Stressed Out × ft. BRUNA & CLAY

Elle aurait pu gueuler depuis longtemps parce que j'ai, depuis plusieurs semaines, eu la flemme de terminer ce qui a été commencé. Effacer une bonne fois pour toute le prénom d'Amy de mon biceps. C'est donc la dernière fois que mes yeux se posent sur ce souvenir un peu particulier puisque je rentre d'un pas déterminé dans le salon, ne voulant plus qu'elle me caresse avec toujours cette même appréhension lorsque ses ongles lacèrent le derme tatoué. En plus de cela, il a été convenu que je me fasse graver un second motif dans le dos, histoire de faire une pierre deux coups. Un molosse, c'est un choix personnel appuyé par mon coach qui y voit un moyen comme un autre d'effrayer mes opposants lorsque je serais sur le ring dans quelques mois. Mais chaque chose en son temps et pour l'heure, j'aspire plus particulièrement à combler les désirs de la femme qui partage ma couche qu'une simple réputation déjà bien ancrée dans l'esprit de tous ceux qui voudraient me provoquer.

Je suis l'un des premiers dans le salon, joue de mes relations en saluant le propriétaire qui sera celui qui me fera le recouvrement. " Dernier carat ? " C'est une peu çà. J'hoche de la tête en lui répliquant qu'effectivement " J'ai plus trop le choix " , parce qu'il faudra bien y passer tôt ou tard. Tout a été décidé à l'avance concernant le second tatouage, du motif dessiné au stencil déjà créé.

Pour le moment je retire suite à sa demande sweet et t-shirt qui pourraient le gêner lorsqu'il se penchera sur son chef d'œuvre et prends place sur le fauteuil, bras tendu qu'il prépare, s'installant à coté lorsqu'une autre cliente fait son apparition. Pas désagréable à regarder et il me semble déjà l'avoir croisée.... Peut-être aux enchères Winboth quoique que j'ai quelques doutes vu ce que j'avais ingurgité. " Et la famille? " Ah oui c'est vrai, il est coutume de faire passer le temps en conversant de tout et de rien même si, habitué aux aiguilles, je ne ressens presque plus rien. " Toujours pareil. Mais la sœur est repartie en Australie. " Parce qu'elle n'a pas supporté de perdre son enfant même pas encore formé.... Une fausse couche, ca peut arriver et façon, Clea était trop jeune pour avoir un mioche, trop naïve. Et bien qu'il commence à préparer ma peau, je n'ai pas lâché du regard la petite métisse qui vient de débarquer, curieux d'entendre ce qu'elle souhaite sur elle voir dessiné.

Stressed Out × ft. BRUNA & CLAY

Le jeune métisse n'est vraiment pas désagréable à regarder, un régal pour les pupilles lorsque les miennes se sont sur elle apposées. J'en privilège un instant mon attention lorsqu'elle se détourne vers l'accueil et se présente comme étant la suivante. Oui, mais cette observation n'est pas passée inaperçue naturellement et la voilà qui me gratifie d'un clin d'œil avant de venir se poser sur le siège qu'on lui a indiqué. J'en souris bêtement, pas mécontent qu'elle apprécie d'être ainsi reluquée mais détourne la tête brusquement vers le mur d'en face lorsqu'elle.... Non, elle n'a pas osé... J'ai cru pendant un instant voir naitre sous son pull qu'elle retirait deux rondeurs auréolées, me sentant soudainement fautif d'un pécher dont je ne suis pourtant à l'origine. Le patron à mes cotés lui aussi vient d'en perdre son sifflet, lui qui d'habitude est un véritable moulin à paroles dont le flux vient de se tarir subitement à la vue de ses deux seins galbés. Ce n'est pas commun dans cette partie du globe que de se dévêtir de cette façon et ce n'est pas faute pourtant d'en avoir croisé des cas depuis le temps que je traine dans ce salon.

