J'avais passé ces derniers jours à m'enfoncer progressivement dans une spirale infernale. Je n'étais plus que l'ombre de moi-même, à vraie dire. Les éléments s'enchaînaient, si bien qu'à l'heure actuelle, je ne trouvais plus rien à quoi me raccrocher. Le viol d'Apple, et donc l'ambiance à la maison, et maintenant... La sublime nouvelle que Cambridge's Secrets m'avait apprise. Demyan avait embrassé Charline. La jumelle d'Apple. La soeur de ma meilleure amie. Et il ne m'avait rien dit. Qui sait même s'il me l'aurait dit ? C'est tellement mieux d'avoir deux femmes en même temps, et de prendre sa petite amie pour un jambon. J'avais passé des jours enfermée chez moi, ne voulant même plus aller en cours, ne pensant qu'à ce que j'allais faire à son retour. Son retour de Thaïlande. L'Event des mathers, ou il avait été invité, par "Alexander". Ou par Charline ? Je savais même plus si je pouvais lui faire confiance, il avait tellement changé ces dernières semaines. J'avais fini par lui envoyer un sms, et il me dit qu'il était à la Quincy House, rentré de son voyage. Parfait. J'avais donc pris avec moi un sac, contenant les deux trois fringues qu'il avait laissées chez moi en venant dormir, et une fois arrivée devant sa porte, j'ai frappé quelques coups après une lente inspiration. Mon expression restait de marbre, stoïque.

Je pensais que ce voyage en Thaïlande allait me permettre de faire un break, d'oublier un peu toute cette merde, mon mauvais côté disons. Mais mes démons m'avaient suivit. Genre y'a des soirs où ça n'allait pas, que j'avais la rage pour rien et c'était peut-être les signaux de trop qui m'indiquaient que peut-être, il était temps que je passe à l'hôpital... Faire des examens. Car honnêtement, même si j'avais un problème, là c'était trop. Mais à peine rentré du voyage que je recevait un sms plutôt... Froid, de Roxanna. Je m'attendais plutôt à un "enfin t'es là ou tu m'as trop manqué" mais non. Elle voulait juste savoir si j'étais revenu, pas un bonjour, au revoir ni message doux, que dalle et venant d'elle... Ça sentait pas bon du tout. Je lui avais quand même répondu avant de filer à la douche. À peine sorti? Que j'entendais déjà toquer à ma porte. Elle avait fait vite! Jetant ma serviette pour enfiler un t-shirt, j'allais donc lui ouvrir, lui affichant en premier lieu un léger sourire bien qu'en voyant sa tête, il s'effaça bien vite. M'écartant pour l'inviter sans avoir à le dire d'entrer, je lui demandais "Il y a quelque chose qui n'va pas?" hum sans doute une mauvaise question mais j'ignorais totalement le pourquoi de sa venue donc bon...

Et il avait cet air parfaitement innocent, ce regard qui pourrait me faire rendre les armes à une vitesse impressionnante. Mais pas cette fois. J'avais déjà suffisamment faibli, et là, j'avais trop mal. "Il y a quelque chose qui n'va pas?" En silence, je rentrais dans sa chambre, lâchant simplement le sac avec les fringues sur le sol. « A toi de me le dire? » J'avais la gorge nouée, le coeur qui battait la chamade, et finalement, je pivotais pour fixer Demyan. « J'suppose que t'as pas eu le temps de lire Cambridge's Secrets depuis ton retour? » J'esquissais un sourire sarcastique. Un sourire blessé. Si tu savais le mal que ça m'fait cette situation Demyan. Comme pour illustrer mes paroles, j'attrapais tout bêtement mon portable, ouvrant la page du blog, sur le passage "intéressant", dirons nous. Et je le tendais à Demyan. Allez, déduis la raison de ma venue maintenant.

