Dimanche vingt-quatre juillet. Un jour banal, semblable à tous les autres jours de la semaine et de ce summer camp, même pour Jules qui fêtait pourtant son vingt-cinquième anniversaire aujourd'hui. Ou un quart de siècle, si vous préférez, mais bref, ça ne changeait absolument rien pour le jeune homme de toute façon. Il n'avait rien prévu pour marquer l’événement, chose assez étonnante venant de la part d'un mather me direz-vous. Non, son goût pour les soirées et l'amusement ne lui était pas passé, c'est juste que, organiser une fête en son honneur, ça ne lui disait trop rien. Pas assez orgueilleux pour ça, le De Lacroix. Alors ce serait une journée tout à fait normale, puisqu'il n'attendait absolument rien de personne. Ça pouvait paraître étrange mais puisque Jules n'aimait pas particulièrement parler de lui ou se mettre trop en avant, fêter son anniversaire n'était pas quelque chose qui faisait partie de ses habitudes. Moins les gens étaient au courant sur le sujet, mieux il se portait. Même si recevoir un message de ses amis lui faisait plaisir et qu'il n'allait pas dire le contraire, il restait quand même assez discret là-dessus. Ana lui avait donné rendez-vous au parking de l'hôtel pour qu'ils se voient et ça lui convenait parfaitement. Passer un peu de temps avec ses proches, c'était largement mieux que de danser avec tout un tas d'inconnus ayant répondu présent juste pour l'alcool et la musique. C'est donc à l'heure convenue que le mather fit son apparition, sans être tellement en avance mais sans être en retard non plus. Un exploit. Jetant un bref coup d'oeil autour de lui, il se posa sur le capot d'une voiture, les mains dans les poches de son jean, en attendant l'arrivée de la blonde.

Aujourd'hui, c'était l'anniversaire de mon Jules. C'était important d'insister sur le mon. Ces derniers temps, nous avions eu beaucoup de dispute à ce propos. Petit souci "d'appartenance" dans notre relation, de dialogue aussi. À force de faire des câlins sous la couette avec le jeune homme, j'avais eu envie d'être la seule, la privilégiée du lit. Évidemment, je ne m'arrêtais pas là, c'était le lit, puis ensuite c'était la semaine et puis pour la vie. Je ne voulais pas le voir avec une autre femme. Je ne pouvais pas en réalité, je détestais ça. J'étais jalouse. Pour la première fois de ma vie, j'étais jalouse et possessive avec Jules et malgré les disputes, nous continuions sur cette pente glissante, essayant de ne pas trop penser à ce qu'il y aura à l'arrivée. Je voulais juste profiter de ces instants avec Jules. Profiter de l'attention qu'il me donnait. Et aujourd'hui, c'était son anniversaire, alors ça allait être à moi de lui offrir toute mon attention. C'est pourquoi je lui avais donné rendez-vous sur le parking de l'hôtel. J'arrivais à l'heure à bord d'une vieille et belle mustang cabriolet que j'avais loué pour l'occasion. S'il était gentil, j'allais le laisser conduire. Je m'arrêtais à son niveau, le regardant par-dessus mes lunettes de soleil, un sourire aux lèvres. « Salut beau brun, vous montez ? » demandais-je d'un air aguicheur.

Se donner rendez-vous sur le parking, ça n'avait rien de tellement glamour mais pourtant Jules avait accepté sans en demander davantage, même s'il ne se doutait pas une seule seconde de ce que la blonde pouvait avoir en tête. Et s'il s'attendait à la voir arriver à pieds, depuis son hôtel ou des alentours, ce fut tout le contraire. Une mustang décapotable qui s'arrêta juste sous son nez, ah ça pour une surprise, c'en était une. Et une bonne, en plus de cela, si bien qu'un sourire vint naturellement illuminer le visage du jeune homme qui s'approcha un peu de la voiture. "Hum, je ne sais pas... On m'a toujours dit de me méfier des inconnus..." dit-il en faisant mine d'hésite, avant de reprendre, d'un air amusé : "Mais je suppose que je peux faire une exception pour cette fois." Il lui lança un regard malicieux avant de s"asseoir à l'intérieur du véhicule, en passant bien entendu par-dessus la portière. Jules ne savait pas du tout où  la blonde avait bien pu trouver cette voiture ni même si elle l'avait volée - ahah non quand même pas - mais cet instant donnait vraiment l'impression d'être à la fin d'un blockbuster, lors de l'happy ending où le héros s'enfuit avec sa bimbo sillonner les routes vers un endroit de rêve. Et pourtant, dans leur cas, ça ne faisait que commencer. "Alors, où est-ce qu'on va ?" demanda-t-il en tournant la tête vers Ana, un sourire aux lèvres, curieux de savoir ce qu'elle avait en tête.

