Aidan n'était pas un enfant désiré. Ses progéniteurs, malgré qu'ils approchaient déjà la trentaine, étaient bien plus préoccupés par leur carrière et leur fortune que de pouponner. Seulement, ils avaient des valeurs et certaines croyances, et garder le bébé était la seule solution pour eux, la seule solution “juste“, mais pour qui ?

Toute son enfance, le jeune brun aux yeux bleus fut élevé avec des nourrices, des cadeaux dorés mais surtout ; de la solitude. C'est ce qui a sans doute gonflé sa maturité et son indépendance précoce, Aidan a apprit à sa débrouiller seul alors qu'il marchait tout juste debout… Arrivé au lycée, il devint très manipulateur, mesquin et autoritaire, il contrôlait tout. On le lui avait jamais dit “non“ et tout lui était toujours apporté sur un plateau, ce qui l'avait conduit à être plutôt insupportable parfois… Doté d'aucune patience, ce n'était pas le genre d'adolescent auquel il fallait se confronter. Les années lycées ont renforcé sa personnalité, avec le large cercle d'amis qu'il s'était créé, il n'était plus seul. Il avait de moins en moins cette envie de se venger sur les autres mais c'est seulement en arrivant à la fac qu'il commença à s'adoucir…

En effet, ses notes étaient des plus détestables. Aidan avait passé son temps à s'amuser, à sortir et à faire des expériences plutôt qu'à travailler. Mais ses parents, bien qu'ils aient été à 80% absents de sa vie –devaient sans doute ressentir une certaine culpabilité- et firent tout ce qui était en leur pouvoir pour qu'il ai une chance de rentrer à l'Université d'Oxford. Une deuxième chance que le jeune homme prit haut la main, montrant ainsi qu'il était beaucoup plus intelligent qu'il ne voulait bien le laisser paraître. Un nouveau destin venait de se tracer devant lui et il se mit à travailler, à évoluer… Le jeune adolescent devint adulte et il délaissa ses jeans délavés et ses baskets trouées pour des tenues plus classes ; il adopta très vite un look branché. Néanmoins, ce n'est pas parce qu'il a décidé de faire des études qu'il arrêta de s'amuser… On pouvait aisément dire qu'Aidan avait deux personnalités bien distinctes. Il était sérieux, concentré et respectable à l'Université ; et devenait aussitôt fêtard, égoïste, arrogant mais surtout… indifférent dès qu'il en sortait. Autant son travail était très important pour lui, autant tout ce qu'il se passait autour, il s'en fichait. Pour lui, la vie se vivait au jour le jour et il se permettait les plus grandes folies tout simplement parce qu'il se fichait des conséquences.

Au début de sa deuxième année, il tomba amoureux. Jeune expérimenté en ce domaine, il y cru dur comme fer pendant plus de 8 mois… Jusqu'à ce que sa chère et tendre le trompe avec son meilleur ami. Un coup dur pour Aidan, je dirai même le seul coup dur de toute sa vie… lui à qui il n'était jamais arrivé quelque chose de bien grave… C'est là qu'il commença à se foutre encore plus des autres. Mais il devint plus mesquin encore, plus méchant, plus froid, plus manipulateur, plus joueur… Je crois qu'il a fait payer cette trahison à un bon nombres de filles durant les années qui suivirent. Je crois qu'il a refait le portrait à un bon nombre de gars pour évacuer sa colère. Aidan était devenu le genre de mec intouchable que personne n'osait réellement approcher ni faire confiance, à pars certaines filles qui aimaient certainement ce “mauvais“ côté en lui et tombaient à ses pieds comme des mouches. Ce serait un mensonge de dire qu'il n'en a pas profité, comment pourrait-il avoir envie de montrer son bon côté alors que personne ne le prenait au sérieux, que personne ne daignait vouloir creuser un peu plus loin ?

A 24 ans il obtint son diplôme et marcha sur les traces de son père en entrant dans son entreprise. Aidan gérait les finances mieux que personne ; cela devait être dans les gênes. Seulement, un an plus tard son progéniteur décéda brutalement d'une crise cardiaque. Aidan ne saurait dire s'il eu été réellement triste, mais par marque de respect il décida de rester dans les finances et partit à Cambridge diriger l'une des compagnies affiliées à celles de son père, aux Etats-Unis. Cela était l'occasion parfaite pour lui d'oublier son passé et de tout recommencer. Il se dit que c'était le moment de changer et s'ouvrir de nouveau aux autres mais, en avait t-il vraiment envie ? Qui saurait être assez malin pour passer à travers sa coquille, mmh ?