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Lien du postJeu 21 Mai - 23:33

Pincez-moi, je rêve !

ft. Clea & Clay

Aujourd'hui j'avais prévu d'aller faire un peu de shopping, toute seule, histoire de renflouer un peu ma garde robe, afin de continuer à plaire à Jake, mais aussi pour me faire plaisir. Enfin, surtout pour me faire plaisir en fait, parce que je sais très bien que peu importe ce que je porte ou pas, je plairais à Jake et c'est le principal. Bref, prise dans mon élan, malgré mes béquilles, j'allais de boutique en boutique, quand soudain, au détour d'un rayon, sans le faire exprès, j'avais percuté quelqu'un. Super, manquait plus que ça. Non seulement je galérais avec mes béquilles et quelques uns de mes sacs, mais voilà qu'en prime il avait fallu que je rentre dans quelqu'un et que mes sacs viennent se fracasser au sol. Allant prendre la parole pour m'excuser de ne pas avoir fait attention, je m'étais stoppée net en voyant la personne qui se trouvait en face de moi. Non... Non ce n'était pas possible. Il... Cela ne pouvait pas être lui, il avait été tué il y a deux ans, lors de l'explosion des bombes.. Je devais être en train de dormir, il n'y avait pas d'autres explications à ce ce que je voyais actuellement. Stupéfaite par la situation, je n'avais finalement pas pu prononcer un seul mot, tellement je n'arrivais pas à croire que la situation était bel et bien réelle.

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Lien du postSam 23 Mai - 0:15

pinch me, I must be dreaming !

Je l'avais vu tant de fois se recueillir sur ma tombe, à l'observer tapis dans l'ombre. S'en était devenu en quelque sorte un rituel, un jeu: la croiser sans qu'elle ne puisse me reconnaitre, allier le vice au besoin de la protéger. Appelez çà une déformation professionnelle. Mais parfois le destin se veut capricieux et je sais de quoi je parle puisqu'aujourd'hui j'en ai fait les frais...

A la poursuite d'un motard suspecté de transporter une marchandise plébiscitée dans les quartiers les plus huppés de Cambridge, notre patrouille lui filait discrètement le train dans les artères de Somerville. Depuis quelques jours, cette plaque d'immatriculation faisait l'objet de nombreuses suspicions et j'avais à cœur d'en connaitre la véritable raison. Cette affaire pourtant sérieuse, il était difficile de garder le sien en compagnie du Sergent O'Connor, assis à l'arrière et toujours le mot pour plaire. Pourtant mon ainé de quelques années, son niveau intellectuel dépassait rarement le mien. A nous deux nous formions la fine équipe de la crim' de Boston, le plus jeune duo sans expérience de ce genre. J'avais toujours travaillé seul, effectué mes missions sans l'aide de personne et me retrouver avec un partenaire aurait put très vite me déplaire si je n'étais tombé sur ce gars au caractère enjoué.

" Lieutenant? " Ma main alla quérir l'émetteur de la CB mais mes yeux, empreints de sournoiserie, se détournèrent vers Jeff, la laissant parler un moment dans vide. Ce n'est qu'après quelques minutes que je me décidai enfin à l'informer de notre position aussi sérieusement que possible. " Washington street... Brenda. Washington Street direction Cambridge." Reposant l'émetteur sur son socle, je lâchai un soupir " Quand elle n'en a pas après ses beignets..." Étrangement il ne lâcha pas un mot suite à ma remarque, juste un léger sifflement lorsque je compris mon erreur. "Apprenez déjà à éteindre votre radio Lieutenant ". Cette fois-ci il ne put s'empêcher d'en faire une éloge " Putain elle va t'attendre avec son 38 ce soir, j'aimerais pas être à ta place." Cette simple idée nous dérida à nouveau.
Le troisième homme, notre chauffeur, ne faisait pas partie de notre division mais nous avait été imposé par la direction. Une affiliation nécessaire au bon déroulement des opérations nous avait-on confié. En gros, nous étions tous deux fliqués suite à quelques malheureuses transgressions dans nos affaires passées.

