Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibilityBig things have small beginnings
I LOVE HARVARD
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
AccueilAccueil  
  • RechercherRechercher  
  • MembresMembres  
  • S'enregistrerS'enregistrer  
  • ConnexionConnexion  
  • -39%
    Le deal à ne pas rater :
    Pack Home Cinéma Magnat Monitor : Ampli DENON AVR-X2800H, Enceinte ...
    1190 € 1950 €
    Voir le deal

    Big things have small beginnings
    Page 1 sur 3 1, 2, 3  Suivant
    InvitéInvité
    feat
    Arrivée
    Multicomptes
    Crédits
    Discord
    Pseudo & pronom IRL
    Anonymous
    Informations
    participer à veritas ?les secrets à ne pas révéler
    Veritas
    Lien du postSam 26 Mar 2016 - 18:38
    taggercitereditionsupprimeradresse
    Big things have small beginnings ×
    ft. ANNALYNNE & CLAY

    7 mai 2016

    C'est à New York que le rendez-vous a été pris quelques jours plus tôt, dans une clinique privée un peu à l'écart de la grande agglomération, le genre d'établissement qui se veut discret et professionnel histoire que ne soit entachée sa réputation. Annalynne a fait son choix, ce qui n'est pas forcément mon cas mais dans ma position, je n'ai strictement rien à dire même s'il est de moi. Tel était le contrat: juste pour quelques mois. Si Omnicom a raison de ma personne, il en est de même pour cette chose qui dans son ventre très lentement se développe et ce n'est que parce que je suis en partie responsable que j'ai pris ma journée pour la conduire discrètement pendant plus de quatre heures sur l'interstate 684. Pas une seule fois j'aurais délié ma langue durant le trajet puisque même si je m'étais fais une raison à sa décision, aujourd'hui j'en suis encore à me demander s'il ne me reste pas une chance de la convaincre de le garder. Nulle Audi, nulle Porsche ni Lamborghini. C'est dans mon pick-up que nous parcourons les miles nous séparant de cette dernière ligne droite.

    L'indélicatesse de la chose fait que, moyennant un financement tout de même, l'opération se fera par un praticien en dehors des heures usuelles. Le temps d'arriver sur place, le soleil s'est déjà couché et seules quelques vitres de la clinique restent encore éclairées, preuve qu'être payé argent comptant à encore pas mal d'attrait, tout particulièrement lorsque le chirurgien est en droit d'exiger ce qu'il souhaite de son patient. Tous les tests ont été réalisés depuis plus d'une semaine maintenant: l'examen clinique complet, le bilan de son entretient psycho-social, la déclaration de consentement signée, le tout glissé dans cette enveloppe format A3 qui repose là sur ses jambes dénudées. Elle est décidée, déterminée, prend ses foutus comprimés depuis son premier rendez-vous pour.... Je n'ai pas tout saisi mais c'est en rapport avec une certaine dilatation. Bref, depuis quelques temps même si son état me préoccupe de plus en plus, je ne tiens plus à m'immiscer dans ce duel constant qu'elle mène contre son propre corps. C'est tout simplement perdu d'avance. Surtout depuis que j'ai vu dans sa chambre quelque chose et devant quoi je me suis rendu à l'évidence. Elle a eu tout de même la délicatesse de la ranger dans une housse feutrée au fond de son dressing, sa robe de mariée. Il serait de mauvais gout qu'elle doive le jour de son mariage la faire réajuster faute d'un bâtard qui ne sera jamais accepté par leur société.   

    Mes feux éclairant l'enseigne aux abords de la clinique, je lève le pied, ralentis sous le coup de l'appréhension des prochaines heures qui vont s'écouler, tout comme elle également vu ses traits crispés. Finalement, c'est sous le porche que je nous stationne, devant le hall des urgences, le seul accès encore possible en cette heure tardive. Un dernier regard sur elle qui malgré tout se veut tendre et je l'encourage aussi " Allez... " parce que je n'ai rien à lui reprocher, ce n'est qu'une erreur de parcours, un tir croisé. Quittant l'habitacle, je fais le tour du véhicule pour venir lui ouvrir la portière contrairement à nos mœurs habituels, sans doute à cause de ce qu'elle porte en elle. Très vite les battants automatiques s'ouvrent derrière nous pour qu'un homme en blouse blanche vienne nous accueillir. " Nous vous attendions un peu plus tôt " Nous, c'est en gros lui, l'anesthésiste et les infirmières qui seront là pour subvenir en cas de problème si j'ai bien tout saisi. Quant à moi dans cette histoire je ne suis qu'un figurant, statut qui m'est rappelé lorsqu'il se présente " Dr. Alaskey. Vous devez être Mlle Malcolm. Et vous..." Le donneur de sperme. La situation aurait été autre, je le lui aurais joyeusement sorti cette réflexion mais c'est une toute autre chose que je réponds lorsque sa main rencontre la mienne en une poigne ferme: " le géniteur " .

    InvitéInvité
    feat
    Arrivée
    Multicomptes
    Crédits
    Discord
    Pseudo & pronom IRL
    Anonymous
    Informations
    participer à veritas ?les secrets à ne pas révéler
    Veritas
    Lien du postLun 28 Mar 2016 - 19:09
    taggercitereditionsupprimeradresse
    Big things have small beginnings ×
    ft. ANNALYNNE & CLAY

