Les heures d'avion s'enchaînent et se ressemblent. J'ai mal, je sers les dents et les poings pour ne pas hurler et frapper dans quelqu'un. Les anti-douleurs ? J'y vais au minimum. J'essaye de ne pas en prendre à vrai dire mais c'est plus difficile que ce que j'aurais cru. Une petite pilule et une vague de douceur... Mais je m'y refuse. J'ai tellement eu de mal à arrêter l'année dernière qu'il m'est impossible de foutre un comprimé dans la bouche, pas plus de quinze jours après l'agression. Le trajet de l'aéroport jusqu'à mon appartement est difficile. Je demande à ce qu'on monte mes affaires et qu'on m'emmène au poste de police dans la foulée. Je suis explosée, fatiguée, amorphe par les heures de voyage, les fuseaux horaires que j'ai traversé dans un sens puis dans l'autre. M'évader, fuir, penser à moi. Voilà ce que je devais faire. Je prends mon kimono noir et rose et file à nouveau dans le taxi qui m'emmène au poste. Quelques billets donnés au professionnel et je sortais tant bien que mal du véhicule. Béquilles en mains, je pousse la porte du poste et monte les quelques marches avec difficultés. Une fois que j'arrive face à l'accueil, je soupire fortement. Je dois être pas mal rouge, sous mes dernières marques visibles. " Bonjour " Soufflais-je à l'agent de police devant moi. " Monsieur Cooper est là ? " Demandais-je simplement. Ce type est un fana de boulot, forcément qu'il est là. On m'invite à me mettre assise sur la chaise derrière et j'y vais sans trop ronchonner, souriant à quelques agents qui étaient sur mon cas il y a neuf mois de ça. Des banalités échangées, rien de bien passionnant quoi...

He said, if you dare, come a little closer and i get burn.
ft. KYLA & CLAY

De temps à autres mes doigts quittent subitement le clavier de mon pc pour aller vadrouiller sur l'écran tactile de mon Smartphone laissé de coté. C'est un geste que je répète inconsciemment toutes les demi-heure environ, trop arrogant pour, comme certains, disposer le cliché de sa dernière écho à la vue du premier venu. Il est sur et certain que les secrétaires des bureaux avoisinants trouveraient ce prétexte pour venir taper la conversation quant à cet heureux évènement et perdre leur temps futilement. Et qu'est-ce que je pourrais leur dire? Ah oui: je suis très content. Sauf que comme pour ma famille, j'ai laissé les collègues dans une parfaite ignorance faute de les voir s'étonner qu'un chrétien pratiquant s'amuse avant le mariage à mettre en cloque sa compagne... Et les convenances... Bref, une fois de nouveau concentré sur le rapport d'un incident survenu tantôt dans la banlieue Est, mon attention est néanmoins captée par l'intervention soudaine d'un subordonné se penchant contre ma porte restée entrouverte. " Une jeune femme vous demande à l'accueil ". Une fois de plus et par pur réflexe mes doigts vont déverrouiller l'écran pour vérifier de l'absence d'un appel des fois qu'Anna aurait essayé de me joindre vainement. Rien. Je dévisage donc le sous-officier avant de posément le questionner sur l'identité de la personne qui croit pouvoir si aisément me déranger. " Elle ne m'a pas donné de nom, désolé mon Lieutenant." Espèce d'abruti, tu fais patienter une inconnue qui pourrait peut-être tous nous faire sauter. Ce manque de professionnalisme me dérange, je ne sais pourquoi de plus en plus, surtout depuis la mutation de Jimenez. C'est à croire qu'il était, malgré son air stupide et niais, encore le seul à pouvoir remonter le niveau de sa brigade.
Silencieusement je me félicite de n'être alors qu'un locataire des lieux, dépendant d'un autre secteur que le leur. " Bien. Elle reviendra demain." Parce que je n'ai nulle envie d'obéir aux caprices d'une hystérique même pas foutue de se présenter. " Je m'excuse mais vu son état... " Insistant en plus de çà. Mais ce dernier détail néanmoins a le don d'attiser ma curiosité. " Soit faites-la monter " jusqu'ici, au premier, sans pitié.

