L’article devant les yeux, évoqué en premier lieu par Mel, je déglutis difficilement. Ce n’était pas que j’avais envie de nier un présumé côté coureur… Peut être que ça serait plus simple d’ailleurs, de me faire passer pour un espèce de don Juan. Mais la vérité c’est que dans l’histoire, c’était moi qui m’étais brûlé, moi qui m’étais fait jeté. Moi qui avais avoué à mon ex copine après ses retrouvailles particulièrement caliente que je l’aimais. Je refermais la page web en soupirant et j’avais clos le sujet avec Mel, glissant malgré moi quelques justifications néanmoins. Je n’avais pas envie qu’elle ait une image ternie de moi, c’était étrange. Parce qu’au final elle avait clairement posé les choses : elle ne voulait pas d’attachement. Pas plus que Gab. Pas plus qu’Hippo. Toutes les filles qui finissaient dans mes bras semblaient m’imposer le même schéma : du sexe mais rien de plus. Je chassais ses pensées pour ne pas laisser la morosité l’emportait. Et puis j’avais envie de voir Mel. Peu de temps après, j’étais devant son cottage. « Ok, donc pas d’accueil en serviette tu disais vrai. » fis-je en prenant une moue faussement déçue avant de constater qu’elle avait une couverture dans les bras. « Mais si tu comptes d’enrouler nue dans cette couverture ça peut me plaire aussi. » ajoutai-je avec amusement. Elle m’entraina rapidement, mystérieusement dans la pénombre de la nuit et je me laissais faire, reconnaissant rapidement le golf. Je la regardais préparer son petit pique nique nocturne, annonçant ensuite le programme. Je m’installais alors sur notre plaid en commentant ce nouveau trait de caractère avec un sourire attendri : « Meleya Emerson, je te soupçonne de m’avoir menti sur ton âge… T’as pas 50 ans en vrai avoue… » Manger des bonbons sous les étoiles, y’avait pas vraiment d’âge pour ça. Les sucreries n’étaient pas réservées aux gosses. Et puis je l’aimais bien moi, son petit côté enfantin.