Je sors mon téléphone professionnelle de ma pochette et envoie un message à l'un de mes derniers clients. Monsieur Schindler, asiatiques à l'accent bien gutural. On a passé une soirée très intéressante, on a même fini par discuter de tout et de rien. Mais en rentrant, j'ai oublié ma veste et j'en ai besoin. Oui, j'avais chaud ce soir là, j'y peux rien. Les asiatiques ont toujours eu un effet complètement dingue sur moi. Mais pas les petits jeunes à la peau lisse, non non... Plutôt ceux avec de la poigne, du caractère, la totale. Vraiment le genre d'homme qu'il était. J'envoie un message pour savoir si je peux récupérer mon bien et il me répond par la positive, me précisant que la femme de ménage m'ouvrira parce qu'il est parti quelques jours pour affaires. Ça me va, je m'en fous, je veux juste mes affaires. J'attrape mon poncho et le passe sur mes épaules en me dirigeant vers le parking de l'immeuble. En une bonne vingtaine de minutes, je suis devant chez lui et frappe à la porte. Perchée sur mes talons hauts, je souris à la jeune femme et entre dans l'appartement sans me gêner, la doublant avec une facilité qui pourrait déconcerter qui que ce soit vu les chaussures que j'ai aux pieds. Je me dirige vers le salon et il n'y a rien. Alors je me dirige vers la chambre du patriarche, comme si j'étais chez moi. Et seule en plus de ça. Oui, je fais ma vie, je suis reine partout où je vais, même si j'entends la bonne m'interpeller à de nombreuses reprises. Don't care.

@dana nguyen

Je suis entrain de chercher ma veste et de chantonner quand une voix féminine me fait sursauter. Ce n'est clairement pas la voix de la femme de ménage. Mince, de la visite. Je me tourne et la regarde de haut en bas. " Je récupère mes affaires " Soufflais-je pour lui dire ce que je suis entrain de faire. Pas la peine de s'exciter ma petite, je bientôt partir. Mais non, elle a les bras croisés sur la poitrine comme si elle comptait me bloquer le chemin. Elle veut jouer et bien jouons. Je la dévisage, la détaille, mes yeux s'arrêtent sur chaque partie de son corps. " La fille de monsieur Schindler je suppose ? " Demandais-je avec un léger sourire. J'aurais très bien pu dire que c'était la bonne ou je ne sais pas trop quoi mais je sais qu'il a eu trois enfants et qu'une vit par là. Peut être même ici. On a bien discuté hier soir mais je ne me souviens pas exactement ce qu'il m'a dit non plus. Quand ça ne m'intéresse pas, ne m'apporte rien, j'éteind mon cerveau. " Ton petit papa n'est pas là ma belle, il est parti ce matin " Soufflais-je en faisant une petite mine tristounette. Alors que je ne suis absolument pas triste. Je m'en fou comme de son nom, de qui elle est et de ce qu'elle a vécu. Elle ne va être qu'un pauvre dommage collatéral de plus, c'est tout.  

Cette petite est... intéressante. Ou complètement hilarante, au choix. Je souris continuellement, hochant légèrement la tête de haut en bas, comme les petits chiots débiles qu'on colle dans les voitures. Mais elle m'a l'air bête comme ses pieds alors bon... " Ouuh, oeil de lynx, je suis percée en plein jour " Sarcasme, quand tu nous tiens... " Je suis ta future belle maman mon petit grain de riz ! " Je lui souris largement avant d'éclater de rire. Oooh, cette petite va m'amuser et pas qu'un peu. Je suis comme un chat privé de souris depuis bien longtemps. Plus ça couine, plus je les tortures et mieux je me sens. Je l'écoute et glisse mes yeux sur le loft. Ah ouai, c'est pas très masculin. Mais peut être que son père est gay comme la lune, j'en sais rien moi ! J'ai pas ce genre de relations avec mes clients. L'escort a pour but de divertir, de tenir compagnie mais ça s'arrête là. Non, non, je n'ai pas joué avec le spaghettis de monsieur Schindler. Son accent m'a un peu rebuté de temps en temps, trop gutural, trop... achsoooo. " T'as pas à te justifier tu sais... Profite, c'est mon futur loft et je compte bien tout refaire de A à Z. Tu as des goûts... dérangeants " Bon, c'est pas franchement moche hein, mais j'ai envie de la faire chier, de la pousser dans ses retranchements, de la faire suer. Je trouve ça drôle. On peut m'en vouloir ? Non non, c'est ma nouvelle souris, mon nouveau joujou !

