Deux semaines que Briony m'avait quitté. Et deux semaines que je faisais du grand n'importe quoi. J’enchaînais les soirées où je me mettais la tête à l'envers, autant avec l'alcool qu'avec la drogue, rentrant au petit matin pour rester cloué au lit toute la journée à regarder le plafond dans un état végétatif. Je bossais plus. Je ne préparai même pas mon oral pour mon mémoire qui avait lieux dans deux semaines à peine. J'en avais rien à foutre. En réalité, tout était bon pour oublier ce gouffre immense qui c'était créé en moi depuis qu'elle m'avait quitté pour cette histoire bidon. Je me détruisais la santé à petit feu mais je m'en foutais pas mal. Je déconnais complet. Il y a une semaine de ça, j'avais même embrassé Ivy et.. je me sentais tellement con putain. Je m'en voulais plus que de raison et en même temps, je ne cessais de me dire ironiquement que ça ne servait à rien, puisque Briony ne revenait pas vers moi. Elle ne reviendrait pas. Et pourtant, j'avais tellement envie de la voir. J'en avais besoin même, c'était comme vital pour moi. Elle me manquait affreusement. C'était comme si on m'avait arraché une part de moi-même.. deux part même, puisque je ne cessais de penser à ce bébé qui grandissait dans son ventre sans que je ne puisse le voir. Alors ce soir comme tous les autres soirs, j'étais sorti avec des potes mather, fumant comme jamais, prenant quelques rails aussi, m'enivrant de la musique qui vibrait à mes oreilles et qui me donnait l'illusion d'être dans un monde à part où Briony ne me manquait pas autant et ne me faisait pas souffrir. Lassé de regarder mes potes draguer des filles et de repousser sans aucune pitiés celles qui s'aventuraient de mon côté, j'étais sorti dehors me fumer un énième joint. Et là, seul au milieu de tout ces gens dont je n'avais rien à foutre, j'avais craqué. Sans même penser aux conséquences en fait, puisque dans l'état où j'étais, tout ça me passait tellement mais tellement loin. Je n'avais fait que dire la vérité à Briony. Je l'aimais. Je voulais la voir. Maintenant. Mon cerveau réfléchissait même plus, je pensais juste à ça. Et quand je compris qu'elle me rejoignait, je sentais comme une boule dans mon estomac. J'allais la voir. Je quittais la boite sans prévenir personne, ne ressentant même pas le froid extérieur qui me saisissait la nuque tellement j'étais high et anesthésié. J'allais mécaniquement au square, là où elle m'avait demandé de venir et quand j'arrivais sur place je m'adossais à la grille de l'entrée, basculant ma tête en arrière en respirant l'air qui me semblait pur, si pur tout d'un coup. Je planais à mort.

Est-ce que c'était une bonne idée de venir à la rencontre de Wade ce soir alors qu'il allait être complètement défoncé, comme jamais il avait été ? J'étais convaincue de ce fait car je m'étais bien rendue compte que depuis le début de ma grossesse, mon co.. ex copain avait pas mal calmé ses ardeurs à propos de la drogue et alcool. Je ne lui avais pas fait de remarque pour ne pas qu'il le prenne mal ou quoi car un sevrage était éprouvant émotionnellement parlant mais je l'avais bien vu. Alors si il avait bien repris depuis notre rupture, il devait être high. Oui, dans le fond, j'espérais sincèrement qu'il avait été plus fort et plus mature que ça, qu'il pouvait se passer de ces substances pour faire face à ses soucis mais honnêtement, je pense que la déception n'était pas très loin. Comme depuis cette fameuse culotte. J'étais pu à ça près en fait. J'avançais dans la nuit, tentant de vider mon esprit de toute pensée qui pourrait