lundi vingt-deux février, après-midi Toutes les deux semaines, Crys devait se rendre à l'hôpital, pour regarder si il n'y a pas de problème, si son dos soutient encore parfaitement son corps, et si elle n'a pas besoin de renforcement musculaire en plus. Une visite de routine quoi. Mais à chaque fois qu'elle vient ici, elle a envie de demander de la cortisone, parce que ça lui manque tout de même. Elle était sous cortisone pendant plus d'un an pour ne pas sentir la douleur, et c'est comme pour les drogués, quand ils sont habitués à avoir une piqûre de leur came toutes les deux semaines, ils ont dû mal à s'arrêter. Ca influence peut être d'ailleurs les craquages émotionnels de la jeune femme. En plus, durant sa période en fauteuil, les docteurs ont tout fait pour éviter la cortisone, parce qu'ils savaient que sinon, ce serait impossible pour elle de décrocher ensuite, alors on lui avait juste prescrit des massages pour la soulager. Puis finalement, quand elle a fait son premier mouvement des jambes, elle avait une séance de rééducation quatre fois par semaine. Elle aimait ça autant qu'elle détestait ces séances. Tout simplement parce qu'elle pouvait dépenser son énergie, mais aussi parce que ça lui rappelait trop que jamais elle ne retrouverai son niveau d'avant. La vie est une vraie garce. Crys fut rapidement appelé par celle qui allait s'occuper de cette visite de routine, Leanne. L'ancienne gymnaste adorait Leanne, elle était gentille et la surveillait sans jamais la forcer. Crys rentra dans le bureau et s'assit sur la table d’auscultation et se prépara à tous les test moteur qu'elle allait faire. Elle avait l'habitude maintenant. Rien d'anormal à signaler ? Normalement non, elle essayait malgré tout de ne pas trop se dépenser pour ne pas aggraver son état, mais doucement, elle faisait de plus en plus d'effort physique.

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lundi vingt-deux février, après-midi Visiblement, il n'y avait rien d'anormal chez la jeune femme, son état ne s'était pas aggravée, ce qui était donc un bon point. Et à chaque fois qu'on lui disait ça, il y avait une petite étincelle d'espoir qui devenait de plus en plus forte à l'intérieur d'elle. Un jour, peut être qu'elle pourra reprendre de là ou elle s'était arrêtée, et c'était son plus gros rêve. Même si elle savait que c'était impossible, son dos est bien trop fragile maintenant pour se tordre dans tous les sens comme elle le faisait avant. Il menacerait de se briser, et là, ça sera la paralysie totale, à vie. Et Crys ne pouvait pas se le permettre. Elle avait eu beaucoup de chance de pouvoir remarcher, et d'avoir un état stable aujourd'hui. Leanne lui demanda si ses séances de kiné se passaient bien. Les séances qu'elle ne faisaient qu'une fois par mois au lieu de toutes les semaines comme elle devrait. Elle se pinça les lèvres et joua avec ses doigts, trouvant d'un coup, ses mains plus intéressantes que le reste. Ça va... Ça va... Elle n'y allait pas parce qu'elle ne supportait plus les mains de la kiné sur son dos, ça la faisait encore un peu souffrir, surtout quand elle appuyait sur le bas de sa colonne, à la naissance du coccyx, là ou elle est tombée. Alors elle y va le moins possible, parce que ça lui donne encore plus envie de prendre la cortisone pour faire passer la douleur.

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lundi vingt-deux février, après-midi Leanne, ou Docteur Cohen n'avait pas l'air de croire à ce que disait Crys quand elle lui disait que ça allait bien pour les séances de Kiné. Alors, la jeune rose baissa la tête et fit une petite grimace. Bon... Je n'y vais qu'une fois par mois. Mais ça me fait mal au bas du dos, et avant j'étais sous cortisone et je ne sentais pas la douleur... Et depuis mon accident, on a arrêté de me donner la dose de cortisone car je pourrai devenir accro. Et personne n'allait l'aider avec ça, et aucun médecin ne lui donnerai une seule dose de cortisone maintenant, car même si ça pouvait faire diminuer la douleur, vu qu'elle a était pendant un an sous ce traitement, ça serai trop dangereux de recommencer. Puis, Leanne lui fit comprendre que si elle suivait exactement et correctement tous ses traitements, aussi bien avec la kiné, elle aurait la possibilité de reprendre doucement la gym. Mais il ne faut pas se mentir. Je ne crois pas qu'un jour je remonterai sur un podium dans les Jeux Olympiques ou même les Championnats des Etats-Unis. Il ne faut pas non plus me faire croire n'importe quoi. Et Crys le savait. Elle n'était pas débile. Sauf qu'elle ne voulait que remonter sur un podium, avoir une médaille d'or autour du cou, et voler au dessus des praticables comme avant. Parce que même si Diane-Rose avait réussi à passer au dessus de son handicap et retrouver la parole, Crys n'allait jamais retrouver son niveau.

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