    7 mai 2016

    J'avais pris toutes les précautions, les cachets, les infusions, tout ce qu'on avait pu me conseiller, me donner, pour faciliter ma décision, de l'embryon son éradication. Je me suis faite docile pour accéder à mes fins, nous avions décidés d'une date, d'une ville, je ne suis même plus sûre que cela avait été fait à deux. Il nous fallait juste un jour et un lieu. Une clinique qui voudrait, grâce à l'argent, nous décharger de notre erreur de parcours, de ce qu'aurait pu être le fruit de notre amour. Dès la seconde où je l'ai su, j'avais décidé de ne pas le garder, n'écoutant pas ses mots, ceux qui auraient pu essayer de me convaincre de reculer, d'attendre plus, de réfléchir à ce que pourrait être une vie sans Omnicom plutôt que d'une vie sans lui. Et rien qu'à cette pensée, je me sens oppressée, je ne saurai être moi, sans cela, pas certaine de savoir que faire de ma carcasse de future mère, troquée contre celle de future héritière. J'ai cette impression étrange que la chaleur s'est emparée de l'habitacle clos de son pick-up, ce n'est pas mon moyen de transport préféré, mais il ne m'avait – avant ce soir – jamais fait cet effet. Une nausée constante dont je refuse la réelle raison, ma condition. Je me suis vendue depuis toujours comme celle qui gère ses propres choix, qui pense à elle avant de penser aux autres, puisque son père, ne voyait que ses propres intérêts. Mais lorsque mes prunelles se détachent du paysage qui défile derrière cette fenêtre et se posent sur l'enveloppe qui détient le reste de ma destinée, j'en dégluti, envisage même de lui dire de s'arrêter sur le bas côté, histoire de pouvoir gerber en paix. Mais je me tais, je ravale mes aigreurs d'estomac parce qu'incapable de faire face à celle qu'il m'accorde depuis quelques temps. Je n'en réalise pas qu'il a éteint le moteur. " Allez... " Rien de grave, rien d'immuable. C'est effaçable, comme écrit à la craie. Mais je reste là, la peur au ventre, malgré moi. Je suis sonnée, j'en laisse mes doigts détailler les contours du dossier et manque de sursauter lorsque la portière, il vient m'ouvrir. Mes jambes dénudées par mon short accueillent le vent frais de la nuit, et je frissonne quand mon regard se perd sur les murs de la clinique, sans trop savoir s'il me faut maintenant parler. A la vérité, je n'en ai pas envie, je veux juste qu'on en finisse, le plus rapidement possible, pour ne pas rester plus longtemps dans cet état de semi conscience, de démence. J'aimerai redevenir moi, tout en sachant que … " le géniteur " ne sera plus là. J'en relève les paupières vers lui, et hoche le visage positivement pour appuyer ses mots, mais aussi ceux des médecins que je n'ai pas entendu, trop perdue. Une intervention et tout sera terminé, comme si rien n'avait jamais existé. Une nuit de douleur et quelques mois, plus je ne sais pas, afin de panser mon cœur. Et ça ira … A mesure que nous avançons, je réalise qu'il me reste une question. Quelque chose que j'ai laissé en suspend trop longtemps, non pas sur la douleur, non pas sur la longueur, non rien de tout cela, parce que j'ai déjà lu et vu tout ce qu'on peut trouver sur le sujet, mon éternelle curiosité … Ce que je souhaite, c'est un détail qui se rapporte à celui qui m'accompagne. Ca me brûle la langue, autant que ça travaille au niveau de mes entrailles. Mais tout de même, je me dois de le faire, parce que pour une fois, je ne peux pas, ni mon assurance, ni mon indépendance ne peuvent assumer ça. « Il pourra … ? » Trouillarde, qui n'assume pas, je me déteste à un point que je n'aurai jamais pu le croire, l'envisager. Et change mon amorce de question, en affirmation. « J'exige qu'il soit avec moi. » Quand ils vont m'endormir, quand je me réveillerai, j'veux pas être seule, et je relève mon regard vers lui, Clay, l'amant de mes jours et nuits. Ayant incroyablement besoin de lui.

    InvitéInvité
    feat
    Arrivée
    Multicomptes
    Crédits
    Discord
    Pseudo & pronom IRL
    Anonymous
    Informations
    participer à veritas ?les secrets à ne pas révéler
    Veritas
    Lien du postLun 28 Mar 2016 - 20:50
    taggercitereditionsupprimeradresse
    Big things have small beginnings ×
    ft. ANNALYNNE & CLAY

    7 mai 2016

    Ma réponse ne l'a pas l'ombre d'un instant choqué, comme si beaucoup de couples adultérins venaient ici se faire absoudre de leur péchés. Par compréhension, il opine de la tête en dévisageant à présent celle qui se trouve à mes cotés puis nous invite à le suivre, empruntant ce chenal aseptisé qui nous conduira jusqu'à sa délivrance. Elle, qui pourtant d'habitude se targue de pouvoir tout contrôler, se retrouve aujourd'hui confrontée à quelque chose d'inopiné, que beaucoup d'autres à son âge souhaiteraient voir arriver. Mais ce n'est pas son cas, trop obsédée par la rançon de la gloire que lui apportera Omnicom, sa société. Et tandis que nous arpentons les dalles javellisées, elle se fait étrangement hésitante, je dirais même apeurée, ce que je n'ai jamais eu encore l'opportunité d'entendre. « Il pourra …? » Est-ce que je pourrais quoi? « J'exige qu'il soit avec moi. » Nous y voilà. Elle exige, comme si je n'avais mon mot à dire et que lui tenir la main dans un tel moment pourrait me ravir. Plongeant mes yeux dans les siens qui se font quémandeurs, je ne peux un instant me projeter dans une telle scène, en être spectateur, et m'excuse auprès du médecin qui regagne toute mon attention. " Veuillez nous pardonner quelques minutes. " Il acquiesce à ma requête et s'éloigne progressivement quand je reprends contact avec celle qui pourrait être la mère de mon enfant. " Non. Hors de question." Et je me retourne, m'agite, irrité par sa sommation, me malaxant la mâchoire avant de broncher:" Tu as pris cette décision seule et je t'ai conduite. J'crois que j'ai déjà fait pas mal pour ma part. " Il est vrai que je ne fais pas preuve de beaucoup de bravoure sur le coup car ce monstre qu'elle souhaite effacer de sa mémoire, nous l'avons conçu à deux et il serait naturel que je la soutienne jusqu'à la fin.

    A l'autre bout du couloir, c'est une première infirmière qui patiente un carnet à la main et git à ses pieds l'un de ces sièges que l'on ne réserve généralement qu'aux personnes en manque de mobilité. J'en devine déjà que l'opération, qui aura lieu dans quelques instants seulement, sera sans doute forte douloureuse... Mais j'ai déjà pris à mon nom une chambre en centre ville et compte bien y passer la nuit dans l'attente de sa sortie qui ne sera autorisée qu'aux premières lueurs de l'aube de lendemain.
    " Pouvons nous? " Une autre façon de nous demander d'abréger cette petite mise au point de la part du praticien. Et sans me sentir dans l'obligation de lui répondre, je reprends mon chemin, vais à sa rencontre parce que je vais quand même l'accompagner dans les derniers moments, dans ces toutes dernières démarches avant qu'elle ne doive s'allonger sur cette foutue table d'opération. Arrivé à son niveau, il me gratifie d'un autre sourire un peu plus vil que celui donné précédemment lors de notre première apparition. Il faut croire que la compassion à un prix et que nous en avons déjà dépassé les limites mais peu importe, c'est pour le bien d'Annalynne qui n'aura bientôt plus à éprouver de honte en s'admirant le nombril dans sa salle de bain.