me donner mal à la tête. J'espérais que tout allait bien se passer. J'ignorais même de quoi nous allions parler. Il y avait sûrement pas trouvé de justifications encore une fois. Normal, y en avait aucune. Ce qui me faisait rire, c'était qu'Alexys le croyait par exemple. Du moins, elle me l'avait fait comprendre. De plus, je suis certaine que j'parle de cette situation à n'importe qui, cette personne me dirait "mais il t'aime, il pourrait jamais faire ça". Oui bah c'est bien gentil, mais ça m'aide pas à comprendre et c'est encore pire de savoir qu'il a ces sentiments là pour moi sans savoir l'origine de ce vêtement dans notre chambre, sous notre lit. J'étais mal. J'étais brisée et déjà que j'avais énormément de mal à faire confiance à quelqu'un, un homme de surcroît, j'avais réellement l'impression d'être trahie. Le dégoût ne me quittait pas, comme la panique dès que je pensais à ce bébé qui continuait de grandir dans mon ventre et qui serait là dans moins de quatre mois désormais. On allait faire comment ? Et le bébé dans tout ça ? L'organisation, la pension, la garde ? Ca allait être affreux. Et naturellement, j'me voyais pas revenir auprès du mather, alors que j'avais pu du tout confiance en lui, c'était dead ça. J'avais la boule au ventre en arrivant près du square et elle s'intensifia quand la silhouette de Wade se détacha de l'obscurité près d'une barrière. Mon coeur cessa tout battement, préférant rester en retrait pour le coup. T'es défoncé. C'était une simple constatation. Comment il voulait qu'on soit des parents ensemble alors qu'il allait se réfugier dans la drogue dès que ça n'allait pas ? Ca ne pouvait pas marcher. Je restais à une certaine distance, l'observant par le peu de lumière qu'il y avait dans le coin. Faut que t'arrêtes de m'envoyer des messages comme ça Wade. T'as pu le droit de me le dire.

J'étais complètement défoncé, ma tête me tournait de manière légère et excquise alors que je goûtais à nouveau à cette sensation qui m'avait tellement manqué. J'étais accro. Accro à tout ça, à toutes ses sensations qui me faisait me sentir tellement mieux. Mais tout ça, c'était juste une façade. Un leurre qui parvenait à me calmer alors qu'au fond de moi, c'était le bordel complet. J'étais venu jusqu'ici pour voir Briony, et le simple fait de savoir qu'elle allait être devant moi d'ici quelques minutes faisait battre mon coeur à une vitesse effrénée. Ça me donnait comme un sentiment d'espoir et en même temps, j'avais l'impression que ça me détruisait à petit feu. Je ne savais plus quoi faire sans elle... T'es défoncé. Je redressais mon visage en ouvrant les yeux, la cherchant du regard alors que mon coeur tambourinait contre ma poitrine. Elle était venue. Bonne déduction.. dis-je en détournant le regard, tenant de reprendre le contrôle sur mon corps et mon esprit. Sauf que c'était peine perdue. Je la regardais pendant quelques secondes, détaillant chaque partie de son visage, de sa silhouette.. et j'avais l'impression que mon coeur se déchirait. Deux semaines que je ne l'avais pas vue. Elle me semblait si loin de moi. Faut que t'arrêtes de m'envoyer des messages comme ça Wade. T'as pu le droit de me le dire dit-elle finalement, restant à bonne distance de moi. Je fronçai les sourcils, continuant de la fixer de là où j'étais alors que j'avais tellement envie d'aller vers elle, de la prendre contre moi. Mais quelque part au fond de moi je savais que c'était pas une bonne idée. Pourquoi ? Pourquoi je peux pas te dire que je t'aime ? Parce que c'était bien de ça qu'il s'agissait non ?

