Tous les ans c’était la même chose, l’anniversaire d’Alexander et d’Alexys. Alcool, drogue, bref, de quoi se souvenir de cette soirée à jamais –ou pas- j’étais bien entamé, je n’y étais pas allé de main morte et en même temps, avec une compagne de beuverie comme Megan, je n’avais pas vu le temps passé. J’avais du mal à marcher et je riais pour un oui ou pour un non et il faut dire qu’elle n’était pas mieux que moi. Je ne sais même plus pourquoi j’étais venu à essayer de faire la roue, mais cela c’était résolu en un parfait échec. « Ok, j’suis peut-être moins souple que je le pensais » Riais-je en revenant vers la futur mather, attrapant un verre qui traînait pour le boire coup sec. Je ne savais même pas à qu’il appartenait. « J’espère qu’c’était pas de la pisse » Riais-je en m’essuyant la bouche avec mon bras.

Je continuais de rire aux éclats. Il nous manquait vraiment une case lorsque nous étions torchés. Mais vous savez quoi ? Je n’y pensais pas. J’agissais encore et encore, je parlais encore et encore accumulant connerie sur connerie. « Dégueu ! » C’était loin d’être classe venant de la jeune femme, mais en même temps, je ne m’attendais pas à plus venant d’elle. Je l’a regardais prendre un nouveau verre alors que je faisais pareil sans vraiment m’en rendre compte, c’était devenu un automatisme en fin de soirée. « J’suis sûr t’as déjà baisé avec un éléphant, en plus ça a une grande queue apparemment » je buvais du whisky à la bouteille –une bouteille qui restait quelque part sur la table- en l’a regardant très sérieusement, mais en toute honnêteté, j’avais plus l’air défoncé qu’autre chose.

Si quelqu’un essayait de chercher quelque chose de logique dans notre conversation c’était simple, il n’y en avait aucune. Je continuais de rire à ses paroles qui n’avaient ni queue ni, ni tête, commençant sérieusement à me poser des questions sur ces dit éléphants, car ce n’était pas la première fois qu’on venait à en parler. « Dit, tu ne serais pas un peu fétichiste des éléphants ? » Demandais-je en finissant d’une traite mon verre. C’est vrai, dès qu’elle un avait deux, trois coups en trop de le nez, elle ne jurait que par eux, alors permettez-moi de commencer à me poser des questions. « Ou bien tu as été éléphant dans une vie antérieure et se sont ta famille que tu vois-là » Une hypothèse tout à fait plausible vous ne pensez pas ? Ouais, moyen, mais malgré ma tête torchée et ma conversation complètement incohérente avec le reste de la vie, je continuais d’enchaîner les verres comme de l’eau, ne me posant même plus la question si c’est raisonnable ou pas.

Voilà qu'on était passé à une conversation qui n'avait vraiment aucun sens à presque parler de choses sérieuses. C'est vrai, parler d'animal totem, c'est très sérieux après tout ! Vous ne pensez pas ? Je l'écoutais parler en sourire, continuant de boire la bière que j'avais récupérée sur une table. "C'est pour ça que tu es aussi délicate qu'un éléphant dans un magasin de porcelaine ?!" Je riais à propre blague qui, je pense, n'était pas si drôle qu'elle en avait l'air, mais j'ai l'alcool joyeux, alors en général, un rien me fait rire. "Hm…j'sais pas" souriais-je en me penchant réellement sur la question, mais cela était tellement évident au final. Je secouais donc mes boucles devant elle, alors qu'elle devait sans doute me prendre pour un fou, mais ni plus, ni moins, je n'étais plus à ça prêt. "Bah un mouton ! C'est évident non ?" Tout le monde -ou du moins presque- me surnommait le mouton à cause de ma tignasse impressionne, mais surtout de mes cheveux bouclés, alors pourquoi se prendre la tête à réfléchir pendant une heure puisque de toute façon la réponse est sous mes yeux. Toujours le sourire au lèvre qui n'était pas décidé à me quitter -pour une fois, ça change des autres jours- j'amenais ma bouteille déjà presque vide à mes lèvres pour continuer sur ma lancée.

Ho un éléphant rose !
— with Austin

Non mais c'est quoi cette conversation de ouf hein ? Si Luke était là à nous écouter, il nous regarderait d'un air éberlué à ne plus savoir si on est vraiment le meilleur ami pour l'un et la frangine pour l'autre. Parce que franchement parler de nos animaux préférés comme de totems, faut le faire non ? On est des cas tous les deux quand on est bourrés n'empêche mais qu'est ce que je me fend la poire avec Austin ? Surtout lorsqu'il vint limite me reprocher de ne pas être délicate comme une poupée de porcelaine, une chose que j'ai jamais eu enfant allez savoir pourquoi tiens. Sans doute que mon père a du anticiper ma rébellion précoce déjà quand j'étais enfant alors que j'étais plus sage et disciplinée que maintenant, trop sage d'ailleurs en y repensant. Puis quand je viens lui demander à quel animal il pensait pour lui, il vint me répondre le plus naturellement possible -et le plus alcoolisé aussi- que c'était le mouton pardi. Bah oui où avais je la tête ? Pourquoi n'ai je pas pensé plutôt à cela ? Ah peut être parce que je dois encore me considérée comme nouvelle dans ma tête. Alors je vins lui répondre.

Tu sais -ou pas d'ailleurs- que mon père a jamais voulu que j'ai de poupées qui casse, étonnant non ?, vins je lui faire avec un sourire presque ironique et toujours alcoolisée car moi torchée, c'est conneries sur conneries, sauf que pour le coup c'était vrai cette connerie avant de reprendre. Ah bah oui c'était tellement évident que j'y aurais pas pensé, vins je lui faire en rigolant de ma bêtise car dans le fond il était évident qu'il aurait pensé à un mouton vu sa coupe de cheveux.

Alors je vins lui adresser un sourire, attendant sa réponse et continuant de boire et fumer mon joint. Faudrait peut être qu'on arrête avant de se retrouver à l'hôpital, pensais je intérieurement mais on pourra plus avoir notre super discussion qui déchire si on arrête de picoler.

© SEAWOLF.

Spoiler:

Je riais à nos conneries. Cette soirée partait vraiment en couille dit donc -mais dans le bon sens du terme- Je roulais des yeux à sa réponse. Comme quoi nous avions visé juste avec l'éléphant et tout le bordel. "Pas étonnant" riais-je à gorge déployé avant d'occuper ma bouche un bon bédot bien roulé. On se mettait bien là, à l'aise tranquillement posy sur la plage cosy en train de raconter n'importe quoi. "L'avantage d'être un mouton, c'est que je peux me compter tout seul pour m'endormir" Et oui, je rigolais à le propre blague . Avouez-le elle tait drôle et bien trouvé quoi ! Il serait peut-être de tout arrêter et d'aller se coucher , mais je n'avais pas vraiment la foi de rejoindre ma chambre t entre nous, je ne ressentais aucune once de sommeil, prêt à continuer jusqu'au petit levé du jour.