La voiture ralenti tandis que je confiais à Jeff ma conception des choses, faisant abstraction de la présence du délateur à ma droite. Rien à foutre qu'il rapporte mes actions aux plus hauts gradés de l'unité. Qu'ils viennent, je n'en étais pas à mon premier blâme pour insubordination. A quelques dizaines de mètres de là le motard, lui aussi, s'arrêta sur le bas coté d'une ruelle bondée. Nous étions à Cambridge Side, devant les portes de la galerie marchande dans laquelle il s'engagea, son sac à dos sous le bras. " Tu restes surveiller son véhicule. On va continuer seuls la filature. Le sergent m'emboita le pas à l'intérieur, séparé de quelques mètres afin de ne pas éveiller les soupçons et couvrir d'avantage de terrain. Mes yeux scrutèrent les alentours, tous ces visages inconnus, à la recherche des traits de l'individu quand finalement je ressentis son regard braqué sur moi. Trop tard, j'avais été repéré. Il cavala dans l'allée principale, se faufila entre la peuplasse que je bousculai à mon tour, courant après lui, le suivant à la trace pour déboucher finalement dans une enseigne. Au détour d'un rayon, mon cellulaire vibra et l'appareil collé à l'oreille, Jeff m’annonça qu'il avait aussi perdu sa trace." Fait Chier! " Par impulsivité, ma main libre vint renverser la silhouette d'un mannequin, geste qui attira l'attention d'un vigile un peu plus loin. Et tandis que je tournais sur moi-même vainement à la recherche du suspect, quelque chose me percuta. Un bruit feutré de sac m'incita à abaisser le regard, ramassant rapidement les divers articles renversés tout en m'excusant de ma maladresse " Navré, ma faute ". Mais mes yeux se figèrent sur elle une fois ses traits révélés, sur ce visage qu'il m'était impossible d'oublier. " J'te rappelle ". L'iphone retrouva sa place dans ma poche alors que je continuais de la dévisager comme si je ne l'avais pas revue depuis les bombardements, tombé des nues de la croiser sans en avoir préalablement programmé les circonstances. Quelques secondes s'écoulèrent tandis que nous ne trouvâmes ni l'un ni l'autre les mots appropriés à ce genre de révélation. Je me mis même à rire nerveusement.

crackle bones

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Lien du postDim 24 Mai - 4:58

Pincez-moi, je rêve !

