J’avais bien pris mes marques ici depuis janvier. Et autant dire que dans ce night club, j’avais fait plus que prendre mes marques. L’endroit parfait pour se vider la tête et trouver de la compagnie. C’est d’ailleurs après seulement quelques minutes au comptoir que j’avais repéré ma cible de la soirée. Jolie, blonde, élégante… Tout ce qui me fallait pour me sortir une certaine brune de la tête. Je commandai une bouteille de champagne, l’appât parfait pour attraper ma proie, et je désignai au serveur la table et le sofa un peu plus loin, glissant un billet en guise de pourboire pour qu’il nous serve directement là bas. Et après quelques mots glissés à la demoiselle, cette dernière accepta de me suivre, s’installant à mes côtés sur l’assise confortable. Une coupe ou deux plus tard, et la voilà encore plus réceptive à mes avances. Je me rapprochais d’elle sur le canapé, ma main frôlant sa hanche alors quand me penchant vers elle, je lui glissai à l’oreille des promesses d’une soirée inoubliable en ma compagnie. L’affaire était dans la poche sauf qu’une voix nous interrompit. Une voix familière. Familière et désagréable. Je me raidis alors que blondie s’écartait déjà un peu de moi, se crispant également. Je posai alors les yeux sur l’importun. Et c’est presque sans surprise que je reconnus Wade. Regard froid. Ton sans appel. Il avait l’air déterminé le petit Forbes, c’est qu’il ferait presque peur. A ma douce amie en tout cas, c’est l’effet qu’il produisit puisqu’elle se leva et disparut rapidement. Je tournai nonchalamment la tête vers mon demi frère, frustré et passablement agacé, un peu comme un gosse à qui on venait d’enlever son jouet. « Qu’est-ce qui se passe petit frère ? Une envie soudaine de faire une réunion de famille ? » Je le toisai avec un regard sombre. Depuis mes fiançailles imposées, je m’étais persuadé que Wade était en partie derrière tout ça. Et puis, il y avait eu la soirée de donation et le faux strip de Victoria diffusé alors, et il n’en fallait pas plus pour nourrir ma paranoïa maladive. Forbes voulait la guerre alors il l’aurait et mes petits coups contre ses proches n’étaient que le début des hostilités.