Ruby avait l'impression de devenir folle, que tout lui échappait y compris ses propres réactions. Elle ne contrôlait plus rien : ses sentiments, ses gestes, ses paroles. Rien du tout. Elle avait appelé sa soeur en pleurant, en pleine crise de panique. Elle lui hurlait au téléphone qu'elle avait peur, qu'elle allait se faire tuer etc. Ce n'était pas totalement faux, mais dans l'immédiat ce n'était pas le cas. Sauf qu'elle était totalement paniquée, elle ne savait plus différencier le vrai du faux et lorsque sa soeur arriva : elle crut être attaquée. Non pas par sa soeur, mais par quelqu'un. Elle ne savait même plus la reconnaître, elle ne savait plus reconnaître sa propre jumelle. Celle-ci la prit dans ses bras et elle se mit à hurler de peur, de panique et d'angoisse. Elle se débattait dans les bras de celle-ci en pleurant, son regard était pâle, elle était paumée.  « Lâchez-moi ! Au secours ! », cria-t-elle pour qu'on l'aide. « A l'aide, s'il vous plait ! Elle veut me tuer ! Elle veut me tuer ! ». Sa respiration était tellement courte, que si elle ne se calmait pas elle finirait par faire un malaise. De plus, le stress n'était pas bon pour son bébé...et pourtant elle vivait dans l'angoisse permanente. Elle se débattait de toute ses forces, pleurant sans retenue. Personne ne l'avait jamais vu dans cet état.

La blonde ne supporta pas le contact avec sa jumelle, elle la repoussa de toutes ses forces. « NON C'EST PAS LEONORA ! », hurla-t-elle d'une voix brisée.« LEONORA N'EST PAS LA, LEONORA M'A ETE ENLEVE ! ». Là, ça sentait mauvais. Ruby commençait à ne plus faire de distinction entre le passé et le présent, tant elle était dans une crise de paranoïa puissante. « JE NE VERRAIS JAMAIS LEONORA, C'EST IMPOSSIBLE ! ELLE ME DETESTE ! ». Les larmes coulaient sur ses joues, mêlant à la fois les sentiments présents et ceux qu'elle avait ressenti lorsqu'elle était jeune et que le manque de sa soeur se faisait sentir. « ELLE VEUT ME TUER, AIDEZ MOI ! », répéta-t-elle. Elle poussa à nouveau sa soeur en s'approchant, ses yeux devenaient rouges à cause des larmes. Prise d'hystérie, elle l'attrapa par les épaules : son regard était à la fois paniqué et plein de détresse, elle envoyait des signes silencieux. Elle sera son emprise. « TU N'AS PAS LE DROIT DE ME TUER ! »

Ruby resserra son emprise sur les épaules de sa soeur, prise d'une force incontrôlée. « TU NE ME TUERAS PAS, ESPECE DE MONSTRE ! JE TE DETESTE ! TU RUINE MA VIE !  », hurla-t-elle, comme si elle parlait à son bourreau. A vrai dire, ce n'était pas à Léonora qu'elle parlait, mais à celui qui l'harcelait. « TU NE ME FERAS PLUS JAMAIS DE MAL ! PLUS JAMAIS ! ». Son regard s'assombrissait de plus en plus, sans qu'elle ne se rende compte qu'elle faisait du mal à sa soeur jumelle. Elle la plaqua violemment contre le mur, de la même manière qu'elle l'avait fait auparavant. « NI A MOI, NI A MES FILLES, NI A MA SOEUR ! ». Elle posa sa main sur son cou, ses yeux bleus devenant sombres. « TU NE LEUR FERAS RIEN, JE NE TE LAISSERAIS PAS LEUR FAIRE DU MAL. ». Ses doigts se crispèrent sur le cou de sa soeur. « VA EN ENFER SALE MONSTRE ! LEONORA VAUT MIEUX QUE TOI, TU N'ES PAS MA SOEUR ! TU N'ES PAS ELLE ! ». Mais qui était cette personne pour prendre l'identité de sa soeur ?!

Paranoïa  

Ruby, Léo & Clay

Et d'une aprèm passée à galérer entre les divers étalages après une séance de muscu des plus banales. Tout ça pour racheter des draps que Malcolm a eu la délicatesse de griffer pour marquer son territoire. Que Dieu m'soit témoin, plus jamais je ne laisserais seule chez moi cette panthère noire. Alors m'voilà dévalant l'allée centrale, ma future acquisition sous le bras, dépassant le rayon des jouets quand un attroupement au beau milieu attise ma curiosité. L'hystérie est totale, des greluches endimanchées ainsi qu'un gars de la sécurité - légèrement en retrait - encerclent ce qui semble être la cause du tout ce joyeux bordel. Normal... Je vais donc pour les observer moi aussi quand j'arrive à hauteur du p'tit gars en costard agrippé à son talkie même pas branché et lui souffle, mâchonnant comme un bœuf le cure dent que j'ai entre les lèvres depuis des heures " Vous comptez faire quelque chose? " Le p'tit gars me regarde sans percuter davantage. " Faut vraiment tout faire par soi-même dans c'foutu pays..." . Servir et protéger, telle est ma devise, je le sais. Mais seulement quand je suis de service. Avec ma carrure cependant j'arrive facilement à me frayer un chemin jusqu'au centre du ring et sans perdre de temps empoigne l'un des bras de l'espèce de folle qui beugle depuis le début des trucs incompréhensibles. Elle ne veut lâcher prise du premier coup alors mon emprise se resserre davantage quitte à la faire un peu gémir. Ce n'est qu'en la redressant que je découvre, surpris, l'une de ses pathologies: un alien sous le nombril et vu la taille de la chrysalide, sur le point d'exploser qui plus est. 

Lorsque la blonde sentit des mains l'agripper, elle se débattit. Sa vie dépendait de la manière dont elle se protégeait, et elle devait se dégager de ces bras musclés or...c'était impossible. Elle était une crevette comparée à ce requin, elle n'avait aucune chance de s'en sortir...ce qui la fit encore plus paniquer, elle était déjà dans un état second qui s'empirait au fil des minutes. Elle ne contrôlait plus rien, pas même son propre corps ni la situation. Sa respiration était haletante, elle palissait a vue d'oeil tellement elle avait peur et tellement elle était paniquée. Elle se débattit encore en hurlant : « LACHEZ MOI ! IL VEUT ME TUER !  ». Les larmes coulaient sur ses joues, elle tremblait comme une feuille et se sentait réellement menacée. Elle essaya de mordre l'homme qui la retenait, effrayée par la manière dont il la serrait. « COMMENT VOUS POUVEZ PROTÉGER UN TEL MONSTRE ? COMMENT ? ». Sa crise de panique commençait à prendre le dessus et elle avait vraiment du mal à respirer, il fallait que quelqu'un la calme au plus vite.