Mes joues reprirent la couleur des tomates lorsqu'il avoua qu'il aurait dû faire le coup de la panne pour ne pas me laisser partir et un petit gligli se fit sentir dans mon ventre. Après tout c'était bien à ce moment que monsieur se décidait à embrasser madame dans les films ? J'avais du mal à m'imaginer l'embrasser, embrasser un autre homme que le père de Charlie pour du sérieux mais je n'avais aussi aucune envie de le laisser partir sans l'avoir embrassé. " J'ai bien cru qu'on allait tomber en panne tellement tu roulais doucement, mais je comprends maintenant que c'était juste pour allonger le moment... " Je lui souris, sourire qui vint mettre en avant mes joues toujours rosies. " Mais il faut malheureusement que je file ! Tu n'auras qu'à vite me recontacter pour le dîner ! " Il pouvait juste attendre que je descende de la voiture pour m'envoyer un message pour le dîner... Je m'approchais de lui afin de le saluer pour filer m'arrêtant finalement dans mon élan ne sachant vraiment pas ce qu'il était bon de faire. Des rencards je n'en avais plus eu depuis des lustres, il fallait qu'il excuse ma maladresse.

Ses joues s’empourprèrent de manière charmante après mes paroles, qui n’avaient pourtant pas pour but de la mettre mal à l’aise. Talya m’informa alors qu’elle avait remarqué mon petit manège de respect trop scrupuleux des limitations de vitesse. « J’avoue… J’aurais aimé croiser plus de feux rouges pour une fois… » Je plongeais mon regard dans le sien alors qu’elle me souriait, un sourire lumineux et contagieux qui ne fit qu’accentuer ma terrible envie de la retenir encore un peu dans cette voiture avec moi. Mais elle devait filer, elle s’approcha alors de moi pour me dire au revoir et je me demandais alors ce qu’il était le plus correct de faire : s’attendait-elle à une simple bise amicale ? Nous étions à ce stade d’une rencontre où l’on est plus des inconnus mais pas encore amis pour autant, ce moment précis où la relation qui nous unit avec cette nouvelle connaissance peut basculer : soit vers l’amitié soit vers quelque chose de plus fort. Et dans ma tête une chose était sûre : je n’avais pas envie de me contenter d’une simple amitié avec Talya. Avec une légère hésitation, j’allais alors à la rencontre de sa bouche pour l’embrasser. Ce fut d’abord un effleurement tendre plus qu’un baiser. Mes lèvres allèrent timidement se poser contre les siennes, lisses et douces, tout en redoutant un recul de sa part… Peut être avais-je mal interprété les choses entre nous ? Peut être que ce baiser serait de trop pour elle…

C'était complètement stupide de ma part de m'être arrêtée à mi-chemin soit il fallait que j'aille jusqu'à lui soit il fallait que je sorte de cette voiture mais il ne fallait que je fasse la moitié des deux. Finalement Priape nous sortit de cette situation plus que gênante en franchissant les quelques centimètres qui restaient entre nous pour venir déposer doucement ses lèvres sur les miennes. Très bon choix. Je laissais aller mon envie de répondre à ce baiser sans timidité. Un baiser doux et respectueux comme le jeune homme l'était. Lorsque nos lèvres se séparèrent un sourire s'attira à nouveau sur mon visage alors que je restais à quelques centimètres de lui, ne pouvant même pas le regarder dans les yeux sans loucher tellement il était proche. Je lui soufflais alors : " Maintenant il faut vraiment que je file. " Je déposais à nouveau mes lèvres sur les siennes, mais cette fois ce ne fut que très court, trop court, et j'ouvris la porte de la voiture. " A bientôt ? " Oui j'attendais une réponse, après tout peut être avait il changer d'avis après ce baiser on ne sait jamais avec les hommes.

J’avais posé timidement mes lèvres contre les siennes, m’attendant presque à la voir me repousser. Mais elle répondit à mon baiser, et je l’embrassais alors avec plus d’assurance mais toujours autant de douceur. Lorsque ce moment pris fin, que nos bouches se séparèrent, un large sourire de satisfaction étirait mes lèvres. J’avais encore moins envie de la voir quitter cette voiture, mais il fallait vraiment qu’elle y aille. Elle déposa à nouveau ses lèvres sur les miennes, de manière fugace avant de se pencher vers la poignée et ouvrir la portière. Elle se tourna une dernière fois vers moi et son –à bientôt- sonnait comme une question. « A très vite Talya. » Aucun risque que j’oublie le dîner promis, encore moins après ce baiser…