Cette prise d'otages t'avait retourné l'estomac et tu n'avais nulle envie de rester seule pour le reste de la journée. Tu savais que dans ta solitude et avec cette peur qui t'habitait encore, tu risquais de faire une connerie que tu regretterais le lendemain, il était donc plus sage de trouver refuge chez quelqu'un et Alaska serait ce quelqu'un. C'était un choix surprenant mais logique au fond, car d'une tu voulais t'assurer qu'elle aille bien après que tu aies entendu que plusieurs lieux de l'université avaient été touché et de deux c'était ce genre de moments qui pouvez vous rapprochez et éliminez toutes vos scènes de chamailleries. Heureusement pour toi, la Dunster était fermé et tu n'aurais pas à poser les pieds dans une de ces confréries de malheur, enfin si on peut encore les nommer ainsi vu que ces maisons n'existent plus aux yeux du Doyen et à ton plus grand bonheur. Tu frappais à la porte de l'appartement qu'elle occupait désormais, espérant la trouver là, qu'elle ne te fasse pas regretter d'avoir fait tout le chemin à pied pour elle. Tu veux bien faire des efforts mais tu aimes que ceux-ci soient récompensés en contrepartie.

Le lendemain de la prise d'Otage, fut un carnage. J'avais était évacuer par mon fabuleux Thomas, qui m'avait sortit de là, tel une princesse. Il m'avait ramené chez lui, puisque la dunster house avait fermer, et j'avais dormis tout le reste de l'après-midi. Le soir, il s'était absenté pour aller voir ce qui se passer aux campus, et j'avais eu une crise d'angoisse, comme j'avais eu quelque heures auparavant. Je ne me rendais compte de rien, jusqu'à ce que je ne puisse plus respirer, la poitrine en feu, j'avais cette affreuse impression que quelqu'un ou quelque chose qui peser une tonne, était assise sur ma poitrine. J'ai donc appelé le samu qui m'avait évacuée en ambulance, je m'assurais que Thomas ne soit pas au courant, parce qu'il avait déjà assez à s'inquiète pour s'occuper de ma personne. J'ai vu mon médecin, et par le plus grand malheur du monde : mon cancérologue. Il m'a annoncé la couleur sans prendre de pincette, rien n'allait plus. Mon IRM s'est illuminé comme un sapin de noël. Je n'ai pas voulu entendre plus, je devais rentrer en Angleterre pour faire le point avec celui qui s'était occupé de moi jadis. Quoi qu'il en soit, je m'étais accordée un day off, non pas parce que je voulais, mais parce que j'n'avait pas réussi à dormir de la nuit. Je m'apprêtais à déjeuner, lorsque quelqu'un sonnait, j'ai hésité à ouvrir, puisqu'après tout, je n'étais pas chez moi, mais j'eu le plaisir de voir Asia à la porte. En l'ouvrait, je n'ai pas pu m'empêcher de lui sauter dans les bras. « J'suis contente de te voir. » dis-je, ma tête nicher dans sa nique.

On dit de toi que t'es une dure à cuire, que tu ne te laisses pas désarçonner si facilement mais ça ce n'est que dans la vie de tous les jours quand tu n'es pas en proie avec tes démons. Cette prise d'otages avait fait ressortir de mauvais souvenirs en toi, et surtout cette peur au ventre à l'idée de perdre quelqu'un comme ce fut le cas lors de la bombe. Par chance, tu n'avais pas eu à revivre la perte d'un être cher mais ce n'est pas pour autant que tu étais rassurée. Les vieux souvenirs surgissaient à nouveau, et en repensant à cela, tu avais peur de sombrer à nouveau dans une spirale infernale. Tu devais t'accrocher mais ce n'était pas chose simple quand on se sent si seule même en étant bien entourée. Tu étais allée trouver Alaska dans l'appartement où elle avait posé ses valises et celle-ci te sautait dans les bras directement après avoir ouvert la porte. Tu caressais ses cheveux blonds." Moi aussi, je suis rassurée de te voir en un seul morceau. " Elle avait toujours deux bras, deux jambes et une tête alors tu estimais que c'était le principal." Tu me laisses entrer dans ta nouvelle résidence ? " Vous n'alliez pas attendre des heures sur le palier bras dans les bras. Toi et les contacts physiques ça fait deux...