    Son assistante nous ouvre à présent le chemin jusqu'à la chambre où elle pourra durant la nuit reposer. C'est basique, d'un mobilier dépourvu de charme ce qui me fait secrètement jubiler puisque cela va la changer de son train train quotidien et des meubles luxueux qu'elle a l'habitude d'acheter. Et plus j'observe cette pièce où elle va passer une nuit complètement esseulée, avec les séquelles de ce qu'elle souhaite par-dessus tout éventrer, plus je trouve çà austère et... bien mérité. Sur son lit d’hôpital sont déjà disposés le nécessaire qu'elle devra revêtir avant l'opération: une chemise emballée, une charlotte et quelque chose de plus intriguant que je n'ose étudier de près. Mes doigts parcourant le plastique de la tenue, je conspire déjà à la voir l'essayer. " Très saillant. " Et bien que j'aspire à contempler d'avantage cette peur la consumer, je ne peux réfréner une envie qui lui est diamétralement opposée: celle de la rassurer. Alors lâchant l'étoffe sur les draps tirés, mes pas la rejoignent pour finalement faire ce geste que je n'ai plus osé facturer à ses traits, une simple caresse sur sa joue déposée. " Tout ira bien. Ils en ont l'habitude. "
    InvitéInvité
    feat
    Arrivée
    Multicomptes
    Crédits
    Discord
    Pseudo & pronom IRL
    Anonymous
    Informations
    participer à veritas ?les secrets à ne pas révéler
    Veritas
    Lien du postLun 28 Mar 2016 - 22:15
    taggercitereditionsupprimeradresse
    Big things have small beginnings ×
    ft. ANNALYNNE & CLAY

    7 mai 2016

    Annalynne Malcolm aux aboies, apeurée et à chercher les prunelles de celui qui depuis presque un an est entré dans sa vie, et dans le bleu de ses yeux j'entends déjà qu'à ma volonté il n'accédera pas. Soit, ce n'est pas grave Anna … " Veuillez nous pardonner quelques minutes. " Non, c'est bon, je n'ai plus envie de mot, ni de toi auprès de moi, j'ai compris, et je jure que ça va. Qu'il me crache à nouveau son dédain, je n'en ai absolument plus besoin. Le médecin nous délaisse, et sa voix revient me réveiller de cette curieuse torpeur qui tort, justement, mon coeur. " Non. Hors de question." J'avais compris, pauvre con. Et c'est bien pour cette raison que je ne réponds rien, si ce n'est un regard assassin, et atteint avec ce dernier simplement son dos, à regret. " Tu as pris cette décision seule et je t'ai conduite. J'crois que j'ai déjà fait pas mal pour ma part. " J'inspire longuement, pour me permettre d'assimiler l'information, je crois, pour me laisser un minime temps de réflexion. Hochant le visage de manière positive sans rien ajouter, pourtant, j'en ressens la volonté, lui péter un esclandre là, maintenant, devant les médecins qui a notre histoire n'y connaissent rien. Qu'il en a déjà assez fait … Certes, il aurait pu me laisser tomber depuis la première journée, celle où je lui ai annoncé cette grossesse mais aussi son inéluctable finalité. Mais cette chose, cet enfant on l'a fait à deux, et même si c'est ma décision, je pensais que peut-être on attendrait demain pour se séparer. En fait, je ne sais plus vraiment ce que j'espérai, non pas qu'il me tienne la main, ou qu'il me murmure des « ca va aller », juste je me serai contentée de le savoir tout à côté. Quand les paroles nous ramènent dans la réalité, j'en serre mes bras contre mon bas-ventre, bientôt désempli grâce à la prochaine chirurgie. " Pouvons nous? " Le corps de Clay s'avance déjà, quand le mien a du mal à se remettre en marche, et que la vague de pensées décousues qui emplit mon esprit semble de plus en plus l'embrumer. Nous sommes conduits dans ce qui sera ma chambre pour la nuit. Une nouvelle façon de me foutre en prison. J'en regarde quelques détails, me concentre sur un manque de peinture sur le mur à côté de la fenêtre, et m'insurge du fait que ce ne soit pas parfaitement immaculé. C'est à ce moment là, que mon envie de vomir s'en revient, nausée que je chasse d'un revers de main. " Très saillant. " Alors ses doigts délaissent le semblant de vêtement qui m'attend pour que ses pieds le conduisent jusqu'à moi. Accueillant une caresse à laquelle je ne m'attendais plus, brin d'amour perdu. " Tout ira bien. Ils en ont l'habitude. " Je vais souffrir le martyre, me sentir éventrée, je vais le perdre, provoquer mon chagrin, amorcer ma chute et mon ascension, je ne devrais pas, avoir autant peur que cela. Ma décision est claire, limpide, elle est nette et pour lui stupide. Omnicom, l'argent, Alan, mes parents. Je me répète comme une rengaine, et laisse traîner mes yeux sur ce qu'il tenait dans sa main, j'en passe ma langue sur mes lèvres, réprimant mon crachat de venin, qui pourrait se traduire en un « Tu crois que ça me fait rien ? » Je suis Annalynne Malcolm, je suis experte en maîtrise, en contrôle, en perfection en faveur de ma condition. Et t'es venu, mon pire démon. Tu as tout changé, immiscé dans mon quotidien de mensonge étriqué, m'a appris ce qui s'apparente à l'honnêteté. A la liberté. « Oui. » C'est tout ce que j'ai la force de prononcer, je me sais en train de perdre pied. En inclinant, encore, le visage sur le côté, je soupire et attrape finalement ce qu'il me faut enfiler. Nouvellement pudique, je me dirige vers la salle de bain, mais sans y penser ne la verrouille pas. Mes vêtements sont retirés, un à un, l'étrange blouse passe d'un bras à l'autre, avant que mes paumes n'aillent s'écraser sur l'émail du lavabo, tête baissée, dos courbé … J'essaie, je le promets, du mieux que je le peux, de me tenir à mon engagement, de penser à mon argent, cependant mes songes lui appartiennent, autant que certaines parts de mon âme, mais aussi ce qu'ensemble nous avons construit. J'ai déjà mal au ventre, et rien n'est encore arrivé, j'en suis incapable, je ne peux pas tout surmonter, si ce n'est ces larmes, celles que pour un aparté je me permets de laisser couler.
    InvitéInvité
    feat
    Arrivée
    Multicomptes
    Crédits
    Discord
    Pseudo & pronom IRL
    Anonymous
    Informations
    participer à veritas ?les secrets à ne pas révéler
    Veritas
    Lien du postJeu 31 Mar 2016 - 0:09
    taggercitereditionsupprimeradresse
    Big things have small beginnings ×
    ft. ANNALYNNE & CLAY

