Une journée assez longue venait de s'écouler et Shérazade n'avait malheureusement pas vu les heures passées. Lorsqu'elle a décidé de venir ici il y a maintenant trois ans de cela, elle savait parfaitement que les cours ne serait pas de tout repos et certainement pas en médecine. Quand on veut quelque chose on fait tout pour l'obtenir et la jolie brune ne se laissait pas faire. Les études avant tout même si par moment elle aimerait pouvoir souffler un peu plus, mais que voulez-vous ? La vie est par moment injuste et on ne peut que faire comme elle nous le dit de faire. Malgré qu'il soit assez tard c'est-à-dire vingt heures passés, la jeune italienne ne voulait pas s'enfermer dans sa chambre et réviser, mais plutôt aller se défouler, se laisser aller à son autre passion que peu de personnes ne connaissait. Après tout, qui pourrait croire qu'une jeune fille étudiante en médecine à une très grande passion pour la danse ? Depuis son plus jeune âge elle a pris des cours pour le bonheur de son paternel français et au file du temps elle en a fait une passion. Vous vous direz qu'elle aurait pu entrer dans l'art en arrivant à Harvard mais non. La médecine est ce qu'elle souhaite faire le plus au monde même si par moment l'art lui manque.

C'est après son dernier cours qu'elle s'est dirigé directement au théâtre. Elle savait parfaitement qu'il serait libre et elle voulait en profiter pour se défouler. Après tout, quoi de mieux que de danser un vendredi soir ? Lorsque le weekend est enfin annoncé. Il ne lui a pas fallut une demie heure pour arriver à la salle, car malgré que le campus soit assez grand, elle est arrivée assez vite. Constatant le peu de vie dans cette salle, elle est montée sur scène et a inséré son CD. Depuis quelques jours, elle travaillait sur You Can Leave Your Hat On. Comme on dit, les apparences sont parfois trompeuse et c'est bien ça. En la regardant on ne pourrait imaginer un tel talent enfouis au fond d'elle, mais que voulez-vous, cacher des choses sur elle-même c'est ce qu'elle fait et surtout vis-à-vis d'Andy. Ce jeune Eliot qu'elle trouve séduisant, qu'elle ne peut s'empêcher de regarder, mais surtout qui est ce correspondant avec qui elle a pu partager sa vie, ses secrets et sa passion pour la danse que peu de personnesdans sa famille ne pourrait comprendre. Appuyant sur play, la jeune Martin commença à enchaîner les pas de danse plus sensuel les uns que les autres. Se croyant seule, elle laissa les notes de musiques la guider sur ce grand plancher qui était comme sa propre maison.

La danse lui permettait de s'échapper, de s'évader des cours et de tous ces étudiants qui pouvaient se trouver autour d'elle durant la journée. Il y en a qui vont se détendre autour d'un verre, d'une fête ou même avec des bouquins, mais pour la jolie brune, son seul moyen était la danse et rien que ça. Bon d'accord, elle ne danse pas tous les jours, mais malgré son emploi du temps de ministre, car c'est le cas de le dire. Elle arrive à tenir un bon niveau de danse. Étant concentré comme jamais, car cette chanson l'inspirait énormément et puis elle avait vu tellement de spectacle de danse sur cette chanson qu'elle se devait d'essayer quelques pas et puis au final c'était une chorégraphie qu'elle avait réussie à faire. Pour elle, peu de gens se rendait dans cet endroit le soir et surtout pas le soir ou le weekend arrive à grands pas. Les jeunes ont plus envie d'aller s'amuser à droite et à gauche que d'avoir envie de venir dans un théâtre tout vide.

La chanson n'était pas longue, mais c'était au bout de la seconde fois après être en bonne forme et détendu qu'elle s'arrêta et arrêta la chaîne où se jouait la chanson qui était un très grand classique dans la musique. C'est vrai que quand on l'écoute on pourrait se dire que c'est une chanson pour les strips teaseuses, mais quand on y réfléchit bien, elle peut se danser de plusieurs façons. À peine à-t-elle arrêté la musique que des applaudissements au lien se faisait entendre. C'est en ayant un légé sursaut et même limite une crise cardiaque, car elle se croyait seule qu'elle s'est retournée. « Andy... Tu m'as fait peur » dit-elle en lui souriant. « Je pensais que personne ne venait ici le soir. Si j'avais su... » Si elle avait su, elle ne se serait pas mise à danser voulant garder cela un peu pour elle. Ce moyen de pouvoir s'échapper et s'enfermer dans sa bulle, mais au fond, elle sait qu'il le sait. Qu'elle aime la danse. Si seulement elle arrivait à lui dire, *Andy, je suis la fille avec qui tu as été en correspondance, tu sais l'italienne.*

Andy avait le don de la surprendre. Elle sursautait assez souvent lorsqu'il arrivait sans qu'elle ne le sache et aller savoir pourquoi. Shérazade s'avança vers le bord de la scène pour s'y asseoir. Elle n'avait pas très envie de le rejoindre sur les sièges préférant lui parler face à face et non en étant sur le coté. Elle le regarde s'avancer et s'asseoir sur les sièges « Je pense qu'en réalité ils se sont tous passés le mot pour s'allonger sur la pelouse et comme ça, ils savaient que tu ne serais pas très content. Le monde est cruel tu ne trouves pas ? » lui dit-elle en souriant « De toute façon, ici tu n'es pas si mal. C'est calme et tu es à l'abri d'une averse qui peut arriver n'importe quand. »