Je n'avais jamais était très physique envers Asia, je me souviens avoir passé les vacances chez elle et hésité à lui faire la bise ou lui serré la main comme deux personnes inconnues. La même routine quand je la vois dans l'enceinte de l'université, dois-je lui adresser un sourire et un bonjour, ou lui faire un câlin comme une ancienne amie ? Je ne sais jamais quelle attitude avoir envers elle, mais aujourd'hui, je n'ai pas choisi. Je l'ai prise dans mes bras, parce que l'idée de la perde, était là. Elle aurait pue être paralysée comme Vanille, se vider sont sang comme Poppy et je l'aurais revue à ses obsèques, ça aurait était horrible. Je n'ai donc pas choisi, mon corps à décider à ma place de la prendre dans mes bras, humée son odeur et avoir un sourire aux lèvres en voyant sa personne. « oh pardon, j't'en pris, entre. Bon, on n'est pas chez moi, mais fait comme chez toi. » dis-je dans un gloussement, c'était un beau bordel. Thomas n'avait pas vraiment de salon, c'était un artiste alors le truc qui servait de salon était devenu son atelier. C'était recouvert d'un tapis blanc et des dizaines de gouaches entamer décorer le par terre, il travaillait sur une œuvre en partant, un truc qui ressemblait au champ Elysée mais en mille fois plus beau et avec sa touche de Thomas. Je l'invitais donc dans la cuisine, qui ressemblait plus a un endroit normal. Une cuisine américaine avec des sièges en hauteur, je l'invite à s'asseoir et me tourne vers elle avec ma poêle. « je me faisais des pancakes, ça te dit ? » dis-je en posant une assiette remplis de ces délicieuses choses près d'elle. « Je suis vraiment contente de te voir, je sais pas où est passer Elio en ce moment, il est très mystérieux et secret, j'ai l'impression qu'il me cache un truc. Quoi qu'il en soit, j'aime avoir de la famille près de moi dans ce genre de situation. » dis-je sur un ton tendre et calme.

Certains pensent très certainement que c'est un avantage que d'être issue de la famille Ferrari, les voitures, l'argent, la nom, c'est vrai que ça peut faire rêver mais ils sont loin de se douter du revers de la famille. Ah oui c'est joli le nom de Ferrari mais il faut supporter la famille qui va avec et ça c'est loin d'être un cadeau. Parfois tu aurais aimé avoir une famille plus normale plutôt que d'hériter d'un patriarche macho. Alaska elle avait de la chance d'avoir été éduqué par votre mère et d'ailleurs tu lui en voulais un peu pour ça. La présence de ta mère t'avait manqué durant ta jeunesse c'était indéniable et tu tenais ta force de caractère de cette absence. Pas vraiment habituée aux embrassades chaleureuse avec ta demi soeur, tu rompais assez vite ce contact. Sur un air jovial, elle te laissait entrer dans l'appartement qui ressemblait plus à un bordel sans nom mais tu ne faisais aucune remarque là-dessus car ce serait l'hôpital qui se foutrait de la charité. Tu sais ce que c'est que d'être une artiste et tu jetais d'ailleurs quelques coups d'oeil curieux sur les travaux du locataire. C'est ta demi-soeur qui te fit sortir de tes pensées en te proposant de prendre place et de déguster ses pancakes." Avec plaisir. Merci. " A peine répondu qu'elle déposait déjà quelques crêpes dans ton assiette et l'odeur te chatouilla les narines. Tu haussais les sourcils en l'entendant émettre des craintes quant à Elio. Cela ne te rassura guère car tu n'avais pas de nouvelles non plus." Je sais pas non plus, j'ai pas réussi à la trouver tout ce que je sais c'est qu'il est pas à l'hôpital, je me suis déjà renseignée. Mais je te promet qu'on va le retrouver et que ce jour là ses oreilles vont siffler. " affirmais tu d'un léger sourire pour la réconforter. Tu ne connaissais pas Alaska par coeur mais tu la savais fragile à la différence de toi, autant ne pas l'inquiéter encore plus. Tu piochais dans ton assiette pour te délecter des pancakes." Hum, je vais peut être t'embaucher pour me faire à manger tous les matins. " Quoique tu n'étais pas sûr que vous puissiez vous supporter 24/24h et 7/7j.

