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ft. ANNALYNNE & CLAY

Pendant quelques secondes, le temps que ma requête chemine jusqu'aux méandres de sa réflexion, elle me détaille à son tour légèrement mesquine et abdique finalement, se trainant hors des draps qu'elle vient de tirer. Son petit jeu de jambes n'est pas sans éveiller un soudain intérêt et je me dois d'avouer être un court instant captivé par le fuselage de ces dernières qu'elle s'amuse à redessiner, me laissant désarmé face au plaisir lubrique de la contempler. Mais je n'en démoderais pas, la main toujours tendue et réclamant ce qui me revient de droit.
Alors elle se redresse et quitte la couche, vient camper sur ses positions qu'elle me fait partager d'un doigté délicatement déposé sur le textile. Ses phalanges fébriles l'effleurent lascivement tout comme mes yeux la détaillent à présent. « Soit. » Et si j'avais cru jusque là en une possible victoire de ma part, j'en perds tout espoir lorsque de ses épaules chute la fibre. Les courbes se dévoilent dont celles sur lesquelles il me plait tant de me moquer et où mon regard reste un court instant scotché jusqu'à ce que l'étoffe ne s'écrase au sol dans un bruit feutré.

Sans une forme d'explication et tandis qu'elle s'exhibe à ma vue, j'abaisse le regard vers le textile laissé à l'abandon et souffle mon agacement. C'est une forme de rébellion, très agréable je dois dire, mais que je me dois de punir d'une quelconque façon. Alors je relève les yeux vers elle dont le sourire collé aux lèvres trahit l'amusement. Dépassant ledit tissu, mes pas me conduisent à elle et la contrains à m'obéir de cette proximité forcée, de son poignet à présent prisonnier. Sans forcer plus que de raison, elle est retournée sans ménagement et est contrainte à m'obéir de ce bras replié dans son dos, mon cuir contre sa peau. " Ramasse le. " Un ordre adjuré à son oreille lorsque mes lèvres effleurent quelques unes de ses boucles détrempées venues s'y coller. Mais c'est en vain, puisque par nature - et j'aurais dû m'en douter - elle préfère de loin me contrer...

Alors résigné à aller plus loin dans ce jeu qu'elle affectionne tant, sa silhouette est ébranlée, basculée à même ce lit d'où tout a commencé, ses seins venant tout comme son visage s'enfoncer dans le velours de ces draps satinés. A quatre pattes sur un matelas défoncé, je la sens prête à se rebiffer. Et dans un mouvement très lent, voire millimétrique et rassurant, ma main descend le long de ses cuisses. " Dégueulasse hein..." Loin de là, toujours aussi chienne lubrique qu'au premier jour lorsqu'il est question de faire l'amour. L'esprit enflé par le désir du tableau dépeint sous mon regard, heureux jouisseur de cette complicité qu'elle affiche, l'effleurant du bout des doigts, j'aligne les courbes de son cul à celles de mon bassin, d'un corps tendu et dans le besoin.

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Mes actes marqués par son regard qui sur moi reste bloqué, soulignant d'une manière experte, l'impact que je viens de créer, j'ai bien du mal à contrôler ma respiration alors qu'avec son soupir irrité elle s'emballe, parce qu'il est le prélude d'un instant d'intimité envoûtant que je me félicite d'avoir amorcé. Ses iris bleutés s'inclinant en faveur du tissu jonchant sur le sol, mon sourire ne se désemplit pas, parce qu'il me connaît si bien que je le sais déjà enclin à emprunter cette route lubrique sur laquelle ont cheminé mes désirs étriqués. Nue et à sa merci, c'est avec un brin d'impatience que je m'apprête à subir sa sentence. Dans le rôle d'esclave sexuelle je ne saurai exprimer à quel point je me complais. Mais plus et encore dans celui de la compagne revêche qui n'est pas prête à écarter les cuisses afin de se faire souiller. C'est un entre deux que je sais doser, aussi bonne dans les deux personnages, connaissant à chaque nouveaux corps à corps l'art et la manière d'être une et l'autre à la fois. Alors il va encore plus loin que mes attentes, puisqu'il fend l'espace pour venir m'imposer son emprise, attrape mon bras, le bloque derrière moi, j'amorce une expiration de surprise. Prise au piège par sa main qui me retient en position de faiblesse assurée, lorsque de sa voix brusque, il vient m'ordonner ; " Ramasse le. " Mon impuissance me heurte alors que je courbe l'échine, mais ce n'est pas pour cette raison que je m'incline en faveur de cet argument. Anémique par sa force, cela n'entrave pas mes facultés à parler et à lui balancer un « Non. » sec et accompagné de gestes vains destinés à me débattre pour le forcer à me libérer.

Plongée dans mes expectations de reprendre le dessus, de le dominer, je me débats avec plus d'énergie qu'il ne le faut, j'invente à mesure des secondes de nouvelles règles à ce jeu vicieux, à cette perversité que rien ne saurait égaler. Et faute de réussite à mon ouvrage, je flanche inévitablement quand il décide de me démontrer que ma maigre poigne ne peut rivaliser avec la sienne. Cédant à son souhait alors que je craque, abdique à l'instant où mon visage et le reste se dépose avec une certaine véhémence contre lit. Genoux à terre, sans savoir ce qu'il s'apprête à faire, j'accueille non sans un tantinet de délice mélangé à ma malice la caresse que m'offre ses doigts. La chaleur de cette paume dans la longueur de mes cuisses, attendant avec empressement un autre tourment, des plus grisant. " Dégueulasse hein..." Et je ne peux plus douter d'être parfaitement à son goût, dès lors qu'il le prononce il vient se coller à mon être brûlant, et me fait entrevoir avec quelle vivacité il veut me posséder. Sa raideur appelle à  d'autres libertinages qu'il me réjouit par avance d'imaginer. Inclinant le visage sur le côté, j'exulte un soupir qui ne peut cacher mon excitation grandissante. Même si je feins toujours de me révolter.

A la frontière de me voir succomber aux perfidies que ses gestes me transcrivent, mes besoins de le ressentir aux creux de mes reins croissant de plus belle, j'use d'une assurance qu'il me faut rechercher dans les méandres qui tendent vers la jouissance, afin de me décider, à débloquer l'un de mes bras pour aller à tâtons espérer érafler la courbe de l'une de ses jambes pour lui dépeindre un dessein hargneux … comme je le voudrai avec moi. Et je le griffe, du mieux que je le peux, aussi passionnée lorsque j'apprécie être la sienne, je m'insurge d'un ; « Cooper, j'suis pas une chienne. » Prête à t'accueillir à chaque fois que tu le désires. Docile et prompte à t’obéir. Et bien que l'idée de le ressentir me prendre avec violence pour se vider en mon antre m'excite aux bords du paroxysme. Le stopper et me montrer farouche à mon maximum est quelque chose qui me paraît beaucoup plus séduisant que de lui céder directement. De nos ardeurs charnelles un meilleur tournant. Parce qu'il n'en fera qu'à sa raison, et que lorsqu'il se trouve dans cet état d'ivresse, je ne peux nier que je suis tout comme lui désireuse d'effleurer cette extase que l'on sait si bien partager. .