Passant une main dans ses cheveux pour les mettre sur le coté, son regard se posa sur ce jeune homme qui malgré ses air de grand garçon, était si gentil envers elle. Elle ne le connaissait pas depuis longtemps ou peut être que si dans un sens, mais il y a quelque chose. Une chose qu'elle n'arrivait toujours pas à décrire entre eux et c'est assez frustrant par moment. D'ailleurs, elle a souvient voulu lui avouer, enfin elle ne s'en est rendu compte que depuis quelques jours, mais c'est assez dur ou pas. Comment le prendrait-il ? Elle l'ignore totalement. « C'est gentil. Personne ne le sais. Tu sais je ne suis pas du genre à déballer ma vie à tout le monde et puis si tout le monde saurait tout, ma vie ne serait plus aussi mystérieuse aux yeux des autres » dit-elle tout simplement. Il est vrai que si on demande à en savoir plus sur elle, peu de personnes ne pourrait répondre. « J'en fais depuis toute petite. C'est mon père qui y tenait. Il voulait me montrer les danses françaises et italienne vu que ce sont mes origine, mais à croire au grand désespoir de ma mère j'ai adoré ça ».

Cette phrase a été dite en toute innocence et sans arrière pensée. Il est vrai que par ce temps il était rare de voir des étudiants allongés sur la pelouse, mais quand il s'agit de déranger Andy, il n'y a aucun problème à se passer le mot. « Ça t'arrive souvent de t'allonger dans l'herbe et contempler les étoiles ? Un de ces jours, appelle-moi. Je suis sûr que c'est magnifique. Mais un soir où il n'annonce pas de pluie si possible, car je n'en suis pas très fan ».

Comment avouer à quelqu'un qui on est alors quelle ne nous connait à peine ? Le pire dans tout ça, c'est lorsqu'on y est presque. Shérazade posa ses yeux sur le jeune homme en était silencieuse, en hésitant presque de lui dire. Mais est-ce que leur relation changerait ? Dès leur premier regard échangé quelque chose s'est passé et elle le sent encore aujourd'hui.« Hum... Si ce n'est que ça, ton secret est en sécurité avec moi » Dit-elle en lui faisant un sourire sur le coin de ses lèvres. Son regard resta posé sur lui, mais c'est alors qu'il s'est mis à parler d'une fille, de sa correspondante qu'il avait eu il y a quelque temps. Si seulement il savait. « Ah oui ? » dit-elle sur le ton de l'étonnement. « Tu n'as pas gardé contact avec elle ? Je veux dire tu aurais très bien pu et puis tu sais ce qu'elle est devenue aujourd'hui ? Tu as dû en apprendre pas mal sur elle et ses origines je suppose » Était-elle lâche ? Légèrement, mais sa réaction lui faisait quand même un peu peur. « Je parle la langue et je vivais en Italie. Tu sais... Tu n'étais pas le seul à avoir ce genre de communication. J'ai aussi eu un correspondant et je dois bien t'avouer que lorsque je n'ai plus eu de nouvelle j'avais comme un vide. Je reconnais tu ne vois pas la personne, mais tu échange avec elle, tu en apprends tous les jours et son coté fou m'amusait beaucoup. C'est étrange non ? De ressentir un sentiment de ce genre »

« C'est gentil de ta part » lui dit-elle en souriant. Savoir qu'elle allait passer un moment à regarder les étoiles la comblaient de joie. C'est vrai que ce n'est pas tous les jours que Shérazade peut avoir le temps de regarder des étoiles qui par ici son magnifique à ce qu'elle aurait pu entendre. C'est en le regardant qu'elle a commencé à lui poser des questions sur cette correspondante qui n'était autre qu'elle et que ce dernier ignorait totalement? À vrai dire, il ne l'a connait pas autant que ça. En réalité, personne ne peut vous dire son passé, sa vie avant Harvard, car peut de gens sont assez proches d'elle pour le savoir et pourtant cela fait trois ans qu'elle arpente les couloirs de cette grande école. « Tu sais, personne n'est nulle en quoi que ce soit. Il faut juste avoir un peu de volonté. Mais l'italien c'est vraiment simple. Il faut juste s'accrocher en quelque sorte. Je ne trouve pas ça tordu Andy. Il existe beaucoup de personnes a qui ça arrive j'en suis sûr. Mais tu penses que si tu pouvais, tu reprendrais contact avec elle ? Tu ne lui as jamais dit pourquoi tu ne lui as pas parlé. Je suis sûr qu'elle a dû t'envoyer plusieurs courriesl et elle n'a jamais eu de réponse. » C'était la vérité, il ne lui avait plus parlé du jour au lendemain en lui disant juste qu'il trouvait l'italien trop dur et après plus rien.

Pliant ses jambes vers sa poitrine et en y posant sa tête elle lui répondit « Il n'a plus donné de nouvelles. On se parlait pendant des heures et j'aimais beaucoup cela, mais je me dis que maintenant qu'il est fiancé, il n'a plus eu le temps de vouloir continuer l'italien. » Son regard était toujours posé sur lui, mais c'est après cette phrase qu'elle décida de se lever en marchant près du poste pour récupérer son CD et elle espérait qu'il puisse comprendre le sens de sa phrase, comprendre que c'est lui et c'est elle sa correspondante. « De toute façon, ça n'a plus aucune importance maintenant. »