J'avais besoin de m'évader, de me vider la tête. J'avais laissé Cole en Angleterre, à l'aéroport. Trop tard. Il était encore arrivé trop tard. Et j'avais beau l'aimer comme une tarée, le laisser m'approcher après tout ça, je me refusais à craquer. Tel l'arbuste dans les fables de La Fontaine, je plie mais ne romps pas. Enfin, pas pour le moment parce que rien ne me dit que je ne vais pas finir par craquer. Je crois les doigts. Et plus que ça même parce que ma bonne volonté ne fera pas tout, pour le coup. Arrivée au poste, je demande rapidement Clay et j'espère qu'il est là. Bourru de travail, forcément qu'il est là. Sauf si c'est son jour de repos. Manquerait plus que ça... Que j'ai fais tout ce chemin avec ma jambe qui me fait mal, pour rien. Je m'assois comme demandé et quelqu'un revient rapidement vers moi. Un sourire sur le visage, la jeune femme m'indique que je peux monter voir Lieutenant Cooper. Ça me fait doucement sourire qu'elle l'appelle comme ça, la classe quoi. Je me relève doucement et file vers les escaliers. " Il est pas galant pour un sous celui là " Riais-je en montant tant bien que mal toutes ces marches. J'ai l'impression d'avoir gravi le mont Everest. Les marches, pour une genou défoncé, c'est vraiment pas l'idée du siècle. J'avance et frappe à la porte déjà légèrement ouverte. " Lieutenant Cooper " Soufflais-je avec un sourire sur le visage. " C'est comme ça qu'on reçoit les handicapés ? " Demandais-je en plantant mes poings sur mes hanches.

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Toujours les yeux rivés sur les derniers dossiers qu'il me faut compiler avant de passer à une tache un peu moins ingrate, je reste encore quelques secondes sur le cas de cet homme marié qui a retrouvé chez lui son épouse en agréable compagnie et l'a molestée, femme battue, loin d'être un cas isolé, qui a osé porter plainte par la suite. Les gens n'ont vraiment plus honte de rien de nos jours et j'en suis à me demander si je pourrais, moi aussi, avoir la main un peu trop leste durant l'un des mes accès de colère. Je ne le pense sincèrement pas puisque je n'en ai jamais ressentit le désir jusque là malgré de nombreuses disputes avec Anna mais qui sait... Je suis pour le moment plutôt celui qui s'est pris un coup dans les joyeuses faute d'avoir été un peu trop insistant, intrusif lorsqu'elle voulait regagner son logement.

Le dossier est vivement refermé, la page tournée tout comme le sont mes pensées lorsqu'une voix entame ma concentration. " Lieutenant Cooper. C'est comme ça qu'on reçoit les handicapés ? " Ce timbre de voix si familier me fait immédiatement relever le regard et je découvre celle qui vient de s'annoncer à ma porte, béquilles dans une main tandis que l'autre se pose sur sa hanche. D'après ses derniers textos, je m'attendais à pire, bien pire lorsqu'elle m'avait dit s'être faite frappée. Alors d'une main, le nœud de ma cravate est délassé afin de retrouver un peu d'aisance tandis que je me lève - question de savoir-vivre même si je ne suis pas de ces milieux friqués où il fait bon vivre, ou pas à en croire les récents évènements - et lui propose d'une autre la chaise qui me fait face. " Juste les enquiquineuses qui ne se présentent pas. Entre. " Souriant pour changer, je me rassois et la juge de la tête aux pieds, muettement hilare - même si ce n'est drôle je le sais - de sa mésaventure. " A cette heure je ne prends ni plainte ni main courante... " Hors de question d'ouvrir un autre dossier ce soir, surtout pour son court sur pattes anglais à qui elle doit d'être dans cet état. Cela dit, je doute très fortement que Kyla ne se soit déplacée dans ce but sans m'en avertir au préalable. " Visite de courtoisie? Ou tu désires encore demander une garde rapprochée? "

