Princesse Kalycia. Depuis son plus jeune âge, la jeune thaïlandaise n'a eu de cesse de se voir choyer. Fille d'un as de l'immobilier et d'une enseignante universitaire, on ne peut pas dire qu'elle eût une enfance complexe, disons qu'elle a eu une enfance des plus banales si on enlève biensûr la situation financière de sa famille. Ses parents n'étaient pas bien présent, mais lorsqu'elle y songe ce n'est pas bien grave, elle avait tout l'amour qu'elle pouvait désirée auprès de ses nourrices, des femmes bien plus attentionnée que l'aurait pu être sa mère, des femmes beaucoup plus pauvres mais qui avaient bien plus à offrir. C'est durant son enfance que la petite asiatique développa une passion pour la danse, la danse thaïlandaise traditionnelle, dans un premier temps, la danse que les servantes pratiquaient pendant leurs pauses ou parfois lorsqu’elles nettoyaient le sol du grand hall. Kaly a toujours eu cette curiosité insatiable, ce besoin d’en apprendre encore et encore plus. La danse, elle ne pouvait guère s’en passer, rapidement au grand détriment de son père qui aurait aimé qu’elle suive son parcours, qu’elle prenne la succession de son business, qu’elle fasse autre chose que se dandiner à longueur de journée.

C’est l’année de ses quatorze ans que la jeune asiatique découvrit le continent américain, une mutation au sein de la somptueuse université d’Harvard pour sa mère et une opportunité pour son père d’étendre son business. Si beaucoup d’immigrants auraient pu craindre leur arrivée dans un milieu inconnu, ce ne fut guère le cas de Kalycia. L’anglais lui avait enseigné depuis son plus jeune âge, ses parents étant persuadé que cela lui servirait plus tard, il n’y eut donc guère de barrière linguistique. L’intégration ne fut cependant guère facile, elle était la petite chintoc, celle qui ne pouvait pas sourire et voir en même temps, celle qui avait un petit accent lorsqu’elle parlait. Dire que cela ne l’eût guère attristé serait mentir, Kalycia avait l’habitude d’être aimé, enviée, appréciée et ses camarades en Amérique n’en avaient que faire de sa situation financière ou de son statut social, elle n’était qu’une fille de plus.  C’est donc de nouveau dans la danse qu’elle s’échappait, découvrant les joies du hip hop et du locking, une véritable petite prodige, tellement qu’elle fut rapidement remarqué par une troupe de backdanseurs avec qui elle ne tarda guère à se produire.

La vie de Kalycia était rose et ce même après son entrée au sein de l’université, il faut avouer qu’elle a toujours eu ce qu’elle voulait, il était dur de lui refuser quoique ce soit, il n’y avait qu’à voir son petit sourire et sa tignasse décolorée. Kalycia est ce genre de jeune fille qui s’entend avec tout le monde, une jeune femme fêtarde qui connait ses limites, du moins suffisamment pour se souvenir de sa soirée. Une jeune femme généreuse à tendance naïve, lorsque l’argent n’est guère un problème l’on a tendance à attirer les personnes intéressées. Mais jusque-là, rien n’avait su entailler sa joie de vivre. Puis il y eût cette année, l’année dernière plus précisément, l’année de ses vingt-trois ans. Elle l’avait déjà aperçu à maintes reprises, il fallait dire qu’il la suivait sur tous ses réseaux sociaux et venait fréquemment l’accoster. Parfois elle se disait qu’elle pensait trop, qu’elle réfléchissait bien plus qu’il ne le fallait alors elle avait décidé d’être gentille, de ne pas se montrer trop froide, parce qu’il fallait l’avouer, il était étrange. Il savait beaucoup de choses sur elle, sûrement un peu trop. Il connaissait sa couleur préférée, sa boisson préférée, ses petites manies et ses tics, le nombre de garçons qu’elle avait fréquenté à l’université, où elle vivait et quels cours elle suivait. Mais encore une fois la jeune asiatique s’était résolue à ignorer les faits, préférant passer au-dessus, se disant qu’il s’agissait probablement d’un simple admirateur. Elle avait ignoré les signes, et ce même lorsqu’elle s’était vu offrir un cocktail par ce même jeune homme en soirée, parce qu’elle avait accepté biensûr, pourquoi aurait-elle refusé, après tout être étrange ne signifiait guère être mauvais right ? La jeune thaïlandaise appris la dur réalité des choses quelques heures après, lorsqu’elle reprenait ses esprits, nue dans un coin sombre du campus, à l’extérieur, le vent frais caressant délicatement ses pommettes humidifiés par les larmes qui n’avaient eu de cesse de couler. Ce qu’elle apprit tout aussi rapidement c’est à quel point les rumeurs se dispersaient, à quel point autrui se plaisait à croire ce qui se disait et à quel point il était dur de rétablir la vérité. Elle avait honte, honte d’elle-même mais pire encore, elle était hors d’elle, tellement hors d’elle, qu’elle rentra dans leur jeux, préférant se montrer bien trop plutôt que de ne baisser la tête. Elle portait plainte contre le jeune homme en question, pour viol et agression à caractère aggravé. La justice prend du temps, bien plus qu’il n’en faudrait et elle avance, agissant comme si rien ne s’était produit, comme si elle n’avait guère perdu une part d’elle-même, comme si ceux qu’elle qualifiait d’amis ne s’était pas éloigné préférant croire les rumeurs que sa parole. Kalycia est la jeune femme qui se balade en soirée, celle qui vient tester l’alcool de ton verre pour être sûr que personne n’y a glissé de la drogue , celle qui te ramène chez toi, même si elle ne te connait pas et ce, parce que tu as bien trop bu, celle qui s’engage dans les préventions anti-drogue et harcèlement sexuel. Kalycia s’est toujours la même jeune femme, souriante, fêtarde, extravagante, la seule chose qui ai changé c’est qu’elle n’est plus aussi naïve et n’a, malheureusement, plus aucune confiance en autrui.