Wyatt était terriblement insistant aujourd’hui et cela me mettait mal a l’aise. Je n’allais déjà pas très bien mais en plus de cela, il essayait vraiment de savoir ce qui n’allait pas. Je ne voulais pas en parler. Qu’est-ce qu’il avait de difficile a comprendre que je voulais tout simplement rentrer a ma chambre, prendre ma douche et me reposer avec mes enfants? Je pense qu’il n’y avait rien de plus difficile a comprendre. Il devait bien savoir ce que cela faisait que d’avoir des enfants et de vouloir passer du temps avec eux. Ou n’avait-il pas encore complètement prit en charge son rôle de père? A se demande comme il voulait boire un verre en début d’après-midi. Pire que les anglais je pourrais dire. “Wyatt, je veux pas en parler ok. C’est rien. J’ai juste pas envie d’en parler.” J’étais cette fois bien insistante dans mon ton pour bien lui faire comprendre qu’il devait arrêter.

Une fois de plus, elle me repoussait. Bordel, je n’aimais pas rester dans l’ignorance. Quelque chose n’allait pas. Je le voyais bien. En fait, la dernière fois que je l’avais vu avec cet étrange air, c’est lorsqu’elle était au plus bas par ma faute et que sa grossesse se passait mal. Vous comprenez donc que cela ne me rassurait pas. « Très bien » Mes mots n’étaient que mensonge, tandis que mon regard montrait clairement mon opposition au renoncement. Elle ne voulait rien dire et ça pouvait se comprendre, mais si c’était aussi grave que l’exprimait son visage, elle allait avoir besoin d’aide. Je voulais l’aider. « Si tu ne veux rien me dire, c’est que ça doit être grave » Et bim ! Il ne fallait pas me prendre pour une cacahuète.

Plus Wyatt insistait, plus je me sentais mal a l’aise. Ca me dérangeait qu’il s’énerve comme cela. Je veux dire, qu’avais-je a lui rendre? Rien. Je n’étais pas obligée de lui dire ce qui se passait dans ma vie. On m’avait agressé, on avait abusé de mon corps contre mon propre gré. Je ne voulais pas revivre cela et je voulais plus qu’on me dise ce que j’avais a faire et si je devais dire que j’allais pas bien. Personne pouvait comprendre, personne pouvait savoir ce qui se passait dans ma tête en ce moment. Wyatt commençait quelque peu a m’énerver car il insistait sans cesse. “Oui c’est grave. Mais laisse moi tranquille. J’ai pas envie d’en parler. Ni a toi ni a personne! Maintenant laisse moi. Je dois aller voir mes enfants.” Lui gueulais-je a la figure avant de me retourner pour aller courir vers ma chambre d’hôtel.

Le son de sa voix me brisait les oreilles. Elle s’énervait, avant de me fuir en se réfugiant dans sa chambre. Soupirant, je me rapprochais en silence de sa porte. Je savais qu’elle se trouvait derrière et qu’elle pouvait m’entendre. M’appuyant à la porte, je parlais suffisamment fort pour qu’elle m’entende, tout en évitant les oreilles indiscrètes. « Je veux juste comprendre pourquoi t’as l’air aussi triste » Peut-être qu’à trop vouloir être là pour les autres, je risquerais de les perdre, mais peu importe. Je voulais qu’elle comprenne que je m’inquiétais pour elle. Que même si je n’avais pas été un petit ami extraordinaire, je pouvais être un véritable ami pour elle.  

J’avais besoin de souffler, d’air. Si j’étais froide et distante en ce moment avec tout le monde c’était exactement parce que je me sentais bien vite oppressée. Je n’arrivais pas a rester longtemps avec quelqu’un. Je ne voulais pas parler et je préférais bien plus ma solitude car je n’avais pas a avoir peur que quelqu’un essaie de prendre avantage de ma faiblesse. C’est pour cela que j’avais du partir de Wyatt. Je me sentais oppressée par son envie de savoir. Il n’avait pas a savoir. Je ne voulais pas en parler et certainement pas a lui. Je n’étais plus comme ou je me laissais complètement aller. J’avais mes enfants a présent et eux me permettaient de garder la tête hors de l’eau. Je claquais alors la porte de ma chambre une fois dedans. Je pouvais toute fois entendre Wyatt de l’autre cote. “Ce ne sont pas tes affaires. Maintenant casse toi!” Gueulais-je a travers la porte.

Pourquoi est-ce que je me sentais vexé ? Elle ne voulait rien me dire et alors ? J’avais qu’à me casser comme elle le disait si bien. Restant silencieux pendant un instant, un soupir s’échappait de mes lèvres. Au bout de quelques secondes, je concédais à faire demi-tour. Elle ne voulait rien me dire, alors pourquoi rester ? Feldt devenait de plus en plus injurieuse et je ne voulais pas la forcer à me parler. « C’est bon. T’as gagné » Au fond de moi, j’espérais qu’elle reconsidère sa réponse et qu’elle m’ouvre la porte pour me parler. Je voulais juste être présent pour elle, mais apparemment, ce n’est pas ce qu’elle désirait.

Je n’aimais pas les gens insistants qui voulaient se mêler de ceux qui ne les regardaient pas. Je n’avais rien a rendre a Wyatt. Je n’avais pas a lui rendre quoique ce soit, j’avais pas a lui dire ce qu’il se passait dans ma vie et j’avais surement pas a lui dire ce qu’il m’était arrivé. Je voulais tout simplement qu’on me laisse tranquille. Je laissais Wyatt devant la porte. je n’allais pas ouvrir. De toute façon, je me dirigeais déjà bien vite dans la chambre des jumeaux où je voyais Liana endormie avec Hermes dans ses bras qui dormait aussi. Cela me réchauffait vraiment le coeur de les voir, mes enfants, mes petits anges et cela me fit bien vite oublié la peine que m’avait causé Wyatt.