Je n'étais pas du genre à dire que j'avais de l'argent. D'un parce que ce n'était pas mon argent, mais celui de mes parents et de deux, parce que ce n'était tout simplement pas dans ma nature. Par contre, je ne cachais pas que j'avais une jolie garde-robe, un bel appartement bien fourni et ça se voyait clairement que je ne manquais de rien. Je n'étais pas du genre à montrer tout cela, sauf aujourd'hui. C'était l'anniversaire de Jules et je voulais qu'il s'en souvienne. À commencer par la mustang que j'avais loué pour l'occasion. J'étais certaine que ça allait lui faire plaisir de conduire une si belle voiture au retour. Mais là, c'était moi derrière le volant parce qu'il n'avais aucune idée de où nous allions. « Hum, je ne sais pas... On m'a toujours dit de me méfier des inconnus... Mais je suppose que je peux faire une exception pour cette fois. ». Un large sourire aux lèvres, je le laisse monter à bord. « Je te kidnappe de toute façon... ». Ouais il n'avait pas le choix. Je me penchais vers lui pour lui faire un baiser à la commissure de ses lèvres avant de reprendre la route. « Alors, où est-ce qu'on va ? » Je lui jetais un petit coup d’œil avant de commencer. « On va aller dans un bel endroit où on sera juste tous les deux... ». J'étais d'humeur romantique avec mon "ami". Quelques minutes plus tard, je garais la voiture, en sortais et attrapais un plaid, découvrant un panier remplit de nourriture que je laissais à Jules parce que de nous deux, c'est lui qui avait de la force. Non, vous ne rêvez pas, c'était pique-nique en haut des falaises, donnant une vue imprenable sur la mer et le soleil qui allait se coucher. « Ton cadeau est dans ma chambre d'hôtel, tu es donc obligé de repartir avec moi ce soir... » lui confiais-je en étalant le plaide au sol. « En attendant, on va prendre notre temps et on va pique-niquer. » Et il y avait de tout dans mon panier. Du champagne, des bières, des amuses-bouches, des chips, des fruits. C'était un apéro dînatoire en quelque sorte.

Ana était d'humeur mystérieuse ce soir et le mather ne mit pas très longtemps avant de comprendre que cela ne servirait à rien de lui poser davantage de questions puisqu'il n'aurait de réponses qu'en temps et en heure. Un bel endroit où ils ne seraient que tous les deux... Franchement, c'était prometteur mais ça n'aidait pas vraiment à deviner la destination. Déjà qu'il ne connaissait pas la région à part les alentours de l'hôtel et encore... Mais soit, tant pis, ça le faisait sourire de toute façon. Et à l'air malicieux qu'il affichait, on avait plutôt l'impression que c'était lui qui cachait quelque chose alors que, pas du tout. Jules n'était pas tellement doué pour ce qui était de faire des surprises ou même faire des cadeaux et c'était pour cette même raison qu'il n'aimait pas particulièrement que l'on se démène pour lui. Ce qui était pourtant le cas d'Anastasia aujourd'hui. Ça lui faisait plaisir mais il avait surtout le sentiment de ne pas en mériter autant. "Un pique-nique ? T'es sérieuse ?" lâcha-t-il sur le ton de la rigolade après être sorti de la voiture une fois qu'ils furent arrivés au fameux endroit. Ça le faisait rire, parce qu'il n'en avait jamais fait de toute sa vie, c'était son premier pique-nique et maintenant il avait l'impression d'être dans un de ces vieux films à l'eau de rose. Le mather ne savait pas ce qui le surprenait entre ça et la voiture mais ce dont il était certain, c'est que la blonde était plus romantique qu'il ne l'aurait cru. Décidément, ce soir elle ne cessait de l'impressionner. En tout cas, pour ce qui était du lieu, on pouvait dire qu'elle avait très bien choisi, il fallait l'avouer. Jules laissa son regard se perdre au loin en observant le paysage tandis qu'il récupérait le panier de nourriture. "Ne dis pas ça, tu me donnes déjà envie de passer au dessert." Et il ne parlait pas de gâteaux ni d'autres pâtisseries. Laissant le panier sur le sol, il s'approcha de la jeune femme, posant délicatement ses mains autour de sa taille avant de l'embrasser. Et pas juste sur la commissure des lèvres. "Mais je n'avais pas l'intention d'aller ailleurs de toute façon." Jules ne savait pas de quel genre de cadeau elle parlait mais selon lui, la Reynolds en avait déjà fait suffisamment. Il ne méritait vraiment pas qu'elle en fasse autant, juste pour lui mais ça, il se retenait de le lui dire pour l'instant, au risque de gâcher le moment présent.