Ça me tirait de partout mais je faisais avec. Pas trop le choix de toute façon. J'avais appris à contrôler mes douleurs, à faire avec, à serrer les dents au point de me déboiter la mâchoire plutôt que de prendre quoi que ce soit. Et j'avais un sacré système immunitaire parce que je cicatrisais rapidement, peut être même trop rapidement. Et puis, je me poussais à bout pour être en forme pour la rentrer. Monter les escaliers était quand même une corvée et, une fois en haut, je sentais la sueur perler sur son front et dans ma nuque sous ma masse de cheveux. C'est bien quelque chose qui me dégoûte. " Oui c'est vrai que j'aurais pu donner mon nom " Soufflais-je en haussant les épaules alors que je m'installais sur la chaise qu'il me présentait. Soupirant légèrement, je le fixais, tentant de voir si quelque chose avait changé chez lui, sur lui. Après tout, il m'avait annoncé attendre un enfant - enfin sa compagne - et je sais pas, peut être qu'il ferait comme la maman, il prendrait des kilos ! Mais non. Il est nickel le petit. Toujours au plus haut de sa forme. Quand il parlait de plainte ou mains courantes, je levais les yeux au ciel. Je ne l'avais pas fais au Canada, je ne le ferais pas ici. Je voulais laisser ça derrière moi et c'était déjà bien assez difficile comme ça. " J'avais envie de te voir " Lâchais-je simplement en attrapant un trombone sur son bureau et en commençant à jouer avec. " Et j'avais pas envie d'être seule en rentrant " Soufflais-je un peu plus timidement. Je n'avais aucune envie d'être seule mais tous mes amis étaient à Cape Breton, j'avais demandé à Cole de rester en Angleterre donc bon... Je soupire légèrement et repose mes yeux sur lui. " Alors, comment tu vas depuis mon départ ? " Depuis mon anniversaire à vrai dire. Je ne l'avais pas vu depuis le bal même, c'est pour dire ! " Ça va ? Je suis pas trop moche ? " Demandais-je en riant. Après toutes ces heures d'avion et ce peu d'heures de sommeil je devais être hideuse mais bon.

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" Oui c'est vrai que j'aurais pu donner mon nom " La politesse Kyla, la politesse bien que tous ici, ou presque, te connaissent... " J'avais envie de te voir " Surpris par l’aveu, mes arcades se soulèvent au même instant que mes lèvres se desserrent. Mais ce masque disparait au détriment d'un autre plus sévère lorsqu'elle empoigne l'un de mes effets personnels sur mon plan de travail que j'avais pourtant pris le soin de... ranger. De ses doigts fins et délicats elle vient de semer le chaos dans mon petit bordel soigné.

" Et j'avais pas envie d'être seule en rentrant " Ses mots filent d'un oreille à l'autre tandis que je l'observe en train de triturer l'objet métallique qui m'est d'ordinaire d'une grande utilité. J'en ai des tonnes là, dans une boite à coté, mais cela dit je ne peux le lâcher du regard, perturbé par ses ongles qui pourraient d'un seul geste le déformer. " Oui oui... " Et plus ils se jouent du métal et plus je sens l'inévitable se rapprocher, le moment où elle finira par le bousiller de ses petits doigts manucurés. " Alors, comment tu vas depuis mon départ ? " Départ? Ah oui c'est vrai, Cap Breton, Angleterre, elle en a fait du chemin depuis notre dernière entrevue sur le campus. Et il est clair qu'elle n'a plus rien de cette étudiante soigneusement apprêtée que j'ai cru entrapercevoir au bal de l'université. Quant à sa question, elle mérite réflexion et croisant mes doigts, coudes plantés à même mon plan de travail, je m'évertue à rester assez subjectif sur la réponse donnée. " Rien de très nouveau depuis ton texto. "  Je garderai pour moi le fait qu'Anna ai tout perdu, cela ne la regarde pas. Et pour le reste, je suppose que ce n'est que par politesse qu'elle me demande de mes nouvelles avant de vouloir parler d'elle, réaction typiquement féminine et ce pourquoi je préfère me taire. " Ça va ? Je suis pas trop moche ? " Nous y voilà... Il va me falloir l'écouter. Mais pour l'heure, le temps s'est arrêté sur ce trombone qu'elle cherche involontairement à fusiller, hypothèse qui tend à se confirmer, j'en gagerai parce que je crois déjà que sa patte est arquée. Brusquement je me redresse et m'incline au-dessus du bureau, récupère doucement mon bien avant que l'irréparable ne se produise et d'ajouter tout sourire: " Disons que.... pour Halloween, t'es parée. " Le trombone est aussitôt rangé avec ses semblables, dans cette boite calfeutrée. " Et si tu m'expliquais...."comment c'est arrivé? " Café? "

