Les corps se jetaient les uns contre les autres, atterrissaient dans la boue, les spectateurs autour riaient de bon cœur, une bière à la main, Leo regardait le spectacle de ce combat dans la boue très Mather avec un sourire presque un peu nostalgique aux lèvres. Il avait quitté la confrérie au début de l'année, prêt à se consacrer à sa dernière année d'études et ses propres soucis personnels. Il était néanmoins heureux que ses anciens camarades pensent à lui de temps en temps et l'aient invité à cette petite soirée comme Leo les avaient tant aimer tout au long de ses années universitaires. Il finit sa bière avant de se retourner pour en chercher une autre, rentrant sans ménagement dans une brune qui se tenait derrière lui, le verre qu'elle tenait dans ses mains atterrit sur l'étudiant qui râla. « C'est pas vrai ! » Il releva la tête vers Alaska, auteur du crime, les sourcils froncés, Leo pas content. « Je suis censé faire quoi ? » Sans attendre de réponse, il récupéra le verre à moitié vide maintenant de la jeune femme pour le boire avant de lui tendre les deux gobelets vides. « Va me chercher quelque chose s'il te plaît, c'est la moindre des choses non ? » Il la fusilla du regard pour qu'elle s'exécute, eh bah oui désolé, il fallait pas être dans ses pattes, il avait beau bien l'aimer en temps normal, cette fois-ci il avait comme une envie de se battre dans la boue avec elle.

Un combat de boue à la Mather house, on aura définitivement tout vu ici. En même temps, j'étais calée contre un mur, une bière dans ma main tremblante. J'avais fumé un joint avant de venir pour essayer de combler au maximum mon manque. J'arrêtais la drogue depuis maintenant deux semaines et mon sevrage était vraiment très difficile. Je pétais les plombs régulièrement, alors je faisais des rechutes et je m'en voulais ensuite. Bref, ça ressemblait vraiment à un cercle vicieux dans lequel je m'étais engouffrée et dont je n'arrivais plus à sortir. Alors je profitais de cet instant de rire en regardant les autres glisser et perdre le contrôle dans la boue. J'avais envie d'essayer, c'était d'ailleurs pour cela que j'avais enfilé des fringues qui ne craignaient rien et que je me promenais pieds nus. « C'est pas vrai ! » Je fais un bon et mon verre se renverse à moitié sur grumpy Leo. J'en avais aussi sur moi, mais je m'en foutais vraiment. J'allais pas me prendre le chou pour ça sérieusement. « Je suis censé faire quoi ? » J'hausse les sourcils avec un air amusé. « Bah tu peux lécher, faut pas perdre l'alcool, ce n'est pas beau le gaspillage ! » Sauf qu'il avait l'air vraiment énervé le petit père et du coup, j'avais laissé tomber le sourire, le regardant en fronçant les sourcils. Il était en train de me siffler mon verre et bientôt, il me donnait des ordres. « Va me chercher quelque chose s'il te plaît, c'est la moindre des choses non ? » J'avais deux gobelets vides dans les mains. Non, mais, il se prend pour qui lui ? « Nan, mais, va te faire voir Leo, je ne suis pas ton esclave » m'exclamais-je en fronçant les sourcils, lui rendant les gobelets et en lui tournant le dos pour regarder à nouveau le spectacle.

Alcool perdu, perdu sur les vêtements de Leo qui jeta un regard mi-désespéré mi-hargneux à l'auteure du crime. Enfin selon lui, en réalité il y était peut-être pour beaucoup mais à l'heure actuelle seul accuser Alaska comptait. Il la fusilla du regard, il n'avait pas envie de faire de l'humour pour l'instant. « Tu te proposes ? Parce que je vais pas m'auto-lécher c'est vaguement malsain et j'comprends pas ton humour si c'est ce que tu essayes de faire. » Le jeune homme plissa les yeux pour se donner un air méchant, mais il n'était pas vraiment sérieux. La brune ne sembla pas non plus apprécier sa suggestion lorsqu'il lui demanda d'aller lui rechercher à boire. Quel dommage, il allait se déshydrater en restant là à rien faire. « Tu devrais ! Le monde s'en porterait meilleur. » dit-il avec un air parfaitement convaincu de ce qu'il avançait. C'est clair que ça allait changer la face du monde que Leo réduise Alaska en esclavage. Et alors qu'il allait poursuivre il lui sembla que le cercle s'élargissait autour d'eux, qu'ils étaient un peu pousser et lorsqu'il regarda autour de lui, il lui semblait bien qu'il ait pris place dans l'arène de boue sans s'en apercevoir. Il jeta un regard à la Mather, comme si elle avait la réponse à ce qu'il se passait.

