De retour aux sources… Je me baladais dans la maison des bleus, me sentant à nouveau chez moi, comme si rien n’avait réellement changé. Je devais me rendre à l’évidence : tout était différent, les membres de la maison ainsi que l’ambiance en elle-même. J’avais l’impression qu’on avait perdue de notre notoriété mais qu’importe cette maison restait la meilleure du monde et pour rien du monde je ne voulais changer. Je décidais de me rendre dans la bibliothèque, non pas pour travailler, vous me prenez pour qui, Athénaïs Fitzgerald préfère se payer des professeurs particuliers pour travailler. Je tombais nez à nez avec le beau Alejandro, un sourire malicieux venait habiter mon visage lorsque je m’approchais de lui. On se connaissait relativement bien et c’était un ami proche, tel un confident. Il avait le nez dans son travail, alors délicatement, je passais derrière lui et je posais avec assurance mes mains sur ses épaules. Bouuuuuh criai-je afin de lui faire peur avant de m’asseoir sur la table. Je sais, tu es super content de me voir dis-je avec humour, non je ne suis pas prétentieuse et je n’aime pas me lancer des fleurs… ah, si, mais que voulez-vous, je m’en cache pas.

Comme j’étais trop forte, j’avais bien évidemment réussi mon coup : je venais de faire peur au beau brun, qui tout en gardant sa virilité exprimait sa surprise. Satisfaite, j’étais à présent assise avec aisance sur son bureau, repoussant délicatement un de ses cahiers qui traînaient dans le coin du bureau en bois de la pièce. Je pouvais entendre le feu crépiter, cela faisait du bien de sentir un peu de chaleur, dernièrement, les températures avaient décidé de se rapprocher du zéro, l’hiver se rapprochait. Je croisais mes jambes, regardant le jeune homme avec un large sourire aux lèvres. Moi être gentille ? Enfin, je pensais que tu me connaissais mieux dis-je d’un ton provocateur mais gentil en déposant à mon tour un baiser sur sa joue avant de lui faire un câlin rapide. Cela faisait du bien de le voir, de le retrouver, il était une des rares personnes à Harvard en qui j’avais confiance et je pouvais compter sur lui qu’importe ce qu’il pouvait m’arriver. J’étais donc réellement contente de le voir même si cette rencontre était imprévue. « Je bossais pour travailler » me disait-il, je rigolais légèrement puisque cette phrase était assez drôle sur le coup, je lui tirais donc la langue, avant de pencher légèrement la tête toujours sur le bureau du jeune homme. Et bien de toute manière, tu as pas le choix, j’aurais exigé une pause, c’est pas tous les jours que tu as l’occasion de croiser une personne extraordinaire comme moi. On ne change pas les bonnes habitudes ni le côté prétentieux, mais je savais qu’il m’aimait comme j’étais et c’est pour cela que je ne cachais pas ma réelle personnalité lorsque j’étais en présence du jeune homme. Ça va bien, bizarre de revenir, de retrouver les étudiants mais pour l’instant tout va bien… je dois terminer d’aménager mon appartement en plus, et toi, tu racontes quoi ? demandai-je.

Alejandro me connaissait trop bien pour chercher à me contredire, il approuvait donc mes paroles sans rechigner et mon sourire satisfait ne faisait que de s'amplifier. J’ai toujours raison Ortega lâchai-je avant de poser pied à terre. Puis même si j’étais, à ses yeux, la fille la plus prétentieuse du monde, je voyais clair dans son petit jeu et il n’était pas le petit saint Alejandro non plus, bien au contraire. Manipuler est un mot qu’il connait très bien et c’est d’ailleurs une des raisons pour laquelle je l’adore, il me comprend, chose rare. Enfin, personne ne peut me comprendre entièrement, mais c’est un début, et dieu ce que ça fait du bien d’être qui je suis vraiment. Habituellement, j’ai tendance à essayer de me détacher de mon petit côté supérieur, histoire de ne brusquer personne, enfin j’essaye, les succès sont faibles. C’est l’intention qui compte non, comme pour les cadeaux ? M’enfin. C’est ça tu as tout compris dis-je en tapotant son épaule. On va s’prendre un café ? Je te laisse le préparer, j’suis gentille tu as vu dis-je en me dirigeant vers la cuisine des Eliot, accompagnée par mon cher Alejandro qui me racontait sa petite vie. J’écoutais d’une oreille attentive. Il me demandait d’abord où est-ce que je vivais, j’habitais dans un grand appartement au centre de la ville. J’attendais donc qu’il finisse, puis je prenais la parole à mon tour. J’habite toute seule, Central Square, et dire qu’avant j’habitais dans une grande maison… un rêve expliquai-je sans cacher que j’étais nostalgique. Ma bonne me manquait aussi, j’avais besoin de quelqu’un pour écouter mes caprices quoi, et les exécuter, accessoirement. C’est qui ce mec ? demandai-je, non parce que cette fille qu’il appelait son ex devient être bien débile pour ne pas le choisir à lui, Alejandro avait toutes les qualités. Je savais pas que tu t’étais séparé récemment, c’est qui ton ex aussi ? Il faut vraiment que tu me parles de toi plus souvent ! J’étais perdue là, mais j’attendais les explications de mon ami avec impatience.