    7 mai 2016


    Et lorsqu'elle accepte de fixer maladroitement ce simulacre de vêtement que je tenais entre mes doigts avant de venir enjôler ses traits une dernière fois, j'y vois étrangement comme une pointe de regret. Ses yeux, papillons noirs, traduisent dans leur envolé un semblant de désespoir. Ce n'est pas tant la peur qui l'habite, tout cela n'est qu'une façade,  mais une souffrance déjà bien présente ce qui me laisse un moment perplexe et calme mes propres angoisses.  « Oui. » Et je la regarde à contre cœur se défiler, s'engouffrer avec la tenue prédisposée à cet effet dans la salle d'eau tandis que je vais, patient mais toujours autant préoccupé, m'assoir sur le lit et attendre qu'elle finisse enfin de se préparer. J'ai dit que je n'allais pas rester et pourtant je suis toujours là, je ne sais pourquoi d'ailleurs, à jouer du bout des doigts de cette charlotte qu'elle ne supportera pas. Malcolm? Se parer d'autre chose que de ses lunettes Gucci, inutile d'espérer mais c'était bien essayé.

    Au bout de quelques minutes seulement, c'est l'infirmière qui revient à la charge pour se présenter par l'empattement de la porte, le regard insistant lorsqu'elle détaille la montre à son poignet avec rapidité. Mais Annalynne est toujours occupée et cela semble quelque peu la contrarier. Finalement la patience du personnel de cette clinique n'est pas ce qu'un couple - sur le point de s'effondrer - est en droit d'espérer. " Il faut y aller. " Elle se fait pressante la vieille et la brune, quant à elle, brille toujours de part son absence. J'en lève une main légèrement, lui intimant de se calmer le temps de me lever et d'aller frapper à la porte des toilette. Mais personne ne répond. Il ne faut pourtant pas autant de temps pour enfiler une chemise et c'est sans doute pourquoi l'infirmière, les bras croisés, commence à marteler de son index son coude." Deux secondes ". J'entre alors, soucieux, en quête de réponse quant à ce qu'Anna peut bien faire seule dans cette pièce. Je ne m'attendais pas à la voir voutée, les mains plantées sur la faïence et le visage affaissé. " Encore tes nausées..." Ce n'est que lorsque mes yeux croisent son regard dans le miroir que je perçois l'ampleur de ma connerie, à quel point j'ai pu me planter. Ses traits apparaissent enfin de ses longues mèches qui jusque là les dissimulaient. Elle est en pleurs. Un tableau peu jouissif qui m'affecte à la second même, un véritable crève cœur qui me laisse quelques instants penser qu'elle pourrait regretter ce qu'elle s'apprête à perpétrer. Rabattant la porte pour lui laisser le peu d'intimité qu'elle mérite le temps de congédier l'infirmière d'un regard et je pénètre à mon tour dans sa bulle de solitude, la détaille encore quelques instants, incertain quant à l'attitude que je dois adopter et sur ce que je dois prononcer  - pour mon propre bien et le sien - puisqu'il est inutile de la blesser d'avantage. Finalement, ses larmes aussi exceptionnelles soient-elles, ont raison de mon animosité et puisqu'elle n'a vraiment pas fait preuve d'arrogance envers moi jusque là, je me permets à un peu plus de rapprochement en cherchant à la tranquilliser encore sur les raisons de son choix. Elle fait au mieux pour elle et son entreprise, pour sa réputation qu'elle saura préservée suite à cette brève intervention. Un sale moment à passer, rien de plus mais si tel est son souhait, alors je ferais l'effort de rester à ses cotés jusqu'au moment venu. Mais seulement à une condition... Et derrière elle je me positionne, caresse ses bras dénudés jusqu'à déposer mes paumes sur les siennes avant de lui confier " Je viendrais. Mais demande le moi. Ne me l'ordonne pas."


    InvitéInvité
    feat
    Arrivée
    Multicomptes
    Crédits
    Discord
    Pseudo & pronom IRL
    Anonymous
    Informations
    participer à veritas ?les secrets à ne pas révéler
    Veritas
    Lien du postMer 6 Avr 2016 - 0:03
    taggercitereditionsupprimeradresse
    Big things have small beginnings ×
    ft. ANNALYNNE & CLAY

    7 mai 2016


    Je m'ancre, à mesure que mon cœur, ce qui se trouve dans mon ventre ... Fait naufrage, provoque sans cesse ma rage. Mes phalanges ne semblent pas vouloir lâcher le navire émaillé auquel je me retiens. Mon échine ne veut se relever. Ce souffle qui ne sait comment revenir à un rythme mesuré. Mes larmes, en lames, lassèrent mon visage, ma fatigue, m'épuisent et jamais ne me soulage. J'ai peur comme j'ai mal, je suis en train de déchiqueter chaque part de mon être, et approuve la vente de mon âme aux Enfers dans lesquels depuis quelques jours, dans mes songes, je vagabonde. Hantée par le souvenir cuisant de notre vie commune, de ce que ça aurait pu être, si les mondes qui nous entourent étaient différents. Si mon éducation n'était pas la mienne. Si au final, je n'avais pas été cette fille à se tenir depuis un an, en silence, en errance, à ses côtés. Si j'avais été une autre, il aurait eu cet enfant, de la part d'une femme prête et l'aimant. Alors je m'achève à penser que je ne serai jamais celle là, je cherche mon courage, quand encore en mémoire, je les vois. Heureux, comme ce couple qu'on ne saurait être, je nous mène à notre perte. Je me veux courageuse, je m'essaie à ce changement, incapable d'y parvenir réellement. Parce que tout ce qui compte est mon confort, ça a toujours été le cas … Bon sang, ça l'a toujours été, avant ça. L'avoir serait comme une terrible apogée, tragédie grecque où je me condamnerai. Mais le retirer semble être la chose la plus compliquée que j'ai eu un jour à effectuer.

