Qu'est ce qui m'a poussé à remettre les pieds ici déjà ?! AH, oui la recherche de la vérité. Oui j'étais devenue une grande justicière en la matière bizarrement, m'enfin surtout depuis que j'avais croisé la fameuse Analynne, la pétasse brune de la soirée de donations en compagnie d'un charmant jeune homme dont je connais à peine le nom de part Cole. J'espèrais alors pouvoir le rencontrer ici même, à l'endroit où je les avaient vu tous les deux un brin trop affectif l'un envers l'autre, j'en ai vite eu la puce à l'oreille. Je veux donc découvrir ce qu'il peut bien se passer entre ces deux-là, surtout qu'à mon goût il s'immisce un peu beaucoup entre Cole et Kyla. Pourrait-il leur porter préjudice ? Aucune idée, en tout cas j'aurais mes réponses c'est certain, je ne lâche jamais le morceau, je suis du genre tenace surtout quand je veux quelque chose, personne ne peut m'arrêter. Je m'assois alors au comptoir en commandant un verre de rosée pour commencer la soirée, je vais rester sobre pour le coup histoire de tout avoir en tête à la fin de cette nuit. A peine ma commande fût transmise que le barman me sert, j'attrape alors mon verre en main en me tournant vers l'entrée où j'aperçois enfin ma proie. Je lève les yeux au ciel, il était temps, mais c'est qu'il se fait désirer le petit. Je descends de mon haut tabouret pour aller à sa rencontre à ma manière. J'avance d'un pas certain en faisant mine de ne pas regarder devant moi et.. Oh, oops.. Sorry. - Oh désolé ! J'avais la tête ailleurs.. Et je ne regardais pas où j'allais ! Dis-je en grimaçant légèrement. Mon verre maintenant vide en main, je le regarde d'un air gêné. - Vous me donnez l'occasion de me faire pardonner en vous offrant un verre ? Mon visage se décrispe pour afficher un mince sourire désolé. Je regardais derrière lui par la même occasion pour vois si il n'était pas venu accompagné.

Behind every man hides a woman
× ft. HIPPOLYTE & CLAY

Quand un couple bat de l'aile, mieux vaut s'éloigner et prendre du recul que de se balancer d'avantage de saloperies à la gueule. Elle a fait son choix et nous en avons sérieusement parlé durant peut-être plus d'une heure pour en arriver à cette conclusion: il lui faudra bientôt se présenter dans une clinique sans quoi pas de mariage et pas de succession à la tête d'Omnicom, la société de son père. Je commence petit à petit à me faire à cette idée, qu'elle préfère son empire que de vivre à mes cotés. Mais je n'en reste pourtant pas moins amer lorsqu'elle tente de me joindre. Alors ce soir pour éviter tout malentendu si je décline le si peu de textos qu'elle m'envoie, je suis sorti sas téléphone dans le dernier endroit où elle aurait l'idée de me trouver, ce bar dans lequel nous avons tenté de nous retrouver le week-end dernier d'une simple caresse de ma part sur sa main lors d'un verre en tête à tête.


J'arrive certes un peu tard pour les brèves de comptoir mais l'endroit est toujours bondé de monde, d'étudiants pour la grande majorité vu leurs traits juvéniles en train de s'essayer à un Picasso revu au gout du jour.  En une rapide inspection des lieux, j'ai le soulagement de ne pas la voir ici ce soir, sans doute prise par son boulot dans sa boite de striptease. Puis je vais donc vers le premier chevalet laissé à l'abandon et sa toile vierge de tout coup de pinceau pour extérioriser mon irritation lorsqu'une petite blonde me rencontre littéralement dedans.  Elle se confond en excuses aussitôt, naturellement, et j'en lève la main pour les accepter lorsque j'abaisse le regard sur ma veste entachée de son rosé. La soirée promet. " Y'a pas de mal, " sauf pour le textile... Genée, elle l'est alors inutile d'en rajouter d'avantage bien que je sois sur le point d'imploser. " Vous me donnez l'occasion de me faire pardonner en vous offrant un verre ? " Elle me l'a déjà offert, là à l'instant, sur ma veste... Mais je ne sais pourquoi j'accepte et la suis jusqu'au comptoir, retirant déjà mon veston pour attraper discrètement une serviette sur le bar et tenter de récupérer sa maladresse. J'espère seulement pourvoir apprécier le second, d'une toute autre façon, qui sera d'ailleurs un... un... Je lève mon nez vers les alcools servis ici sans vraiment trop lequel choisir. Je ne suis pas un fin œnologue, préférant les liqueurs et bières aux vins de toutes sortes. " Allez, choisissez pour moi.  "

