Pourquoi n'avais-je pas pensé à regarder derrière moi avant de claquer la porte de cet appartement, me voilà maintenant coincée, à devoir envoyer quelques sms à Alejandro, mon ex. C'était devenu la dernière personne que je désirais voir dorénavant, cette histoire m'a laissée un léger goût amer au fond de ma gorge et étant une personne rancunière je ne pouvais pas oublier cette histoire du jour au lendemain. Il va passer pour me ramener mes affaires, une veste et ma tablette. Je ressens cette boule dans mon estomac, j'ai une certaine appréhension quant au fait de le revoir, parce que je sais que ça me brisera le sœur d'affronter à nouveau son regard. Il m'a blessé, j'avais fini par abaisser ces barrières que j'avais dressées et ça se retourne contre moi. J'avais été bête. C'était en fin d'après-midi, je venais de rentrer de mon rendez-vous dans un grand cabinet d'avocats pour lequel j'allais probablement effectuer un stage. Ça s'était bien passé, pourtant je suis devenue tout d'un coup plus anxieuse que pour ce rendez-vous professionnel. C'est parce que je savais, je savais qu'Alejandro allait très bientôt sonner à cette porte et ça ne tarde pas puisque la sonnette se mit à retentir. Je prends une profonde inspiration en me dirigeant vers la porte d'entrée, il allait découvrir mon nouvel appartement qu'Andrew m'avait gentiment proposé étant donné qu'il n'en avait plus l'utilité, connaissant Andrew, on peut facilement s'imaginer l'envergure de cet appartement, spacieux et luxueux. J'ouvre la porte et me retrouve face à Alejandro. Mon visage reste sérieux, je n'ai pas envie de lui sourire, il ne mérite pas de sourires! Bonsoir, tu as mes affaires? Demandai-je aussitôt sans même savoir comment il se porte, après tout, je devrais m'en foutre, je n'ai pas envie de savoir qu'il est maintenant heureux avec sa nouvelle pét****.

C'est drôle la vie. Au 31 décembre, il fêtait le nouvel an en Espagne avec sa petite amie, sa famille, heureux comme tout. Après tout, n'avait-il pas tout pour lui, la vie ne lui souriait-elle pas? Mais ce n'est jamais assez. Alejandro est de ses hommes qui en veulent toujours plus et qui ne peuvent se contenter, quitte à se brûler. Maintenant, il était seul dans son grand appartement, retour à la case départ. Il suppose qu'il l'a bien cherché.

Débarqué de son Audi, la voiture qu'il prend le plus souvent l'hiver, habillé d'une veste avec un imperméable en-dessous, il baissait son capuchon une fois à l'intérieur. En-dessous, il portait une chemise à carreaux, un t-shirt et des jeans, rien de bien extravagant. Il avait aussi un sac à dos, qui ne contenait pas que ses affaires, mais celles aussi de son ex', Aryana. Une fois devant l'appartement, il vérifie sur le message que c'est bien le bon numéro, puis cogne, après s'être éclairci la gorge.

Un visage bien familier apparu bien vite. Autrefois, il s'éclaircissait d'un sourire quand il l'apercevait. Ce n'était plus le cas aujourd'hui. Le léger sourire d'Alejandro s'estompa aussitôt et il prit une mine plus... sérieuse? Neutre peut-être.

-Buenas tardes... euh si, elles sont dans mon sac.

Il dépose son sac et se penche pour le dézipper et en sortir la tablette et la jolie veste de la belle blonde. Comme convenu, il était passé après les cours et on pouvait voir un cartable parmi les autres affaires. Enfin, il se redresse et tend les affaires à sa propriétaire.

-Ça va?

Il demandait cela par réflexe de politesse, Alejandro ne pouvait pas s'empêcher. Enfin, il se passait la main derrière la nuque, visiblement pas aussi à l'aise qu'à son habitude. Il ne demandait même pas à entrer, se doutant que sa présence n'était pas la bienvenue et il le comprenait tout à fait. Inutile de rendre tout cela plus pénible que ça ne l'est déjà. Aryana n'entendre plus parler de lui bientôt.

-Je crois que tu as encore une de mes clés, si tu pouvais me la rendre, ce serait gentil.