L'espoir, c'était une très mauvaise chose. Fallait jamais espérer quelque chose, car on prenait inévitablement le risque d'être déçue et c'était certainement l'un des sentiments que l'on pouvait éprouver les plus vils. Définitivement. Pourtant, sur le chemin, j'avais prié, j'avais demandé à Dieu de me donner mon Wade, qu'il ne soit pas défoncé, bourré. C'était bizarre de me tourner vers la religion dans ce moment là, mais j'étais tellement perdue et triste et mal au point que je ne savais pu quoi faire. Ptete qu'une force divine pouvait arranger les choses ? Ptete qu'il pouvait effacer de ma mémoire la vision de cette culotte, le sentiment infâme de trahison amer ? Peut être. Je sais pas pourquoi j'allais à ce rendez-vous. Plus je me posais cette question, plus ma réponse était floue et c'était plus pour essayer de me convaincre moi même de ne pas faire demi tour. J'essayais de justifier mes actes par la raison mais c'était le coeur qui avait surtout décidé là. Deux semaines que je n'avais pas vu le mather, où il n'y avait pas eu de nouvelles, où j'avais coupé tous les ponts avec lui. J'étais allée une seule fois à l'appart pour récupérer des papiers que j'avais oublié de prendre et j'avais laissé en même temps la clé. Car il était hors de question que je revienne un jour dans cet endroit. Manquerait plus que je retourne dans la chambre où le crime avait été commis. Plutôt crevée que de faire des insomnies en imaginant toutes les positions qu'ils avaient pu faire à deux. Je me demandais sincèrement par moments qui était la gonzesse en face, qui avait pu le faire craquer, qui avait eu si peu de moral qu'elle était allée coucher avec un mec en couple, bientôt papa. C'est là où vous avez le droit de me huer. C'est vrai que ça faisait mal. C'est vrai que ça détruisait le coeur et qu'on était plus que des zombies par la suite. J'espérais au fond de moi que les choses s'arrangent mais j'étais pas certaine que ça marche. Surtout en arrivant au square et en le voyant dans la lune et non pas en train de regarder partout quand j'allais arriver. C'était fini. La déception s'écoulait dans mes veines et c'était un poison. Ca brûlait. Il était pas capable d'affronter ses problèmes. Bonne déduction.. Je fis une petite moue. Entendre sa voix eut bien plus d'effets que j'aurai pu imaginer. Je détestais mon corps qui réagissait un peu trop vite avec ces frissons et ces fourmillements dans le ventre, je haïssais mon coeur qui se réveillait dans ma poitrine en comprenant que Wade était dans les environs. Il avait pas le droit de me contrôler de cette manière, de me dominer de cette façon tout simplement. Pourquoi ? Pourquoi je peux pas te dire que je t'aime ? Je sentais son regard sur moi mais j'évitais le mather du regard, j'préférais voir le mur derrière lui, me concentrer sur les voitures au loin, sur mes chaussures. Tout sauf lui. J'entendais sa souffrance dans sa voix et ça me faisait mal. J'aimais pas du tout le voir ainsi. Parce que je te l'interdis. sortis-je froidement, relevant à ce moment là mon regard dans le sien. Il était trop défoncé pour qu'il puisse comprendre le langage corporel et des émotions sur le visage. Ca servait à rien. Je sais même pas pourquoi je suis venue, on va tourner en rond. Si lui, il n'en savait pas plus sur ce qu'il avait fait, c'était foutu. Je suppose que tu sais toujours pas ce que ce sous vêtement faisait dans notre chambre ? Que ta mémoire n'est pas revenue ? J'avais dit ça ironiquement parce que j'étais convaincue de sa réponse négative à l'avance. Je préfère que tu me dises en face que t'as merdé plutôt que t'essaies de me le cacher et que tu te fasses griller d'une façon ou d'une autre. Tu peux peut être encore te rattraper. J'ignorais pourquoi je sortais. J'essayais certainement de lui faire cracher le morceau pour savoir enfin ce qui s'était passé dans ce lit, pour connaître juste la vérité et aller de l'avant. Pour moi, pour nous et notre bébé. Qu'il y pense putain à ce bébé qui allait bientôt naître et qui n'aurait pas de famille.