    Égarée au milieu de ses méandres qui n'ont de cesse de m'attaquer, je ne réalise pas la porte qui s'ouvre, non, entends sa présence, au moment où sa voix me ramène dans la réalité. " Encore tes nausées..." Si tu savais. Ébranlée, j'ose relever vers lui un regard, que de ma part, il n'aura jamais croisé. Et pourtant j'en refuse sa pitié, je ne désire pas le voir s'adoucir avec pour seule cause ma vulnérabilité. Il y a quelques secondes encore, j'avais cette impression jusqu'au plus profond de mes tripes, qu'il me haïssait. Cependant, lorsqu'il ferme la porte derrière lui, lorsque son corps se rapproche du mien, je ressens cet étrange apaisement. Je laisse ses mains venir recouvrir les miennes, en ferme les paupières de soulagement, laisse échapper encore des larmes, je n'ai absolument plus aucune arme. " Je viendrais. Mais demande le moi. Ne me l'ordonne pas." Je m'efforce à en trouver la force, ne suis pas réellement certaine d'y parvenir, on a passé tellement de temps à m'apprendre à ne rien sentir, lorsqu'il est question de sentiment, à rester stoïque, et à ne penser qu'à mon propre intérêt. Elle est affreuse, cette fille avec laquelle il s'est aveuglé au Chili comme durant les autres journées.

    En un souffle, inspiration de bravoure, le pouce de ma main droite va légèrement caresser la sienne, je redresse mon visage, et dans le miroir croise le sien. Les mèches de mes cheveux me barrant un peu mon champs de vision, déjà embrumé par mes yeux encore mouillé, je me détache de son emprise d'une paume, lui laisse la seconde, pour que de mes doigts, je replace mes boucles derrière mes oreilles, les laisse aussi glisser sur mes joues, pour tenter de les essuyer. Avale, difficilement, me rendant compte que ma gorge est asséchée, que je vais même en avoir de la difficulté à parler. Mais pour lui, pour nous, je le fais. « Ne me laisse pas affronter ça seule. » C'est une supplique étriquée, d'une voix bariolée. Mon regard ne lâchant pas le sien, dans le reflet. Et c'est à ce moment là, celui où je jongle d'une prunelle à l'autre, qu'on nous crève l'instant, puisque trois coups sont donnés sur la porte, avant qu'avec impolitesse elle ne soit ouverte. Je porte mon attention sur l'infirmière, celle qui déjà, pour notre enfant, sonne le glas. « Mademoiselle Malcolm ... » Tout est prêt, je le sais, l'ai compris. Mais je la hais, je la hais si fort, comme une folie qui dévore. Elle me débecte, parce que j'aurai voulu du temps, synonyme d'un je ne sais quoi, d'une réflexion, de lui et moi. D'une nouvelle discussion, même si elle aurait pu nous mener à notre perdition.

    Alors elle se décale, pour me laisser la place de passer, j'en garde en main celle de Clay, avant de faire un pas, puis deux, puis trois. « Venez. » Elle me désigne le lit, et dans l'encolure de la porte d'entrée de la chambre, se trouve un médecin gratifié d'une étiquette anesthésiste. Une fois, je ferme les yeux, lentement, me souhaite un nouveau rêve, celui où je suis celle faite pour lui, où je vois mon ventre petit à petit s'arrondir … Et les rouvre pour lui lâcher les phalanges, aller dans ce lit curieusement froid, m'allonger. L'homme du couloir s'avance, l'infirmière aussi, sur le côté, défont les freins de ce qui maintenant est un brancard. Quand mon visage s'incline afin de me confronter à celui de mon amant, la peur à nouveau me prend, j'en tremble, serre mes poings. Je serai seule, à la fin … On y survivra pas, on s'étiole déjà.

    Je m'aliène de cet être dont je ne constaterai jamais la ressemblance avec ses traits, dont ses rires ne me parviendront jamais. Poing toujours fermé, je le pose sur mon bas ventre, et ose penser un « désolée » comme une idiote, une trouillarde. Alors qu'on avance dans le couloir, j'implore un arrêt, de la manière la moins civilisée, mais je n'en ai strictement rien à faire. « Stop. » Avant d'aller en salle, avant de buter mon intérieur. Je le réclame, l'implore, encore. « Clay ? » Savoir s'il est toujours là, proche de moi. S'il ne me quitte pas, pas tout de suite en tous les cas. Quand je le vois, ça tambourine tellement dans chaque infime partie de moi. Et je me perds en murmure. « Tu m'aimes ? » tu vois, parce que tu ne me l'as jamais dit, et mon cœur il n'en finit pas d'être meurtris. Larmes, lames. « Rien qu'un peu ? » Une once d'amour au milieu de notre foutoir, une lumière dans tout ce noir ... Malgré ce que je t'ai dit que j'allais faire. Malgré ce mois que nous venons de passer, de nous éprouver. Je me contenterai d'un oui, de me dire que nous ne sommes pas totalement maudits. Mais déjà, les autres recommencent, me conduisent vers ce point de non-retour, qu'importe l'amour.


    InvitéInvité
    feat
    Arrivée
    Multicomptes
    Crédits
    Discord
    Pseudo & pronom IRL
    Anonymous
    Informations
    participer à veritas ?les secrets à ne pas révéler
    Veritas
    Lien du postLun 11 Avr 2016 - 22:46
    taggercitereditionsupprimeradresse
    Big things have small beginnings ×
    ft. ANNALYNNE & CLAY

    7 mai 2016


    Nous sommes deux à appréhender ce moment, bien qu'elle semble beaucoup plus affectée à présent que des larmes coulent le long de son doux visage meurtri par le chagrin, la peur et l'impuissance. Ses deux noisettes survolent mes traits au travers du reflet et l'un de ses doigts, douce caresse, vient appuyer ses pleurs en une dernière preuve de tendresse. « Ne me laisse pas affronter ça seule. » Elle semble y tenir réellement mais je n'ai le temps d'y répondre, bien que mon regard planté dans le sien suffirait à lui seul à lui dicter mon approbation, puisqu'on vient de frapper à la porte de la chambre. La voir aussi blessée par ce que je lui ai fait... Je me fais alors la promesse muette de ne plus jamais la toucher, que cette erreur ne puisse plus être répétée et qu'elle n'ait plus à s'abaisser face à ce monde qu'elle doit affronter. C'est pourtant un main sur ventre qui vient naturellement se déposer pour être aussitôt retirée, geste qui pourrait peut-être biaiser son jugement alors que tout est joué d'avance, lorsque l'infirmière pénètre dans la salle de bain. « Mademoiselle Malcolm ... » A peine prononcés, j'imagine ces mots s'incruster dans l'esprit de celle qui doit s'armer de courage, ses phalanges se resserrant avec témérité sur les miennes au moment de reprendre les armes.  