Comment dire que sa posture, son regard, tout chez elle sentait... La colère? Ouais clairement, elle était froide, sans expression d'aucune sorte, comme limite dégoutée d'être ici devant moi et rien que de voir ça j'en avais horreur. Sans me répondre, elle passait la porte, lâchant sans se pencher le sac au sol alors que je fermais derrière elle. Me mordant le coin de la lèvre, je la regardais, me grattant l'arrière du crâne, silencieux, attendant un signe de sa part. Qui vint enfin « A toi de me le dire? », là je fronçais les yeux, la regardant avec incompréhension pour le coup, car je ne voyais pas du tout ce qu'elle insinuait "Comment ça à moi d'le dire, j'te suis pas là." sincèrement. Fermée sur elle même, elle se contentait de faire demi tour pour me faire face en me fixant « J'suppose que t'as pas eu le temps de lire Cambridge's Secrets depuis ton retour? » avant de me faire une sourire sarcastique, blessé... Je répondais un simple "Non pas vraiment..." m'attendant au pire pour le coup. Elle me tendait alors son portable qui affichait pleine écran un article du CS qui disait noir sur blanc... Que j'avais embrassé Charline à Halloween. Oh putain de merde. J'aurais tellement dû le voir venir. Inspirant un grand coup je le regardais, lisant même plusieurs fois l'info', avant de fermer les yeux un instant. Pourquoi... Pourquoi?! J'avais fais ça putain! Rouvrant les yeux, je venais les planter dans les siens plusieurs secondes, ne laissant entrevoir aucune émotion car là tout d'suite, autant vous avouer que je plantais sévère. Avalant ma salive, je fini par détourner les yeux, secouant légèrement la tête pour répondre calme mais pas fier "Là pour être honnête, je ne sais pas quoi te dire Roxy..." ouais, quand j'me sentais pris au piège, je buguais littéralement. En vérité? À part m'excuser du fond du coeur je pouvais faire quoi là concrètement? J'avais merdé, je l'assumais mais j'avais tellement pas envie que ça gâche tout entre elle et moi que je l'avais gardé pour et... Cette pute de CS avait tout balancé et voilà, j'avais le nez dans l'eau. C'était au fond le juste retour des choses.

J’avais encore une pointe d’espoir, sur le chemin pour me rendre chez lui. Je m’étais dit « CS colporte souvent des ragots, pourquoi est-ce qu'il m’aurait fait ça ? » … Après tout, nous étions ensemble depuis bientôt sept mois, sept mois… Parfaits, si on met de côté nos crises mutuelles dues à nos gros caractères. "Comment ça à moi d'le dire, j'te suis pas là." Et son innocence renforçait mon envie d’y croire. Sauf que je ne laissais rien paraître, sinon, il profiterait peut-être de cette faiblesse. Je parlais de CS. Evidemment, il n’avait pas eu le temps de lire. "Non pas vraiment..." Ben attends-toi au pire mon gars. Je lui tendais mon téléphone en silence, et son expression me fit littéralement couper mon souffle. Mon cœur rata un battement. Il l’avait fait. J’pouvais le voir dans son expression, c’était une expression coupable. Après une longue inspiration, Demyan ferma les yeux un instant, et moi, je détournais le regard, me retenant comme je le pouvais de fondre en larmes. Sans même parler, il l’avait admis. Puis, il a ouvert les yeux, plongeant son regard dans le mien. Ça allait être la dernière fois que je le laisserais faire ça. Et il restait impassible également, répondant : "Là pour être honnête, je ne sais pas quoi te dire Roxy..." … Il ne savait pas quoi me dire ? IL NE SAVAIT PAS QUOI ME DIRE ?! Je donnais alors un coup dans son torse, le plus fort que je puisse faire – c’est-à-dire pas bien fort, il recula à peine – alors que je hurlais : « Bien sûr que tu sais pas quoi me dire ! Tu l’as fait putain ! » Ouais, je l’admettais, j’voulais qu’il me dise que c’était faux. Mais c’était putain de vrai, il avait embrassé son ex. Connasse. « Y a rien à dire. Y a plus rien à dire. » Je donnais un coup de pied dans son sac pour l’avancer dans sa chambre. « Je veux plus te voir. » Et je pivotais aussi sec pour ouvrir sa porte d’entrée et retourner dans le couloir de la Quincy House en pressant le pas. J’étais prête à fondre en larmes, mais je voulais attendre qu’il ne me voie plus. J’avais été tellement conne de croire qu’il puisse être fidèle.

