Alejandro avait eu une envie de faire du cheval. Cela lui arrive parfois. Faut dire qu'il a grandi dans une villa avec une écurie, sa propre monture, dont il devait prendre soin, etc. Alors de temps en temps, il va faire du cheval dans les collines du Massachusetts. Cette fois, il n'allait pas en faire avec Hazel par contre, qui était occupée ailleurs, mais plutôt avec Ruby.

Leur dernière rencontre avait plutôt été en dents de scie, à l'image de leur relation d'ailleurs. Tantôt amis, tantôt amants, ils avaient finalement rompu tout lien, elle avait disparu, avant de se recroiser par hasard. Pourquoi ne pas profiter de cette occasion pour vraiment tourner la page, passer du bon temps aussi? Alejandro était de cet avis, toujours dans cette idée aussi de devenir un homme meilleur, capable de confronter son passé et de se faire pardonner certaines fautes.

La Mexicaine avait accepté, ce qui lui avait fait plaisir et galant comme toujours, il avait suggéré de passer la prendre chez elle, sinon, ils n'avaient qu'à se rejoindre au centre d'équitation. Dans le cas où il passe la prendre, il arrive avec un brin de retard avec sa Ferrari blanche décapotable, puis ils prennent la direction du centre, où ils se rejoignent en tout les cas. L'Espagnol portait une veste de marque, avec un t-shirt en-dessous et des pantalons adéquat pour faire du cheval, rien de trop beau non plus.

-Je suis content de te voir Ruby. Ce sera une belle journée. Tu as continué à faire de l'équitation?

Elle n'avait probablement pas accès aussi facilement à des chevaux que lorsqu'elle travaillait pour les Ortega, mais on ne sait jamais. Bien sûr, comme tout semble sourire à Alejandro, il est bon cavalier. Il semble que c'est lui qui ait appris à Ruby.

-Comment va ton fiancé au fait? Vous faites un beau couple tous les deux. Enfin, c'est toi la plus belle, bien sûr, mais il a l'air d'un homme intelligent et gentil.

Ils n'avaient pas vraiment eu l'occasion d'en parler l'autre jour. Enfin, si elle est prête, ils passent s'inscrire à l'accueil, récupérer l'équipement de protection et tout, avant qu'on ne les dirige vers les écuries.

Journée d'équitation.Alejandro m’avait proposé d’aller faire du cheval. Je m’étais dit pourquoi pas, après tout nous avions beaucoup de temps perdu à rattraper. Il est vrai que lors de nos retrouvailles, nous n’avions pas vraiment eu l’occasion de discuter, préférant nous disputer. Bon ça avait été de ma faute si tout ceci s’était passé, ma rancœur avait pris le dessus, alors il était tout naturel que j’accepte. Je voulais en quelque sorte me rattraper. Il m’avait proposé de passer me prendre, j’avais accepté, cependant je ne lui avais pas donné mon adresse, voulant lui éviter de retrouver dans les quartiers pauvres de Boston et surtout parce qu’à l’heure actuelle il pensait que j’étais fiancée à mon client que j’accompagnais le soir de nos retrouvailles. Et entre nous, je ne voulais pas trop qu’il se pose des questions à mon sujet, et c’est même pour cela que j’avais pris soin d’enfiler une veste par-dessus mon débardeur pour couvrir mes hématomes qui étaient encore plus ou moins visibles. C’est donc dans l’un des quartiers chics de la ville que je lui avais donné rendez-vous et c’est dans sa Ferrari qu’il était venu me récupérer. Visiblement, il était content de me voir et le sentiment était partagé. Il me demanda alors si j’avais continué l’équitation. Il est vrai que j’en faisais beaucoup du temps où je travaillais pour la famille Ortega, c’est d’ailleurs même avec Alejandro que j’avais appris à monter un cheval. Comme quoi, autrefois, nous étions plus qu’un patron et sa domestique. J’espérais secrètement que cette journée puisse nous rapprocher comme nous avions pu l’être lorsque nous étions plus jeunes.

« Moi aussi ça me fait plaisir de te revoir… Je t’avouerais que j’en ai fait un petit peu mais autant que lorsque je travaillais pour ta famille… J’espère juste ne pas avoir perdu mes bases, mais ça doit être comme le vélo non, ça ne s’oublie pas ? »

En effet, j’avais eu l’occasion d’en faire lors de certains rendez-vous avec mes clients, mais sans plus. Bien entendu, je me gardais bien de lui dire que j’en avais fais dans le cadre de mon travail d’Escort girl, il ne manquerait plus que ça. Il prit alors des nouvelles de mon pseudo fiancé. Chose qui me fit rire nerveusement. Après tout, je n’étais pas le genre de femme à m’enfermer dans une relation, non j’étais plutôt du genre volage à aller vers qui le vent me conduisait. En bref, j’étais plus une adepte des coups d’un soir plutôt que des relations à long terme, alors c’était marrant d’entendre parler d’un fiancé.