Autant le dire très clairement, j'avais sorti le grand jeu pour l'anniversaire de Jules. J'avais loué une belle voiture afin de nous rendre sur les côtes de la Nouvelle-Ecosse et j'avais préparé un panier de nourriture pour faire un pique-nique sur les falaises afin d'assister au coucher de soleil. C'était mon moment romantique avec Jules et peut-être que ça me donnera du courage pour lui parler de nous deux. J'en savais trop rien... Avions nous des choses à nous dire au moins ? Fallait-il le faire ? Je crois que le mieux restait de laisser passer la soirée et peut-être que des occasions se présenteront. Une fois la voiture garée, je lui demandais de porter le panier en lui révélant la surprise de ce soir. C'était donc un pique-nique. Je n'avais jamais fait ça, sauf peut-être avec ma famille. Mais surtout pas avec un garçon. « Oui » lui répondais-je simplement, un large sourire aux lèvres. Je ne pouvais pas être plus sérieuse. Une ou deux minutes de marche plus tard, nous étions au bon endroit et je pouvais enfin étaler le plaid par terre. La vue était parfaite, à couper le souffle. Je lui annonce ensuite que son véritable cadeau est dans ma chambre d’hôtel et qu'il n'aurait donc pas d'autre choix que de terminer cette soirée dans mon lit ma chambre. Un large sourire illumine mon visage en l'écoutant et je n'ai pas le temps de dire quoi que ce soit que Jules a déjà ses mains posées sur mes hanches, en train de m'embrasser. J'étais surprise de cette spontanéité et plus nous avancions dans la même direction lui et moi, plus je commençais à me dire que nous n'avions plus rien des amis que nous étions au début. Il y avait presque le mot couple qui commençait à clignoter au dessus de nos têtes. « Je me sens privilégiée... » lui confiais-je en fronçant légèrement les sourcils. « .. D'être la seule personne avec qui tu partages ton anniversaire... ». C'est vrai, il était mather et il avait pas mal d'amis, il aurait très bien pu faire une grosse fête. Je me penchais doucement pour attrapais le panier et le poser sur le plaid, m'agenouillant sur le dernier. « J'espère que tu as faim ? » lui demandais-je en attrapant un raisin pour le manger.

