Mes yeux se lèvent lentement vers le ciel d'un bleu clair magnifique, sans la moindre once de nuages à l'horizon, tandis que le soleil continue de taper . Je meurs de chaud, ayant l'impression que la chaleur émane de ce soleil, mais aussi du sol lui-même . Les lunettes de soleil posé sur le nez, je me promène dans les différentes rues de la ville, que je commence à connaître . S'il n'y a pas de sortie prévue par l'université, je passe mon temps ici, ou à la plage, la plupart du temps seule... Ce n'est pas dans mes habitudes, et pourtant je passe ce Spring Break à avoir envie d'être seule lorsque je suis dans des lieux bondés, et inversement lorsqu'il n'y a personne avec moi. J'essaie de garder le sourire aux lèvres, car je ne veux pas que tout ça, me gâche un voyage aussi génial que celui-là . Et quoi de mieux qu'une petite séance shopping ? Je déambule dans les rayons d'une petite boutique, qui est malgré tout une boutique chic, car les prix sont loin de ressembler à ceux que j'ai vus à même les étalages dans d'autres ruelles. Un soupir s'échappe de mes lèvres tandis que je tombe sur une magnifique petite robe d'été. Je me mordille la lèvre, tandis que cherche l'étiquette du prix, et l'expression sur mon visage change rapidement, passant par la déception en constatant que je n'ai pas vraiment les moyens de me l'acheter...si seulement j'étais riche. Enfin, je n'ai pas vraiment besoin d'argent pour l'avoir en fait. Je prends la robe rapidement, et l'emmène avec moi jusqu'à la petite cabine d'essayage, prenant au passage deux ou trois autres fringues, sans vraiment d'importance, juste dans le but de ne pas ressortir d cette cabine les mains vides, ce qui pourrait paraître suspect. Je ferme le rideau derrière moi, accrochant le tout au cintre, avant de fouiller dans mon sac après mon aimant dont je ne me sépare presque jamais. Heureusement, ils utilisent le même genre d'antivol qu'en Amérique. Un jour, il faudra que quelqu'un leur apprennent que ce genre d'anti-vol est vraiment trop facile à retirer, mais pour moment, je ne m'en plains pas.

J'ai ce besoin de bouger, de visiter ce beau pays qu'est le Chili . Le besoin de me changer simplement les idées. L'envie d'être seule prédomine en ce moment, mais je ne tiens pas à me renfermer ou me replier sur moi-même ; alors je me force un peu à sortir de ma chambre d'hôtel, à afficher un sourire sur mon visage, qui, une fois à l'extérieur, dans la foule, se transforme en un vrai sourire. Parfois il suffit de pas grand-chose pour redonner le sourire à une personne. Le souci c'est que je ne sais pas vraiment ce qu'est-ce « quelque chose » pour moi. Alors en attendant de le trouver, autant retourner à mes vieux démons : le shopping. Du moins, ce n'est pas vraiment ça le démon, sauf si on s'appelle Carte de crédit. Je me mordille légèrement la lèvre, voyant toutes ses tenues défilaient sous mes yeux . La mode chilienne est différente de la mode américaine, mais tout aussi belle, des styles différents, ça me plaît . Beaucoup plus de robe, des couleurs chaudes, des matières fines mais de qualité . Toucher ses tissus, me fait monter un sourire sur les lèvres, tandis que les étiquettes indiquant le prix, me fait plutôt grimacer. Je repose rapidement les robes que je prends pour les examiner de plus près. La vendeuse me laisse tranquille, elle doit sans doute savoir que je suis une simple touriste qui n'a pas vraiment les moyens de se payer ce genre de tenue . Ce qui a le don de m'exaspérer. Je veux travailler dans la mode, je l'étudie, et tous les jours, je supporte d'autres élèves d'Harvard, qui étudient le design mode, ayant déjà, pour certains, faient des études dans de grande école de stylisme, participant aux fashions week de Paris, de Milan, ou de New York ; ayant des fringues hautes coutures … alors que ce n'est pas mon cas . L'argent ne fait pas le talent, mais ça n'empêche que je me sente parfois... inférieure à ces autres étudiantes, et ayant moi aussi l'envie d'avoir des tenues chics et de marque. Un peu comme cette robe, hors de prix certes, mais magnifique, que je pourrai très facilement accessoiriser, porté en été ou même durant les mi-saisons. Je jette un regard derrière mon épaule. Une idée me venant en tête tandis que je pars jusqu'à la cabine d'essayage. Le voilà l'ancien démon qui refait surface. Cela fait un sacré moment que je n'ai pas retiré l'anti-vol d'un vêtement, remontant à l'époque où mon père ne me filait que 30 $ par mois pour refaire le plein d'essence et me rhabiller . Mais c'est comme le vélo, ça s'oublie pas. Je fouille quelques secondes dans mon sac, retrouvant mon petit outil préféré. Je relève les yeux en entendant du bruit juste à l'extérieur de ma cabine . Mes yeux se lèvent de suite au plafond, cherchant après d'éventuellement caméra ; même si, en théorie c'est interdit de filmer ici. Je pousse un soupir, constatant que l'ombre ne bouge plus derrière le rideau, mais n'étant pas pour autant rassuré. Si la personne m'a vu rentrer avec 3 articles, et n'en ressortir qu'avec 2 je suis foutue. Prendre une décision, faire un choix... je n'ai jamais été douée pour ça, prenant toujours le mauvais . Oh et puis, il n'a pas de raison de me dénoncer pas vrai ? Il veut sans doute juste la cabine, et il y a peu de chances qu'il est vu la robe que j'avais foutue entre le long gilet et et le manteau hein'. J'attrape rapidement la robe, reprenant mon aimant, et retire rapidement les deux antivols que je trouve ; prenant malgré tout le temps de l'inspecter pour être sûr de ne rien laisser, avant de la plier et de la foutre dans mon sac . Un petit souvenir du Chili que je ramène dans mes bagages . Je récupère les cintres des deux autres articles et ouvre le rideau . Je jette un regard à l'homme qui attend de l'autre côté ... bah pas l'air d'être un Chilien de toute façon, sans doute un touriste comme moi , pas de quoi s'inquiéter !