« Merci du compliment. Il va bien… je pense… A vrai dire, nous nous sommes séparés… J’étais pas honnête avec lui et comme tu dis, oui il est très gentil, et je pense qu’il mérite mieux que moi… »

Okay je venais de lui sortir un gros mensonge, mais je ne pouvais pas lui dire qu’il s’agissait de mon fiancé juste pour cette nuit là et pour toutes les fois où il ferait appel à mes services. Et ma fierté dans tout ça hein ? Après nous être inscrits et que l’on nous ait remis les équipements, nous nous dirigions vers les box où se trouvaient les chevaux.

« Et toi ? Tu me la présentes quand ? » lui demandais-je tandis que nous étions en train de préparer nos chevaux.

Oui, j’étais persuadée qu’il voyait quelqu’un. Je sais pas ça se sentait, peut-être était-ce parce que je le connaissais plutôt bien malgré les années d’absence.

Ruby n'habitait pas si loin de chez lui, près du port. Il n'avait pas eu le temps de lui demander ce qu'elle faisait aujourd'hui, comme travail. La jeune femme avait toujours été travaillante, persévérante, le genre de personne que rien ne peut abattre. Cette ténacité qu'elle avait, il l'admirait et il était content de voir que cela avait donné des fruits pour la Latino.

En route vers le centre équestre, la jeune femme et lui discutaient d'équitation, entre autre. Inutile de dire que pour toute la journée, quand ils parlent ensemble, ils parlent espagnol han, leurs langues maternels à tous les deux, à moins que Ruby souhaite qu'il en soit autrement.

-Je pense que si, surtout si la connexion se fait bien avec la monture. On devrait pouvoir facilement te trouver une jument toute douce et tranquille.

Parce que forcément, les mâles sont plus têtes folles, quoiqu'il y ait des juments craintives. Un animal qui a peur de tout peut être aussi difficile à contrôler qu'un animal fou. Alejandro posa des questions sur le fiancé de Ruby, un peu comme ça. Faut dire qu'il l'enviait un brin. Il aurait aimé avoir une fiancé, voir être marié à ce point de sa vie, mais d'un autre côté, l'amour n'a pas toujours été au rendez-vous. Ou s'il l'a été, il n'a pas abouti.

-Oh, je suis navré de l'apprendre. Tu n'as pas besoin d'être si sévère envers toi-même, laisses les autres juger s'ils te méritent ou non. M'enfin... un grand cœur comme le tien ne saurait se limiter à un seul amour.

Le beau brun croyait Ruby, faut dire qu'il ne l'avait pas connu menteuse, au contraire. De son côté, c'est un menteur par nécessité. Ce n'est pas dans son comportement, mais ça lui arrive quoi. Tandis qu'il mettait vite son équipement, Ruby lui lançait une question qui le fit rire.

-Comment tu as deviné?

Parce qu'Alejandro est toujours en couple depuis qu'il a seize ans; fréquentant de jolies jeunes femmes de bonnes familles. Cependant, ses relations ont tendance à être plus ou moins longues et la fidélité n'est pas toujours au rendez-vous. Alejandro reste un passionné, impulsif parfois.

-Bientôt j'imagine, la prochaine fois qu'on se verra peut-être? Elle s'appelle Hazel, c'est une étudiante à Harvard, elle aussi, en archéologie et elle est plutôt douée. Elle vient de l'Afrique du Sud. Si tu trouves que j'ai de l'énergie, tu devrais la voir!

En ce moment, il filait le parfait amour. Faut dire qu'il avait fallu un certain temps avant qu'ils ne sortent ensemble et Alejandro avait même fait la gaffe de renouer avec une ex', tandis que la pauvre Hazel avait dû faire preuve de patience. Finalement, il est retourné vers elle.

Vient le moment de choisir sa monture, il le faut bien. Alejandro prend son cheval de d'habitude, il l'avait pratiquement réservé. Un beau Mustang à la crinière brune, petite tache blanche sur le front. Un cheval fringant, comme il les aime. Pour Ruby, il lui propose une belle jument blanche, tranquille comme il avait dit, mais qui est costaude comme tout. Une force tranquille en somme. Ou peut-être qu'elle aura un coup de cœur pour une autre monture.