Je viens malencontreusement ou pas de renverser le contenu de mon verre sur sa veste, mes lèvres s'étirent en déformant légèrement ma bouche. J'étais désolé, oui, désolé d'être aussi garce que ça. Il lève la main comme pour me dire que ça n'était rien, sa veste est probablement foutue par ma faute, les tâches sont tenaces et, franchement j'en avais que faire de son vêtement bon marché. - Je suis maladroite parfois.. Je lui lance alors un petit sourire timide, oui je savais jouer la nana pas sûre d'elle quand il le fallait, c'était l'une des mes nombreuses autres facettes. - Je peux vous la rembourser ou vous payer les frais du pressing. Dis-je alors en visant sa veste d'un petit mouvement de tête. Je lui propose alors de lui offrir un verre en guise d'excuses, il ne met pas longtemps à accepter, la tâche serait-elle donc plus facile que prévu ? Je ne savais pas encore comment j'allais faire pour lui soutirer les informations que je voulais, je ne savais pas si c'était ce soir que j'allais fouiner sur sa vie privée ou, s'il fallait plutôt que j'établisse un climat de confiance en jouant la bonne amie du dimanche. On arrive alors jusqu'au bar, je reste debout près de lui, passant mon regard sur sa main pour y chercher une alliance ou quelque chose dans le genre.. Rien. Je prenais goût à faire cette mission, déjà parce que c'est mon trip de jouer ma garce et, surtout quand il s'agit de la fameuse Analynne, notre rencontre n'était pas toute rose, au contraire et j'ai une dent contre elle.. Alors si je peux prêter main fort à sa chute, j'en suis sans aucun problème ! Je pose mon regard sur lui alors qu'il ne sait pas quoi commander, je pouffe un petit rire avant de me retourner vers le barman. - Deux whisky ! J'arque alors un sourcil en direction de ma proie de ce soir.- Vous attendiez quelqu'un ou bien vous faites partis de ces hommes solitaires ? Nos deux verres sont servis, je prends le mien en le levant légèrement vers Clay, autant trinquer à ma future victoire.

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Pour le pressing, pas la peine d'y penser. Je suis gradé et ce ne sont pas quelques dollars de moins sur mon compte en banque qui pourront m'inquiéter. " Deux whisky ! " Whisky alors. Je regarde un instant le barman nous servir cette commande assez surprenante venant de la part d'une jeune femme qui me lance un regard d'ailleurs avant de poser une question qui ne manque pas de sens. "  Vous attendiez quelqu'un ou bien vous faites partis de ces hommes solitaires ? "  Cela demande réflexion... Là, à cet instant précis, je suis un ex-futur père à qui l'on a refusé le droit de paternité faute de n'être moi-même bien né, dans une famille de haut pédigrée. Mais je n'ai aucun remord à porter le nom des Cooper, bien au contraire, j'en suis même très fier et emmerde tous ces bourges friqués qui pensent pouvoir tout acheter et tout contrôler. J'en ricane même un instant en songeant à ce qui lui est arrivé, dans ce à quoi je l'ai plongée... Une grossesse indésirée.

Alors solitaire, oui, je le suis puisque je n'attends plus rien d'elle dorénavant, juste quelques gestes affectueux histoire d'adoucir l'amertume qu'elle fait naitre à chaque fois que l'on entame ce sujet tabou. Mais ce sont des attentions qui se font de plus en plus rares, elle n'est plus celle que j'avais connue autrefois.  Alors pour l'oublier, je décline les yeux vers celle qui vient tout juste de m'inviter et la contemple un peu plus que je ne l'ai fait jusque là. Étudiante pour sûr, visage doux et traits fins, silhouette élancée, à peine la vingtaine passée, peut-être prédisposée à du mannequinat qui sait. Elle lève son verre pour trinquer et le mien vient se frotter au sien dans un tintement léger tout en lui répliquant: " Deuxième option " et d'en boire une gorgée sans attendre. La brulure supplante tout sentiment de vengeance et de rancœur. Elle en devient même très agréable et je ne peux qu'en remercier ma voisine d'un rapide coup d'oeil." Et vous? Vos copines sont déjà rentrées ou le petit ami a préféré aller se cuiter devant le foot à la télé? "  Parce que si elle avait été accompagnée, nous ne serions pas que tous les deux là, assis sur nos tabourets.