Le trombone en mains, je joue avec. J'ai besoin d'occuper mes mains, j'ai besoin de fixer ce petit bout de métal avant de péter un câble. Je suis bien plus faible que ce que je voudrais faire croire à tout le monde. J'aimerais tellement être cette femme forte qui a la tête haute et tout ça, qui prend tout avec facilité mais je n'y arrive pas. Je repense à Cole à ce moment même, je repense au fait qu'il est quelque part en Angleterre et que moi, je suis là, usée, fatiguée et seule. Terriblement seule, horriblement seule. Je déteste ça putain. Je me suis habituée à la présence de quelqu'un avec moi depuis début juillet et c'est difficile. Moi qui adorait la solitude, voilà que j'en viens à détester ça. Ce putain d'anglais m'a définitivement changé. Et ce, plus que je ne l'aurais souhaité. Je tente de prendre de ses nouvelles. Sa petite amie, son enfant en chemin. C'est bien ce qu'il m'a dit non ? Mais Clay, égal à lui même, reste évasif. Je fronce les sourcils et pince les lèvres quand il attrape le trombone entre mes doigts. " Eh " Soufflais-je en le regardant. C'est rien, c'est qu'un petit bout de métal là. J'ai besoin de quelque chose pour m'occuper. Et plus qu'une discussion. " Je suis trop sexy pour Halloween " Lâchais-je en souriant légèrement. Ça me tire par ci par là mais j'ai appris à faire avec la douleur. Je crois que j'aurais toujours mal, même quand je n'aurais absolument plus rien. " Non juste de l'eau s'il te plait " Soufflais-je en me tournant pour le suivre du regard. Il doit bien avoir ça non, de l'eau ? Je soupire et m'effondre sur mon siège. Mon dos se voute, j'ai la tête basse et je ferme les yeux quelques secondes. " Et bien... J'ai été le punching ball des hommes de Dimitri " Lâchais-je simplement sans le regarder. " J'ai... Je suis en couple avec Cole depuis le début du mois dernier et, si tu veux, y a quelques semaines de ça, il s'est fait passer pour Dante pour draguer une nana " Mon coeur se serre légèrement. Ça va aller, on y croit. " Je pense que les hommes de Dimitri surveillait un peu les personnes proches de moi. Je pense que ça lui plait pas que je tombe sous le charme d'un autre à peine six mois après notre histoire... " Je le regarde et hausse les épaules. " Dante est pas tout clair, il... " Je ne peux pas en parler à Clay. " Bref, ces empotés ont confondu les deux hommes et ils me sont tombés dessus un soir alors que je rentrais de soirée. Ils ont laissé une photo de Cole et moi entrain de s'embrasser avec une croix sur son visage et un petit mot derrière. Choisis mieux tes petits-amis. " C'était digne d'un film tout ça ! " J'ai pas cherché à comprendre. J'ai pas porté plainte et je ne le ferai pas. Je veux oublier ce qu'ils m'ont fait et je suis bien heureuse qu'ils ne soient pas allés plus loin " Soufflais-je à voix basse. Ça aurait pu être tellement pire putain...