Si seulement cette boule au ventre pouvait s'en aller, pourquoi elle est là d'ailleurs? Il est là. Avant d'ouvrir cette porte, je prends une minute pour prendre une profonde inspiration, je me prépare mentalement à affronter Alejandro, alors que j'avais passé mon temps à l'éviter depuis que j'étais partie durant son absence. Au fond je sais que l'affronter ne sera pas une mince affaire et à peine mes yeux posés sur lui, je ressens cette douleur au cœur, mais je garde cet air neutre sur mon visage, pour ne rien laisser transparaître. La seule chose sur laquelle je dois me concentrer, c'est récupérer mes affaires. Buenas tardes... euh si, elles sont dans mon sac. Je baisse mon regard, le regarde faire, il sort ce qui est à moi pour me les donner Ça va? Je serre la mâchoire. Non. Très bien Mensonge. Je détourne rapidement mon regard, fuyant ses yeux, ce qui peut très bien montrer que je ne dis pas toute la vérité, mais je ne voulais pas avouer être toujours affectée par la nouvelle, je ne vais pas passer mon temps à pleurer non plus, il faut laisser passer le temps. Je crois que tu as encore une de mes clés, si tu pouvais me la rendre, ce serait gentil. C'est vrai, j'avais oublié. Je cherche dans mes poches, je n'ai rien, je regarde autour de moi, je sais où elle se trouve. Je fais face à Alejandro, rien que de devoir affronter son regard, les souvenirs me frappes en plein visage. Et merde. Entre Dis-je en tournant le dos pour filer dans ma chambre pour récupérer cette fameuse clé, je l'invite à entrer, car je ne me voyais pas le faire attendre devant la porte, dans le froid, frileux qu'il est. Mais qu'est-ce que je dis, j'aurais dû le laisser se geler les fesses dehors! La clé se trouvait sur la commode de ma chambre, je reviens dans le salon, là où Alejandro m'attendait Tiens, elle ne m'est plus d'aucune utilité Dis-je en détournant toujours autant mon regard tout en tendant en sa direction la petite clé.

Aryana allait très bien. Vraiment. Son regard s'attarda plus sur elle, sur ses yeux, qui dévièrent de direction. Le jeune homme avala de travers, ressentant cette douleur qu'elle devait avoir un bref instant. Il eut un petit hochement de tête et rendit les affaires à son ex'. Au moins, elle était calme, civilisée. Il a déjà eu droit à des crises, à des gifles. Certaines Espagnoles perdent complétement les pédales. Aryana est une femme bien trop fière pour donner À Alejandro ce genre de scène et c'est tout à son honneur.

Après lui avoir rendu ses affaires, le jeune homme demandait, sans trop insister, pour ravoir sa clé. Sincèrement, Alejandro était certain qu'elle le ferait attendre dehors, mais non, elle l'invite à rentrer. Tant mieux, parce que c'est vrai qu'il gelait déjà à faire du surplace. Une fois rentré, les mains dans les poches, il fit quelques pas après avoir secoué ses souliers pour enlever la neige et se retrouvait dans le salon, à attendre. Aryana finit par revenir.

-Merci.

Dit-il avant de la reprendre doucement. Après quoi, il se raclait à nouveau la gorge, dans un moment de malaise, sans doute partagé. Il ne comptait pas s'attarder plus longtemps. Il sentait bien comment elle le regardait.

-Bon bien, je ferais mieux d'y retourner. La route est longue jusqu'à Boston et je suis plutôt mauvais pilote l'hiver.

Je vais super bien, non c'est vrai, découvrir que mon copain me trompe, c'est une super nouvelle que je prends avec le sourire. Le temps d'une minute, j'étais prête à lui dire que sa question était débile, mais je me contente d'un très bien, même si mon regard fuyant fini par me trahir. Je le laisse entrer, même si j'avoue mon erreur une fois dans la chambre, j'aurais dû le laisser dehors tel un malpropre, il faut croire que ces sentiments toujours présent pour lui me pousse à avoir encore de la considération sur son état de santé et autres. Je retourne auprès de lui pour lui donner la clé. Il était près du salon, non loin de la porte d'entrée. Je lui donne la clé, je fuis toujours son regard. Bon bien, je ferais mieux d'y retourner. La route est longue jusqu'à Boston et je suis plutôt mauvais pilote l'hiver. Cela vaut mieux, car d'ici quelques minutes je risque peut-être de perdre mon sang froid. Oui tu as raison, toi et tes mensonges, retournez auprès de ta chienne de petite amie Bon, finalement, cette fois-ci, je n'ai pas pu m'abstenir de ne pas me montrer un minimum grossière. Je le fusille du regard, je lui en veux vraiment, mais je ne lui apprends rien je suppose. Tout comme ces mensonges, j'avais l'impression qu'il s'était montré faux tout du long de notre petite relation. Tu comptais me le dire un jour ou bien tu pensais continuer à te foutre de moi encore longtemps? C'était une question que je me posais, ce n'est même pas par sa propre bouche que j'ai appris la nouvelle.

En voyant le regard d'Aryana devenir plus... agressif? Alejandro comprit qu'il allait passer un mauvais quart d'heure. Néanmoins, s'il encaisse en baissant les yeux, il relève les yeux étonnées à la dernière remarque de son ex'. Sa petite amie?

-C'était toi ma petite amie, je n'en ai pas d'autre.

Si elle fait référence à Margaux, elle serait sans doute heureuse d'apprendre qu'Alejandro compte la rencontrer sous peu pour lui annoncer que leur petit jeu est terminé, puisqu'elle s'est amusée à foutre en l'air son couple. Ceci dit, il n'a qu'à s'en vouloir à lui-même, c'est vrai. Il se mit les mains dans les poches et encaissait les coups suivants.

-Je comptais te le dire en revenant du week-end. J'avais besoin de faire le point je... On sait tous les deux que mes réponses ne te plairont pas de toute façon. J'ai merdé et je n'ai aucune excuse.