Nos verres s'entrechoquent, me voilà à nouveau dans le rôle de la garce blonde que tout le monde voit en moins. Je ne faisais rien pour balayer cette image en même temps, ça m'allait très bien tant qu'elle camoufle convenablement le trou que j'ai dans le coeur, cette plaie qui ne guérit toujours pas, mon sang s'échappe petit à petit et je sais que je finirais par mourir de douleur et de peine à force de lutter. Il y a bien longtemps que j'ai formé cette carapace solide tout autour de moi, un bon moment, c'était mon seul moyen de survivre, de ne pas sombrer encore plus dans ma chute aux enfers. Cette soirée va être une de plus, une de plus à jouer tout un cinéma, à être quelqu'un que je ne suis pas mais que j'aime tellement. J'affiche une mine intriguée, le dévisageant du coin de l'oeil en buvant une bonne gorgée de mon whisky. Le goût acide venait me brûler la gorge, je grimace alors légèrement. - Je m'en doutais.. Faut dire que j'ai toujours eu un faible pour les grands solitaires. Je lâche alors un petit rictus en reposant mon verre sur le comptoir. Petit ami ? Je ne sais même pas ce que ça signifie, depuis un bon moment j'ai fais une croix sur les hommes, sur tout ce qui concerne un quelconque sentiment, tout ce qui se lie à une once de lueur qui pourrait resurgir en moi. Maden, mon seul amour, j'étais jeune et naïve, il m'avait bien eu à l'époque, cette erreur de ne se reproduira pas deux fois, c'est certain. Je me tenais droite comme un "i", je me surprenais parfois à être si intransigeante avec moi-même, de ne jamais faillir, faiblir, courber l'échine.. - Rien de tout ça, je viens souvent par ici histoire de m'éloigner un peu de tout et de tous.. Je faisais tournoyer le verre sur lui-même sans relever le regard, tout ce que je raconte n'était que de sombres conneries. Jamais je ne mettrais un pied ici si ce n'est que par but. - Et vous ? Pas de petite amie qui risquerait de faire irruption ? Lançais-je subtilement avec une simplicité effroyable en tournant alors la tête pour lui faire face.

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Un faible pour les grands solitaires... En même temps, j'espère pour elle qu'elle ne s'attaque pas d'ordinaire à des couples directement. Tiens ce serait même marrant que de la voir s'immiscer entre deux amants, chose qu'elle fait indirectement sans le savoir puisque je ne suis pas vraiment disponible en ce moment. Enfin, je ne sais plus vraiment. " Rien de tout ça, je viens souvent par ici histoire de m'éloigner un peu de tout et de tous... " Une grande solitaire également alors, bien que j'ai peine à croire qu'une fille aussi attirante réussisse à trouver la paix dans un bar. Si tant est qu'elle ne se vautre pas sur tous les inconnus pour les inviter à boire un verre, évidemment.  Un faible donc... Je lui jette un regard un peu moins serein à l'idée d'être ce soir pris pour cible et non d'être, comme à l'accoutumé, celui qui contrôle sa destinée. Mais flatté pourtant, je le souris, buvant encore une fois de ce whisky, bonne descente que j'ai, avant de l'entendre rajouter: " Et vous ? Pas de petite amie qui risquerait de faire irruption ? " C'est qu'on rentre vraiment au cœur du sujet...  Plusieurs possibilités de réponse s'offrent à moi: soit je lui dis qu'en plus d'être solitaire, je suis célibataire et là, les choses pourraient ne pas me déplaire. Ou je lui concède que ma situation est particulière, difficile à expliquer, ce qui pourrait l'offusquer quoique vu le genre de personnalité, elle pourrait peut-être même y trouver encore plus d'attrait et de satisfaction à me piéger entre ses draps froissés. Finalement, reluquant le fond de mon verre, j'opte pour un " C'est compliqué " à peine audible, ce qui veut tout dire. Est-elle l'une de ces garces qui se foutent éperdument de la morale dans l'espoir de se faire troncher un soir? Je ne pourrais m'avancer pour le si peu que je la connais et préfère attendre encore avant de porter un tel jugement. " Étudiante en art alors.... " puisqu'elle vient ici souvent. Elle doit, j'imagine, s'adonner le plus clair de son temps aux gribouillages qui font de cet endroit un lieu particulièrement attrayant pour les étudiants. Et un peu moqueur, le verre à hauteur des lèvres parce que ce soir, j'ai vraiment envie de tout envoyer en l'air, je braque mon regard à nouveau vers elle non sans une pensée obscène. " Et vous êtes douée avec un pinceau entre les doigts ? "