L'odeur des pancakes me ramène en Angleterre, je repense à notre mère qui n'a jamais eu le plaisir, d'avoir tous ses enfants à la même table. Cela doit être dur et compliquer, d'être loin d'un bout de soit. Je n'avais jamais pensé à cette peine, jusqu'à maintenant. Quand je l'ai quittée, elle m'a suppliée de rester près d'elle, bien, je ne l'est pas fait, j'avais besoin de prendre mon envol, être indépendante et dans cette lourde tache, je devais la quitter. Je n'ai jamais pensé à quel point ça devait être dur pour elle, à quel point elle devait angoisser qu'à chaque instant le téléphone sonne pour qu'une voix inconnue lui dise qu'un de ses enfants et mort. Elle serait triste et impuissante, et son cœur sera rongé par la tristesse, parce qu'il y a pire que le manque, il y a l'impuissance. Se retrouver face à une situation où l'on ne peut rien faire à part se taire et attendre. Dans un sens, nous y étions il y a quelque heures de cela. Muet face à un enrager qu'y en veut à la vie. Je sers une assiette à ma sœur et sors le nutella, le sirop d'érable et la chantilly. Je coupe le gaz et lui sers une tasse de café avant de m'asseoir à côté d'elle. Elle me dit qu'elle aimerait m'avoir tous les matins, je ris doucement et passe une mèche sous mon oreille. « Tu serais déçue, parce que c'est tout ce que je sais faire : des pancakes et des œufs brouiller. » dis-je en riant, on parle un peu d'Elio, du fait qu'il était mystérieux et casanier. Et qu'on n'avait même pas eu le droit à un appel après les prises d'otages. Je souhaite qu'il soit bien, mieux que moi en tout cas, Asia me dit qu'elle n'a vu son nom nul part. « Et toi, rien de casser ? Ma pote Maxine fait des cauchemars depuis cette nuit là, et mon coloc aussi d'ailleurs. Il s'est réveillé en sursaut et il m'a dit qu'il revoyait Avalon le pistolet contre son crâne, qu'il ne pouvait plus bouger et qu'il a fermer les yeux si fort qu'il penser qu'ils avaient disparu dans son crâne. » dis-je en avalant une gorgé de café. « Maxine n'arrive plus à fermer l'œil sans entendre le bruit du flingue, je crois que ça nous a tous cassé un truc à l'intérieur. »

Il était difficile de croire que vous étiez soeurs. Vous n'aviez pas grand chose en commun, voir carrément rien. Elle blonde, toi brune. Elle fragile d'apparence, toi forte et redoutable. Elle était un peu la colombe de la famille alors que toi t'étais le requin. Vous n'aviez pas eu la même éducation et ça se voyait tellement dans votre façon d'être, dans votre façon d'agir mais aussi dans votre relation. Tu ne la blâmais pas d'être différente de toi, au fond tu savais que ce n'était pas vraiment de sa faute, et que lui en vouloir ne changerait rien. Il y aura toujours ces moments où tu la trouveras irritable au point de vouloir l'égorger et ces moments où tu joueras à la grande soeur bienveillante. Tu ne fais jamais dans le juste milieu, c'est pas nouveau. Soit t'es le jour soit t'es la nuit, et ce même avec les personnes auxquelles tu tiens. Ces moments comme aujourd'hui qui semblaient idylliques étaient bien trop rares alors tu faisais en sorte de les apprécier au maximum. Verser une quantité importante de sirop d'érable sur tes pancakes, tu la remerciais quand elle déposa un café devant toi." Pas très varié comme nourriture c'est vrai, ne pas manger de pâtes me manqueraient trop. " Effectivement les vrais italiens ne pouvaient pas vivre sans pâtes, ce n'était pas une légende comme on pourrait penser. Tu manquais d'avaler ta bouchée de crêpes de travers lorsqu'elle mentionnait les divers traumatismes auxquelles ces amis devaient faire face." C'est humain d'avoir peur. Il n'y a qu'en parlant qu'on peut réussir à fermer les blessures. Crois moi que c'est impossible de se remettre tout seul de ce genre d'épreuve. " Tu parlais en connaissance de cause évidemment." Mais ne t'en fais pas pour moi, j'ai vu pire. " Voir un inconnu mettre fin à sa vie après avoir traumatisé les étudiants n'était rien comparé à la perte du premier homme qu'on a aimé." Mais toi ? Tu gères ça comment ? " Quelque peu égoïste, ce n'était pas la réaction de ses amis qui te préoccupait mais la sienne.

