J’ai passé ma journée du quatorze à réfléchir.. Pour changer. J’peux pas vivre spontanément dans cette misérable vie. Alexys me recale à ma place prétextant avoir besoin de temps alors que putain d’merde ca fait cinq ans. Cinq putains d’années que moi j’l’attends. Qui aurait attendu aussi longtemps hein ? Y’a que moi qui peut attendre aussi longtemps. J’ai décidé de sortir le soir même.. Prendre l’air. Aller boire un coup. M’vider la tête tout seul face à quelques verres. Finalement si je retrace ma vie sentimental tout ce que je peux retenir c’est.. Rien du tout. D’la merde en boite. Carpenter me fuit comme la peste, Typhène s’est barrée.. Le reste du temps j’ai eu que des plans cul sans importance. Sérieusement.. J’aurais peut être du rester le connard que j’étais. J’aurais pas toutes ces merdes. Et puis merde.. J’suis devant un verre de vodka. Je joue avec d’une main.. J’ne regarde pas les gens autour, j’écoute à peine la musique qui résonne. Sérieusement. Ma seule réussite dans ma vie ? Ca doit être ma fille. Et encore j’lai pas eu d’une façons très glorieuse. Okéé. J’prends un verre cul sec. Faut vraiment que j’arrête de penser.. J’m’auto détruis.

Ce n'était pas la meilleure des idées cette soirée anti-saint-valentin. Il doit être trois heures du matin, et j'avais promis à Amen de venir la voir.. Mais à vrai dire, je ne vois plus grand chose. Macsen avait ramené deux grosses bouteilles de vodka et comme d'habitude, Laska-qui-boie était de sortie, et quand Laska-qui-boie sort, Laska la passoire n'était pas loin. Cette fille c'est le diable, Satan en personne la former. Elle sait pas tenir sa langue, pas tenir son cul, pas tenir debout, c'était limite un bambin de deux ans et demi qui ne sait pas filtrer ce qu'il dit, et ce soir, cette garce était là. J'avais bue un peu trop, finit dans les bras d'un total inconnu, et pour là, je ne sais combien de fois de ma vie, j'ai pris la fuite. Je suis pied nue, ma robe blanche abîmer par de la bière, les cheveux en bataille et je crois que le monde n'a plus aucun sens. J'entre dans un bar, puisque j'étais bien bas déjà. La tête qui tourne, je crois que je vois une hallucination. « Jorden Shark. » murmurai-je alors que mes jambes se dirigent seules vers lui. Mes talons dans une main et mon sac, dans l'autre, je lâche la total pour prendre sa tête entre mes doigts et embrasser ses lèvres, dans le plus grand des calmes.

Faut que je parte. Faut que je quitte sans endroit avant de partir bourré. J’suis encore lucide, j’peux conduire, j’peux marcher droit et réfléchir comme je veux. C’est le bon moment pour partir. Je me lève de mon tabouret. Je remercie la charmante barmaid en remettant ma veste, ma belle veste achetée avec mon argent tout frais gagné au loto. Bah oui faut le dire. J’suis ricche maintenant enfin.. Non ON est riche avec ma sœur On a gratté ensemble. On a gagné ensemble. C’pas ma jumelle pour nothing. J’ai pas vraiment capté pourquoi j’me suis retrouvé entrain d’embrasser une meuf. Enfaîte, j’ai même pas eu le temps de voir qui c’était. Une fusée, baam.. Mes lèvres ont été prises en otage et le pire dans tout ca c’est que je ne fais rien pour la repousser. J’me laisse faire, j’laisse faire mes lèvres, les siennes ; les yeux fermés. J’profite comme un dingue. Le baisé c’est terminé.. Ce p’tit moment de plaisir étrange c’est arrêté aussi. J’ai ouvert de grands yeux en voyant Alaska devant moi. Une tête de déterrée. J’ai passé le dos de ma main contre mes lèvres pour légèrement les essuyer au passage. Mais.. Mais qu’est ce tu fais ?