Journée d'équitation.Passer cette journée avec Alejandro me faisait grandement plaisir. J’avoue que même si nos séparations ne s’étaient pas fait en bons termes, il m’avait énormément manqué pendant ces années d’absence. Lorsque ma mère est morte, je m’étais retrouvée seule, sans aucune famille. Disons qu’à cette période, Alejandro s’était montré très présent pour moi, beaucoup plus que ce que j’aurais pu espérer et il était devenu ma famille, en quelque sorte. D’ailleurs en y repensant, je trouvais ça vraiment dommage que notre séparation se soit faite dans de mauvaises conditions. Heureusement que malgré nos retrouvailles houleuses, nous avions fini par nous réconcilier. Et puis ce qui était bien avec lui, c’est que je pouvais parler librement l’espagnol, ma langue maternelle, sans me faire dévisager ou devoir répéter mes phrases.

Sur le chemin en direction du centre équestre, nous parlions de l’équitation. Il m’avait demandé si j’avais continué à en faire. Je lui avais répondu à l’affirmative, bien que je pensais en avoir un peu perdu les bases. Il me rassura sur le fait qu’il tâcherait de me trouver un cheval plutôt calme.

« En effet, je pense que ce serait mieux pour tout le monde » répondis-je en riant légèrement.

Il fallait mieux éviter les accidents d’autant plus que je commençais à me remettre de mon agression. Contre toute attente,, Alejandro me posa des questions sur mon fiancé. La surprise fit que je ris nerveusement. Mon premier réflexe fut de lui sortir un énorme mensonge comme quoi, nous nous étions séparés et qu’il méritait mieux qu’une personne comme moi. Comme je m’y attendais, Alejandro tentait de me remonter le moral et je vous avoue que pour le coup je me sentais encore plus mal de lui avoir menti de la sorte. Je me contentais de sourire et de lui retourner sa question à savoir quand est-ce qu’il me présenterait sa petite amie.

« Voyons Alejandro ! Depuis le temps qu’on se connaît… » lui dis-je en souriant.

Le jeune espagnol me promit que cela se ferait très bientôt, tout en me parlant de sa nouvelle copine. Il avait vraiment l’air amoureux et ça se voyait comme le nez au milieu de la figure, surtout dans la façon dont il en parlait. J’espérais de tout cœur, qu’elle soit autant amoureux de lui, que lui l’était d’elle. Parce que si jamais elle lui brisait le cœur d’une quelconque manière que ce soit, elle pouvait être sûr de croiser ma route et pas pour les bonnes raisons.

« Elle a l’air d’être un sacré numéro, il me tarde de la rencontrer » lui dis-je tout sourire.

Pour lors je me contenterais seulement d’aller fouiller son dossier à Harvard et à me renseigner un peu plus à son sujet. Les joies du secrétariat me direz-vous ! Arriva alors le moment du choix des montures, celui d’Alejandro se porta sur un Mustang, puis le jeune homme me proposa une jument blanche qui semblait assez posée. Cependant, mon regard dévia vers une merveille. Une bête noire ébène qui gambadait non loin. Je me dirigeais vers elle sans vraiment m’en rendre compte.

« Je veux celui-là Alejandro… »

Une dame qui travaillait sûrement dans le centre équestre s’avança vers nous.

« Ce cheval vient d’arriver, il n’est pas facile à apprivoiser, il est même très têtu… Nous sommes encore en train de le dresser… »

Je jetais un regard à Alejandro, le regard qui voulait dire « c’est lui que je veux et je vais l’obtenir, alors fais quelque chose »

Ruby était d'accord avec lui. Comme elle était sans doute un brin rouillée niveau équitation, il valait mieux qu'elle prenne une monture facile à apprivoiser. Le sourire aux lèvres, le beau brun eut un petit hochement de tête.

Tandis qu'ils marchaient vers l'écurie après avoir mis leurs équipements, Ruby devinait qu'il était en couple, fidèle à ses habitudes et fit rappelait à son ami qu'elle le connaissait bien, ce qui le fit rire. Alejandro parlait alors d'Hazel et selon la belle brune à ses côtés, elle devait être un sacré numéro. C'est le cas, mais dans le bon sens!

-Ça ne saurait tarder.

Nouvellement en couple, ils sont ensemble pas mal tout le temps. Ils avaient quand même leurs vies respectives han, mais on sait comment sont les nouveaux amoureux. Trêve d'histoires d'amour, les deux cavaliers devaient se choisir une monture. Celle d'Alejandro était disponible et n'hésita pas le moins du monde. L'Espagnol recommandait ensuite un cheval à Ruby, mais la jeune femme portait son regard sur une autre monture. Le jeune homme observait la bête avec plus d'attention.