Leo qui se trouve juste devant moi recule et me rentre dedans sans que je ne puisse rien faire pour éviter cela. Ma bière se renverse à moitié sur lui et si j'essaie de faire un peu d'humour sur le coup, je change vite d'avis en comprenant qu'il avait décidé d'être désagréable. « Tu te proposes ? Parce que je vais pas m'auto-lécher c'est vaguement malsain et j'comprends pas ton humour si c'est ce que tu essayes de faire. » Je pouffe de rire en le regardant. « Faut pas prendre tes désirs pour des réalités mon lapin ! » m'exclamais-je en lui tapotant doucement la joue avec un clin d’œil. Le problème, c'est que je suis une chieuse. Alors, quand je me rends compte qu'il est facile d'agacer, c'est terminé pour la personne... Je n'allais pas le lécher pour récupérer la bière et j'allais encore moins lui en chercher une autre. Il a des jambes, il peut s'en servir. « Tu devrais ! Le monde s'en porterait meilleur. » Je pouffe une nouvelle fois de rire en secouant légèrement la tête. Faut croire qu'il est toujours aussi drôle le petit Leo. On ne se préoccupait plus vraiment de ce qui se passait autour de nous pour du coup, nous ne savions pas où en étaient les combats de boue et finalement, quand je relevais la tête, je remarquais qu'une ronde s'était formée autour de nous. Oh god. Je croisais le regard de Leo avec un air amusé. On allait devoir se battre lui et moi ? Je me baissais pour prendre de la boue dans l'une de mes mains et avec l'autre, j'attrapais l'ancien mather par son t-shirt pour venir ensuite lui étaler de la boue sur la tronche. « Tu es plus beau comme ça ! »

Pourquoi elle était comme ça ? Cette fille n'était-elle pas censée être cool ? Dans son souvenir, c'est comme ça qu'il voyait Alaska et là il se trouvait face à une petite chieuse de première. À moins que ce soit lui le problème … Ah ben non pas de remise en question ok ? Alors qu'ils étaient en train de se chamailler pour une histoire de bière, les voilà au centre de l'arène. Leo avait lancé un regard perdu à la jeune femme, l'air de lui demander de ne pas faire de connerie, rien qu'elle pourrait regretter. Ce qui n'était pas le plan de la Mather de toute évidence. C'était comme s'il voyait la scène au ralenti. La boue lui atterrissait dessus et brusquement il leva le regard vers Alaska. « T'es foutue ma vieille ! » menaça-t-il avant de courir en direction de l'étudiante qu'il jeta sur son épaule comme un sac de patates avant de la rouler dans la boue, prenant tout de même soin de pas lui faire mal. Brute mais pas trop. Il attrapa une poignée de boue qu'il étala dans les cheveux de miss casse-pied avant de contempler son œuvre. Mis à part le visage, elle était couverte de boue. Leo 1, Alaska 0.

Je n'avais rien demandé à personne et je me faisais agressée pour une simple bière. J'étais peut-être cool comme fille, mais je n'en étais pas soumise pour autant. Tu pousses le bouchon un peu loin Maurice que j'aurais pu lui dire au petit Leo, mais pas le temps... Non, parce que le dernier combat venait de se finir et les Mathers, remarquant la tension entre nous décidèrent que c'était à notre tour de faire du bien à notre peau en imitant les porcs et en se roulant dans la boue. À vrai dire, j'étais une vraie gamine pour ce genre de défi, alors pas de problème pour moi ! J'avais d'ailleurs mis de la boue dans ma main pour venir l’étaler doucement sur le visage de gumpy Leo. J'avais un sourire aux lèvres et j'étais heureuse d'entendre mes camarades s'enthousiasmer autour de nous. « T'es foutue ma vieille ! » Hihi. Il va me coller une branlée et j'en redemande déjà. J'avais déjà ma défaite. Pourquoi ? Parce qu'il est un homme. Un homme, tu le laisses gagner pour ne pas briser sa fierté. Il se rua rapidement sur moi, me jetant sur son épaule comme si j'étais une gamine de quatre ans. J'étouffais un petit cri de surprise avant de mi-rire, mi-gémir en sentant la peau rentrer en contact avec la boue. J'me foutais tellement d'en avoir partout sur moi, j'étais loin d'être une princesse. Je trouvais ça juste tellement drôle qu'à force de rire, j'en devenais incapable de me défendre. Je profitais qu'il s'arrête pour me reprendre et donc reprendre le contrôle de la situation. Il va gagner, mais je peux au moins lui donner du fil à retordre. Je lui collais de la boue un peu partout, y allant même sous le t-shirt. J'm'en foutais un peu de le tripoter, j'y faisais même pas attention à vrai dire, j'voulais juste qu'il ait un maximum de boue sur lui. « Tu ressembles à un cochon Halberstam ! » m'exclamais-je en essayant tant bien que mal de neutraliser ses mains et de le "bouifier".

HJ: Désolée pour le retard.