Je ne parvenais pas à ignorer tout ce que je ressentais là, à cet instant alors que Briony se tenait face à moi. Si j'avais pensé que la drogue m'aiderait à garder mon coeur loin de tout ces sentiments tortueux que Briony me faisait vivre, je m'étais trompé. Maintenant qu'elle était là, tous mes sens étaient en éveils, comme si sa simple présence parvenait à faire réagir mon corps malgré moi. J'avais un nœuds qui me serrait la poitrine, mais j'essayais de ne pas y penser. Je me sentais tellement en colère, et désespéré aussi.. Elle me manquait. Et ce sentiment était tellement fort que ça me bouffait. Je planais littéralement et le problème, c'est que je ne parvenais plus à cacher ce que je ressentais. Tout sortait naturellement de ma bouche, sans filtre. Je ne comprenais pas ce qu'elle voulait me dire. Parce que là à cet instant, je ne voyais pas ce qu'il y avait de mal à lui dire que je l'aimais, puisque c'était la vérité. Je l'aimais comme un fou. Même si elle était sortie de ma vie du jour au lendemain sans chercher à m'écouter. Je cherchais son regard des yeux, mais elle s'évertuait à regarder ailleurs, me mettant encore un peu plus sur les nerfs. Parce que je te l'interdis dit-elle d'un ton froid, tellement distant et glacial. Ses yeux trouvèrent enfin les miens, me sciant en deux. Je sais même pas pourquoi je suis venue, on va tourner en rond. Je me sentais tellement vide. J'avais envie d'hurler pour évacuer tout ce trop plein d'émotions que j'avais en moi. Je suppose que tu sais toujours pas ce que ce sous vêtement faisait dans notre chambre ? Que ta mémoire n'est pas revenue ? dit-elle sur un ton terriblement ironique. Je soupirai un grand coup, me passant la main sur le visage. Dans tous les cas quoi que je dise tu ne me croirais pas, pas vrai ? dis-je en haussant les sourcils, sentant la colère me gagner à nouveau. Je préfère que tu me dises en face que t'as merdé plutôt que t'essaies de me le cacher et que tu te fasses griller d'une façon ou d'une autre. Tu peux peut être encore te rattraper. Je sentais mon coeur se serrer dans ma poitrine alors que je la regardais presque désespéré, tellement touché par tout ça. Pourquoi tu refuse de m'écouter ? Pourquoi t'essaie même pas ? dis-je en haussant le ton malgré moi. Je ne t'ai pas trompée répétai-je une nouvelle fois, cherchant son regard des yeux. Je voulais qu'elle me croie bordel. Il fallait qu'elle me croie. Tu penses vraiment que j'insisterai à ce point ? Que j'arriverai à te regarder dans les yeux.. ?!

On s'était crus plus forts que tout. On s'était donné une nouvelle chance mais finalement, est-ce que Wade n'aurait-il pas été mieux sans moi et avec Emma ? Ou même Maëlys ? Je ne comprenais définitivement pas ce que le mather trouvait à la nouvelle présidente cabot mais néanmoins, si il était heureux avec elle, je ne pouvais que le pousser vers la jeune femme. Il aurait pu oublier les sentiments qu'il éprouvait pour moi. Il avait commencé je crois après notre rupture en février 2015.. et j'étais revenue avec mes grands sabots. Est-ce que je regrettais d'être venue ? Égoïstement, non, car je l'aimais également et je le préfère avec moi qu'avec toutes les nanas qui lui tournaient autour, c'était évident. On allait avoir un bébé ensemble aussi. Alors oui, j'étais contente d'être revenue, pour pouvoir porter son bébé à lui. Mais après, pour tout ce qu'on était en train de vivre, ce manque de confiance et de communication flagrants, je sais pas. Est-ce qu'il allait être assez heureux avec moi ? Je disais vraiment 'avec moi' ? Comme si j'allais le pardonner ? Aucune idée, vraiment. Bref, je suis en train de m'embrouiller la tête à nouveau comme pas possible alors que je devrais juste vivre le truc au jour le jour. On allait avoir une discussion importante là, qui allait peut être dire si on avait un avenir encore ensemble, en tant que couple je veux dire, car en tant que famille, c'était naturel. On ne pouvait pu avorter m'voyez. Dans tous les cas quoi que je dise tu ne me