J’avais reçu il y a quelques jours de cela un SMS d’une demoiselle inconnue. J’avais bien évidemment deviné assez rapidement que tout cela n’était que l’œuvre d’un bizutage, mais ma foi, si je pouvais en profiter à mon avantage, je n’allais pas reculer devant de telles avances. D’autant plus que la demoiselle –dont je ne connaissais même pas le prénom d’ailleurs- n’avait pas l’air contre non plus. Quand tu veux et où tu veux. Tel était le message et je ne l’avais pas pris à la légère.

Ayant gardé son numéro –je ne suis pas fou- je lui avais gentiment donné rendez-vous au stade, plus précisément dans les gradins où je l’avais patiemment attendu et entre nous, s’il y avait une réelle tension sexuelle entre nous, il y avait les vestiaires pas loin –oui je pense à tout suis-je pas formidable ?- et au pire du pire, les sororités n’étaient non plus pas à dix lieux d’ici. Mon sourire s’élargissait en voyant une demoiselle marcher dans ma direction. Nous nous étions vaguement décrit pour ne pas aborder la première personne qu’on verrait au stade et putain, je n’étais pas déçu en tout cas. Je m’humectais les lèvres en la voyant s’approcher. « Si j’avais su j’aurais piqué ton numéro avant » Disais-je en la détaillant du regard. « Si t’étais follement amoureuse, fallait pas hésiter tu sais » J’esquivais un petit sourire.

Un simple petit sms de rien du tout et j'arrivais à faire des connaissances à Harvard. Finalement, ma bizutrice m'était d'une grande utilité, y a pas à dire. J'étais arrivée il y a quelques mois, en plein milieu de l'année scolaire et si pour certains l'intégration était difficile, je dois dire que je prenais les choses comme elles venaient sans me prendre la tête et ça fonctionnait plutôt bien pour moi. J'avais l'habitude de bouger, de voire du monde, de faire semblant aussi, je dois le reconnaître. Je me sentais bien à Cambridge, les gens étaient cool même si, à choisir, je préférerai retourner à Las Vegas.
Bref, y a ce type dont je ne connaissais absolument rien, c'est vrai, qui me proposait un rendez-vous. En même temps, je lui avais avoué avoir des sentiments à son égard. C'est le genre de trucs que je fais souvent alors des situations dans le genre, ça me dérange pas au contraire. J'aurais pu être mal à l'aise mais au contraire, ça me faisait sourire plus qu'autre chose. Comme à mon habitude, j'avais opté pour une robe et des talons. J'avais tout de même mis ma veste en cuir par dessus parce que c'est pas qu'il ne faisait pas chaud mais... c'était pas l'été non plus !
J'arrivais avec quelques minutes de retard au stade mais, ce n'était rien de bien méchant et puis, tout le monde sait que les femmes adorent se faire attendre. Je marchais en direction de la seule personne déjà présente sur les lieux, souriant suite à sa remarque. J'en profitais pour faire un tour sur moi-même avant de lui faire face. Donc ça va, la marchandise te plait ?! Je me mis à rire avant de replacer une mèche de mes cheveux derrière l'oreille. J'osais les épaules d'un air innocent avant de répondre du tac au tac : Je suis plutôt timide comme fille ! Quelle menteuse !

Je l’a regardais tourner autour d’elle-même en souriant. « J’pouvais pas rêver mieux » Disais-je en souriant, alors que la suite me faisait sourire. Etait-elle vraiment timide ou bien était-ce pour se donner un genre ? Car autrement, elle ne se serait jamais déplacé jusqu’ici et peut-être même qu’elle n’aurait jamais accepté un tel défi. Après, j’aime les défis, mais je dois avouer avoir du mal à l’a croire sur ce coup-là. « Tu verras, avec moi tu ne le seras bientôt plus » Je m’approchais de la demoiselle en souriant. « Je suppose qu’on pourra se faire une petite soirée pour la St Valentin » Bah quoi ? Autant jouer le jeu jusqu’au bout et bon, autant être sincère, si je pouvais ne pas passer cette journée tout seul, ça m’arrangeait aussi. J’avais déjà une petite idée de comment elle allait se finir et cela malgré que je ne sache rien de la demoiselle. « Au fait, c’est Austin, je pense que ça pourra te servir » Disais-je un petit sourire au coin qui en disait long.

Personnellement, ça me fait sourire. Je suis qu'une fille, je suis sensible aux compliments, j'aime qu'on s'intéresse à moi, j'aime plaire tout simplement. Du coup, je souris face aux propos du bel inconnu que je ne connaissais ni d'Eve ni d'Adam jusqu'à ce jour. Je lui confiais être timide même si c'est loin d'être le cas, très loin d'être le cas même. Et bien, on verra ça ! Finalement, il me propose déjà de faire quelque chose pour la Saint Valentin et je ne peux m'empêcher de rire face à cette remarque. Ah ouais, carrément ?! Tu me connais pas et tu me proposes de passer la Saint Valentin avec toi ? J'hausse un sourcil avant d'esquiver un léger sourire. Enchanté moi c'est Gemma mais tout le monde m'appelle Gigi !

Je riais en me rendant compte que c’était vraiment direct, mais après tout c’était-elle qui avait commencé, pas moi. « Tu ne me connais pas et tu me fais des avances, j’pourrais être un vrai connard qui veut coucher avec toi pour te filmer et t’humilier » Disais-je en souriant. « La proposition est à prendre ou à laisser, mais je jure que mes intentions sont bonnes » Disais-je en levant la main comme pour prêter serment. Je souriais quand elle me fit part de son prénom. J’aimais beaucoup. « C’est noté » J’aurais sans doute plus de facilité à me souvenir de Gigi que de Gemma pour être franc. « J’devrais presque remercier ta bizutrice pour une telle rencontre dit donc » Disais-je un petit sourire malicieux au coin. Quoi ? Tout le monde aurait pu se douter que c’était l’œuvre d’un défi et je pense que de tout de manière elle ne vivait pas cela comme un secret d’état qu’il fallait cacher à tout prix, alors autant parler franchement.

