J'étais enfin rentré du Chili et j'avais eu la joie de retrouver mon appartement, mon lit. Mes habitudes américaines. Holly était juste géniale et m'aidait à ne pas déprimer dans mon coin. Forcément, mon boulot à la librairie était un peu compromis pour l'instant et j'allais devoir prendre mon mal en patience avant d'y retourner. Peut-être même que j'allais être viré pour le coup, puisqu'ils n'allaient pas continuer de payer un mec qui ne peut même pas se pointer au boulot. Et puis bordel, ça allait être compliqué aussi pour me rendre en cours. Ouais, autant dire c'était loin d'être simple. Alors j'essayais de ne pas y penser. Installé dans mon canapé, face à la télé, les filles étaient de sortie, ce qui me laissait seul à gérer le fort. C'était loin d'être désagréable pour le coup et je pouvais profiter de mes propres programmes historiques. Restant ainsi pendant un moment, je finissais par m'endormir, la télé toujours allumée. Quand m'en étais-je rendu compte ? Quand quelqu'un débarqua en pleine nuit alors que je m'étais totalement out sur le canapé. Et forcément, je m'étais rendu à cloche pied à la porte pour pouvoir ouvrir et découvrir qui c'était. Avec le sourire béat, je fis entrer ma meilleure amie dans l'appart, le pied toujours levé puisque c'était interdiction de toucher le sol. « Qu'est-ce que tu fais là aussi tard dans la nuit ? Ou tôt, je sais pas trop »

T’étais rentrée un peu plus tôt du Springbreak, Timéo avait eu quelques soucis de santé qui t’avait sérieusement inquiété et en grande soeur-poule que tu étais, t’avais pas pu t’empêcher de faire le voyage de retour pour venir voir ce qu’il avait. Finalement rien, une petite grippe inoffensive, mais comme Timmy était rarement malade, t’avais préféré prendre des précautions. De toute façon tu savais très bien qu’il aurait fait exactement pareil si ça avait été le cas pour toi, peut-être même pire, du genre à ramener une ambulance en plein milieu de la cabot House. Dans tous les cas ça t’avais permis de te remettre à jour dans tes cours pendant que tout le monde finissait de s’amuser là bas. Ça t’avais manqué parfois, mais heureusement, tu n’avais pas raté grand chose. Cependant, et c’est ce qui t’inquiétait maintenant, t’avais entendu dire que Lincoln avait eu pas mal de petits problèmes de santé et votre longue conversation au téléphone ne t’avait pas suffit. Victime d’une de tes grandes insomnies habituelles, t’avais préférer foncer chez lui, tu savais qu’il ne t’en voudrait pas pour un samedi soir. Tu souris en apercevant son visage lorsqu’il t’ouvrit la porte, posant ton sac remplis de petites douceurs diverses sur le sol avant de venir le prendre dans tes bras. « Hey mon Lincoln. » Tu fis en embrassant ses deux joues, voyant qu’il tenait en équilibre sur une jambe, lui tendant ton épaule pour qu’il s’appuie tandis que tu parlais. « J’arrivais pas à dormir et puis ça fait trop longtemps que je m’inquiète pour toi. Alors je profite que tu sois rentré pour squatter un peu. Les filles ne sont pas là ? » Tu posas le sac sur la table de la cuisine, remarquant que la télé était allumée mais qu’il avait une petite mine ensommeillée. « J’ai ramené pleins de trucs à bouffer. » Merci les supérettes ouvertes en plein milieu de la nuit.

Dormir, c'était un peu un péché mignon en vrai. Et depuis que je suis sous médicaments pour ma jambe, j'avais l'impression de passer mon temps à dormir. C'était pas plus mal, j'oubliais de cette façon tout ce qui s'était passé, la catastrophe chilienne que j'avais vécu en direct live. Ouais bon pas tellement, j'en faisais encore des cauchemars. Mais j'y pouvais rien si cet événement m'avait marqué, autant par l'esprit que physiquement. Ma jambe en était la preuve. Et je devais aussi faire checker ma légère commotion pour voir si tout allait mieux à présent. Quoiqu'il en soit, je m'étais endormi sur le canapé et je me réveillais en sursaut quand j'entendais qu'on sonnait à la porte. Damn, il était tard, qui était là ? Une fois la porte ouverte, je découvrais Orphée, qui lâchait ses sacs en main pour venir me prendre dans ses bras. Forcément qu'un sourire venait prendre place sur mon visage. Et puis en plus, je serrais mes bras autour d'elle, content de la voir, réellement. « Je crois pas.. je me suis endormi devant la télé en fait » Elle était entrée et avait posé les sacs dans la cuisine alors que j'avais refermé la porte et que j'étais retourné dans le canapé. Le moins d'efforts, c'était mon objectif. « Dis moi tout, fais moi rêveeeer ! » disais-je en rigolant. Non mais en plus elle avait eu raison, ça me donnait faim. Fringale nocturne.