Sur le coup, j'étais encore dans le gaz mais bien vite, Roxy vint m'éclairer... CS avait balancé mon dérapage avec Charline et là dans ma tête tout s'effondrait quoi. Car je connaissais Roxy et je savais dans quel état elle devait être et surtout ce que ça voulait dire. Sa présence, sa froideur, son expression, le sac laché par terre... Pitié pas ça quoi. Voyant ma tête, elle détournait les yeux, comprenant que CS disait vrai, des larmes venant remplir ses yeux. Et là moi et ma délicatesse légendaire... Je lui avouais me sentir coincé, que je ne savais pas quoi dire et c'était vrai! Genre là tout de suite j'étais à court de mots et... Elle me le fit sentir! Un coup dans le torse, elle me frappait plus en me poussant qu'autre chose en hurlant « Bien sûr que tu sais pas quoi me dire ! Tu l’as fait putain ! », je ne disais rien, fermant les yeux en subissant. Après tout j'étais totalement en tord, je n'avais rien à dire... "Rox'..." Elle reprit alors « Y a rien à dire. Y a plus rien à dire. » donnant un coup de pied dans mon sac nerveusement « Je veux plus te voir. », là ses mots me faisait mal, très mal et je sentais mon coeur s'emballer, la panique montait et c'était la seconde fois d'ma vie que ça me faisait ça, la fois de trop. Aussi sec elle pivotait pour quitter ma chambre, marchant à vive allure à travers le couloir de la Quincy. Moi après un instant de bug, la respiration forte, j'me décidais enfin à bouger, courant pour la rattraper "Roxanna attends!", avant de me placer à côté "Si j'te demande pas pardon c'est parce que j'ai pas l'droit d'le faire!" venant même me placer devant elle pour l'arrêter en attrapant ses épaules en continuant "Mais j'men veux ok? J'suis désolé! Je... J'sais même pas pourquoi je l'ai fais! Elle me prenait la tête et j'ai... J'ai pété un cable, j'ai fais n'importe quoi et j'aurais pas dû mais... Je l'ai fais. J'ai totalement merdé..." ça me saoulait, tout me saoulait putain! En ce moment rien n'allait plus du tout!

Encore une fois, j’avais été bien conne, j’avais voulu y croire jusqu’au bout, me dire que CS n’était qu’une sale ragotteuse qui racontait de la merde, puis il a avoué… Sans dire un mot. Je n’en avais pas eu besoin. Rien que son regard avait été clair. Et je n’ai pas eu besoin de plus pour péter les plombs, le repoussant de toutes mes maigres forces pour ensuite m’éloigner dans la Quincy House.  J’approchais déjà des escaliers pour descendre vers la sortie, quand j’entendis un bruit de pas derrière moi. "Roxanna attends!" Demyan me rattrapa en courant, se plaçant à mes côtés, mais je l’ignorais, les mains tremblantes, cherchant à l’éviter. "Si j'te demande pas pardon c'est parce que j'ai pas l'droit d'le faire!" Murée dans le silence, je me mordais l’intérieur de la joue, presque à sang, jusqu’à ce que Dem se place devant moi en m’attrapant pas les épaules afin de m’immobiliser. "Mais j'men veux ok? J'suis désolé! Je... J'sais même pas pourquoi je l'ai fais! Elle me prenait la tête et j'ai... J'ai pété un cable, j'ai fais n'importe quoi et j'aurais pas dû mais... Je l'ai fais. J'ai totalement merdé..." Qu’est-ce que c’est que ces excuses ? Je le dévisageais, incrédule. « Elle te saoulait alors tu l’as embrassé ? C’est sérieusement ça, ton excuse ? » Je détournais le regard, sentant que mes larmes frayaient leur chemin jusqu’à mes joues. Putain. « J’ai fait tellement… Tellement d’efforts pour toi Demyan. J’ai mis ma fierté de côté pendant tes crises de jalousie, j’ai accepté de te voir traîner avec ta demie sœur en sachant pertinemment ses sentiments pour toi, j’ai même encaissé le fait que tu n’aies jamais parlé de moi à ta famille ou que tu m’en ai jamais parlé, comme si j’étais insignifiante à tes yeux ! Comme si au final, nous deux… C’était que du vent. » Ouais… J’en étais rendue là. A avoir l’impression de ne rien représenter pour lui, rien d’autre qu’un jouet passager.   « Mais jamais… Jamais j’pourrais te faire ça. Jamais je pourrais embrasser Jude par exemple, et pourtant j’te parle du père de ma fille merde ! Et pourtant, toi tu l’as fait. Alors oui… T’as merdé. » Je relevais les yeux pour le fixer, avant de demander d’un ton plus implorant qu’en colère : « Laisses moi passer. »  