    Elle nous laisse donc le champs libre pour pouvoir quitter notre fortuit refuge et c'est Annalynne, naturellement, la première qui suit les consignes de cette femme qui, allongeant le bras, lui fait signe d'aller se détendre sous les draps. A ma droite un nouveau protagoniste a fait son entrée, entiché de son dossier qu'il tient fermement sous le bras. L'anesthésiste. Et lorsqu'elle s'exécute en se dirigeant vers son lit d'hôpital après être restée figée quelques secondes, l'étreinte se délie lorsque ses doigts quittent pour de bon le contact des miens. Alors on y est... Je la regarde s'allonger tandis que les deux autres s'affairent soudainement à ses cotés, empressés d'en terminer pour pouvoir certainement quitter l'établissement et rejoindre leur propre famille avant d'aller tranquillement se coucher. Une journée de plus qui se termine, avec un cachet inespéré, voilà ce que c'est. Je n'ai pas suivi le mouvement, n'ai fait que deux pas pour rester entre la chambre et la salle d'eau, histoire de ne les déranger d'avantage. Dans un claquement métallique, le lit commence enfin à bouger et me passe devant tandis que je le suis du regard pour leur emboiter le pas, fatigué de cette histoire, fatigué de devoir me battre pour ce qu'elle ne souhaite voir. Fatigué de perdre jour après jour l'espoir. A la question que je me suis si souvent posée ces trois dernières années, " qui sommes nous, d'où venons-nous, où nous allons et pourquoi? ", je croyais enfin le savoir... La réponse grandissait dans son ventre juste devant moi.

    C'est la dernière ligne droite, un aller sans retour et je n'ai hélas pas eu le courage de faire plus que quelques pas, les regardant s'en aller quand à quelques mètres à peine elle me réclame. « Stop.....Clay ? »  Alors, comme attiré par sa détresse, je vais me présenter auprès d'elle une fois encore, ne trouve rien à lui dire si ce n'est qu'un léger sourire simulé qui lui est destiné. « Tu m'aimes ? » La question qu'elle n'a jamais jusque là osé me poser, même lors de nuits partagées. Et bien que j'aimerais le lui dire à quel point mon affection pour elle m'a transformé, ayant déserté les clubs et boites de nuit qu'autrefois je hantais en compagnie de Miller pour m'en faire une ou deux, les mots restent bloqués parce qu'ils sont là, à nous observer comme deux ado cherchant à se justifier. « Rien qu'un peu ? » Je te l'ai déjà dis pourtant, au plus profond. Et face à mon silence, ils en déduisent pour nous qu'elle n'aura de réponse satisfaisante et reprennent avec elle le chemin que je m'efforce de suivre pourtant, voulant subitement être toujours plus proche d'elle dans ces derniers instants. Quelques mètres franchis, quelques portes passées et nous voilà sur la ligne verte nous menant à notre perte. C'est une main agrippée à mon bras qui me bloque subitement. " Vous ne pouvez aller plus loin ". Et ce contact irrespectueux, je le dévisage un instant avant de les voir s'éloigner tous les deux, elle et le bâtard qui va l'endormir, pour disparaitre derrière le battant d'une porte. " Question d'ordre sanitaire, vous comprenez. Ce ne sera pas long. " Mon attention revient sur celle qui vient inconsciemment de tirer un trait sur cette histoire pour osciller à nouveau sur le battant qui s'est refermé à présent et souffle, amer, les yeux figés sur l'endroit où je l'ai vue pour la toute dernière fois. " Allez vous faire foutre..." Je n'ai rien contre cette femme particulièrement, elle ne fait que son travail après tout. Et d'ailleurs, elle repart presque aussitôt dans cette même direction, me laissant là, à ma déception.  Ce ne sera pas long... Non, je le sais bien déjà. Ce n'est que l'histoire que de quelques minutes. Épuisé par le flot continu qui m'accable, entre colère et tristesse, je m'adosse contre le mur et en heurte les irrégularités, tête renversée pour contempler vaguement le plafond, en songeant à ces derniers moments où je n'ai même pas été foutu de lui dire que je l'aimais, à quel point elle comptait.



    InvitéInvité
    feat
    Arrivée
    Multicomptes
    Crédits
    Discord
    Pseudo & pronom IRL
    Anonymous
    Informations
    participer à veritas ?les secrets à ne pas révéler
    Veritas
    Lien du postMer 13 Avr 2016 - 22:45
    taggercitereditionsupprimeradresse
    Big things have small beginnings ×
    ft. ANNALYNNE & CLAY

    7 mai 2016


    Il y a quelques années de cela, mon père m'a imposé un choix. Sous prétexte qu'il était venu se perdre en Inde un jour me sauver, il m'a façonnée à sa manière, sur le fond d'une toile peinte à la craie, il m'a marqué à l'encre indélébile afin de me faire devenir sa chose, m'a vendu un monde grandiose, que seul les Malcolm sont capables de gouverner. Il m'a parlé d'Omnicom, comme jamais encore quelqu'un pouvait être par une entreprise passionné. Il m'a promit le luxe, la gloire, de ces choses que les petits gens n'effleurent même pas du bout des doigts. Il m'a achetée, en maisons de poupée, en paillettes, en poneys, en voyages et destin tout tracé. M'a fait croire que rien d'autre n'avait d'importance, et que pour cela je devrai me plier à toutes ses exigences. Le choix d'un mariage pour assurer à mon règne de perdurer. Pourtant, ici, maintenant, mes paupières portant encore la marque de mes précédentes larmes, mouillées et souillées, je pose mes prunelles sur ce qui me semble intouchable, et j'espère sa réponse plus que de raison, pour calmer en mon cœur, ses palpitations. Je détaille ce visage que je connais que trop bien, celui que mes songes esquissent chaque nuit depuis qu'il est entré dans ma vie. Je le désire non pas bavard, mais me donnant ce que je souhaite, ce que j'attends. Une once de délivrance, qui pourrait calmer ne serait ce qu'une seconde cette curieuse véhémence que je ressens à mon propre égard. Je veux savoir, je veux pouvoir me dire, que c'est possible, que c'est vrai, qu'il est plausible qu'un homme – lui – puisse aimer la monstruosité que mon père de son venin a modelé. Mais rien. Rien n'entravent ses lèvres que j'ai souvent embrassé, les mêmes qui ont su parfois me blesser. Rien. J'en reste cette fille, allongée, qui s'apprête à mettre un terme à notre erreur, à se faire arracher le coeur. Saignée de l'intérieur. Son silence assourdissant me reste en tête, alors que les roulements reprennent, que je m'éloigne à nouveau, que je deviens hystérique à me tenir dans ma propre peau. J'en avale difficilement, je vais vomir, je le sens, et détournant mon regard, je ne le cherche plus, des mots prononcés par les blouses qui m'entourent, eux non plus, je ne les entends plus.