Je le trouvais vraiment sûr de lui. Je crois que c'est ce que j'appréciais le plus chez un homme. Enfin, c'était l'une des qualités à avoir en tout cas. Peut-être que t'es comme ça mais, qui te dis que je vais accepter de coucher avec toi ? Genre, je suis une fille facile moi ? Ouais, c'est ce que mon frère dit parfois pour me faire chier. Mais en vrai, c'est moi qui décide, je vais pas me faire avoir par n'importe qui. Je finis par lui sourire et hocher la tête positivement. Ok, je ne sais pas dans quoi je m'embarque mais, j'accepte ! J'hausse les épaules. Qui ne tente rien n'a rien. On verra bien où tout cela nous mène. On se présente officiellement, enfin. C'est vrai qu'après tout, je ne connais rien de lui et il ne connait rien de moi. C'est assez étrange comme situation quand on y réfléchit. La rencontre, c'est moi. Le message, c'est ma bizutrice j'avoue ! De toute façon, c'est pire qu'une évidente. Je viens d'arriver, je connais quasiment personne, qu'est-ce que vous voulez que je dise, c'était juste pas possible que j'envoie un message comme celui-ci de moi-même si ce n'est pour rire.

Je souriais. J’aimais bien ce genre de fille qui me mette au défi. « C’est vrai, rien ne me dit que tu le feras, mais je prends ça comme un défi » J’esquivais un petit sourire malicieux à la demoiselle. J’étais deux fois plus satisfait lorsqu’elle accepta ma proposition. « J’t’invite à la soirée anti-St Valentin de la MH s’tu veux. Comme ça on l’a passe ensemble, mais sans que ça soit trop officiel si ça peut te rassurer » Disais-je en souriant. L’idée était original, mais avec du recul, je trouvais cela intelligent. Digne de nous quoi. « Tu me feras penser à remercier ta bizutrice » souriais-je. Bon, elle n’avait pas tous les mérites non plus, car faut dire que je ne réponds pas à la moitié de mes messages surtout lorsque je suis persuadé que c’est l’œuvre d’un bizutage, mais je dois avouer que je ne pouvais pas passer à côté d’une telle proposition. Etais-je le seul à lui avoir répondu ? Vu le minois de la demoiselle, j’avais des doutes et quand bien même, ils n’auront pas les devants. En général j’essaye de toujours m’arranger pour ne pas partager. Oui, je suis ainsi.

Un défi ? Coucher avec moi est un défi ? Wahou, bonne chance à lui alors parce que je déteste perdre. C'est rare que je perde d'ailleurs ! Je lui adresse tout de même un sourire avant de murmurer : Bonne chance alors ! Je lui fais un clin d'oeil et souris de plus belle en acceptant finalement sa proposition parce qu'après tout, j'ai rien à perdre. On verra bien ce que ça donne. Donc comme ça, t'es Mather et anti Saint-Valentin ? Deux informations en une ! J'accepte ! Je n'ai jamais été pour toutes ces conneries à l'eau de rose. A chaque fois que j'étais en couple pour la Saint-Valentin, c'était uniquement parce que j'en avais envie. Quand j'y réfléchis, je crois que j'ai jamais été amoureuse alors ces petites soirées d'attention me passent un peu au dessus de la tête, je dois le reconnaître. Il me demandait de lui faire penser à remercier ma bizutrice et j'acquiesçais avant de répondre : Madisson ! Je ne savais rien de leur histoire du coup, ça ne me posait aucun problème de balancer un nom !

J’attrapais délicatement le menton de la demoiselle afin de plonger mes yeux vert émeraude dans les siens en esquivant un petit sourire coquin. « Tu seras mon nouveau défi Gigi » Disais-je en lui chuchotant à l’oreille avant de l’a relacher tout aussi délicatement. « Et toi cabot du coup je suppose » En ayant entendu que sa bizutrice était Madi’. « Je vais revoir mon idée de remerciement alors » Disais-je en faisant une tête hésitante mettant mes deux mains dans mes poches. En y repensant bien, ce n’était pas vraiment une bonne idée. Il faut croire que Madisson compte me hanter jusqu’à la fin de mes jours en fait. Voilà qu'il fallait que je tombe sur sa bizut. N’allez pas croire que cela allait m’arrêter. Loin de là.

En tout cas, on ne pouvait pas dire qu'il n'avait pas de cran. Je souris alors qu'il fit prisonnier mon menton en ajoutant que j'étais son nouveau défi. Faut que tu saches que je déteste perdre ! Et que je ne perds pas souvent d'ailleurs. Quand c'est le cas, je deviens une toute autre personne, beaucoup plus garce, déterminée et j'ai juste envie de tout casser sur mon chemin. C'est surement pour ça qu'on me laisse souvent gagner. En tout cas, j'ai hâte de savoir de quoi il est capable. Quand je précisais que Madisson était ma bizutrice, il en déduit que j'étais Cabot par conséquent, j'imagine qu'ils se connaissent tous les deux. Et oui, je suis Cabot ! Enfin bientôt j'espère. J'avais longtemps hésité à rejoindre une confrérie d'ailleurs. Tu ne t'entends pas avec Madi ? Elle a l'air cool pourtant ! J'haussais les épaules en grimpant sur la barre pour m'asseoir. C'est pas que je n'étais pas bien debout mais, c'était quand même mieux de poser ses fesses quelque part.