Jamais je te laisserais. Des mots, des phrases qui me revenaient de temps en temps comme un fantôme du passé qui me hantait, qui me rappelait que j'avais été un homme bien, en couple avec une femme magnifique. Une femme pour qui c'était sérieux, qui avait voulu me présenter à sa famille, m'obligeant ainsi à courir en sens inverse, à séparer nos chemins. Et pourtant je continuais de penser à elle, des flashbacks de nos journées ensemble me revenaient sans cesse, rendant mes journées de plus en plus triste, comme si je n'aurai jamais dû la laisser partir. Alors j'étais là, à la plage, malgré le temps hivernal, à me rappeler de nos baisers, de nos promesses, de la douceur dont elle faisait preuve à mon égard. Me penchant, je ramassais une poignée de sable qui défilait alors entre mes doigts, résumant assez bien la vie : un enchaînement de moments, bon comme mauvais, qu'on ne pouvait rattraper. Malgré tout l'homme ne pouvait s'empêcher de penser au passé, triste à l'idée de ne pas pouvoir revivre les bons moments mais soulagé que les mauvais soient passés. Oui, l'être humain était contradictoire. J'avais quitté Blandine alors que j'avais aimé cette femme plus que ma propre vie, cette femme qui se trouvait maintenant derrière moi. Me relevant, je restais dos à elle, comment savoir si je ne me trompais pas sur la personne ? Aucune idée, c'était juste un ressenti. « Merci d'être venue » murmurais-je avant de me tourner enfin vers elle, mon regard croisant le sien. Elle était bel et bien là, prête à me parler à moi, l'homme qui avait fui toutes ses responsabilités, le monstre qui avait réduit tout espoir à néant.

une journée comme les autres. encore une journée à te demander ce que tu foutais encore ici. c'est vrai après tout, y a rien qui ne pouvait te retenir. c'est pas comme si tu avais besoin de ce diplôme. c'est pas comme si tu ne savais pas quoi faire de ta vie. tu savais parfaitement qu'une fois harvard terminé, tu repartirais en italie et tu serais on ne peut plus heureuse là-bas. plus heureuse que tu ne l'as jamais été ici. harvard, ce n'était pas la chance de ta vie. tu trouvais les gens assez froids, à moi que ce soit toi qui leur donnais cette impression. ce n'était peut-être pas tout à fait impossible. tu gardais cet air hautain envers toutes les personnes que tu ne connaissais, prétendant que c'était pour faire bien mais en réalité, t'avais juste peur de souffrir encore et encore. c'est juste une putain de carapace que tu t'es créée au fil du temps et tu l'aimes. tu restes à l'intérieur, persuadée que la vie extérieure est bien trop dangereuse pour une petite personne comme toi. on se croit invincible, on se croit grand et fort alors qu'en réalité, nous ne sommes rien d'autres que de petits êtres dotés d'aucune importance pour cet univers aussi grand soit-il. bref, tu aurais te dire que cela était inutile aussi. damon avait eu sa chance et pour te protéger, pour ne pas qu'il te blesse à nouveau et bien, il serait peut-être préférable de rester loin de lui. pourtant, t'es là, tes chaussures à la main, marchant dans le sable fin, le regard fixé sur l'horizon, sur les vagues puis sur sa chevelure. Merci d'être venue ses paroles se font entendre alors qu'il est toujours dos à toi et tu souris bêtement tandis qu'il se relève. il a toujours eu un don pour te reconnaître damon. à croire que tu fais trop de bruits quand tu marches ou que tu te différencies des autres. il finit par se tourner vers toi et tu hausses les épaules comme si tu ne savais que répondre. de rien ?! ouais, tu sais pas trop quoi dire de toute façon.