26 avril. Cette session n'a pas été comme je l'aurais souhaité dans le sens où j'ai reparlé de mon enlèvement et autant dire que me replonger là dedans est encore très douloureux -certes cela s'est passé y'a peu de temps donc c'est normal me direz vous-. Mais voilà je ne pensais pas que mes cauchemars -enfin si je m'en doutais un peu en fait- étaient liés à cela, sauf que je me demande encore pourquoi inconsciemment je viens à recommencer mes cauchemars sur mon passé d'avant l'enlèvement. Cette question restera en suspens jusqu'à la prochaine session à moins qu'en parlant avec Fidj' comme on a l'habitude de faire, j'arrive à décrypter ceci, cela reste à voir. Elle vint me faire savoir qu'elle n'avait pas fait de cauchemars depuis des semaines. Quelle chance elle peut avoir, me mis je à penser intérieurement. Elle vint me demander où j'en étais pour ma part et si je me sentais mieux depuis que je venais ici, c'était un fait ça que cet endroit m'avait un peu libérée et j'arrivais plus facilement à parler ici qu'ailleurs. Alors je vins lui répondre.

Oh comme je t'envie, cela doit faire quelques semaines que je n'arrive pas à dormir correctement à cause de cauchemars permanents et que je me bourre de somnifères, vins je lui répondre l'air envieux avant de reprendre. T'as du entendre quand j'ai parlé dans la session non ? Mais je suis contente de savoir que pour toi tout va mieux en tout cas. Tu veux qu'on s’assoie un moment pour parler comme d'habitude ?

Je voulais pas l'agacer avec mes soucis mais après tout, cela nous a fait toujours du bien à toutes les deux de se parler après une session alors autant continuer notre petit rituel et puis c'est pas comme si Luke m'attendait, il est en cours ou à l'hôpital. Je vins donc lui sourire, attendant sa réponse.

FEAT DANA & FIDJI ✖ Je m’estimais heureuse de réussir à m’en sortir avec le temps, de pouvoir aller de l’avant malgré ce qui a pu m’arriver. Mais j’étais consciente que ce n’était pas le cas de tous, et j’entends bien que ça ne l’était pas pour Dana. Elle semblait aller mal, particulièrement aujourd’hui. J’avais écouté avec beaucoup d’attention tout ce qu’elle avait pu nous dire au cours de cette session, et j’étais attristée de son histoire. Comme je l’étais pour toutes les autres, en réalité. Nous étions tous passés par des moments plus ou moins difficiles et ensemble, nous arrivions un peu mieux à nous en sortir – ou tout du moins, c’est ce que j’osais espérer. « C’est vrai que tu n’as pas l’air au meilleur de ta forme… Les somnifères ne t’aident pas ? Pourtant, il me semblait qu’ils bloquaient tous les rêves et les cauchemars… » la questionnai-je. Je n’étais pas plus scientifique que cela mais il m’avait semblé qu’étant donné que nous ne dormions pas naturellement sous somnifère, ils nous empêchaient justement de passer par la session ‘rêves’ de nos nuits. Je hochais la tête en guise de réponse à sa question. « Oui, j’ai effectivement été très attentive à ce que t’as dit. Ca me touche beaucoup, tu sais, ton histoire m’attriste énormément. » lançai-je avec un petit sourire ‘réconfortant’. « Je t’en prie, je te suis ! » Ni une, ni deux, je lui ouvris la porte un peu plus loin pour que l’on aille s’installer à l’extérieur de la salle. »

26 avril. Continuer à vivre et avancer malgré les épreuves qu'on a pu traverser était la seule manière d'oublier ce qu'on avait vécu. Certes mon calvaire en tant que femme battue et celui de Fidji étaient assez différents mais dans le fond on avaient un peu la même souffrance et c'est sans doute pour cela qu'on s'est vite si bien entendues et confiées l'une à l'autre. J'étais toujours contente de voir Fidji car je voyais ses progrès de jour en jour alors que pour ma part ces derniers temps et encore plus depuis cet enlèvement, j'avais l'impression de revivre les premiers mois passés après ma rupture -rupture qui était de mon propre chef mais qui n'a pas été facile car je l'aimais tellement-. En effet, les cauchemars que je fais depuis presque deux ans ont réapparus après une accalmie peu de temps après l'enlèvement et m'empêchent de passer d'excellentes nuits. A vrai dire cet enlèvement a fait remonter en moi tellement de vieux souvenirs qui continue de venir me hanter la nuit et me faire réveiller en sueur et la présence de Luke dans le même lit que moi apaise un peu tout cela mais je sais que mes vieux démons ne partiront pas comme cela. Je venais d'en parler un peu à Fidj' et elle me demande si les somnifères ne m'aidaient pas, ce qui était loin d'être le cas avant de me faire savoir qu'elle avait écouté ce que j'avais dit à cette session -mes cauchemars, mon enlèvement, le tremblement de terre au Chili- et on décide donc d'aller un peu à l'extérieur pour continuer à parler comme souvent. Alors je vins lui répondre.