    Déconnectée, et affreusement seule. Moi et uniquement moi. Ma paume glisse alors, tandis que je réprime ses putains de larmes qui reviennent à moi, perlent à mes yeux, j'en maudis chaque dieux, et mes phalanges s'accrochent à mes rêves, à mon bas ventre. Lit provisoire de cet enfant non désiré. On passe les portes, j'en clos les paupières, me plonge volontairement dans le noir. Dans cet univers, j'ai menti, il y a moi, et il y a aussi toi … Petite chose qui a pris place, que j'ai tant de fois insulté, que j'ai détesté si fort, avant même qu'il ne soit là, bien réel. J'en resserre cette étrange étreinte, mes doigts, tout contre moi. Et murmure un « Excuse-moi. » en pensée, pour que cela ne reste qu'entre lui et moi. Excusée d'être ce démon, de me fondre dans l'hérésie, sans aucune parcimonie. Sauf que c'est à ce moment là, qu'on m'attrape le bras, j'en délaisse cette caresse, et ouvre à nouveau mon regard sur ce qui m'entoure. Le décor est froid, les personnes autour aussi, et ça gronde en moi. L'infirmière approche une aiguille pour piquer dans le creux de mon avant bras, et ça fait mal. Je jure qu'il y a tout qui s'étiole en moi. S'émiette, et j'en omets tout le reste. Le fous volontairement aux oubliettes. J'en viens à me plaindre, a ressentir cette compassion hideuse, comme si je me faisais pitié, j'ai horreur de ce que j'ai commandé. Il n'en reste plus rien d'Anna, pauvre de moi. A force de douleur, la perfusion est posée et on murmure juste pour m'informer. « C'est juste au cas où. » Au cas où j'aurai l'idée de crever réellement sur cette table, et c'est tout ce que je suis en train de me souhaiter. Comme un animal qu'on conduirait à l'abattoir. Ce rejet qu'on a jamais voulu, jamais désiré, dont on s'est servi un temps, et qu'aujourd'hui ne mérite qu'une chose, très simple. Celle de ne plus respirer. C'est très laid, ce qui est en train de m'arriver, affreux, lorsque l'anesthésiste s'approche avec le masque qui servira à m'endormir, ce que je fais. D'abord, j'incline le visage, pour lui refuser l'accès, et quand il se permet un « Mademoiselle Malcolm ... » Pour me convaincre qu'on doit commencer, c'est là, à ce moment précis, que pour la première fois de ma vie, je choisis.

    Ma main lui arrache de la sienne l'objet, le jette sur le côté, et va rapidement arracher sur mon autre bras ce qu'on vient de me poser. « Je veux sortir. » Et je me moque de passer pour la plus sénile des personnes qu'ils n'ont jamais rencontrée. Je veux sortir, je veux être loin. Je veux Clay,bordel. C'est tout ce que je suis capable de me répéter. Lui dans son intégralité, avec ses défauts, comme ses qualités, avec ses regards, ses anciens écarts, je le veux parce qu'il a été le seul capable de me réparer. Et puisqu'ils ne semblent pas réaliser à quel point je suis sur le point d'étouffer, de les battre jusqu'à ce que mes doigts se mettent à saigner, je me relève de ce foutu lit, et sous leurs visions ébahies, m'enfuie du bloc opératoire par les portes qui m'ont conduites jusqu'ici. Il ne me suffit que de quelques pas, pour revenir jusqu'à lui, contre le mur, adossé, dans un état semblable au mien, au moment de sombrer. Mais bien que j'ai l'impression d'avoir retiré de mes épaules un énorme poids, je me fais surprendre par celui de la colère que je ressens à son encontre et qui s'abat soudainement sur moi. « Salopard ! » Je hurle, sans penser que l'hopital est endormi à cette heure ci. Je vocifère, encore une fois, réitère. « Salopard. » Afin qu'il réalise que je suis bien là, devant lui, ne suis pas qu'une simple hallucination que pourrait créer son esprit. Mirage irréaliste de cette Annalynne voulant en tout et pour tout de lui. Et malgré cela, mes actes deviennent contradictoires, ce sont mes mains qui vont heurter de toutes les forces qu'il me reste ses épaules, tendant à l'éveiller quand j'ai de plus en plus envie de le baffer. D'ailleurs, je ne résiste pas longtemps à cette tentation parce visant sa jouer, j'élève vers lui ma main, avec violence, avant qu'il ne m'arrête, délivrance … « T'es même pas foutu de me dire ... » Ma voix s'éteint, mon âme aussi, parce que je sais, je le sens, au plus profond, au-delà de la froideur qu'on m'a inculquée, que s'il ne m'aime pas assez pour le dire, moi, je le fais pour deux, pour trois … « Sors moi d'ici. »



    InvitéInvité
    feat
    Arrivée
    Multicomptes
    Crédits
    Discord
    Pseudo & pronom IRL
    Anonymous
    Informations
    participer à veritas ?les secrets à ne pas révéler
    Veritas
    Lien du postJeu 14 Avr 2016 - 12:57
    taggercitereditionsupprimeradresse
    Big things have small beginnings ×
    ft. ANNALYNNE & CLAY

    7 mai 2016


    J'ai choisis de me taire sur ces sentiments qui pourraient biaiser son jugement. Après tout, il en a toujours été décrété ainsi, juste quelques nuits, quelques semaines, quelques mois.... Un forfait plaisir sans engagement pour lui faire découvrir autre chose que son monde et peu importe son dénouement. J'ai toujours cru pouvoir la faire changer d'avis mais aux derniers moments, c'est elle qui m'a fait évoluer, oubliant mon égoïsme pour la voir réaliser ce à quoi elle était depuis toujours prédestinée. J'en parviens même à sourire lorsque je me rends compte à quel point cette femme a pu m'impacter, ce que j'étais. Mais tout cela va changer dans quelques minutes et je redeviendrais celui qui se fout d'autrui, qui ne cherche qu'à satisfaire ses propres envies. Après tout c'est çà, la vie. On n'est jamais mieux servi que par soit même et je commence à croire qu'il ne peut y avoir de bonheur à notre époque. Parce qu'à la fin, il a toujours un dominant et un dominé dans un couple et je ne suis pas certain de pouvoir endosser le rôle du second, qu'elle aurait à force acheté ma condition et que je n'aurais supporté une compagne gagnant plus que moi... La vieille éducation. De son coté, elle n'est pas femme à se laisser dicter sa conduite et n'aurait apprécié vivre dans la modestie.