croirais pas, pas vrai ? Je sais pas Wade, je l'ignore totalement. Je connais tellement toutes les astuces pour se justifier après un tel acte que c'est compliqué de faire confiance. Finalement, notre relation ne sera pas tant différente des autres qu'on a eu auparavant toi et moi. Pourquoi tu refuse de m'écouter ? Pourquoi t'essaie même pas ? Il commençait à s'échauffer et même si je faisais totalement confiance à Wade sur le point de la violence, qu'il n'allait pas me frapper ou quoi, oui ça faisait flipper quand il était défoncé. Je ne t'ai pas trompée Je déglutis avec énormément de difficulté en percevant toutes ces émotions dans sa voix. Je savais pu quoi penser. J'étais perdue. Il était tellement véhément dans ses propos que je ne pouvais que croire ce qu'il me disait.. Tu penses vraiment que j'insisterai à ce point ? Que j'arriverai à te regarder dans les yeux.. ?! Je le fixais. Ma respiration se faisait lourde, le poids dans ma poitrine m'empêchait de me sentir bien. J'avais envie de pleurer. C'était horrible. Toutes mes émotions étaient en train de prendre le dessus et non, je ne voulais pas ça. Je sais pas Wade.. J'avais mal au bide, mais ce n'était pas le bébé qui était en cause, mais bel et bien le mather. Je veux te croire, je te jure.. Je sais que tu m'aimes comme personne n'a jamais aimé quelqu'un. Je le sais, je le sens.. mais juste expliques moi tout ça.. Oui j'étais à la limite de la crise de nerfs et des sanglots. Je passais une main sur mon visage et je commençais à marcher sur place légèrement. Aides moi Wade, s'il te plaît..

Soudain je me sentais mal, comme pris de vertige. Tout ça avait bien trop d'impact sur moi. Briony m'obsédait, elle était omniprésente dans ma vie, dans mon coeur.. Elle déchirait mon âme en deux. Et maintenant que je l'avais face à moi, si froide, si distante.. je ne savais plus si c'était une bonne idée d'avoir autant souhaité la voir. Une fois de plus, je lui disais la vérité. Mais j'avais l'impression que tout ça ne servait à rien, et ça me désespérait, toujours un peu plus. J'avais envie de la prendre par les épaules et de la secouer, comme si ça pouvait changer quelque chose. C'était ridicule. Une fois de plus, j'avais envie de crier. Quand enfin, elle leva ses yeux vers les miens. Je sais pas Wade.. Pourquoi est-ce que mon coeur s'emballait de la sorte quand j'entendais sa voix ? Quand j'entendais cette fêlure au fond d'elle, même si j'étais défoncé ? Ça me faisait mal de la voir comme ça. J'arrivais pas à trouver de satisfaction à la voir ainsi, juste de la peine. Je veux te croire, je te jure.. Je sais que tu m'aimes comme personne n'a jamais aimé quelqu'un. Je le sais, je le sens.. mais juste expliques moi tout ça.. Sa voix tremblait.. Même elle elle tremblait, et je devinais les pleurs qui se bloquaient dans sa gorge comme pour moi quand je m'étais retrouvé face à Maëlys l'autre jour. J'avais l'impression que tout explosait en moi et en même temps, j'avais cette infime bulle d'espoir qui germait en moi. Je ne m'étais pas attendu à la voir si faible, j'étais bouleversé. Aides moi Wade, s'il te plaît.. Ses mots me frappèrent en plein coeur et sans réfléchir davantage, je réduisais l'espace qu'il y avait entre nous pour venir la prendre dans mes bras. Je la serrais contre moi, fort, si fort. Pourquoi fallait-il que ce soit autant la merde entre nous hein ? Comment est-ce que j'arrivais à lui en vouloir autant et l'aimer avec une telle intensité ? Tu me manque.. lâchai-je dans un souffle après quelques secondes de silence. Tu me manque tellement Bri... Mon corps ainsi contre le sien, j'avais l'impression d'être comme électrisé. Je pouvais sentir son parfum familier, la douceur de ses cheveux contre mes doigts.. J'avais même l'impression de sentir une petite bosse au niveau de son ventre. Je sais pas comment cette culotte c'est retrouvée là, je te jure, ça me rend fou.. dis-je en essayant de calmer toute la colère que j'avais en moi de penser à tout ça ... mais je n'y suis pour rien.