Oh non les somnifères ne me font rien du tout et ça me fatigue pas mal en ce moment, de pas pouvoir dormir comme il faut, vins je lui répondre avant de répondre. Oui voilà cet enlèvement a fait remonter tous mes vieux démons et me fait réveiller en sueur la nuit. Mais toi j'ai cru comprendre que ça allait mieux depuis la dernière fois ? Je suis contente pour toi, tu m'as l'air plus heureuse en tout cas.

Une fois dehors, je vins attendre sa réponse, espérant qu'elle ne vienne pas me demander si j'étais aussi heureuse car même si j'ai la réponse qui n'est autre que oui car j'aime un homme merveilleux et qui me le rend à merveille, ses vieux démons qui me hantent m'empêche de sourire en ce moment et j'ai envie que cela s'arrête mais comment faire ? Là est la question. Malgré tout, je décide de lui adresser un léger sourire.

FEAT DANA & FIDJI ✖ Je la suivais de près, de peur qu’elle ne tombe avec ses béquilles. Si ça devait être le cas, je serais prête à la rattraper. Je savais pertinemment que si j’étais à sa place, je n’en aurais pas loupé une pour me ramasser tête la première. Je soupirais légèrement lorsqu’elle me disait qu’elle avait du mal à dormir malgré les somnifères, et que ces derniers ne l’aidaient pas. Ma réaction n’était évidemment par le reflet d’une exaspération ou que sais-je d’autre, mais plutôt d’une désolation profonde pour elle. Je ne savais pas quoi dire,  ça me semblait compliqué, et même si j’essayais de me mettre à sa place, ce n’était pas si simple. « Tu es allée voir un médecin du sommeil ? Peut-être qu’ils arriveraient à t’aider… » lançai-je, réellement désolée. « Et un hypnotiseur ne pourrait pas changer ça ? On ne sait jamais, tu n’as pas envie de tenter l’expérience pour voir si c’est possible d’oublier un peu tout ce qui t’est arrivé ? » Je n’avais pas grand-chose à lui conseiller, c’était évident. Elle devait en avoir fait des choses. Et au vu de nos nombreuses conversations, de tout ce qui avait pu être dit, je n’avais pas beaucoup à ajouter. Elle en vint finalement à parler de moi, et alors qu’on arrivait finalement dehors, je repris, un léger sourire aux lèvres : « Oui, ça va mieux. En réalité, j’ai eu comme un coup de foudre… une nouvelle passion qui m’a aidée à sortir du gouffre disons. Je pense que tu pourrais aussi t’en sortir en te trouvant une chose aussi merveilleuse que moi ! » disais-je. « Peut-être vas-tu me prendre pour une folle, mais je suis tombée raide dingue des poussettes. Si tu savais comme c’est génial ! Y a tant de modèles, chacun est différent. C’est un peu comme des voitures, mais une version pour enfant. Et qui conduit ces merveilles ? Nous, évidemment ! Nous avons le plaisir de nous occuper de ces joyaux. Je ne sais pas combien de magasins j’ai fait ces dernières semaines pour admirer cet art, mais ça m’a vraiment fait du bien ! Si tu savais comme ça détend… Tu devrais essayer ! » J’étais enthousiaste, voire même excitée, à l’idée de peut-être pouvoir partager ma nouvelle passion avec mon amie. Et j’étais certaine que ça lui apporterait beaucoup de choses… comme à moi.