Le monde est vraiment pas carré, en fait si il l'était je verrais pas tout penche, comme maintenant. Je crois que je rêve, parce que Jorden Shark est seul à un bar alors que sa copine est à l'anti-Saint-Valentin, ouai j'avais beau le pas l'aimais, j'avais tout de même remarquer la présence d'Alexys Carpenter à la fête. J'ai même tout fait pour l'éviter et pour pas qu'on est à reparler de mon chemisier qu'elle avait gâtée ou encore du fait qu'elle se tape à coup sur le mec avec qui je voulais faire ma première fois. Je pense rêvais donc, quand je me jette sur lui, mes lèvres coller aux siennes dans un geste doux et délicat comme autrefois. Mes mains sont collées à sa mâchoire, que je suis contente de retrouver ; sa petite mâchoire carrée, là, c'était super sexy, même si la mâchoire d'Andrea était sexy aussi, rien ne vaut le carré de Jorden. « Heeeeeeeeeeeeeeeey, doucement, on est dans MON rêve, c'est moi qui décide quand est-ce qu'on arrête de s'embrasser déjà. » dis-je en fronçant les sourcils, les bras sur ma poitrine. Depuis quand les personnages dans mes rêves décident de ce qui se passe, à la place ? 'Fin, on est bien dans un rêve, là, non ? Jorden ne manquerait pas une occasion de niquer un jour de saint valentin, c'était devenu un romantique, mais pas à se point là. « J'ai vue ta copine à l'anti-st-valentin, t'aurais dû venir, on a éclaté une pinata en forme de cœur, remplis de bonbon et de préservatif. » dis-je dans un rire.

C’est comme ça. C’est la fête.. C’est ok. C’pas normal. Elle vient m’embrasser genre c’est tout à fait normal, ma tête entre ses mains. J’comprends pas vraiment. Surtout qu’en voyant sa tête j’me doute bien qu’elle a pris un coup d’alcool dans la gueule. Elle tient pas l’alcool.. Ca en est presque mignon. J’la regarde, ne sachant pas vraiment quoi dire. J’la dévisage, de haut en bas. De bas en haut. Pourquoi elle est là ? Pourquoi elle m’embrasse. J’pensais qu’elle me détestais.. Ouais elle me déteste.. Elle est juste bourrée. C’pas un rêve non.. J’ai roulé des yeux vers le ciel. C’pas cool de se trouver en face d’une déchirée.. On se sent un peu seul et en retard. J’pas de copine. Si elle me parle d’Alexys, elle m’a gentiment dit de ne pas venir à la soirée histoire de pas aller trop vite tu vois l’genre. Ha tu sais comment ca s’utilise une capote ? J’me suis marrée.. Après tout,  nous on a pas fait ca ensemble. J’sais pas si depuis elle a trouvé son coup. Qu’est ce tu fais ici là ? Comme ça là..

Ah bon, ce n'est pas un rêve. J'suis un peu sur le cul à vrai dire, ça veut dire que je l'ai embrassé alors qu'on est pas dans un des fantasmes tordus d'Alaska Harrison et Chris Evans, ne va pas arriver par la porte avec Channing Tatum et ils ne vont pas faire un streaptease tout les trois autours d'une chanson de Nicki Minaj ? J'suis toute retourné à cette idée, j'aimais trop ce genre de rêve cochon. Je m'assoie carrément tellement j'suis déçue. « Bah.. Je.. Pardon ? Je ne voulais pas t'embrasser comme ça, 'fin j'ai pas mis la langue, mais c'est déjà pas mal, non ? » Laska-qui-boie est de sortie. Il me dévisage un instant, comprend le truc et me dit simplement qu'il a pas de copine. C'est trop compliqué leurs histoires avec la vice-présidente, pourquoi ils se contentent d'être heureux et puis merde? Ce n'était pas la mer à boire de se lever dans le même lit. « Moque-toi bien, mais j'sais utiliser une capote moi ! Même que j'ai déjà branlé quelqu'un. » dis-je sur un ton de fierté. Je me rends compte après qu'il n'y avait rien de fière a avoir branlé quelqu'un, surtout que je l'ai dit si fort que le barman m'a regarder de travers. « Quoi ? Ça vous fait pas plaisir quand madame vous la secoue ? » lui dis-je, il retourne aussitôt à ses activités. « Du coup t'es célibataire ? » demandai-je Jorden cette fois-ci.