Je me sentais.. vide, désespérée, perdue, au bord du gouffre, voire même carrément dans le gouffre directement. J'étais pas bien du tout. Je ne savais pu quoi penser de tout ça. Je voulais le croire, je voulais lui accorder toute ma confiance vraiment.. mais j'y arrivais pas, j'avais peur de le faire, peur de pardonner alors que dans le fond la faute avait été peut-être vraiment commise. Wade paraissait extrêmement sincère. C'est ça qui me touchait le plus et qui me faisait douter de toutes mes croyances. C'était un mec bien le mather. Vraiment. Il m'avait jamais fait de coups dans le dos lui, contrairement à moi.. Mais il l'avait fait à d'autres et je devrais sûrement pas me baser sur cela, mais malgré tout je le faisais parce que je paniquais avec ce bébé dans le ventre, avec notre avenir qui nous attendait, qui était si proche de nous chaque minute qui passait. Oui, j'avais peur et c'était en train de me paralyser, c'était en train de m'éloigner de l'homme que j'aimais. J'avais l'impression que je ne contrôlais plus rien dans mon corps, que ces neuf jours que j'avais passé à tout intérioriser depuis la rupture étaient en train de dire fuck off et qu'ils allaient enfin pouvoir s'exprimer. Je ressentais toute ma peine qui remontait et les sanglots dans ma gorge. Mon ventre se nouait. Les larmes au coin de mes yeux étaient sûrement la pire des choses du monde, c'était ce que je détestais le plus. Ca montrait que j'étais faible. Et de plus, ça brûlait les yeux et c'était infâme. Wade eut l'air de recevoir comme un électrochoc avec mes mots car il se rapprocha de moi et finit par me prendre dans les bras comme il n'avait jamais fait. Fort. Fort comme si notre vie en dépendait, fort comme si l'un de nous deux allait s'évaporer. Et si au début j'étais surprise par ce contact que je n'avais pas connu depuis plus d'une semaine maintenant, les réflexes revenaient bien rapidement et mes bras entourèrent sa taille. Je me sentais de nouveau entière, je me sentais bien là contre lui, à entendre les battements de son coeur. C'était un vrai soulagement et un vrai bonheur d'être ici. Je devrais sûrement m'éloigner le plus rapidement pour ne pas que cela biaise mon jugement, mais j'étais pris au piège du manque de mon copain. Oui mon copain. Tu me manque.. Tu me manques aussi, tu me manques tellement fort tu te rends pas compte. La vie sans toi n'a pu de goût Wade, je vis au ralenti, je tente de survivre au monde si dur qui nous entoure, j'essaie de sourire, mais tout n'est que faux. Un coup de vent et tout s'écroule. Tu me manque tellement Bri... J'fermais les yeux, ma tête contre sa torse, retenant de toutes mes forces ces foutues larmes qui n'allaient pas couler, j'le jure. Tout était familier là où j'étais. Notre position, son odeur, même si j'aurai préféré que son parfum ne soit pas mélangé à la weed, sa façon de me tenir, de caresser mes cheveux. J'me sentais.. à la fois triste et heureuse d'être dans ses bras, nostalgique et mélancolique. Je sais pas comment cette culotte c'est retrouvée là, je te jure, ça me rend fou.. mais je n'y suis pour rien. Je me mordis la lèvre inférieure mais c'était trop tard. En plus de trembler, j'étais désormais en train de pleurer. Alors je me cachais dans les bras de Wade. J'en avais marre de ressentir un trop plein d'émotions et de tout intérioriser. J'étais une femme enceinte, ce