ft. Clea & Clay

Sans voix. Habituellement, je trouvais toujours quelque chose à dire quand je percutais quelqu’un, mais là ce n’était pas le cas. Debout, le regard fixé sur le jeune homme qui se trouvait en face de moi, je n’arrivais plus à trouver mes mots. Un fantôme ? Une hallucination ? Un rêve ? Un cauchemar ? Mon regard se posant alors sur le sol, constatant que les vêtements que je venais de m’acheter était étalés autour de moi, je m’étais alors rendu compte que tout cela était bel et bien réel. Perturbée par cette rencontre, je n’arrivais certes pas à parler, mais j’arrivais encore moins à bouger pour récupérer mes affaires. Pas grave, puisque le jeune homme s’était alors baissé pour ramasser celles-ci et me les rendre, une fois les sacs de nouveau rempli. Son regard se posant ensuite sur moi, cela ne faisait plus aucun doute. La personne face à laquelle je me trouvais, n’était autre que mon frère aîné, Clay. Comment cela était-il possible ? Il était mort il y a deux ans, lors des attentats à la bombe qui avait eu lieu à l’université d’Harvard. Après cela, je l’avais même vu à la morgue et j’avais même participé à son enterrement, alors comment ce faisait-il que je me retrouvais face à lui aujourd’hui ? Durant deux ans, j’avais vécu avec toutes ces images en tête. Les cauchemars se succédaient chaque nuit et le manque de mon frère se faisait ressentir de plus en plus chaque jour. Vous vous imaginer vous, croire que l’un de vos proches est mort et au final vous retrouver face à lui, deux ans plus tard ? Eh bien moi, jamais je n’aurai imaginé cela et pourtant c’est ce que j’étais en train de vivre actuellement. Passant alors une main sur mes yeux, pour frotter ceux-ci, j’avais ensuite rouvert ceux-ci, avant de constater que Clay était bel et bien là, planté devant moi. Comment, alors que nous étions si proches tous les deux, avant sa disparition, pouvait-il réapparaître comme ça dans ma vie, en pleine forme et rire légèrement de la sorte ? Posant alors mes béquilles, ainsi que mes sacs, à même le sol, je m’étais ensuite adressée à mon frère « Je suis devenue folle c’est ça ? Ou alors je suis morte ? Je ne vois que ça qui pourrait expliquer le fait que tu te trouves devant moi maintenant... debout en train de rire, comme si rien n’avait jamais eu lieu, qui plus est. », avant de prendre conscience qu’en réalité mon frère s’était fait passer pour mort durant ces deux années, n’hésitant pas à me mentir, alors qu’auparavant, jamais il ne se serait permis de me mentir. Sentant la colère monter en moi, même si j’étais heureuse de le retrouver malgré tout, je n’avais pas pu m’empêcher de le frapper sur le torse, tout en prenant la parole, les yeux embués de larmes « Comment tu as pu me faire ça ? Comment tu as pu me faire croire que tu étais mort alors que ce n’était pas vrai ? Tu n’avais pas le droit de me faire ça. Tu n’avais pas le droit de m’abandonner comme tu l’as fait et de réapparaître dans ma vie deux ans plus tard, comme si de rien était. Est-ce que tu imagines combien j’ai pu souffrir de ton absence ?! Je te déteste ! J’aurai préféré que tu ne reviennes pas dans ma vie ! » Oui j’étais dur et alors ? Vous ne croyez pas qu’il le méritait ? J’avais énormément souffert de son absence, suite à l’annonce de son décès, il y a deux ans, j’avais même laissé tomber mes études une année entière, à cause de ma dépression. Alors s’il croyait que j’allais l’accueillir de nouveau dans ma vie le sourire aux lèvres, comme si de rien était, c’était très mal me connaître. Clay savait combien j’étais rancunière, mais ce qu’il ne savait pas, c’est qu’aujourd’hui je n’étais plus cette petite fille sans défense que j’étais par le passé, quand nous étions proches tous les deux. Non, deux années étaient passées et j’avais bien changé depuis la soi-disant mort de mon frère. Après tout j’avais dû apprendre à vivre sans lui, et alors même que je commençais tout juste à me faire à cette idée et à cette nouvelle vie de fille unique, voilà que Clay venait de refaire surface dans celle-ci, sans même que je ne m’y attende. J’avais beau aimer et adorer mon frère, je n’étais pas prête à lui pardonner ce qu’il m’avait fait vivre ces deux dernières années. Du moins pas tout de suite, ça c’était certain.

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Lien du postMer 27 Mai - 17:26

Pinch me, I must be dreaming !