Elle m’a embrassée. Comme si tout était normal. J’la regarde. J’la dévisage. Je comprends bien qu’elle est bourrée. Qu’elle est au bout de sa vie même. Les cheveux en pétard, les chaussures par terre, à côté de ses pieds. Genre normal. Elle s’assoie sur le tabouret. J’e me met en face d’elle, mes collés aux siennes. Elle est belle putain. Même bourrée elle est belle. Elle a parlé d’avoir déjà branlé un mec. J’ai regardé la barmaid en rigolant. J’crois que vu son regard elle a trouvé ça un peu étrange. Ah tu veux savoir ? Moi aussi. Depuis des années en plus. J’mastique le manche tous les soirs, soigneusement et vigoureusement parfois même. J’sis mettre une capote aussi.. J’sais faire pleins de choses tu vois. Que t’as pas pu essayer, c’est con hein. Ma foi.. C’est bien elle qui m’a repoussé non ? Non j’suis célibataire. Comme toujours. A croire que j’suis fait pour ça.

Je glousse stupidement à sa blague. Pas parce que je suis bourrée, mais parce qu'il a toujours eu le don de me faire rire. Jcrois que je l'ai déjà entendue à l'œuvre d'ailleurs, un de ses sœurs quand je venais pour lui faire une surprise et que j'suis reparti aussitôt, en ce temps-là, j'étais pire que prude. Merde, alors en y repaissant, j'étais vraiment une sainte. « La prochaine fois tu m'appelles, j'ai un bon coup de main. » le barman, ne cesse de nous dévisager, jpense qu'il ne comprend pas qu'on est des malades mentaux. « Un jour, elle te dira oui, Shark. Et puis, c'est parce que ton ex est une bombasse, ça lui fait peur, en sachant que t'es passer de Cameron Diaz à Charlotte Gainzbourg. » dis-je dans un rire. J'essaie de ne pas m'écrouler sur le bar, parce que je risque de m'endormir, ça s'est sûr. « Sans dec, t'es vraiment trop canon, t'étais déjà comme ça avant ? » dis-je, comme engloutit par la forme de sa mâchoire sexy, ses yeux de tomber et ce petit truc dans sa voix, qui me donne des frissooooons, mama mia. Je me redresse d'un coup pour l'embrassais de plus belle, je manque même de tomber entre deux chaises, merde, aïe, mon pied.

C’est bizarre de se retrouver en face d’elle. Enfin ca c’est mal fini faut dire. J’voulais que ce soit une première fois géniale.. J’vais vraiment mis le paquet et au final il s’est juste rien passé et on a rompu. J’étais triste quand même. D’ailleurs j’le suis aussi. Ca fait ma ce genre de chose. Ca fait toujours mal même si on ne le dit pas. J’peux pas dire que je l’aimais. J’peux juste dire que je ressentais quelque chose de spécial pour elle. Et ca me manque.. Ca folie me manque.. Ca joie de vivre me manque. Elle me manque. Elle me dira oui.. Ca fait quoi ? Cinq ans que j’attends. J’lâche un peu l’affaire là. J’ne ai marre de lui courir après comme un p’tit caniche. J’ai glissé mes mains le long de sa taille. Maintenant j’vis ma vie comme j’le veux. Elle m’a presque poussé pour m’embrasser. J’la rattrape au passage, avant qu’elle ne finisse complètement étalé sur le sol. J’la soulève contre moi, son bassin contre le mien , mes mains sous son cul. J’vais te raccompagner chez toi hein. T’es pas trop en état d’rester seule ici.

J'avais laisser tomber avec Jorden, pas parce que je ne l'aimais plus, mais parce que je n'aimais plus la manière dont on était. Il en aimais une autre, désespérément, et on m'a appris dans ce bout de vie que j'ai vécue, qu'il ne fallait jamais forcer un homme à nous aimez. J'ai donc lâcher l'affaire, le mauvais soir certes, mais j'ai lâcher l'affaire, au beau milieu de préliminaire au Brésil. Imaginez-vous pleurez à l'aéroport, dans une nuisette, sa valise sous le bras et l'envie de mourir sur les épaules. « Ouai, c'est naze de courir, je déteste ça. Au collège je séchais les cours de sport. » dis-je en gloussant, ça n'avait rien avoir avec ce dont on été entrain de parler, mais à vrais dire, je n'avais pas envie que le sujet Carpenter monopolise ma soirée. Je me jettais sur lui, un peu maladroitement, puisque je manquais de me vautrer, les pieds dans mon sac à main. « DIRECTION CHEZ MOI ! » hurlai-je, le sourire au lèvre. Tandis qu'il me ramasse comme une princesse, je fait en sorte de garder mes chaussures et mon sac en main, en nichant ma tête dans son cou. « Chez toi plutôt, y a Thomas qui dors ou qui se branle, j'sais pas trop où il en est en fait, mais pas chez moi. »