-Tu es certaine? Je constate que tu as changé d'avis.

C'est à ce moment qu'une employée en ajoutait à ce que tout le monde autour de Ruby conseillait, c'est à dire, que ce cheval représentait un certain risque. Pourtant, quand son regard croisa celui de son amie, il comprit qu'elle voulait ce cheval et pas un autre. La connexion était faite.

-Laissez mon amie l'essayer. De toute façon, tôt ou tard, il faut bien qu'un cavalier autre que son dresseur le monte. Les risques seront à nos frais, ne vous en faites pas.

Ce n'est pas Alejandro qui irait porter plainte si Ruby se blessait. Elle était assez grande pour jauger les risques. De toute façon, jusqu'à preuve du contraire, ce cheval a l'air fougueux, mais pas dangereux.

-Parles-lui doucement, ne t'impose pas. Il faut qu'il t'accepte. Pour le reste... on va voir si tu te souviens de ce que je t'ai appris.

Sinon, elle va vite finir les quatre fers en l'air.

Journée d'équitation.J’étais vraiment satisfaite de l’amélioration opérée dans notre relation à Alejandro et moi. La dispute que nous avions pu avoir la dernière était maintenant derrière nous. Je me trouvais maintenant en face du Alejandro que j’avais toujours connu et franchement ça faisait du bien. C’était comme si rien avait changé, comme s’il n’y avait jamais eu toutes ses années d’absence. Nous parlions de nos couples respectifs comme on aurait pu le faire autrefois, à la différence que cette fois, je n’étais plus jalouse des filles qui pouvaient lui tourner autour. Alejandro semblait d’ailleurs très bien dans sa nouvelle relation avec une certaine Hazel, qu’il me tardait de rencontrer. Je me contentais d’un sourire lorsqu’il m’annonça que les présentations se feraient très bientôt. Bien entendu, entre temps, j’allais fouiller le passé de cette jeune fille. Trêve de bavardages et autres, arriva enfin le moment de choisir sa monture. Alors que le jeune espagnol qui avait l’habitude de venir dans ce centre équestre choisit sa monture habituelle, mon regard se posa sur une pure merveille. Un cheval noir, un brin sauvage, comme je les aimais.

« Oui, c’est celui-là que je veux… »

Vous ai-je dit que j’étais plutôt du genre capricieuse que conciliante ? Moi, qui au départ, étais du même avis quant au choix du cheval qui se porterait plutôt sur une femelle calme, j’avais littéralement changé d’avis. Le cheval que j’avais devant moi, m’avait comme hypnotisé. Ce serait lui et pas un autre, d’ailleurs Alejandro l’avait bien compris, juste à mon regard et tenta de convaincre la dresseuse de me laisser le monter. Séduite par le bel espagnol, elle ne put qu’accepter mon caprice. Je retirais donc ma veste, laissant ainsi apparaître mes bras sur lesquels on pouvait encore voir certains bleus, et je sautais la rambarde de l’enclos. Ecoutant les conseils de mon ami, je m’avançais doucement en direction du cheval. Je respirais de plus en plus lentement au fur et à mesure que j’avançais, et j’essayais tant bien que mal de me souvenir de tout ce qu’Alejandro avait pu m’apprendre quelques années auparavant. Bon déjà, je ne devais pas arriver par l’arrière au risque de l’effrayer, ni de face au risque que le cheval croit à un affrontement. C’est donc en diagonale que je m’approchais. A proximité du cheval, je tentais de légères caresses tout en le rassurant. Jusque là tout allait bien. J’arrivais même à le monter du premier coup. Cependant, j’avais oublié qu’il ne fallait pas crier et dans un excès de zèle je lâchais un cri de joie à l’intention d’Alejandro. Cependant, le cheval apeuré me fit valser et tomber par terre. C’est donc au sol et morte de rire que je me retrouvais, mais si j’étais en train de rire, je ne pense pas qu’Alejandro était dans le même état que moi…

Ruby décidait de vouloir le cheval le moins dompté de tout le centre équestre... Typique. Pourtant, Alejandro n'essaie même pas de la faire changer d'avis. Ce n'était pas la peine, il faudra sans doute qu'elle chute plus d'une fois pour la faire venir à la raison... Ou qu'au contraire, elle dépasse les prognostiques, ce qui serait tout aussi typique de la jeune femme.