A ce stade, je commence à me poser plein de questions sur notre relation, je me suis perdue dans ces mensonges et je me questionne beaucoup, quitte à penser maintenant qu'il vit le grand amour avec cette fille. Ça me dégoûte et pas qu'un peu. C'était toi ma petite amie, je n'en ai pas d'autre. Je ris doucement, il me prend pour une imbécile sûrement, j'ai un peu de mal à le croire à l'heure actuelle, mais pourquoi pas A partir du moment où tu couches avec une autre, tu ne me considères déjà plus comme ta petite amie Rien que de me dire qu'il a passé son temps à toucher une autre et vivre quelque chose avec, me brise le cœur, je me sens d'un coup bien mal et je n'aime pas cette sensation Je comptais te le dire en revenant du week-end. J'avais besoin de faire le point je... On sait tous les deux que mes réponses ne te plairont pas de toute façon. J'ai merdé et je n'ai aucune excuse. Je baisse mon regard Un weekend interminable que tu as passé avec elle alors que je pensais pouvoir te faire confiance. Tu as raison, je n'ai pas envie de t'entendre me raconter à quel point ça a été une expérience géniale pour toi J'aurai dû rester comme à mon habitude sur mes gardes et ne pas m'ouvrir à lui, maintenant ça m'atteint J'ai été stupide de tomber amoureuse de toi De lui avoir dit et d'avoir voulue lui faire confiance.

Aryana n'avait pas un très beau regard à son endroit, elle n'avait plus ce regard pétillant, il avait changé du tout au tout. Comment l'en blâmer? Il l'avait trahi, il n'y a pas d'autre mot pour cela. Ce qu'elle craignait le plus était arrivé. D'ailleurs, pour elle, il était clair que du moment qu'il couche avec une autre femme, elle n'était plus sa petite amie.

-Tu as sans doute raison.

De toute façon, Alejandro ne comptait pas débattre avec son ex' et reconnaissait qu'il avait merdé et que ce qu'il a fait est impardonnable. Le beau brun pouvait quand même ressentir tout le mal qu'il avait causé à Aryana et qu'il causait encore. Silencieux ensuite, il se permit juste de dire quelques mots quand la blonde disait s'être trouvée stupide de tomber amoureuse de lui.

-Je sais que c'est difficile à croire, mais j'étais amoureux de toi aussi. Ce week-end n'avait rien avoir avec.

Ce n'était pas de l'amour qu'il y avait entre Margaux et lui, pas qu'il sache en tout cas. Son amante avait été assez clair à ce niveau et dans le fond, c'est ce qu'il recherchait, de quoi pimenter sa vie. C'est aussi pathétique que cela.

Si je pouvais, je lui arracherais la tête, mais je retiens cette colère que j'ai à son égare, quitte à planter mes ongles dans ma chair en serrant mes poings. Il me blesse, est-ce qu'il se rend compte non seulement à quel point c'était difficile pour moi d'abaisser ces barrières que je m'étais construite pour le laisser entrer dans ma vie, prendre possession de mon cœur. Tout ça pour quoi? Etre utilisée comme un pantin au bon vouloir de monsieur qui de toute évidence, ce foutait de mes sentiments. C'est ce qui tournait sans cesse dans ma tête, c'était un jeu pour lui. Je sais que c'est difficile à croire, mais j'étais amoureux de toi aussi. Ce weekend n'avait rien avoir avec. Je n'y comprends rien, est-ce que je dois sincèrement tenter de comprendre quoi que ce soit? Je ne suis pas celle qui ai fauté dans cette histoire, pourquoi je me sens aussi mal? Le pire, c'est que mes sentiments pour lui sont toujours là et je déteste ça. Je fronce les sourcils tout en baissant mon regard Pourquoi tu n'as pas direct mis fin à notre relation? Alors qu'il avait rencontré quelqu'un d'autre Tu cherchais délibérément à me blesser? Car il fallait se douter que je ne sauterais pas de joie par la nouvelle.

Alejandro eut un soupir. Toute cette conversation leur faisait mal à tous les deux. Ils ont rompu suite à son adultère, qui a-t-il à dire de plus? Aryana semblait maintenant adopter une approche plus compréhensive, tentait de comprendre pourquoi il l'avait trahi de la sorte et déduisait qu'il avait voulu la blesser, ce qui le fit grimacer.

-Aryana, je n'ai pas réfléchi. Je n'avais même pas de raison de vouloir mettre fin à notre relation. De toute façon, il est trop tard pour moi, je suis certain que tu réussiras à être heureuse avec un autre homme.

Le jeune homme ne niait pas que le résultat de tout ça avait été de la blesser ceci dit. Dans un monde idéal, elle n'aurait pas découvert son petit week-end et ensuite, il aurait dû faire un choix, soit laisser Aryana ou mettre fin à sa liaison avec Margaux. Finalement, il n'a pas eu cette chance. Son regard vacilla un court instant, il baissa les yeux et bougea un peu le pied, signe de nervosité et de malaise.

-Je ferais mieux d'y aller, j'ai l'impression que rien que ma présence te blesse et j'ai assez fait de dommages comme ça.