Non pas ça... Je ne voulais pas qu'elle me quitte, que ça finisse comme ça quoi. Tout allait si vite que je peinais à trouver les mots, quoi faire. Je me décidais à la rattraper en courant dans le couloir mais elle m'ignorait totalement, m'évitant même, se fermant totalement du moins, jusqu'à ce que je passe devant elle pour la stopper, tâchant de m'exprimer correctement, de m'expliquer comme je pouvais mais c'était sans doute pas les meilleurs arguments que je pouvais sortir en fait... Me dévisageant, elle répondait « Elle te saoulait alors tu l’as embrassé ? C’est sérieusement ça, ton excuse ? » avant de détourner le regard en commençant à pleurer. Et merde non pas ça... "Rox' non..." mais elle me coupait la parole continuant car elle craquait « J’ai fait tellement… Tellement d’efforts pour toi Demyan. J’ai mis ma fierté de côté pendant tes crises de jalousie, j’ai accepté de te voir traîner avec ta demie sœur en sachant pertinemment ses sentiments pour toi, j’ai même encaissé le fait que tu n’aies jamais parlé de moi à ta famille ou que tu m’en ai jamais parlé, comme si j’étais insignifiante à tes yeux ! Comme si au final, nous deux… C’était que du vent. », là je restais bloqué face à tout ce qu'elle me balançait, comme si j'avais rien à dire et c'était d'ailleurs le cas... Genre je faisais fail sur fail fin bref, que de la merde depuis le début alors j'me taisais, baissant les yeux, loin d'être fier de moi. Sauf la fin, la fin me faisais réagir "Tu n'es PAS insignifiante loin de là!" mais elle ne me laissait pas continuer en enchainant  « Mais jamais… Jamais j’pourrais te faire ça. Jamais je pourrais embrasser Jude par exemple, et pourtant j’te parle du père de ma fille merde ! Et pourtant, toi tu l’as fait. Alors oui… T’as merdé. », là mon regard se rivait dans le sien, j'en serrais les dents tellement la pression me montait dans le sang là. Et elle aussi me regardait, en colère pour finir sur un « Laisses moi passer. », la fixant un instant, j'avalais ma salive pour répondre me fermant à mon tour "Très bien. Vas-y." m'écartant même avant d'ajouter le regard figé face a moi, dans le mur "J'voulais juste finir sur le fait que... J'ai pas contrôlé ce que j'ai fais, j'ai pas compris, j'ai agis sur un coup de pression et c'est sans doute basé sur une attraction sexuelle complètement HS qui subsiste pour je ne sais quelle raison. Mais, cette fille je ne l'aime plus, je lui en voudrais toujours de ce qu'elle m'a fait et toi... Je suis amoureux de toi. C'est pour ça que je comprends que tu m'en veuille tout autant. Tu peux donc y aller, je n'ai plus le droit de te retenir..." baissant les yeux vers le sol, serrant le poing de rage et de frustration.

C’était à croire que tout jouait contre nous, tout nous poussait à nous séparer, et pourtant, putain ce que cette perspective me faisait mal. Mais là, je ne pouvais pas laisser passer ce qu’il venait de faire… Je ne pouvais pas faiblir et revenir inlassablement, alors que cette fois il avait embrassé Charline. Evidemment, j’me mettais à pleurer. Classique, j’avais pas tenu le coup, j’aurais voulu rester de marbre, mais soyons honnêtes… C’est Demyan, il a une facilité déconcertante pour briser mes barrières. "Rox' non..." Non, c’est moi qui parle Dem. Je lui balançais alors tout… Tout ce que j’avais sur le cœur, tout ce qui me faisait mal. Sa demie sœur, sa famille, nous deux… Il tenta brièvement de me couper au moment où je disais que nous n’étions au final que du vent à ses yeux. "Tu n'es PAS insignifiante loin de là!" Mais là, je détournais le regard et je parlais de ce qu’il avait fait… Jamais j’ferais ça. Jamais j’irais embrasser Jude, encore moins s’il m’avait .. Pris la tête ? Je ne comprenais toujours pas cette excuse. Je tentais de me calmer, lui demandant alors dans une dernière supplique de me laisser partir. Rends pas les choses plus compliquées. Son regard me transperçait, et d’un revers de la main, j’essuyais les larmes sur mes jours alors qu’il… Se décalait en disant, impassible : "Très bien. Vas-y." Je retenais ma respiration, avant de reprendre mon souffle comme si j’avais été en apnée pendant des heures. Je faisais un pas en avant dans la direction de la sortie, les poings serrés, prête à exploser, jusqu’à ce qu’il ajoute alors que je regardais devant moi : "J'voulais juste finir sur le fait que... J'ai pas contrôlé ce que j'ai fais, j'ai pas compris, j'ai agis sur un coup de pression et c'est sans doute basé sur une attraction sexuelle complètement HS qui subsiste pour je ne sais quelle raison. Mais, cette fille je ne l'aime plus, je lui en voudrais toujours de ce qu'elle m'a fait et toi... Je suis amoureux de toi. C'est pour ça que je comprends que tu m'en veuille tout autant. Tu peux donc y aller, je n'ai plus le droit de te retenir..." Je plaquais une main devant mon visage, étouffant un sanglot en entendant la fin. Je savais combien ça lui avait demandé de me dire qu’il m’aimait. Parce qu’on avait mis un temps fou à l’admettre, l’un comme l’autre. Et là, il me disait être amoureux, et c’était pire que tout. Putain, moi aussi je suis amoureuse de toi Dem, alors pourquoi, pourquoi t’as tout gâché ? Et pourquoi tu me dis ça maintenant ? Je crevais d’envie de me jeter dans ses bras, mais Charline hantait mes pensées, et une femme jalouse et triste, ça prend le dessus sur tout… Même sur les sentiments. Je pinçais les lèvres en retenant un nouveau sanglot, et je faisais un nouveau pas en avant, m’éloignant sans un mot. J’serais pas capable d’en prononcer un seul de toutes manières, j’avais la voix complètement bloquée par les larmes, et il fallait que je m’éloigne au plus vite. J’suis désolée Dem… Mais ça suffira pas. Pas cette fois.