C'était sûrement la peur de la perte que me rendais aussi guimauve. Nous n'avions pas une relation des plus stable avec Asia, et ça n'allait pas changer du jour au lendemain. J'ai toujours était chouchouter, en premier lieu parce que j'étais malade, ensuite parce que je suis la dernière et pour finir, parce que maman à trouver confort dans les bras d'un homme qui n'était autre que mon père. Le temps, les gens, le monde, ne nous a jamais donner l'occasion d'être de vrais sœur, et il faut dire que j'en était longtemps jalouse. Elle avait le privilège d'être épaulée par Elio, quand moi, je n'avais personne d'autre que mes parents. Quoi qu'il en soit, les moments comme celui-ci ou tout semble superflue était bien rare, et vaut mieux en profiter avant de se rappeler de la réalité. Je lui offre une fourner de pancake bien chaud qu'elle semble apprécier puisqu'elle me tend un joli sourire, et les arroses de sirop d'érable, je vient m'asseoir à côté d'elle, et imite ses gestes, en me servant un verre de jus d'orange. « T'es pas italienne pour rien toi ! » dis-je dans un rire, en prenant une gorgé de jus. J'en viens ensuite au sujet de la prise d'otages, Thomas faisait d'affreux cauchemars, il ne cesser de se réveiller à des heures tardives, parfois mêmes, il faisait des crises de somnambulisme. Après tout, Avalon l'avait regardé dans les yeux, l'arme sur lui avant de la tourner vers le professeur Jones. Elle m'explique c'est humain, que ça faisait partit des choses à vivres après un tel traumatise, je comprends et secoue la tête en guise de réponse. « T'as vue pire ? Ne me dis pas qu'en plus de faire du business de voiture, votre père est un mafieux. » dis-je dans un petit sourire, il serait capable de l'être, après tout, il force bien Elio a épouser Calypso alors qu'elle est déjà mariée à Elizabeth. « Moi ? Je.. pfff. » J'hésite un instant, lui dire la vérité sur ma santé et sur mon cancer serais comme accepter que ce soit réel. Depuis mon arrivée à l'hôpital, ce matin, je me demande si tout ça n'est qu'un rêve et que je me réveillerais en bonne santé, saine et sauve. Mes lRM était bien réelles, le cancérologue aussi, et ce cancer de merde aussi. « Je vais t'avouais un truc, mais jure moi de n'en parler à personne. »

T'avoir en tant que soeur n'était sans doute pas un cadeau. Tu ne pouvais nier avoir mauvais caractère. Tu ne dirais pas que tu es détestable mais il faut bien du courage pour te supporter toi et tes sautes d'humeur. Et surtout tu avais du mal à apprécier les gens. Quand la tête de quelqu'un ne te revient pas, tu te gênais pas pour le savoir. T'avais beau ne pas être ultra proche d'Alaska, tu ne la détestais pas non plus. Tu faisais même des efforts de temps en temps pour être plus facile à vivre, prenant sur toi. Alors oui aujourd'hui, tu allais faire en sorte de rester zen même si son caractère de fille pimbêche venait à ressortir. Pour l'instant tu avais de la chance, elle se montrait plutôt affectueuse et son côté fragile était ressorti lorsque vous en étiez venus à parler de cette épisode cauchemardesque de la prise d'otages qui avait fait resurgir de mauvais souvenirs. Heureusement que tes vieux démons n'étaient pas ressortis eux, sinon ça aurait pu virer à la catastrophe. Mais comme tu avais dit à Alaska, tu as le dos rond et tu peux supporter bien des choses. Au fond tu ne t'étais pas vraiment fait attaquer personnellement lors de cette fusillade, alors tu devais être moins affectée que certains. Il n'y a que sur le moment que la peur t'avait tétanisé mais elle s'était dissipé petit à petit quand tout cette mascarade avait pris fin, tragiquement même si ces gens ont bien mérité ce qui leur est arrivé, surtout quand tu vois ce que cela a eu comme effet sur ta demi soeur. Tu souriais alors qu'elle sous -entendait que ton père était mafieux. Tu pourrais mal le prendre car s'attaquer à ta famille n'était pas le genre de chose à faire sauf que tu te contrefichais de ton père." Peut être bien. Ca m'étonnerait pas de lui. Il en a jamais assez. " Dévorant tes pancakes, tu finis par la regarder d'un air soupçonneux quand elle coupe sa phrase en plein milieu. Tu la regardes insistante alors qu'elle paraît toute timide à l'idée de parler. Tu n'es guère rassurée quand elle te fait promettre de garder pour toi ce qu'elle veut te dire, chose difficile pour toi." Très bien, ça marche. De toute façon tu en as trop dit. " Tu ne partirais pas d'ici sans savoir.