Grosse soirée à la mather house et j'en suis, bien évidemment. Comme à chaque fois, je participe aux soirées organisées par ma maison parce qu'elles sont les meilleures. Pourtant, je n'ai pas la tête à faire la fête. Thanksgiving en compagnie de ma sœur et de ses enfants a été quelques jours très reposant, c'était absolument génial et je me rapprochais toujours plus de ma sœur, que demander de plus ? Mais là, je ne sais pas, je ne me sentais pas dans mon assiette. Certainement parce que je me sentais... Faible. Oui, c'est ça. Je voyais de la drogue passer sous mon nez, ça sentait vraiment fort et l'alcool n'allait pas pouvoir combler tout cela, c'était juste impossible. Je regrettais d'avoir mis les pieds ici parce qu'au fond, c'est un peu comme me promener en Enfer, enfin, c'est vraiment un supplice pour moi et le pire dans tout ça : je suis incapable de mettre les pieds dehors pour partir. Alors, je marche. Je passe de pièce en pièce et d'étage en étage pour m'occuper le corps et vaguement l'esprit. Je dois avoir une tête horrible parce qu'on me demande si ça va. Je réponds que oui parce que de toute façon, les gens sont trop bourrés pour me demander des détails. Je sors finalement à l’extérieur pour aller dégueuler à l'abri des regards. J'ai beau avec l'impression qu'il y a du progrès, il n'y en a pas. Je me redresse, essayant de reprendre mes esprits avant que finalement mon regard soit attirés par une scène un peu plus loin. Un deal. Je fais mon affaire à l'abri des regards, toujours. Je n'ai pas la force de continuer. Je n'ai pas le moral de continuer. L'héroïne a gagné, je rends les armes, je ne veux plus me battre. Je retourne à l’intérieur du bâtiment pour finalement monter jusque dans mon ancienne chambre, je crois que plus rien ne peut m'arrêter, je suis dans mon truc, plus rien n'existe autour de moi. Je m'octroies une dose de bonheur par insufflation. Il y en a beaucoup, c'est peut-être dangereux je crois que j'en ai jamais pris tant d'un coup, mais je m'en fiche tellement. Moi, c'que j'veux, c'est être bien, tranquille. Le truc, c'est que les premiers effets arrivent rapidement et ils ne sont pas aussi bons que dans le temps. Ma tête tourne super vite et qu'en j'essaie de me diriger vers le lit, j'me casse juste la gueule au pied du meuble. Plus le temps passe, plus ça va crescendo. J'me sens pas bien, j'ai envie de vomir. Je m'allonge par terre en espérant que j'allais me sentir mieux qu'assise, mais j'arrive juste plus à me redresser. J'ai froid alors je me roule en boule. J'ai cette sensation de me sentir mal, mais en même temps de ne plus pouvoir réagir et de juste me sentir partir. Puis, j’étouffe, je manque d'air.

J'avais étonnement terminé ma soirée chez les mathers. J'avais beau avoir toujours été un grand fêtard, ou avoir des points communs avec eux, je fréquentais pas tellement leurs soirées. Bon ok, certaines oui mais je n'y passais pas à chaque fois. Ne me demandez pas pourquoi, c'est comme ça. Et cette fois j'étais venu, après ma traditionnelle visite dans un bar de Cambridge où j'avais bien pu me miner, encore une fois ! C'est vrai que j'avais pas assez eu la gueule de bois ces derniers temps. Trois mois de gueule de bois, pas mal non ? En tout cas, c'est pas ici que j'allais manquer de quoi que ce soit non plus ! D'ailleurs j'avais recroisé quelques têtes que je connaissais et que je n'avais pas revu depuis mon retour, certains on s'en serait passé mais bon. J'avais pas vraiment touché à autre chose que l'alcool, ces temps ci ça me suffisait largement. Si j'commençais à reprendre mes bonnes vieilles habitudes de drogué, j'risquais de jamais ressortir de cette période noire alors pour le moment, j'résistais plutôt bien. Bref, j'avais tellement ingurgité de liquide que j'avais une envie d'pisser imminente. J'marchais droit, j'tenais debout, juste la tête qui tournait légèrement mais je m'en sortais bien. C'est simplement demain que ce serait compliqué. J'montais à l'étage pour trouver des toilettes, j'connaissais pas non plus l'endroit comme ma poche. En ressortant, d'ailleurs j'mis un petit moment pour m'en sortir entier, j'entendais quelqu'un crier pour de l'aide. J'reconnus pas de suite la voix, mais plus je l'entendais plus elle m'semblait familière.. J'me rapprochais du bruit, pour trouver Wade à travers l'embrasure de la porte. Je m'apprêtais à lui demander ce qu'il foutait, pensant qu'il était défoncé et que c'était une connerie encore, mais non. En m'approchant plus près, j'déchantais. J'crois que le taux d'alcool dans mon sang venait de repasser à zéro quand j'voyais ce que j'avais sous les yeux.  J'comprenais évidemment ce qu'il se passait, et j'étais carrément horrifié. « Oh bordel » C'est tout c'que je réussissais à lâcher. J'pouvais pas me permettre d'avoir un temps de réaction, pas dans ces moments là. J'passais une main sur mon visage, j'devais rêver merde. « Putain mais qu'est-ce qu'elle a foutu ! » J'pouvais pas croire que ça arrive, maintenant, à elle. J'en ai connu des gens qui ont fait des overdoses autour de moi, mais merde pourquoi elle? « T'as appelé les secours ?! » dis-je à Wade. J'me doutais bien que oui, mais j'pensais pas normalement en ce moment.

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