26 avril. Je pouvais sentir que Fijd' me suivait de près, de peur que je tombe avec ma béquille sans doute et je me sentais en confiance avec elle, enfin comme toujours d'ailleurs. J'avais beau ne pas la connaitre depuis des lustres, c'est pourtant l'impression que j'ai toujours eu et ce depuis le jour où je l'ai rencontré à l'association puis à la Cabot. Je venais de lui faire part de mes cauchemars du moment et elle vint me demander si j'avais penser à aller voir un médecin du sommeil ou un hypnotiseur, je dois avouer que non parce que j'ai peur que sous hypnose, je revive des moments plus enfouis et douloureux en moi mais ce serait peut être cela la solution au final. Alors je vins lui répondre.

A vrai dire, l'hypnose, j'y ai déjà pensé à maintes reprises mais cela me fait peur, de devoir revivre tous ses moments douloureux de ma vie, même si je les revis un peu avec mes cauchemars, vins je lui confier avant de reprendre. Mais le médecin du sommeil va me donner des somnifères non ?

Puis j'en viens ensuite à parler d'elle un peu parce qu'on va pas faire que parler de mes problèmes alors qu'elle en a aussi après tout hein ? Et c'est à partir de ce moment qu'elle vint me parler d'une drôle de passion qu'elle a pour les poussettes, je l'ignorais jusque là et je ne peux cacher ma surprise en apprenant que cette passion fut comme un coup de foudre. Mais dans le fond peut être qu'elle se sent prête à être maman aussi ? Alors je vins lui répondre.

Une passion pour les poussettes ? Tu veux déjà être maman toi ?, vins je lui faire en plaisantant et sous le coup de la surprise car c'était tout de même une drôle de passion qu'elle avait avant de reprendre. Mais je pourrais essayer avec Lulla après tout, une petite chienne comme elle dans une poussette, elle aurait la classe t'en dis quoi ?, continuais je de plaisanter sur le sujet en me demandant si son idée n'était pas à tester après tout et reprenant. Mais tu te promènes avec une poussette et un faux bébé alors ?

Non en vrai je pouvais pas être sérieuse sur ce sujet, tellement c'était à mourir de rire cette passion pour les poussettes. Mais je continuais de penser qu'elle devait avoir une envie de bébé derrière tout cela malgré son jeune âge car on ne peut pas être fan de poussettes sans raison tout de même si ? Je vins donc lui sourire, attendant sa réponse et me tenant fermement à ma béquille car je commençais à avoir un fou rire.

FEAT DANA & FIDJI ✖ Le fait qu’elle ne puisse pas dormir paisiblement m’inquiétait, d’autant plus que visiblement ces derniers temps ça n’allait pas en s’arrangeant. Ses cauchemars se montraient bien plus présents, m’avait-elle dit. J’avais fait en sorte de trouver – peut-être – des solutions, qu’elle pouvait ou non déjà avoir testées, d’ailleurs. Mais étant donné que je ne savais pas avec exactitude tous les moyens qu’elle avait pu utiliser jusqu’à présent, elle pouvait très bien y trouver LA solution parfaite pour sortir de son cauchemar de tous les jours. Je me doutais bien que ça ne pouvait pas aller sans faire intervenir du personnel médical ou quelque chose qui puisse en tout cas savoir bien mieux qu’elle ou moi ce qu’elle pouvait faire pour vivre normalement. « Malheureusement je ne sais pas, Dana… Je n’ai jamais consulté de médecin du sommeil, peut-être que ça vaut le coup de t’y rendre ? Ou au moins de te renseigner. » souriais-je, en toute amitié. « Tu as déjà au moins consulté un hypnotiseur ? Je pense qu’il arrivera à te dire avec certitude ce que tu risques ou ne risques pas, malheureusement si tu appréhendes trop j’ai peur que tu ne puisses pas aller de l’avant ma belle… » Je devais avouer pour ma part qu’il m’avait été difficile d’aller consulter, mais on ne m’avait pas trop laissé le choix dès le début étant donné qu’à l’hôpital, j’avais été très entourée à la fois d’un point de vue médical qu’amical et familial. J’avais eu peut-être plus de chance que d’autres, j’avais eu énormément de soutien et aujourd’hui encore, beaucoup m’en apportent et me comprennent. Autant dire que ça faisait réellement chaud au cœur de constater que l’on pouvait autant se préoccuper de moi, même des personnes qui, de base, n’étaient pas des amis, voire même même pas des connaissances. Mais quoiqu’il en soit, j’avais fini par aller de l’avant, sans doute grâce à tout ce soutien, mais également grâce à ma force – je supposais, en tout cas, et on me l’avait souvent dit jusqu’à présent. J’avais avoué à Dana avoir une passion, depuis peu : celle des poussettes. Ces engins phénoménaux ! « Malheureusement, les études m’en empêchent, mais dans un futur proche, je ne refuserai pas ! Quoiqu’il faut aussi que je pense à ma carrière à venir… Mais est-ce bon de prévoir ce genre de chose ? Je veux dire, c’est naturel, le jour où il le faudra, je deviendrai maman. Et ce sera avec plaisir, évidemment ! » souriais-je. C’est vrai que j’aimais bien les enfants mais j’étais tout de même un peu jeune, et mieux valait-il pour moi – et pour ne pas décevoir ma famille – que j’aille dans un premier temps au bout de mes études en politique afin de tracer mon chemin comme il se doit. « Et puis, faudrait d’abord que je trouve le père ! » Je ne pus m’empêcher d’éclater de rire. C’était vrai, je ne risquais pas d’avoir un enfant seul, hein. « Je suis sûre qu’elle serait hyper canon, franchement ! Essaye peut-être le landau, c’est plus classe que la poussette pour un si beau bébé ! » La discussion était moins tendue qu’avant, ou en tout cas moins sérieuse, et c’était peut-être mieux comme ça. « Bah, oui ? Tous les jours, je ballade une poupée dans une magnifique poussette, en promenant mes chiens. » Bien entendu, je n’étais aucunement sérieuse. Je ne promenais rien du tout en poussette, le jour viendra où je serai forcée de le faire sans arrêt. Alors soit !