J'en étais resté con pendant plus de dix secondes, de la voir là me tenir tête, m'imaginant ses émotions et dans quelques instants me le reprocher ouvertement en faisant un scandale, ça allait être ma fête. « Je suis devenue folle c’est ça ? Ou alors je suis morte ? Je ne vois que ça qui pourrait expliquer le fait que tu te trouves devant moi maintenant... debout en train de rire, comme si rien n’avait jamais eu lieu, qui plus est. ». Je n'avais jamais été un grand fan des monologues à rallonge. Aussi lorsqu'elle commença à ouvrir ses lèvres j'en détournai les yeux, sentant arriver les réprimandes pour me tirer de lourds aveux. Que te dire Clea... Que je suis désolé pour ces deux années passées dans l'ombre d'une stèle gravée à mon nom? Non. Que j'aurais pu te faire part de mes intentions dès le début et te mettre en danger? Je n'avais pas arrêté de veiller sur toi, peut-être d'un peu plus loin de ce que je ne m'étais imaginé au départ. Mais certaines choses sont nécessaires pour avancer et jamais je n'en regretterai les choix.
Sa main vint heurter ma veste près du holster dissimulé sous le textile. L'arme était chargée depuis que j'avais quitté l'habitacle de notre véhicule, sans cran de sureté, une sale habitude que j'avais prise depuis mon séjour à New York, depuis qu'il m'avait été salutaire de savoir faire face à l'inattendu. J'avais donc fait un pas en arrière, sur la défensive et levant la main à mi hauteur tandis qu'elle continuait sa vaine plaidoirie « Comment tu as pu me faire ça ? [...] j’ai pu souffrir de ton absence ?! » dont je n'écoutai que la moitié des mots, question d'habitude. « Je te déteste ! J’aurai préféré que tu ne reviennes pas dans ma vie ! » Quoi! Mon sourire s'effaça soudainement. Sa réaction était parfaitement compréhensible mais de là à me chasser de sa vie sans avoir écouté les raisons de mon absence, je la trouvais bien trop impulsive. Non sans dissimuler mon mécontentement et la fusillant du regard, à mon tour je lui dévoilai le fond de ma pensée avec ironie. "Content de te voir moi aussi." Les sacs retombèrent à terre de mes doigts déliés. Qu'elle se démerde. Moi aussi j'avais dû trimer durant ses deux années à la savoir seule. Enfin pas si seule que çà d'après certaines rumeurs. Dès lors que je fis volte face pour la laisser, je me retrouvai nez à nez avec le vigile venu pour s'assurer qu'il n'y avait aucun problème de l'ordre de la sécurité. La masse afro-américaine tout droit sortie de The Green Mile s'adressa à ma sœur tout en me barrant le passage." Cet homme vous importune Madame? ". Puis il reporta ses yeux sans expression sur moi qui dégrafais tranquillement le haut de ma veste pour le laisser admirer mon passe-droit personnel, ma plaque. " Il parait ouais " Puis détournant la tête vers elle, je rajoutai non sans un certain regret " Mais plus pour longtemps. " .

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Lien du postMer 3 Juin - 13:51

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ft. Clea & Clay

Combien de fois j’avais rêvé de retrouver mon frère durant ces deux dernières années ? Dix fois, vingt fois, plus ? Cependant, même si j’avais rêvé d’un moment pareil, à chaque fois, je me disais que c’était impossible, que plus jamais je ne le verrai debout face à moi, puisqu’il avait été tué lors des attentats à la bombe qui avait eu lieu dans notre université il y a deux ans de cela. Alors bien évidemment, me retrouver debout face à lui, à cet instant-là, cela avait été un choc pour moi. C’était même le plus gros choc de ma vie, depuis l’annonce de sa mort. Etant restée muette pendant de longues minutes, j’avais finalement pris la parole, en lui demandant comment il avait pu me mentir comme ça, pendant ces deux dernières années et me laisser toute seule comme il l’avait fait. On s’était pourtant promis après la fusillade de Littleton de ne jamais se séparer, non ? Ma déception et mon impulsivité ayant pris le pas, sur ma raison, je m’étais alors retrouvé à lui crier dessus en le frappant sur le torse, ce qui n’avait pas manqué d’attirer l’attention d’un des vigiles du magasin sur nous. Celui-ci me demandant alors si tout allait bien, j’allais lui répondre, quand j’avais vu Clay lui montrer une plaque de police. Surprise, je l’étais alors encore plus. Depuis quand il était devenu flic ? D’ailleurs, qu’est-ce qu’il avait fait et où avait-il été pendant ces deux dernières années durant lesquelles je l’avais cru mort ? Est-ce qu’il m’avait fait croire qu’il était mort pour devenir flic ? Et nos parents dans tout ça ? Est-ce qu’ils étaient au courant de la fausse mort de Clay ? Depuis que mon regard avait croisé celui de Clay, quelques minutes plus tôt, les questions n’avaient cessé de s’enchaîner. Allant alors répondre au vigile pour lui dire que tout allait bien, mon frère m’avait devancé en lui disant qu’apparemment oui il me dérangeait, mais plus pour longtemps. Soupirant alors légèrement, j’avais d’abord pris la parole à l’attention du vigile « Ça va aller, je vous remercie » avant de m’adresser ensuite à Clay, après que le vigile se soit éloigné « Attends, tu comptes partir comme ça ? Tu disparais pendant deux ans de ma vie, te faisant passer pour mort, tu réapparais sans le vouloir et tu t’étonnes que je ne t’accueille pas à bras ouvert ? » Secouant ensuite légèrement la tête de gauche à droite, je m’étais baissée tant bien que mal pour reprendre mes béquilles et mes sacs, avant d’ajouter à l’attention de mon frère « Je suis consciente que j’ai peut-être été un peu trop impulsive en m’emportant contre toi de la sorte, alors que je viens à peine de te retrouver, j’en suis désolée, mais enfin mets-toi à ma place… comment tu réagirais si c’était moi qui m’étais faite passer pour morte pendant deux ans, avant de réapparaître sans le vouloir dans ta vie ? » Non, non il ne pouvait pas partir comme ça et sans me laisser sans explications. J’avais besoin de savoir pourquoi et c’est la raison pour laquelle j’avais alors enchaîné, sans quitter mon frère du regard « Pourquoi tu es parti comme ça sans rien dire Clay ? Et… Et nos parents, ils étaient au courant ou alors tu leur a menti à eux aussi ? »

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Lien du postVen 12 Juin - 3:28

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Sur le point d'imploser, je serrai les poings, visiblement contrarié. On ne nous avait jamais appris à faire face à ce genre de situation à l'académie et malgré tout ce que j'avais pu endurer jusque là, j'en éprouvais une amère impuissance aujourd'hui. De toutes les personnes de mon passé, il avait fallu que je tombe nez à nez avec celle qui comptait le plus pour moi. Et tandis que le vigile, une fois rassuré, s'éloignait d'un pas lent, Clea recommença à me sermonner comme l'on engueule un enfant. " Ne t'avises surtout pas de me faire la morale petite sœur. Pas après... " Mon regard se déporta au loin, mes mains crispées sur le textile de ma veste, l'époussetant de toute irrégularité malgré les reliefs de mon holster d'un geste franc. Elle ne comprendrait pas... Pas sans apprendre qu'aujourd'hui je suis flic à part entière bien que cette profession aie toujours été la bête noire de père. Pas sans savoir ce que j'ai traversé durant ses deux dernières années, et apprendre que son frère a dealé, a tiré sur l'un de ses collègues dans le seul but de se couvrir, s'est vu récompensé de diverses manières pour ses bons et loyaux services, a couché avec ce qu'il prenait pour une pute russe et cela uniquement pour le plaisir. Ah, si tu savais Clea ce que j'ai pu faire durant ces vingt-quatre derniers mois... Mieux vaut que tu ne le saches pas.

Et même si aujourd'hui j'en suis ressorti, mon petit séjour dans l'ombre de New York ne m'a pas été entièrement bénéfique. Alors, te laisser dans l'ignorance tout ce temps t'as été salutaire en quelque sorte petite sœur, crois-moi, du moins jusqu'à présent. L'argent corrompt même le plus honnête des hommes tu sais. Je l'observai d'un coup d'œil par dessus mon épaule et la vis s'abaisser afin d'agripper des béquilles que je n'avais pas encore remarquées jusque là. « Je suis consciente que j’ai peut-être été un peu trop impulsive en m’emportant contre toi de la sorte, alors que je viens à peine de te retrouver, j’en suis désolée, mais enfin mets-toi à ma place… comment tu réagirais si c’était moi qui m’étais faite passer pour morte pendant deux ans, avant de réapparaître sans le vouloir dans ta vie ? ». Enfin un peu de reconnaissance. Néanmoins sa question resta sans réponse. Partagé entre l'envie de quitter ces lieux et celle de l'écouter d'avantage se confondre en excuse, je restai de marbre face à ses complaintes jusqu'à ce qu'elle mette sur le tapis le sujet des parents. " C'est...compliqué et difficile à expliquer. " . Et sans m'en rendre compte je me retournai vers elle, retraçant mentalement les différents événements m'ayant amené à cette situation. " En fait c'est... plus difficile que compliqué." Ma main vint se poser sur ma nuque, signe d'embarras. Pour être sincère, je ne savais par où commencer sans rentrer dans les détails. Mes yeux se posèrent sur les rayons avoisinants mais malheureusement, nul ne gâcherait ce moment de solitude. Alors d'un ton plus conciliant tandis que j'agrippai ses sacs histoire de la débarrasser, j'en profitai, quelque peu intéressé tout de même par le fait de prendre de leurs nouvelles, pour lui demander " Et eux vont bien? Comment... comment c'est arrivé? " Pour la seconde question, je fixais attentivement ses béquilles. J'avais eu beau la faire suivre durant mon absence, certains détails de sa vie, dont les plus récents, m'avaient été cachés par mes indics, histoire que je me concentre d’avantage sur mes derniers objectifs.

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Lien du postSam 13 Juin - 20:48

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Comment voulait-il que je prenne les choses autrement s’il ne voulait pas m’expliquer ce qu’il avait fait pendant deux ans et surtout s’il ne me disait pas pourquoi il s’était fait passer pour mort ? Alors même qu’il s’apprêtait à partir, je m’étais une fois de plus adressée à lui assez sèchement, lui faisant la réflexion quant au fait qu’il allait partir, alors même que je venais à peine de le retrouver. Non, il ne pouvait pas s’amuser à apparaître et disparaître de ma vie comme ça, comme il s’apprêtait de nouveau à le faire. Ce dernier m’ayant alors dit de ne pas lui faire la morale, se stoppant net dans son élan, sans même terminé sa phrase, je lui avais alors dis « Pas après quoi ? » Qu’est-ce qu’il me cachait ? Pourquoi avait-il disparu comme cela, tout en me faisant croire qu’il était mort, alors même qu’en réalité, il était encore vivant ? Nous étions tellement proches par le passé, à tel point d’ailleurs qu’on se disait tout… enfin c’est ce que je croyais, jusqu’à ce que je m’aperçoive que mon frère aîné avait été capable de me mentir durant deux années. Mais alors, s’il avait réussi à me mentir pendant deux ans, qu’est-ce qui me dit qu’il ne m’a pas menti auparavant, non plus… Prenant mes béquilles, tant bien que mal, ainsi que mes sacs, j’avais décidé, complètement lassée par la situation, de m’excuser d’avoir réagi comme ça en le voyant surgir dans ma vie, sans même que je ne m’y attende. Clay me disant ensuite que la situation était compliquée et difficile à expliquer, j’avais alors scruté les environs du regard, avant de lui dire « Essaye toujours, je suis sûre que si tu m’expliques tout cela correctement, je serai capable de comprendre. Tu sais, je ne suis plus une petite fille et tu n’as pas à me protéger comme si j’avais encore dix ans » Mon frère aîné m’ayant ensuite demandé des nouvelles de nos parents dans un premier temps, j’avais haussé les épaules légèrement, avant de lui répondre « Ils vont bien… enfin j’imagine… tu sais depuis que tu es… enfin depuis tu sais quoi, on ne peut pas dire qu’entre papa et maman ça aille super bien, tu vois… et même si je les vois de temps en temps, j’ai pas envie de passer mon temps à jouer l’arbitre entre eux. » Regardant ensuite mon genou durant quelques minutes, après avoir vu Clay fixer mes béquilles, après m’avoir demandé comment je m’étais fait ça, j’avais fermé les yeux durant plusieurs minutes, avant de les rouvrir et lui répondre enfin « Je ne sais pas si là où tu te trouvais tu as appris pour les prises d’otages qui ont eu lieu ici en début d’année, mais bon disons que depuis je ne peux plus passer les portiques de sécurité sans les faire sonner… J’étais à la cafétéria quand c’est arrivé et juste avant que le preneur d’otage ne se donne la mort, il a tiré un peu partout et suite à cela, une balle s’est logée dans mon genou… mais bon, même si les médecins ne peuvent pas me l’enlever, parce qu’une opération serait trop risquée, je me dis que j’ai eu de la chance de ne pas avoir été blessée ailleurs ce jour-là… » J’ai aussi eu de la chance parce que grâce à Jake, j’ai réussi à ne pas perdre totalement mes moyens face à ce preneur d’otage… mais en ce qui le concerne lui, je n’en parlerai pas à Clay, tant que ce dernier ne voudra pas me dire où il était et pourquoi il avait disparu comme cela, il y a un petit peu plus de deux ans.

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