    Croisant les bras puisque je n'ai plus que çà à foutre à présent, j'attends en écoutant les bruits, ou plutôt le silence pesant et les quelques plaintes des patients encore éveillés en cette heure tardive. A l'entendre, il s'agit d'un vieux qui ne fait que répéter en boucle de sa voix geignarde qu'il est souffrant et qu'il ne peut pour cette raison dormir. Un single joué et rejoué qui commence sérieusement à me courir lorsque je prends finalement la décision de partir. Mais à peine le dos décollé du mur que c'est une porte à l'autre bout du couloir qui claque et cette voix qui recouvre en un juron les jérémiades du vieux con. « Salopard ! » deux fois puisqu'à la première je n'ai tiqué, n'osant y croire.  Et comme une apparition quelque peu bruyante, elle s'avance déterminée, enragée, me heurtant même de ses mains lorsque je me suis entièrement redressé, enfin à sa portée. Sur le coup, toujours préoccupé, je la laisse se défouler sans comprendre la raison d'une telle attitude parce que c'est ce qu'elle voulait. Tout ce que je sais, c'est qu'elle n'a eu le temps d'avorter. Pas en si peu de temps. Alors quand sa main s'élève dans l'air et file dans le vent, j'ai le réflexe tout de même de l'arrêter juste à temps, agrippe sa main pour que mes yeux viennent se planter dans les siens, en quête d'une réponse quant à sa présence auprès de moi. « T'es même pas foutu de me dire ... » Te dire quoi? Mes doigts relâchent de leur emprise et se soustraient au final de sa peau, lui laissant champ libre si d'aventure elle souhaite encore me mépriser en un geste déplacé pour ce manque de spontanéité. Je pensais tout simplement qu'elle le savait, qu'à cette question elle en connaissait déjà la réponse. Elle n'en fera rien, se permettra tout juste de m'ordonner comme à son habitude qu'il est temps d'y aller, qu'elle ne veut plus trainer. « Sors moi d'ici. »

    " Si c'est pour revenir dans quelques jours, n'y compte pas. " Parce que mis à part sa petite crise qu'elle nous à joué à l'instant dans son rôle d'enfant gâtée qui se croit plus forte que les lois de la nature, elle continuera de me le reprocher. Mon dos percute à nouveau le mur, la détaillant attentivement, elle et ce qu'elle recèle de mystérieux en son bas ventre. " Qu'est-ce que tu veux réellement? " Pour lui en clair, pas pour toi.
    InvitéInvité
    feat
    Arrivée
    Multicomptes
    Crédits
    Discord
    Pseudo & pronom IRL
    Anonymous
    Informations
    participer à veritas ?les secrets à ne pas révéler
    Veritas
    Lien du postLun 18 Avr 2016 - 20:06
    taggercitereditionsupprimeradresse
    Big things have small beginnings ×
    ft. ANNALYNNE & CLAY

    7 mai 2016


    Et son je t'aime aurait bien pu me libérer, me conforter dans cette idée que je ne suis pas seule, qu'on prend la décision à deux, cette fois. Que je ne lui impose pas. Balayer mes doutes, mes foutus angoisses. Mais c'était sûrement trop lui demander, comme je l'ai toujours fait. J'ai cette tendance à vouloir tout ou rien, et au moment d'apprendre que j'attendais un enfant, ce n'était rien, à présent, c'est tout, c'est différent. Et mon envie de le frapper toujours présente, je mets de côté ma véhémence. Je me fais violence, patience. " Si c'est pour revenir dans quelques jours, n'y compte pas. " On ne le fera pas. Si on sort d'ici, comme j'ai osé lui demander, c'est pour aller jusqu'au bout. Au bout de nous. Épuisée, j'empêche à mon corps d’osciller. J'ai mal partout, me rendant compte que toute cette histoire m'a éprouvée, je veux aller dormir, et le faire dans ses bras, loin de cette clinique, de cet endroit. Mes prunelles le détaillent alors que son échine heurte le mur à nouveau. Je le devine, lui aussi fatigué, et s'il pouvait m'exaucer, je me dis qu'on pourrait aller se reposer, parler demain de comment on va pouvoir gérer. " Qu'est-ce que tu veux réellement? " Entre mes doigts, j'étiole mes cheveux, en un acte manqué que j'ai bien du mal à contrôler. Je me cherche un nouvel aplomb, une fierté que j'ai laissé tomber, et que j'ai du mal à abandonner. Je pensais que c'était clair, ce que je souhaite maintenant. Je ne désire plus arrêter ça, je ne désire plus d'ailleurs, appeler notre progéniture comme ça, parce que je veux de lui, comme je veux de toi. Si j'ai appris à n'apprécier que moi, j'ambitionne à être réellement capable de le faire pour trois. Je le ressens déjà … En un soupir, vers lui, je fais un pas. Je me fais nouvellement câline, puisque mes paumes vont chercher ses phalanges. Ayant cette irrémédiable envie, d'être enfin libre et proche de lui. J'ai fait mon choix, je l'ai fait seule, et je suis absolument certaine de ne pas le regretter, de ne pas lui balancer en pleine figure une fois que je tiendrai notre enfant dans mes bras. La vérité, c'est que je nous y vois déjà. Et m'approchant encore, afin de m'accoler à cet homme qui a en moi, tout chamboulé. Fait basculer toutes mes utopies, pour m'offrir une nouvelle destinée. Contre son visage que j'adore, je me permets de lui dépeindre tendrement ironique. « Grossir, pendant neuf mois. » Parce que c'est ça, je vais me détester, et apprendre à l'aimer. « Et me déchirer pour le sortir de là. » De cet endroit, où vont se glisser, entrelacés, nos doigts.
    Contenu sponsorisé
    feat
    Arrivée
    Multicomptes
    Crédits
    Discord
    Pseudo & pronom IRL
    Informations
    participer à veritas ?les secrets à ne pas révéler
    Veritas

    Page 1 sur 3 1, 2, 3  Suivant
    Permission de ce forum:
    Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum