régnait en maître dans le couloir néanmoins, j'arrivais à distinguer de faibles bruits en provenance de la chambre. « Raffie, ouvre ! C'est ... urgent ! » lançais-je un peu plus fort en tapant de nouveau. Un léger sourire vint illuminer mon visage. « VITE ! J'suis toute nue, j'ai perdue les clés de ma chambre ! » dis-je en rigolant légèrement. Avec ça, il ne pouvait que m'ouvrir. Comme une gamine, j'attendais impatiemment qu'il m'ouvre la porte. J'en oubliais presque ma mère qui allait débarquer d'une minute à l'autre.
    InvitéInvité
    feat
    Arrivée
    Multicomptes
    Crédits
    Discord
    Pseudo & pronom IRL
    Anonymous
    Informations
    participer à veritas ?les secrets à ne pas révéler
    Veritas
    Lien du postLun 22 Aoû 2016 - 15:30
    taggercitereditionsupprimeradresse

    SHAFFAELE :: closed in a room, my imagination becomes the universe, and the rest of the world is missing out +J’ouvris une paupière lourde, la tête à demi plongée dans mon oreiller, et j’attendis quelques secondes que le flou ambiant se dissipe pour contempler, derrière la barrière de mes cils, un recoin de la chambre. Je finis par refermer les yeux, bien décidé à dormir jusqu’à la nuit tombée. C’était l’été, et l’été avait toujours eu une saveur particulière. La liberté. Pendant deux mois, nous, petits privilégiés de ce monde, n’avions rien de mieux à faire que de nous laisser porter par le flot ininterrompu de soirées, de sillonner les quatre coins du globe, des billets de cent plein les poches, à vagabonder d’un lieu hype à l’autre à bord de jets de sociétés ou de jets privés. Encore que beaucoup d’entre nous étaient déjà nantis d’une liberté quasi-totale en temps normal – ce qui n’était pas complètement mon cas, du fait de la présence relativement proche de ma famille qui planait sur la région de Boston. L’année scolaire consistait pour la plupart à faire acte de présence, et de se mettre des races sur les fêtes du campus bien plus souvent que leurs corps pouvaient le supporter. En ce qui me concernait, ces deux mois de vacances étaient les premiers où je ne passais pas au minimum trois semaines avec la famille. Cette année, pas d’Italie. Depuis l’accident de l’an dernier, j’évitais mon pays natal, comme si par magie, le steward du jet de mon père allait s’exclamer à l’entrée du tarmac « Attendez, vous allez être déféré ». C’était débile, mais la superstition prenait le dessus sur la logique dans ce cas précis, chose qui ne m’arrivait d’ordinaire jamais. Mon père m’avait intimé de faire profil bas, et j’avais comme toujours obtempéré. Je m’étais donc contenté du Summer Camp, Harvard version été, encore plus d’alcool, encore moins de fringues, le bonheur quand on n’avait pas la moindre envie de se prendre la tête avec des questions existentielles. Je me réveillais en général en milieu de journée, la tête dans un étau, l’estomac en vrac, mais même ces sensations que la plupart des gens considéraient comme atroces étaient pour moi un gage de vacances réussies. J’avais derrière moi des années de pratique en matière d’alcool, et elles commençaient à porter leur fruit. La fiesta de la veille s’était achevée tard dans la matinée, et je peinais à retrouver mes esprits, sans doute car je n’avais pas encore une bonne raison de le faire. Je savais qu’une fille dormait de l’autre côté de mon lit, mais se rappeler de son nom ou de sa tête était trop me demander, pour la simple et bonne raison que ça changeait souvent, et que j’étais pour l’instant incapable d’évaluer l’heure, ou plutôt le moment de la journée, où nous pouvions bien être. Je faisais partie de ces rares personnes que leur horloge biologique ne torturait que très rarement. En temps normal, ça se révélait assez pratique de ne pas être torturé par le besoin primaire de s’alimenter, mais en l’occurrence, ça n’aidait pas toujours. Je ne mangeais pratiquement pas, ou très peu souvent. Un repas par jour me suffisait et encore, l’appétit était rare. Pas moyen donc de savoir s’il était midi ou dix-huit heures, vu que mon estomac devait encore contenir les restes d’alcool de la veille. Je décidais que cela n’avait pas d’importance. La fille d’à côté partirait quand ça lui plairait, et moi je n’avais de toute façon rien de mieux à faire que de reposer mon sac d’os pour ce soir, et répéter indéfiniment jusqu’à la fin de l’été ce cercle infini qui constituait le mode de vie de la génération Y. La fille d’à côté me secoua l’épaule, me forçant à émerger du demi-sommeil dans lequel je replongeais déjà. « Y’a quelqu’un qui t’appelle », marmonna-t-elle. Je poussai un grognement, avant d’entendre à mon tour un écho lointain et vaguement familier surgir depuis le couloir. « Raffie, ouvre ! C'est ... urgent ! VITE ! J'suis toute nue, j'ai perdue les clés de ma chambre ! » Je me redressai dans mon lit, engourdi, et finis par géolocaliser néanmoins la chemise que je devais porter la veille. Je me contentai de la nouer autour de mes hanches pour éviter de me retrouver, moi, à poil au milieu du couloir. Battant des paupières, encore lourdes, j’ouvris la porte pour découvrir Shai, bel et bien vêtue, en train de s’exciter sur la porte d’à côté. « Shai ? Mais qu’est-ce que tu fous bordel ? », demandais-je en plissant les yeux. Je lançai un coup d’œil par-dessus mon épaule, et distinguai une silhouette vaguement floue sortir du lit avec mauvaise grâce pour se diriger vers la salle de bain. « Quelqu’un est mort ou quoi ? », marmonnai-je, tout en sachant cependant que son large sourire était la preuve du contraire.

    Permission de ce forum:
    Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum