J'avais vraiment besoin de soutien mais surtout besoin de décompresser avec les bonnes personnes. Je n'étais pas doué pour ne jamais avoir de dispute ou encore, ne pas perdre les gens mais je m'étais amélioré alors je voulais vraiment ne pas perdre mon meilleur ami et j’entretenais notre relation, l'invitant à un pique nique comme au bon vieux temps quand rien n'était compliqué, que l'on passait noël ensemble et que c'était top ! Je lui donnais rendez-vous sur la plage dans un petit endroit caché qu'on avait repéré chacun de notre coté quelques jours avant. Quand je le vis posé là sur un rocher, je fonçais secouant alors le panier qui se trouvait dans mes mains pour m'exclamer ; Youpla le frère ... je te pose pas de lapin, je suis là et bien chargé ! Avais-je dit en levant fièrement mon sac.

Les vacances du n'importe quoi. Jasper déconnait sévère depuis quelques temps, mais étrangement, commençait à savourer cette dérivation. Lui qui pensait toujours à tout, appréciait de ne plus penser à rien. Cerveau sur off. Mais il n'en oubliait pas pour autant ses amis proches. Comme Emrys, le meilleur, avec qui il n'avait pu passer encore un moment en tête à tête depuis le début du Spring Break. Faut dire qu'avec les fêtes etc, c'était compliqué de s'accorder un moment non entouré de la moitié d'Harvard. Un pique-nique donc, dans un coin de plage à l'abri des touristes et étudiants. S'asseyant sur un rocher, tranquille, Jasper attendait Emrys avec juste une glacière à côté de lui. Youpla le frère ... je te pose pas de lapin, je suis là et bien chargé ! Grand sourire de la part du Dunster, et ses billes glissent sur le sac qu'il lève fièrement. « Ouais ben heureusement hein, j'aurais eu l'air bien con avec mes bières tout seul dans mon coin ! » Se marre-t-il en brandissant quand à lui sa glacière. « Ouais, j'ai pris que les boissons. J'espère que t'as géré la bouffe mieux que moi. » Sinon tant pis, ils se rempliront l'estomac que d'alcool.

Soucieux de voir mon meilleur ami, j'avais prévu un petit pique nique alcoolisé dans une espèce de crique trop belle avec lui ; non pas qu'on voulait un endroit romantique mais disons qu'on voulait pouvoir faire de la merde en tout tranquillité alors forcément, c'était cool. Je fus ravi de voir qu'il était déjà là, m'exclamant tout en mettant en avant les provisions que j'avais ramené. Il me charria en me disant qu'il espérait que je sois là pour pas qu'il se retrouve comme un con et je rigolais en avançant avec lui dans la crique. Il me rappelait donc clairement que l'alcool était au rendez-vous et ça me fit sourire. Je montrais du doigt l'endroit en disant : n'allons-nous pas être au top là ? Je souriais en tapant l'épaule de mon pote et souriant à pleine dent en montant mes lunettes de soleil sur mon crane. Je posais ensuite deux grandes serviettes sur la sable et posais le gros sac de bouffe où trônait aussi des bières : on avait de quoi faire ? je m'y jetais presque en disant : Alors mon frère, ça va bien ou ca va super bien ? Je rigolais dans ma grande affirmation de son état. Je voulais juste qu'il m'annonce de belles choses.

Pas d'autres choix que de se sentir bien ici. C'était apaisé, à l'abri des regards, des agitations extérieurs, et Jasper allait y retrouver son meilleur ami. Soit, tous les ingrédients pour passer un bon moment. D'ailleurs, ce dernier se ramenait avec tout l'attirail. n'allons-nous pas être au top là ?  Le regard bleuté passe sur la crique vaguement, avant de se reconcentrer sur le brun, un léger sourire railleur sur les traits. « J'sais pas, j'ai un peu l'impression que tu veux me draguer. » C'était presque romantique comme endroit. Mais non, eux était un duo d'une autre nature. Emrys disposait les serviettes au sol, Jasper quittant donc son trône pour venir s'affaler sur l'une d'entre elles. Il avait vraiment pensé à tout.  Alors mon frère, ça va bien ou ca va super bien ? Instinctivement, il n'aurait choisit aucun des deux choix. Ca n'allait ni bien, ni super bien. « Vraiment, y a que ça comme propositions ? » Mais ce n'était pas le moment de s’apitoyer sur son sort. Peu importe après tout, continue de t'en foutre Ellington.  « Bon, on va dire super bien alors, je m'amuse bien quoi. » C'est pas grave si c'est qu'une conséquence d'un mauvais état d'esprit, et d'un cœur bien brisé. Au final, il profitait plus de ce Spring Break que de tous les précédents. « Et toi ? Ca s'passe comment ces vacances ? » Tout en tirant la glacière jusqu'aux serviettes. Réunion du stock disponible.

Je voyais bien qu'il était content de me voir mais clairement pour une fois, il avait l'air heureux et surtout prêt à bien déconner, cela me faisait sourire venant de mon sérieux meilleur ami. Il était quand meme Président de la maison des bosseurs en chef alors forcément quand dans ses yeux, la malice apparaissait, c'était plus que drôle. là, il me charria imaginant que je voulais le daguer et je grimaçais, levant un sourcil avant de lui dire : euh je crois pas non... je n'aime aucun homme je crois j'ai juste aimé la personne qu'était Charlie ... Je me mordais la lèvre en pendant à mon ex petit ami. Là, on se posait au mieux. Il me suivit dans l'ironie me charriant à nouveau en pointant du doigt le fait que je lui laissais pas le choix d'aller bien mais il me confirma qu'il était bien. Je souriais alors satisfait meme si on se connaissait assez por savoir que l'un comme l'autre, nous ne savions comment aller en fait mais on voulait profiter. Je lui tendais une bière et m'en ouvrait une, buvant direct un coup, bienheureux. Là, il me demanda curieux comment se passait mes vacances et un fin sourire sur les lèvres, je lui disais ; Plutôt bien meme si revenir si vite ici me fait revenir à ce moment de coma, mon accident et ma ... enfin ma tentative de sucide quoi ... Je grimaçais ne sachant meme plus si je lui avais parlé de ce dernier détail si bien que dans le stresse, je buvais plus encore et enchainais directement : A la tienne mon gars ! Je rigolais ... jaune.

 euh je crois pas non... je n'aime aucun homme je crois j'ai juste aimé la personne qu'était Charlie … Jasper fronce légèrement les sourcils, parlait-il vraiment de cet attachement au passé ? Le garçon comptait bien revenir sur le sujet plus tard, surtout qu'il avait discuté de cette relation avec Charlie il n'y a pas si longtemps. Il avait eu l'avis de son coloc, il voulait celui de son meilleur ami désormais. Se gardant ses questions dans un coin de sa tête, le dunster ne voulait pas attaquer directement sur les sujets qui fâchent. Profitons un peu innocemment. « Bon, je vais faire comme si j'étais pas vexé pour la survie de notre amitié, mais sache que je le suis carrément. » Qu'il ironise avec un rire, puis s'affale sur la serviette, récupérant une bière qu'Emrys lui tendait. Plutôt bien meme si revenir si vite ici me fait revenir à ce moment de coma, mon accident et ma ... enfin ma tentative de sucide quoi … D'abord, Jasper hoche doucement la tête pour appuyer ses termes. C'est vrai que ça devait lui rappeler de mauvais souvenirs. Puis.. il parle de tentative de suicide, genre, normal. Le brun s'arrête dans son mouvement, fixant son ami.  A la tienne mon gars !  Euh ouais, pas à la tienne du tout non. « Ta tentative de suicide, c'est quoi ces conneries ? » Sa bière s'est arrêtée à quelques centimètres de ses lèvres. « De quoi tu parles Em' ? » On stoppe le sourire, le rire, toussa.

Si Jasper semblait clairement réagir à mes propos concernant Charlie, je fus heureux qu'il se retienne de poser plus de questions car je n'avais clairement pas envie d'en parler. c'était du passé et le ruminer ne servirait à rien, qu'à rappeler de mauvaises choses ! Néanmoins, débile comme je suis, je faisais n'importe quoi en parlant inconsciemment, presque, de mon suicide que j'avais fait ici, de cette connerie encore une fois mais c'est la seule chose qui me faisait m'en vouloir en fait alors ça sortait comme ça quand je parlais de mon état d’esprit et je vis directement à sa réaction que comme devant les autres, j'avais omis l'information à mon retour. Je me mis alors à piquer un fard, rougissant plus encore que jamais alors qu'il s'étonnait et semblait devenir pale. Là, il ne riait plus, se stoppa net. Il avait un regard lus que sérieux et je sentais que je passerais un bien mauvais quart d'heure si je répondais pas à ses questions, ses interjections pleins d'étonnement : Je ... oui, j'étais mal, perdu, je me souvenais de personne.... Je pris une inspiration terminant ma bière en un cul sec et soupirant de désespoir avant de reprendre avec émotion. Je me sentais comme un coquille vide, perdu, en ne me souvenant de personne .. vide alors j'ai tenté de mettre fin à mes jours ! Je baissais le regard, regardant la serviette de plage, honteux.

On plaisante, on prend tout à la rigolade, jusqu'à ce qu'Emrys lui sorte un truc énorme. Qui stoppe immédiatement ses plaisanteries, son expression joyeuse même. Tout paraissait secondaire, d'un coup. Même ses propres petites déceptions amoureuses, celles de son meilleur ami, rien n'avait d'importance en comparaison avec cette révélation. Il ouvre la bouche, reste avec cette expression hébété. Ce mec, c'est un roc normalement.  Je ... oui, j'étais mal, perdu, je me souvenais de personne.... Mais les argumments ont du mal à arriver jusqu'à Jasper, dont les valeurs sont tellement éloignées de ça. La lutte, jusqu'à la mort, se battre jusqu'à l'épuisement. Ne jamais abandonner. Il serait mort, le dunster ne l'aurait jamais revu. Je me sentais comme un coquille vide, perdu, en ne me souvenant de personne .. vide alors j'ai tenté de mettre fin à mes jours !  Qu'est-ce que tu veux dire face à ça ? Qu'il n'aurait jamais dû ? Il doit le savoir. Puis, Jasper ne pourra jamais se mettre à sa place pour comprendre les sentiments qui l'ont traversé au moment là. « Je.. oh mon dieu Emrys.. je comprends pas comment t'as pu en arriver là. J'essaye j'te jure mais.. » C'est difficile. Il cherche son regard du sien, plus clair. « Dit-moi que ça t'as plus jamais traversé l'esprit depuis. » Dit-moi que tu vas plus jamais avoir des envies comme ça.

Je le voyais changer devant moi ; plus aucun sourire, il n'était pas bien à l'idée que j'ai pu faire cela, il était totalement déstabilise et je ne pouvais que le comprendre. J'analysais au maximum la situation tentant de comprendre l'énervement, l'incompréhension dans ses yeux ais ce n'était clairement pas dur à comprendre car mi meme, je me demandais comment moi, avec ma philosophie de vie, tous ce que j'avais vécu, j'avais pu en arriver là... Je ne sais meme pas. Je le regardais me faire comprendre qu'il ne saisissait rien malgré ces efforts et je me mordais la lèvre, baissant les yeux, honteux. Il cherche mon regard alors j'inspire et croise le sien, plante mes yeux dans les siens alors qu'il me demande de lui dire que ça ne m'a jamais retraversé l'esprit ; Non ... Jamais ! Dis-je d'une voix ferme. Je levais les yeux au ciel comme pour profiter de cette bleuté et repris en le regardant plus sur de moi. J'ai retrouvé la mémoire grâce au choc et ça n'a jamais été moi d'abandonner ... je crois que tu le sais au vue de tous ce que j'ai pu vivre ! Je grimaçais détestant parler ou penser trop fort à mon enfance, mon adolescence, l'avant-havard.

La vie est si fragile, Harvard et son quotidien nous le montre tout les jours. Les drames se sont abattus sur cette faculté depuis quelques années, et tous, ont des proches qui ont péris dans ces rebondissements. On est tous des espèces de survivants. Et on a pas le droit de baisser les bras. Surtout pas son meilleur ami, lui qui a les épaules pour tout supporter, tout encaisser. Non ... Jamais ! Ca le rassure Jasper, il respire mieux. Disons que c'est assez courant que les tentatives s'accumulent, jusqu'à la réussite. Il voulait s'assurer que ce n'était qu'un mauvais moment, qu'il n'y avait aucune chance que ça lui retraverse l'esprit. J'ai retrouvé la mémoire grâce au choc et ça n'a jamais été moi d'abandonner ... je crois que tu le sais au vue de tous ce que j'ai pu vivre ! Le dunster peut enfin boire une gorgée de sa bière, arrivant à bouger. « Oui justement, je le sais et je te connais, c'est pour ça que je te reconnais pas du tout dans cet acte.. » Lui donnant un léger coup dans l'épaule. « Si un jour t'y pense à nouveau, je veux que tu m'appelles, que tu viennes me voir, que tu m'en parles.. » Parce que les amis, c'est fait pour ça. « D'autres trucs que t'as omis de me dire ? » Autant tout balancer d'un coup.