26 avril. Avec Fidji, nous étions en train de parler de mes cauchemars qui m'empêchaient de dormir et elle me conseillait de voir un médecin du sommeil, je vins alors lui demander si elle en connaissait des bons mais elle n'en avait jamais vu personnellement. Il allait donc falloir que je me renseigne par mes propres moyens mais cela n'était pas un léger souci. Puis elle me parle de l'hypnose qui pourrait m'aider à y voir plus clair sur ce que je risque ou non mais que malheureusement mon appréhension à consulter pour mes peurs m'empêcheront d'aller de l'avant, il allait donc me falloir prendre mon courage à deux mains et me renseigner sérieusement. Je décide même de faire la promesse à mon amie de me renseigner et de la tenir au courant. Dans le pire des cas, je demanderais à Luke de m'accompagner en soutien, je doute qu'il refuse bien au contraire il sera sans doute ravi que je me confie à lui. Alors je vins lui répondre.

C'est vrai que j'ai peur de ce qu'un médecin du sommeil ou un hypnotiseur pourrait me dire si j'y vais mais je te promets de me renseigner et de voir pour un rendez vous. Je te tiendrais au courant je te le promets.

Puis le sujet fut quelque plus joyeux mais surtout inattendu car j'ignorais que Fidji avait une drôle de passion et pourtant voilà qu'elle vint me faire savoir qu'elle est en adoration face aux poussettes, comme si elle voulait des enfants à son âge. Elle me fait savoir qu'elle n'aurait pas le temps avec ses études mais qu'elle aimerait dans un futur proche en avoir comme n'importe quelle femme, me mis je à penser. D'ailleurs cela m'a donné envie de penser à l'idée que je pourrais en venir à promener ma chienne dans une poussette et pour rire, je venais de lui demander si elle se promenait vraiment avec une poussette et une faux bébé. Elle vint me faire savoir que ma chienne serait trop sexy dans une poussette mais pas certaine qu'elle apprécie ce genre de traitement, elle qui aime marcher sur ses 4 petites pattes avant de venir me confirmer ironiquement évidemment qu'elle se promenait réellement avec une poussette tous les jours. Alors je vins lui répondre.

Sans aucun doute qu'elle aurait la classe mais je l'ai habituée à marcher alors elle refuserait d'aller dans la poussette c'est certain, vins je lui répondre au sujet de ma chienne et reprenant. Tu me fais marcher hein pour le coup de la poussette avec laquelle tu te promènes tous les jours avoue ?, vins je ne pas vraiment la croire à ce sujet avant de reprendre. Mais oui d'abord les études, ensuite le bébé, je suis d'accord avec toi et puis il te faut le père pour faire un bébé, pas vrai ?

Bah quoi à moins qu'elle fasse appel à un donneur de sperme et jusqu'à preuve du contraire, un bébé se fait à deux selon ce qu'on m'a toujours appris en cours. Je vins donc lui sourire, attendant sa réponse et riant suite à sa dernière remarque.