Même le petit jeune qui va s'occuper d'elle en perd la voix quelques secondes lorsqu'elle lui explique ce qu'elle souhaite réellement se voir tatouée sur son corps hâlé. Il ne nous suffira que quelques secondes seulement pour retrouver la vue de sa physionomie parfaite, plutôt admiratifs de sa poitrine que du tatouage qui la souligne. J'en déglutis inconsciemment lorsque je me reprends, secouant la tête légèrement comme pour me réveiller d'un songe étrange, chimérique, de ceux qui commencent souvent de cette façon pour terminer sur une note d'érotisme. " Putain..." C'est un murmure destiné à mon fidèle ami qui lui aussi partage mon avis sur cette apparition surprenante lorsque, très professionnel, il me fait tendre le bras pour commencer son long labeur. « Un souvenir à ajouter ou un dessin à améliorer ? » Pardon?  Mes pupilles fautives vont de nouveau se perdre non sur ses lèvres mais sur ses rondeurs obsédantes avant de me corriger, le regard insistant sur les traits de son visage. " Non. Quelque chose à effacer. " Le souvenir d'Amy qui ne cesse d'entamer le plaisir d'Annalynne lorsque je me veux en elle cavalier. Et si j'avoue que c'est le prénom d'une ex, elle pourrait tout comme Oliver penser que je suis ce genre de gars un peu trop émotif à vouloir sa petite amie à jamais sur lui, ce qui n'est nullement mon cas. Non. A défaut d'appartenir à une femme, je préfère de loin lui faire cadeau de ma peau, et non de mes idéaux. Seulement cinq ont eu la chance d'y paraitre et à chaque fois qu'elles disparaissaient de mon lit, de mon corps elles le furent aussi. " Un simple recouvrement et après...  quelque chose de plus ambitieux." Quelque chose qui me vaudra encore quelques rendez-vous parce qu'un tel travail ne peux se résumer en une seule séance.  Le matériel est très rapidement disposé de coté et lui qui se sent obligé d'ajouter à voix haute : " D'ailleurs, toujours sur une fin tribale pour le prénom? " Si elle ne l'avait compris maintenant cela doit être chose faite... Putain c'est bon. Alors soudainement moins rieur, je jette un dernier coup d'oeil voyeur sur ma voisine avant de souffler au proprio du salon: " Tu devrais pt augmenter le chauffage, ça pointe, " avant de lui retourner son petit clin d'œil.

Stressed Out × ft. BRUNA & CLAY

Et lorsqu'elle tourne la tête discrètement, c'est bon, j'ai compris qu'elle se paye un peu de la mienne forcément. « J’aurai aimé qu’on tatoue mon nom sur sa peau, moi aussi, tiens.. »  J'en réprime un fou rire parce qu'une belle plante comme elle ne doit pas avoir de quoi se plaindre question petits amis. Au contraire même, je pense sincèrement que beaucoup doivent passer dans son lit. Avec quelques années de moins et dans d'autres circonstances, moi-même, j'aurais fait le premier pas vers elle. Après qui sait... Peut-être fait-elle partie de cette gente féminine qui ne trouve attrait que pour le sexe masculin durant une seule et unique nuit. Pas plus d'un coup avec le même, telle était autrefois, il y a fort longtemps déjà, la devise de certaines étudiantes. " Parce que? C'est quoi le tien? " Digne rentrée en matière pour lui demander son prénom sans avoir l'air intéressé de quelque façon que ce soit.

Mais déjà le jeune s'approche d'elle et assainit son derme de toute imperfection, de toute bactérie d'une compresse imbibée. Il prend étrangement beaucoup plus de temps que ne l'a fait le mien pour mon bras même s'il faut être honnête: la surface est beaucoup plus importante chez elle. « Elle est  jolie, n’est-ce pas ? » Et étant donné que je venais tout juste de plaisanter sur les deux turgescences de sa poitrine galbée qu'elle n'a aucune pudeur à dévoiler, mon esprit bien trop vite s'emporte sur cette dernière pour souffler qu'effectivement... Non, en fait je préfère me taire que de lui donner raison sur ce point, m'en mords la lèvre avant de déporter mon regard sur le coton qui imprègne mon bras d'un liquide alcoolique en vue d'apposer le stencil. « Au fait, par qui, ou quoi, vous comptez la remplacer la demoiselle que vous recouvrez ? »  Putain, que Dieu me soit témoin, plus jamais je ne referais cette connerie. Cinq m'ont suffit et si aujourd'hui Amy doit disparaitre, c'est parce qu'Annalynne doit pouvoir prendre son pied sans l'avoir sous le nez. Alors la regardant en essayant de me concentrer sur autre chose que ce qu'elle a déballé si généreusement à notre vue, je lui souris. " Qui ou quoi... C'est la même chose non? Un tribal, pour être certain que plus rien ne reste. " Il est vrai que le sien manque aussi d'ombrage et le combler est certainement une bonne idée. Cela dit, " Pourquoi vouloir attirer .... " J'en détourne la tête pour voir le patron commencer à me piquer. Le travail a déjà commencé et reprends ma question " l'attention à cet endroit. J'veux dire c'est con. Ça dénature un peu le... le galbe de...." de ses seins mais bordel je ne sais pourquoi, sans doute par respect , je n'arrive pas à sortir le mot alors qu'ils sont là, sous nos yeux. C'est ma main libre qui vient mimer sur moi ce que je ne parviens pas à définir, en exagère même la forme sans doute un peu.