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" Je suis trop sexy pour Halloween " Les traits soudainement froncés suite à cette affirmation, je me permets de mon coté d'en douter légèrement mais après tout, c'est vrai, tout est relatif comme l'est également la beauté. Et les gouts, ma foi.... Ca se discute. " Non juste de l'eau s'il te plait " Je me lève alors pour aller m'enquérir de ce que ma gorge et mon cerveau réclament, dose de caféine ardemment souhaitée faute de mieux, faute d'un quelconque regain de vitalité même si Kyla transforme ces minutes de par sa simple présence en détente improvisée. Et derrière je l'entends s'écraser contre le dossier, se caler dans un bruit feutré avant de me servir sur un plateau les raisons de son agression. " Et bien... J'ai été le punching ball des hommes de Dimitri ". La main sur la cafetière, je songe à ce dernier mot. " Dimitri..." Cela faisait bien longtemps qu'il n'avait pas fait parler de lui. " J'ai... Je suis en couple avec Cole" Et le récipient en verre où stagnait le marc de café retiédit se redresse pour ne plus remplir la tasse que je tiens dans l'autre main, relativisant soudainement sur son aveu. Encore lui...Évidemment.  " depuis le début du mois dernier et, si tu veux, y a quelques semaines de ça, il s'est fait passer pour Dante pour draguer une nana " Et elle continue de lui courir après, aveuglée par la stupidité des jeunes filles décérébrées sous le joug de ce sentiment singulier. " Je pense que les hommes de Dimitri surveillait un peu les personnes proches de moi. Je pense que ça lui plait pas que je tombe sous le charme d'un autre à peine six mois après notre histoire... " Elle m'en dira tant. Le café finit par couler et c'est une tasse à demi remplie qui trouve sa place sur la commode pendant que je recherche dans le tiroir du dessous la bouteille d'eau minérale qui m'a précédemment permis de remplir le réservoir. Un gobelet en plastique... parce que le service n'a plus vraiment les moyens de se payer des mugs estampillés, et le tout lui est gentiment proposé, déposé sous son nez. " Dante est pas tout clair, il... " Il?  Il a fourré son nez dans des affaires auxquelles tout homme censé n'aurait du s'intéresser. Sa famille, je la connais ou en ai déjà entendu parler. " Bref, ces empotés ont confondu les deux hommes et ils me sont tombés dessus un soir alors que je rentrais de soirée. Ils ont laissé une photo de Cole et moi entrain de s'embrasser avec une croix sur son visage et un petit mot derrière. Choisis mieux tes petits-amis. " Et retournant chercher ma tasse laissée de coté avant de reprendre place face à elle, j'essaye de comprendre les faits. " Donc ... Ils ont pris Cole pour Dante. " Très étrange puisque dans ce milieu, chacun se connait et Dimitri doit savoir à quoi ressemble le fils prodigue de la famille qui tend à l'évincer. Et si lui connait les traits de Basini, ses hommes aussi, forcément, à moins de ne les avoir bien préparés ce qui prouve de la piètre qualité de son organisation. " J'ai pas cherché à comprendre. J'ai pas porté plainte et je ne le ferai pas. Je veux oublier ce qu'ils m'ont fait et je suis bien heureuse qu'ils ne soient pas allés plus loin ". La cuillère s'est arrêtée de tourner le temps de ma réflexion et reprend finalement son cours, gravite en un cercle parfait dans le liquide à l’arôme corsé. " Pourtant il y a de fortes chances qu'ils recommencent ".

Une gorgée, pas plus, avant de la dévisager." Dès que la jalousie de Dimitri se sera à nouveau réveillée." Cole ne lui apportera que des problèmes et ce n'est pas faute d'avoir essayé de le lui faire imprimer. Aveuglée encore malgré les coups reçus, j'ignore comment elle fait pour continuer à se pavaner à ses cotés en portant de telles œillères. Et en ce qui concerne Dante, moins j'en sais et moins notre amitié sera lésée parce que je ne tiens pas particulièrement à rentrer en conflit avec lui et sa famille qui m'ont fut un temps soutenu.