La séance de domptage allait donc commencer. Ruby s'approche doucement de l'animal, en diagonal qui plus est, en parlant doucement et tout. Visiblement, elle avait bien appris les leçons. Or de l'enclos, les bras croisés, il la regardait faire, mais surveillait d'autant plus le cheval, au cas-où. Au moins, il avait une selle sur lui, car juste mettre la scelle peut parfois être une sacrée étape. En tout cas, Ruby arrive à le monter et Alejandro eut un sourire, fier et heureux pour elle, puis, la seconde suivant, son sourire devint un élan de stupeur, alors que la belle brune se faisait renverser par le cheval. L'Espagnol grimpe pour passer par-dessus la barrière de l'enclos et aller voir Ruby, prenant garde au cheval, qui du reste, semblait les ignorer à nouveau. Sacré bête!

-Ça va, tu ne t'es pas fait mal?

Alejandro tandis la main et pour la deuxième fois, nota un détail qu'il avait remarqué un peu plus tôt. Oui, quand Ruby avait enlevé sa veste, il avait bien remarqué les rougeurs et les bleus qu'elle avait au bras. Maintenant, impossible de ne pas les remarquer, comme il était plus près. Pourtant, il choisit de ne pas en parler, pas tout de suite du moins. L'hypothèse qu'il fait alors, c'est que la raison pour laquelle elle aurait laissé son fiancé était peut-être parce qu'il était violent avec elle.

-Tu sais, loin de moi l'idée de te décourager, mais il y a plein d'autres chevaux qui seraient bien plus faciles à monter que celui-ci.

Sinon, elle pouvait toujours réessayer celui-ci, mais visiblement, ne monte pas qui veut cette bête.

Journée d'équitation.Têtue comme je suis, il était évident que je n’allais pas changer d’avis avant d’avoir essayé le cheval que je convoitais tant. Evidemment Alejandro me connaissant assez bien ne tenta rien pour me faire changer d’avis. Il savait d’avance que cela était peine perdue. Et oui, lorsque j’ai une idée dans la tête, rien ne peut me l’enlever et puis il faut dire que le danger a plus tendance à m’attirer qu’autre chose. Alors bien que la dresseuse me conseillait de choisir un autre cheval, elle changea vite grâce aux mots d’Alejandro.

Je m’avançais donc en direction de ma proie, comme Alejandro avait pu me l’apprendre lorsque j’avais appris à monter un cheval. Je m’appliquais du mieux que je le pouvais et j’avais réussi à le monter. Plutôt fière de moi, je m’étais exclamer, oubliant que le cheval n’était pas encore dressé. Sûrement pris de peur, le cheval m’envoya valser et ainsi, j’avais atterri au sol avec une certaine violence. Cependant, j’étais tellement morte de rire que je n’avais pas senti la douleur. C’est alors que du coin de l’œil, je pouvais apercevoir Alejandro qui s’avançait avec un air plutôt inquiet. J’explosais de rire en le voyant dans cet état. Je ne me moquais pas, mais presque, disons que c’était plus fort que moi.

« Oh my God ! T’aurais dû voir ta tronche » répondis-je alors en rigolant. Je saisis alors la main qu’il me tendait pour me redresser. « Ça va, j’ai rien… et puis entre nous, j’ai déjà eu affaire à plus costaud que ça » ajoutais-je alors en passant mes mains sur mes bras.

A son tour, l’espagnol tenta de me faire changer d’avis quant au choix de monture que j’avais effectué et ne voulant pas l’inquiéter plus qu’il ne l’était déjà, je décidais d’accepter sa requête.

« Okay, je vais prendre celui que tu m’as proposé tout à l’heure. »

Et alors que nous avancions vers les box, je jetais un regard curieux à Alejandro.

« Tu ne me demandes pas ? » lui demandais-je alors.  Je savais bien qu’il avait remarqué les marques que j’avais sur les bras.

À voir comment Ruby allait, elle ne pouvait que bien se porter, mais pourtant, Alejandro voulait quand même s'assurer qu'elle n'avait pas mal quoi. La jeune femme se moqua de lui un brin et le rassura du reste, alors il était plutôt satisfait.

-Tu as sans doute raison, mais parfois, il suffit de la chute la plus banale.

Les pires blessures ne résultent pas toujours d'un accident spectaculaire, ça peut être bête parfois. Cette fois, Ruby décide de se montrer raisonnable et de ne pas prendre le cheval le plus indomptable du ranch. Une bonne décision d'après lui. Avec un petit hochement de tête, ils se dirigeaient à nouveau vers l'écurie.

-Quoi? ... Pour ton bras? Tu me connais, je ne suis pas particulièrement curieux.

La jeune femme le connaissait bien et savait que le sens d'observation de l'Espagnol était plutôt aiguisé. Pour autant, il n'avait pas osé posé de question, mais puisque Ruby mentionnait la chose, aussi bien chercher à savoir, non?