Si je pensais tomber sur cette demoiselle, je ne serais pas venue. Ou peut être que si en fait parce que j'étais persuadée qu'elle allait me divertir bien comme il faut. J'ai besoin de ça après tout, de passer du temps à faire chier mon monde, à faire souffrir les petits êtres insignifiants comme Dana. Ce serait une préparation pour l'enfer que j'allais faire payer à Maëlys si elle s'approchait un peu trop de Cole. Parce que j'avais bien vu leur cinéma à ces deux là ! " T'as pas besoin de ton père mais t'es pourtant dans le loft qu'il a acheté, je me trompe ? " Bon, elle a plus l'air d'y vivre tant que ça mais pour une nana qui se veut être débrouillarde, on repassera hein ! Je ne relève même pas qu'elle parle de moi comme une escort. C'est ce que je suis. Mais je crois qu'elle n'est pas au courant qu'une escort, ça ne couche pas avec son client. Parce que pour ça, il y a les prostituées. Pauvre enfant, ignare comme pas possible. Je soupire légèrement et fronce les sourcils. " Parce que tu crois que j'ai besoin de ton avis et ton consentement ? " Soupirais-je, attrapant le premier objet à ma portée et le lançant par terre. L'objet se fracasse, faisant un drôle de bruit. " Oh. Zut alors " J'allais foutre le bordel et la faire sortir de ses gonds. Ces bruits allaient la faire réagir, j'en étais persuadée. Elle déteste son père et le reste de sa famille, y a une raison à ça et je la trouverais. J'attrapais quelques uns de ses habits - vraiment pas jolis d'ailleurs - et les balança à l'autre bout de la pièce. Réagis bordel !

He doesn't care about you

Tomber sur une escorte que mon paternel se paye dans mon ancien studio est une véritable surprise pour moi mais cela l'est encore plus quand je remarque qu'elle cherche à me provoquer, sauf qu'elle va très vite me trouver et que j'en ai rien à secouer qu'elle refasse la déco du studio si elle vit un jour dedans. Grand bien lui fasse d'ailleurs, vu qu'après tout, je suis juste venue chercher quelques affaires qui m'appartiennent et auxquels je tiens, bien que l'essentiel se trouve chez Luke ou dans ma chambre à la Cabot, notamment ma machine à coudre. Elle vint donc me faire savoir que j'avais pas besoin de mon père mais que j'étais dans son loft pourtant, sauf que je n'y suis que de passage. Puis elle me dit qu'elle n'a pas besoin de mon accord pour emménager avant de venir casser un vase que je n'aimais pas alors cela ne me fit ni chaud ni froid mais ce qui me dérangeais un peu plus, c'est qu'elle vienne balancer mes affaires à l'autre bout de la pièce. A ce moment là, quand on touche à mes créations, je ne peux que réagir et pas avec les mots les plus tendres alors je vins répondre.

Non j'ai clairement pas besoin de mon paternel pour vivre sinon je vivrais encore là et tu ne serais même pas là ma cocotte, lui fis je avec un peu d'ironie avant de reprendre. Oh mais tu peux casser ce que tu veux ici, toutes les choses qui avaient de la valeur à mes yeux, je les ai déjà emmenées mais en revanche, je ne tolère pas franchement qu'on s'en prenne à mes fringues. Ce sont des créations et donc des pièces uniques, vins je lui faire savoir en reprenant ma création et lui faisant savoir que j'allais devoir y aller. Je suis désolée, j'étais seulement venue récupérer mes créations, je vais donc te laisser dans tes nouveaux quartiers.

Je vins lui adresser un sourire ironique en venant lui tendre mes clefs car je ne compte plus revenir dans ce lieu de malheur à mes yeux, tout en attendant sa réponse et me disant que j'avais tout ce qu'il me fallait, que j'allais pouvoir la laisser seule et ne plus revenir dans ce lieu qui me rappelle tant de mauvais souvenirs.

Spoiler:

Des créa-quoi ? J'éclate de rire. " Mon pauvre chat, tu n'y connais rien à la mode. Ce ne sont pas des créations mais des torchons " Soupirais-je en regardant ses 'vêtements'. Vraiment pas beaux tout ça. Faudrait me payer un bon millier d'euros pour porter des horreurs pareil. Il y a des habits de pret à porter bien plus jolis que ça, c'est pour dire ! " Non garde tes clés, j'ai déjà un double " Souriais-je largement. Elle croit quoi ? Que je vais prendre ses trois clés qui se battent en duel ? Non, non. Maintenant que j'ai pris ma veste, je vais déguerpir et aller faire ma vie et mon chemin ailleurs. Je la regarde et fais un signe de la main pour qu'elle dégage de mon chemin. " allez, shou, oust, bouge de là " Elle est plus chez elle, elle le dit elle même alors bon. Je passe à côté d'elle, donnant un léger coup dans son épaule. Je m'arrête, faussement désolée, pleine de manière. " À... Jamais ? " Demandais-je avec un très large sourire avant de continuer mon chemin et de sortir du grand loft, montant dans ma trèèèès belle voiture et filant vers mon appartement, un large sourire sur les lèvres. Oost, adieu. Une crétine en moins qui reviendra dans les boxer de papa pour chouiner pour de l'argent. Toutes les mêmes ces pseudos femmes indépendantes.