Oui, elle était sérieuse mais ça, Jules l'avait déjà compris. Et en la voyant sourire de la sorte, il ne pouvait sourire qu'en retour, bien que cette idée de pique-nique lui paraissait assez cul-cul. Ana semblait heureuse de lui avoir préparé toutes ces surprises alors rien qu'avoir cette pensée le faisait se sentir coupable. Mais ne vous méprenez pas, il était content de tout ça, de ce rendez-vous au bord des falaises aussi, même si c'était un peu "too much" à son goût niveau romantisme. Enfin, pour une fois il savait se retenir, la fermer pour éviter de dire quelque chose de vexant sans s'en rendre compte. Surtout que ça ne le dérangeait pas de manger sur une couverture en regardant le paysage et compagnie de la belle blonde, c'est juste que ça lui donnait l'impression de quelque chose de beaucoup plus important. Qu'ils n'étaient plus que des amis privilégiés, qu'ils étaient bien plus importants l'un pour l'autre qu'ils ne le devraient. Et c'était flippant. Alors le mather préférait faire comme si c'était normal, parce que c'était son anniversaire et puis voilà. Refouler, nier les choses mais surtout les fuir, c'était ce qu'il savait faire de mieux après tout. Donc oui, Ana avait probablement raison dans ses paroles, elle était privilégie et ce, depuis le début, depuis qu'ils se connaissaient en fait mais encore une fois, il préférait faire comme s'il ne voyait pas où elle voulait en venir et la jouer modeste. "C'est un jour comme un autre..." Bon, ça c'était vrai. Pour Jules, son anniversaire ne signifiait rien de particulier. Ça pouvait paraître étonnant venant de la part d'un mather mais il ne se sentait pas trop de faire une fête, surtout avec son meilleur ami sur le départ.En fait, le De Lacroix était juste un poil compliqué. Un coup fier et à aimer avoir toute l'attention portée sur lui et puis, un autre à se dénigrer. Torturé, voilà ce qu'il était dans son esprit. Ou plutôt, c'est lui qui se torturait et depuis toujours. Les explications se trouvaient dans son passé mais encore fallait-il le connaître. En attendant, Jules passait ce jour ordinaire en compagnie de la blonde qui le rendait un peu moins banal pour ne pas dire exceptionnel. Oui, elle était privilégie et de la façon qu'elle le pensait mais ce n'était pas lui qui allait le dire. Retirant ses mains de la taille de la jeune femme pour la laisser s'installer, il vint s'asseoir à ses côtés avant de l'aider à retirer la nourriture du panier. "Je vais pas te laisser manger toute seule si c'est ce que tu veux savoir." Il lui lança un regard malicieux en souriant avant de s'emparer de la bouteille de champagne bien visible ainsi que deux coupes. "Tu ne fais vraiment pas les choses à moitié." C'était le cas de le dire, Ana avait sorti le grand jeu pour ce soir et à côté, Jules se sentait bien ridicule avec ses deux billets de concert qu'il lui avait offert pour aller voir son groupe préféré.

J'étais une personne très sûre de moi. Je l'avais toujours été. Vous savez du genre confiante au point d'être une meneuse, la nana qui aime prendre les choses en main. Plus le temps passait et plus je me rendais compte que ma relation avec Jules (du moins, appelez cela comme vous voulez) me forçait à me comporter d'une toute autre manière. Je l'observais, j'essayais de comprendre comment il fonctionnait et je me rendais compte avec le temps que j'étais obligée de me plier parfois pour éviter le conflit. Jules était du genre à se laisser aller, très naturellement, de manière spontanée. Il se laissait aller et je voyais bien dans ses yeux qu'il était heureux. Son sourire de gamin en voyant la voiture, la façon dont il s'est perdu dans la contemplation des lieux et puis, la façon dont il m'a attrapé pour m'embrasser sur la bouche alors qu'il aurait très bien pu se contenter de la commissure. Tout semblait aller pour le mieux, il se laissait porter et à ma grande satisfaction, il me laissait faire les choses. C'était toujours comme ça. Du moins, au début. Oui, ça c'était pendant les premières minutes, la première heure peut-être et d'un coup, c'était comme s'il prenait conscience que ce qu'il était en train de faire. Il se redressait presque, il prenait des distances à la limite de dresser un mur entre nous me renvoyant à coup de pied dans la friendzone. Il avait toujours un sourire aux lèvres, mais ce n'était plus le même. Il devenait froid et distant, un sourire moqueur et là, j'avais limite l'impression qu'il allait me pointer du doigt en se moquant de mon côté romantique. Oui, nous allions pique-niquer en haut d'une falaise en observant le coucher du soleil et si cela semblait lui plaire au début, l’enthousiasme n'était plus au rendez-vous. Je décidais de laisser passer la première remarque sans rien dire. Si c'était un jour comme les autres, il avait juste à s'imaginer que je voulais sortir de la routine pour ce soir. J'esquissais tout de même un sourire par la suite, vidant le panier en osier de la nourriture qu'il comportait. « Je serais capable de te forcer à manger ... » le taquinais-je alors, profitant de se moment lunatique positif. Je le laissais gérer la bouteille de champagne tandis que je défaisais le film plastique du l'assiette de toast. « J'sais pas, j'trouvais la date d'aujourd'hui sympa pour sortir un jour ordinaire de sa routine ... » Humour, humour.