Elle pleurait et putain que j'avais horreur de la voir pleurer. Ça me faisait mal... Et pourtant, il m'en fallait pour ressentir ça de cette façon. Mais c'est parce que c'était elle et pas une autre et ça me blessait d'en être la cause. J'essayais de parler mais à quoi bon? J'avais pas d'excuses! Et je le disais en plus clairement que j'avais foiré et point final. Mais je tenais à le lui dire malgré tout, de mon point de vue même si ça n'allait strictement rien changer au final. Même si... Au fond, je l'espérais sans doute un peu, qu'elle me pardonne pour un écart incompréhensible. Mais non, c'était mal la connaitre et moi je savais très bien que ce n'était même pas la peine d'y croire même si ouais, j'avoue j'espérais un miracle. J'avais pété mon câble, j'avais agis comme un abruti, une fois de plus.. La fois de trop. J'étais vraiment un cas sérieux, à croire que j'étais né pour tout détruire autour de moi. Ma famille, ma propre vie relationnelle, moi même, tout quoi. J'étais auto-destructeur à ce point? Faut croire que oui. Elle ne me regardait même plus, ne voulait plus rester face à moi et elle ne m'en répondait même plus. Elle se contentait de faire front en essuyant les quelques larmes qui avaient percées sa carapace. Je me résignais alors à la laisser aller... Je n'avais aucun droit de la retenir, pas après tout ça. Je lui avais fait assez de mal comme ça. Alors ouais, je m'étais écarté et après une grande inspiration, elle avançait alors d'un pas, puis d'un autre, continuant ainsi poings serrés le regard rivé devant elle. Jusqu'à ce que je balance la dernière bombe... Là elle plaquait sa main sur son visage pour ne pas pleurer ouvertement. J'avais pas le droit de finir sur de telles paroles c'était limite cruel de ma part mais... Ouais, j'avais besoin de le lui dire, j'avais besoin qu'elle le sache malgré mes conneries. J'étais un con, un psychopathe bipolaire et tout ce que vous voulez... Tout, sauf un menteur. Alors, elle n'avait plus qu'à faire ce qu'elle voulait, au moins elle le savait. Après un instant d'hésitation, elle fini tout de même par s'en aller et moi je restais figé là à la regarder filer à travers le couloir jusqu'à ce qu'elle disparaisse à son bout. Baissant la tête, détournant les yeux, j'avais étrangement envie... De pleurer? Moi? Non surement pas. Alors je me retenais sentant ma respiration accélérée jusqu'à ce que j'explose et mette mon putain de poing dans le mur d'un cri de rage ou plutôt de douleur... J'avais mal, pas physiquement, mais sentimentalement. Là ouais, j'étais brisé. J'en avais mal au crâne et me plaquant les mains contre ma nuque, j'me laissais glisser le long du mur, le regard humide avant de me taper la tête contre celui ci plusieurs fois, m'insultant intérieurement de tout les noms. J'avais tout gâché... Pourquoi...

FIN DU RP