‘'Faut vraiment que t'arrête de faire la gueule. Tu leur fais peur'' dis-je en pointant les employées. Faire la gueule était une piètre expression sur l'humeur macabre d'Harlow. Ses yeux me lançaient des lasers, mais je m'applique à les ignorer. Alors, il jette son dévolue sur les employées de chez Barneys qui mettaient de plus en plus de distance entre nous. Faut pas lui en vouloir. Je l'ai emmené dans le pire des enfers des mecs, ou plutôt dans l'enfer personnel d'Harlow, les magasins de luxe. Barneys ne reflète pas la personnalité d'Harlow tout comme son style. Il est le parfait exemple sur mesure du mauvais garçon. Sa veste usée, son t-shirt blanc (qui avait connu de meilleurs jours) et son jean troué ne collaient du tout pas à l'image de la boutique. ‘'T'en dis quoi de celle-là ?'' dis-je en lui montrant une robe. Je n'avais pas besoin de parole pour savoir son avis. Ses yeux disaient clairement sa pensée. ‘'Arrête, elle n'est pas si mal. ‘' je la mise par-dessus mon bras , rejoignant la montagne de vêtement qui s'y trouvait. J'entendis un autre soupir d'énervement de sa part. Aille, je crois qu'il a atteint son quota.

Et nous y revoilà encore une fois. Harlow ne se limitait jamais à me faire chier sur mon mode de vie. Ce même mode de vie auquel lui aussi avait avant de l'échanger pour une paire de soulier second marché. ‘' D'un, j'ai travaillé fort pour obtenir une place des filles les plus trendy ,selon Elle magazine'' dis-je fière comme un paon. C'est une vraie bataille pour s'y retrouver. Le moindre faux pas vestimentaire et je me retrouve aux oubliettes. ‘' Deux, T'est en train d'insinuer que je devrais faire comme ses pauvres filles de la fac et courir chez Old Navy à la moindre évoque du mot solde ? ‘' même le nom du magasin me donnait des haut-le-cœur. Je vaux mieux qu'une paire de culotte d'un dollar. ‘' Et trois, dû autant que mon portefeuille me le permettra, j'achèterais autant de robes qui vaudraient mille ou cinquante mille dollars, parce que tu sais quoi chéri ? Je suis riche, un point c'est tout'' je n'étais pas du genre à me vanter, mais c'était rien que pour lui clouer le bec. ‘' D'accord, montre-moi en quoi sont si géniaux ses magasins. Prouve qu'il est mieux d'investir son argent dans un t-shirt à 10 $'' le défiais-je, malgré que cela m'horripile de mettre le pied dans ce genre de magasins.

‘’ Et toi t’es le roi des chieurs ‘’ répliquais-je comme une vraie gamine. Comme des enfants, on agissait toujours de cette manière. Rien qu’à le voir, je savais qu’il voullait m’étriper. Bonne chance mec, j’avais plus qu’un tour dans mon sac. Je n’aurais aucun problème à lui foutre la racler de sa vie, j’espère qu’il en ai conscient. ‘’ Ne me contrarie pas Falgren. Je n’aurais aucun problème à te tordre le bras’’ le menaçais-je. De force, il me pousse vers les cabines d’essayages. J’aurais bien voulu lui écrasé le pied pour me laisser marcher seule, je n’avais pas besoin d’aide. Je me retiens de le faire et tire le rideau d’une cabine. J’y rentre non sans lui tirer la langue (très mature) et renferme l’étoffe dans son nez. ‘’Vas t’asseoir et sois gentil. ‘’ lui dis-je à travers la toile. Je me déshabille et enfile la première robe de la pile. Elle était du tout pas mal. Je décide de me montrer à Harlow, sachant très bien qu’il fera un commentaire du tout pas flatteur. ‘’ T’en dis quoi ? Je l’aime bien celle-là’’ je passe les mains sur le tissu pour épousseté des poils invisibles.

Comme je m'y attendais, il n'est pas allé de main morte. Sincèrement, je ne comprenais pas en quoi une femme avec une paire de jean déchiré et des vielles baskets peut être attirante. C'est tout le contraire. Mais on parle d'Harlow là. Le genre dépravé lui plaît. Affligeant. ‘' Tu te fiches de moi ? Une nuisette ? T'est con ou t'es con ? ‘' la robe n'avait rien d'une nuisette, mais c'est clair, elle ne lui plaisait pas du tout. ‘' T'est vraiment un crétin'' dis-je en retournant dans la cabine pour essayer une autre robe. Zèbre qui fait du trottoir ?!  C'est carrément un outrage d'insulté une création Dior. Je cherchais dans la pile pour trouver la robe qui sera au goût de ‘'monsieur le seigneur''. Non mais depuis quand un débile comme lui me disais comment m'habiller ?  Je mis la main sur une robe et la regarde sur tous ses angles. Je ne me rappelle pas l'avoir vu ou même pris. Je regardais le rideau d'un air méfiant, comme si Harlow pouvait me voir à travers. Je le soupçonne d'avoir discrètement mis la robe dans le tas de vêtements sans que je m'en aperçoive. Je décidais quand même de l'enfiler. Le résultat était…hum. Disons que je ne suis pas très alaise d'avoir les seins exposés de cette façon. Et puis, elle est courte, trop courte. Malgré ses défauts, Damn I look hot in it. ‘'Alors ? Je ressemble toujours à un zèbre ?'' dis-je en ressortant de la cabine.