« Il était une fois, une jolie petite fille née dans une jolie petite famille. Cette petite fille, était une putain de princesse.. » Elle m’interromps, me demande : « Qu’est-ce que tu fais ? » Je soupirais, agacé. « Tu m’as demandé de te parler de moi. » Je remontais mon jeans noir et remettais mon top ramone noir. « Ouais, il y a bientôt une heure. » Ouais, j’étais au courant, c'était toujours la même chose. Avec chacun d'entre eux. Je ne dit pas un mot jusqu’à ce qu’ils –ou elles- se décident à regarder autre chose que mes yeux. J’ai juste besoin d’un regard, un seul, et je sais comment les choses se terminent. Je ne suis pas stupide, je sais comment les gens sont et si ils ne sont pas intéressé, je suis assez patiente pour passer un heure à les regarder dans le blanc des yeux, jusqu'à mon départ. « Tu regrettes le sexe ? » C’était toujours comme ça, maman me trouvait « quelqu’un à qui parler », je couchais avec et après ils s’attachaient et essayaient d’avoir quelque chose de vrai en arrêtant la thérapie et blablabla, ou dans d’autres cas, ils se sentaient coupable et voulait tout arrêter.. « Ce n’était pas professionnel. Je pourrais perdre mon travail.. » Je ricane. « Personne ne t’en voudras voyons. Qui dirait non à une princesse ? » Je n’étais pas sérieuse, j’étais rarement sérieuse à ce sujet. Je n’étais pas ce genre de princesse, le genre à agiter son titre à tout va. Je déposais un baiser sur ses lèvres et ouvrais la porte de son bureau, pour tomber nez à nez avec ma mère. « Bonjour. » Je pouvais sentir ce qu’il se passait derrière moi, ma future ancienne psychologue qui se rhabillait en vitesse, honteuse, le regard de ma mère sur nous deux ne me faisait rien du tout… Un peu. Je me sentais peut-être un peu coupable, mais après je me souvenais de mon père et je me disais qu’elle méritait peut-être un peu tout ce qui je lui faisais. « Caecilia… On s’en va. » Elle avait un air sur le visage que je connaissais bien trop. « elle n’était pas fâchée, elle était juste déçue. »
« Maman te cherche. » Je n’étais pas bien. Je ne l’avais dit à personne, mais je n’étais pas bien. Pas bien du tout, j’étais complètement bouleversé, en colère, déboussolé. « Pourquoi ? » Je ne voulais pas le savoir, je m’en contre fichais en fait, je regrettais déjà d’avoir demandé. « C’est pour ton université. Elle veut savoir où tu en es avec tes inscriptions et cætera. » Je tirais une longue taffe de ma cigarette et réfléchissait à une réponse qui lui conviendrait. J’aurais kiffé, j’aurais bien voulu aller à l’université comme Mère l’aurait voulu, le rejoindre à Harvard. Mais je ne pouvais pas, pas dans cet état, pas après ça. « Xaver.. Si je décidais de ne pas m’inscrire dans une université… Est-ce que tu me soutiendrais ? » Je le vais mon regard vers mon grand-frère, attendant son approbation ou autre. « Bien sûr. N’importe quoi pour ma petite sœur. » J’étais heureuse de l’entendre, soulagé même. « Ça va Leo ? » Qu’est-ce que je devrais faire ? Lui mentir, lui dire la vérité ? Il comprendrait, je savais qu’il comprendrait. J’avais juste peur de sa réaction. Il serait le dernier à me tenir responsable pour ce qui m’était arrivé, mais je me sentais responsable. Une partie de moi se sentait responsable. « Ca va avec Wolfgang ? » Je n’avais pas envie d’en parler. « Non. » Et il l’avait bien vu, j’insistais du regard. Je ne voulais en en dire plus, et il devait me comprendre. J’avais besoin qu’il me comprenne. « De quoi tu as peur ? » Je n’ai pas peur. Je suis terrifié. « La Reine Mère. » Dis-je en souriant. « T’inquiètes, je m’occupe de maman. » Et il s’en allait, sans un mot de plus. Ce n’était pas la dernière conversation que j’avais eu avec lui, mais notre dernière qui mérite d’être raconté avant mon long périple autour du monde.
« Ce n’est pas de ta faute tu sais. » Au fond peut-être. Peut-être que je l’étais, mais personne ne me l’avait jamais dit. « Quoi ? » J’étais confuse, encore la tête dans le cul. J’allume ma cigarette et ne prends même pas la tête de le regarder. Ce n’était qu’un mec comme un autre après tout. « Ton ex. Ce qu’il t’a fait. Ce n’est pas de ta faute. » Oh. Ca. J’avais dû lui raconter. J’ai tendance à trop l’ouvrir quand je bois trop, ou quand je suis trop défoncé. D’habitude les gens se barrent sans rien dire, cette fois était visiblement différentes. Et je n’aimais pas ça. Il ne me connaissait pas, et se permettais commenter ma vie privée. C’est ce que je déteste le plus dans ma vie, tout le monde pense avoir le droit de me dire qui je suis ou qu’est-ce que je dois faire. Ou même qu’est-ce que je ressens. Mais les gens savent que dalle. Nada. Rien du tout. « Qu’est-ce que t’en sais ? Si ça se trouve je l’ai allumé. Si ça se trouve je l’avais bien cherché. Je ne portais pas la bonne jupe, je n’avais pas la bonne attitude, peut-être que je l’ai cherché, provoqué. Peut-être que je le mérite. » C’était quoi une sorte de blague ? Je n’avais plus ma mère sur le dos pour me pousser à aller « parler à quelqu’un » et j’ai un plan d’un soir avec un mec qui me poussait presque à lui raconter ma vie. « C’est vraiment ce que tu penses ? » Je ne sais pas. Oui, non. Qui sait ? Je n’arrive pas à mettre de l’ordre dans mes pensées. « Tu avais dit non. Non, c’est non. » Il avait raison. Je le savais, alors pourquoi j’essayais de lui trouver des excuses ? « Wolfgang était mon petit-ami… » Je savais ce qu’il allait dire, je me le disais à moi-même depuis que c’était arrivé. « Ca ne lui donnait pas le droit. »
« Tu repars ? » J’étais rentrée en Allemagne. C’était chez moi. J’allais mieux. Je pouvais le dire en sachant que je ne me mentais pas cette fois, j’allais mieux. « Oui, mais ne t’inquiète pas. Je ne pars pas pour une autre de mes aventures. » Je faisais mes bagages, et comme d’habitude, ma mère n’était jamais loin derrière. Elle me surveillait. « Serais-tu enfin prête à prendre tes responsabilités ? » Je ricane, je n’avais pas autant changer. « J’ai décidé d’aller rejoindre Xaver. » Ce n’était pas une victoire totale pour ma mère, mais partiel. Que je reprenne mes études lui faisait plaisir, mais elle aurait sûrement voulu que je passe plus de temps à redorer l’image de princesse que j’avais terni. « Très bien. » Elle sortit de ma chambre, et je restais seul avec mes pensées. Je nétais pas certaine de faire le bon choix, mais je savais qu’au moins je serais là-bas avec mon frère.