n'était pas censé être l'une des plus belles périodes de ma vie ? Je le serrais plus fort. Je voulais qu'il soit là, je voulais être avec lui, j'pouvais pu être cette femme forte. J'avais besoin qu'il soit là en ce moment, tout le temps. Il me manquait. J'aurai voulu l'embrasser, il suffirait que je lève mon visage.. sauf que ça voudrait dire beaucoup trop de choses et je sais pas si c'était vraiment une bonne idée qu'on se remette ensemble tout de suite là maintenant. Alors que pourtant, je le considérais encore comme mien, autant que je me considérais comme sienne. Je finis par me reculer après de longues secondes, me tournant pour qu'il ne voit pas trop l'état dans lequel j'étais -et je comptais sur ses joints pour qu'il voit des licornes à la place. Tu viens demain pour le rdv avec l'ob-gyn ? Il avait ptete oublié j'en sais rien. Il était tellement défoncé là maintenant, jamais il sera remis de ce qu'il venait de se mettre.. même si le rdv était en fin de journée.. pourquoi tu fais ça Wade sérieux. T'as intérêt à venir clean. J'ai pas envie qu'on nous mette la sécurité de l'enfance déjà sur les bras alors que le bébé n'est même pas là.. J'essayais d'éviter le sujet de notre couple, je voulais pas en revenir, j'voulais pas pleurer encore.. mais c'était dur de me contenir, de faire comme si c'était une conversation tout à fait normal. Puis peut être qu'aborder ce sujet là pourrait être une ouverture pour la suite. Dans le sens qu'on parlait de drogues, du coup on peut évoquer sa sur-consommation, et de l'avenir pour le bébé et de notre avenir à nous. Fin, je sais pas.

Je prenais Briony dans mes bras, et j'avais l'impression d'être au bon endroit. Exactement là où je voulais être. Tout était doux, familier, et j'avais cette étrange impression que rien ne pouvait nous arriver. Ni à elle, ni à moi. Elle passa ses bras autour de ma taille, me rendant mon étreinte et enfin, j'avais l'impression que mes poumons se dégageaient. J'avais besoin d'elle. Besoin de retrouver toutes ces sensations qui me faisaient me sentir vivant, qui me rassuraient. Besoin de sentir la présence de cet enfant qui nous liait désormais, aussi, et que je sentais légèrement en ayant le ventre de Briony contre moi. Si j'avais pu arrêter le temps, je l'aurais fait à cet instant. Pour éviter les discussions qui allaient suivre ensuite, les éventuelles disputes et cette angoisse que jamais Briony ne parvienne à me croire. Au bout de longue secondes, elle finit par se reculer. Je la relâchais à regrets, la regardant se détourner sans penser une seconde qu'elle cherchait à me cacher les larmes qui s'accumulaient dans ses yeux. Tu viens demain pour le rdv avec l'ob-gyn ? demanda-t-elle soudain en se tournant à nouveau vers moi. Le rendez-vous. Je n'avais pas oublié mais.. je pensais pas qu'elle voudrait que je vienne. Même si au final, je serai sûrement allé camper devant le cabinet de l'ob-gyn pour lui imposer ma présence, mais bon. T'as intérêt à venir clean. J'ai pas envie qu'on nous mette la sécurité de l'enfance déjà sur les bras alors que le bébé n'est même pas là.. Je sentais le reproche dans sa voix, mais ça ne me blessait pas tant que ça. Et puis je m'y était attendu. L'avantage d'être défoncé, tout vous paraissait moins lourd de conséquences. C'est bon.. je serai clean.. dis-je en me passant la main sur la nuque. Et bien sûr que je viens..