Un moment tel que celui-ci, si spécial et juste en son honneur, c'était exactement ça qui poussait le mather à être si modeste envers lui-mêle en cet instant. Parce qu'il se demandait bien ce qu'il avait pu faire de si bien pour qu'on en arrive à lui programmer la soirée parfaite. Qu'avait-il fait pour mériter que l'on s'occupe de lui de la sorte ? Rien, la voilà la réponse. Et c'est pourquoi il ne pouvait se retenir de dire à Ana qu'il ne s'agissait que d'un jour comme les autres. Mais étant à l'origine de toutes ces surprises, c'était évident qu'elle n'allait pas être d'accord avec lui. Elle avait beau ne rien dire, ne pas le contredire surtout, Jules le savait bien. Depuis le temps, il la connaissait assez pour savoir si une chose allait lui plaire ou non et ce qu'elle pouvait penser sur tel ou tel sujet. La réciproque devait probablement être vraie, également, même si ça n'empêchait les disputes devenues de plus en plus récurrentes avec le temps. Mais pas ce soir. Déjà parce qu'il n'y avait aucune raison pour que ça ne tourne mal et puis surtout car ni l'un ni l'autre n'avait envie de gâcher le moment, même si ce n'était pas le genre du mather de se montrer romantique ou de se comporter en parfait gentleman. Il allait néanmoins se prêtait au jeu et pique-niquer avec la Reynolds qui avait mis du coeur à l'ouvrage, cela pouvait se voir sur son visage. Alors ils commencèrent à déballer les affaires du panier, chaque chose donnant encore plus envie que la précédente. "Et comment tu comptes t'y prendre ?" Parce que pour forcer le De Lacroix à quelque chose, le meilleur moyen restait de négocier. Et fallait vraiment être déterminé, ou très bien le connaître pour savoir ce qui l'obligerait à accepter. Mais Ana pouvait se rassurer, il n'avait pas l'intention de faire la fine bouche. "Et t'es largement plus forte que moi pour ça..." Et que n'importe qui d'autre d'ailleurs. C'était sa manière à lui de lui dire que tout ça lui plaisait, que c'était réussi, qu'il était content. Peut-être qu'il devrait prendre exemple sur elle pour l'année prochaine parce que la blonde le méritait vraiment, contrairement à lui.

« Et comment tu comptes t'y prendre ? » Je le regardais avec hésitation, un sourire aux lèvres avant de me lancer : « Je vais mettre la nourriture sur mon corps nu » m’exclamais-je en riant de bon cœur. Ne jamais sous-estimer les capacités d'une femme quand elle veut faire ce qu'elle veut d'un homme. Le De Lacroix devrait le savoir, que malgré mes airs de sainte -en avais-je vraiment finalement, des airs de sainte ?- je pouvais me montrer redoutable. Le faire manger de force ne me faisait pas peur. Je m'appliquais à faire de son anniversaire une journée mémorable, ou soirée en tout cas. J'avais vu les choses en grands et je m'amusais à contourner les propos du jeune homme et surtout ce qu'il pense. « Et t'es largement plus forte que moi pour ça... ». Un petit sourire et nous commencions à manger en toute simplicité et complicité, profitant du panorama. C'est quand le repas fut terminé et que le coucher du soleil aussi, que je m'étais tournée vers Jules pour annoncer la suite de la soirée. « On rentre à l'hôtel ? » C'était une question autoritaire dirons-nous. C'était son anniversaire après tout, alors il faisait ce qu'il voulait, mais je me montrais insistante, comme en lui donnant les clés de la voiture.